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sur 368 notes
J'ai beaucoup aimé l'écriture de Yannck Haenel dans le livre relatant le procès des attentats de janvier 2015 à Charlie Hebdo et à l'Hyper Casher. Aussi, je me suis précipitée sur ce roman quand je l'ai vu lors d'une visite à la librairie d'Emmaüs.
Ici le thème est différent, Jan Karski est un résistant polonais qui, pendant la seconde guerre mondiale a été le messager entre les résistants en Pologne occupée et le gouvernement polonais réfugié à Londres. Il a été aussi chargé par les juifs du ghetto de Varsovie de raconter aux alliés, au monde entier, qu'ils subissaient une extermination et qu'on devait leur venir en aide.
Le livre est composé de trois chapitres :
• le premier le premier reproduit les paroles prononcées par Jan Karski dans Shoah de Claude Lanzmann
• le deuxième est un résumé du livre que Jan Karski a écrit en 1944
• le troisième est une fiction de Yannck Haenel avec une part d'invention de sa part.
L'ensemble se lit très facilement, la liaison se fait très bien. On mesure les risques pris par les résistants polonais pour s'opposer aux allemands. Au delà de la déception et de l'amertume de Karski de ne pas avoir réussi à mobiliser les alliés pour empêcher l'extermination des juifs d'Europe, c'est surtout le mépris qu'il a rencontré en tant que polonais et plus encore comme résistant polonais qui l'a anéanti, sans parler du sort qui a été fait à la Pologne à la fin du conflit.
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fascinant, cet homme est un héros, on l'oublie facilement. Son témoignage est incroyable, une vérité qui fait encore mal de nos jours. Ce livre résume sa vie et sa perception des choses, son désir de rétablir la vraie situation de la Pologne dans ces années de guerre et son "mauvais rôle" dans la shoah
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Un récit à lire absolument!

Articulé en trois grands chapitres, on découvre d'abord le témoignage de Jan Karski face à la caméra de Claude Lanzmann dans son film Shoah. Quel est l'intérêt de lire ce chapitre plutôt que de voir le documentaire?
Le talent de Yannick Haenel : il est un excellent spectateur. En effet il découpe, décrypte, sous-titre les paroles de Jan Karski. La valeur d'un silence, le sens d'un mot utilisé plutôt que de faire une phrase, la nuance entre les temps des verbes utilisés. C'est très instructif et tellement révélateur de la douleur et de la psyché de Jan Karski.

On passe ensuite à un petit condensé du livre qu'il a publié dès 1944, Histoire d'un Etat secret (réédité en 2004 sous le titre Mon témoignage devant le monde), dans lequel il a retranscrit tous ses efforts pour révéler au monde ce qu'il avait déjà confié aux "puissants" pendant la guerre.

Enfin, dans la troisième partie, Yannick Haenel se transforme en romancier et donne la parole, certes fictive, à Jan Karski, retrace son itinéraire de courrier de l'Armée de l'intérieur polonaise, son parcours dans le résistance polonaise et son combat pour faire entendre sa voix auprès des grands de ce monde pour sauver les Juifs.

On y trouve toute la difficulté de comprendre l'absence de réaction des puissances militaires, qui savaient, auraient pu intervenir et ont délibérément choisi de rien faire. Est-ce choquant de dire qu'elles ont été complices? Pas vraiment pour moi, puisque il s'agit bien de non assistance à personnes en danger. le pourquoi est plus dérangeant, l'hypothèse de l'auteur soulignant un antisémitisme bien plus présent que les pays ne voudraient le reconnaitre.

Une lecture très dure, brutale parfois, mais qui a le mérite de montrer que tout n'a pas encore été dit sur la seconde guerre.
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Jan Karski est un grand résistant polonais de la seconde guerre mondiale.
Il a risqué sa vie plus d'une fois pour informer les Alliés (à Londres et aux Etats Unis) de l'existence des camps de concentration et de la volonté des nazis d'exterminer les Juifs, missionné par le gouvernement polonais en exil à Londres.
Avant de délivrer son message, il s'est rendu 2 fois dans le ghetto de Varsovie où le spectacle de personnes qui avaient déjà perdu leur humanité l'a tant bouleversé qu'il entrera presque en transe quand il le racontera à Claude Lanzmann durant le tournage de Shoah.
Son message n'a pas été entendu : trop horrible pour être cru, incompatible avec la stratégie militaire, etc.
Jan Karski en restera blessé à vif toute sa vie, non pas sur le plan personnel mais par désespérance de l'abandon auquel a été soumis le peuple polonais dans son ensemble.
Professeur de faculté aux Etats-Unis où il vit en exil, ses étudiants découvriront qui il est vraiment et le convaincrons qu'il n'est pas responsable, bien au contraire, mais qu'il est témoin et qu'il a le devoir de faire connaître son témoignage. C'est également le sens de son statut de Juste.
Le récit s'articule en 3 parties : un extrait du témoignage de Jan Karski dans Shoah, des extraits choisis de son livre et une approche fictionnelle du cheminement des pensées de Jan Karski dans les années qui ont suivi la guerre, le silence qu'il a observé jusqu'au quotidien, les nuits sans sommeil, puis la révélation qu'il avait encore un rôle à jouer.
Ces 3 angles de vue sur l'épopée de ce grand homme apportent un plongeon en plusieurs dimensions sur le sujet et m'ont laissée exténuée par la tension que cette lecture procure, nauséeuse par les faits et les enjeux, fascinée par l'implication de Jan Karski qui s'est effacé en tant qu'homme pour essayer d'en sauver des milliers voire des millions, qui de sa propre parole est devenu un catholique juif.
On ne peut que ressentir du respect devant une telle abnégation.
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Trois entrée dans ce récit : la première retranscrit le témoignage de Karski devant les caméras de Lanzmann pour le film Shoah. La seconde résume l'ouvrage que Karski publie dès 1944, Story of a secret state.La troisième traduit, par une fiction cette fois, la mission de messager que Karski mena pour révéler l'extermination juive auprès des pays alliés (il alla jusqu'à rencontrer Roosevelt).
Trois point de vue complémentaires, jamais redondants, qui permettent de mesurer l'extraordinaire mission de cet homme élevé au rang des Justes
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Je ne pensais pas être vraiment emballée par ce livre. Habituellement, le thème de la Seconde Guerre mondiale, voir de la guerre tout court, c'est assez peu pour moi. J'ai eu à en lire un certain nombre pendant mon cursus scolaire, et aucun ne m'avait vraiment transportée. Comment dire... Des choses horribles y étaient décrites, mais c'est comme si elles m'étaient étrangères et lointaines. J'y étais imperméable.

Mais là, c'était différent. Encore une fois, Yannick Haenel propose une vision différente de celles que l'on a l'habitude de voir exposées, et il le fait avec une sensibilité vraiment touchante. Il réussit à nous mettre à la place de toutes les personnes que lui-même et Jan Karski défendent, par le biais d'une biographie pour le moins innovante... Évidemment, force est de rappeler que cela apporte un caractère particulièrement insoutenable à la lecture; j'ai parfois été obligée de m'arrêter pour la journée parce que ce livre me rendait malade d'empathie... Et certaines choses, terribles, sont écrites de telle sorte que je ne pouvais en supporter qu'un nombre limité. Il s'agit là d'une des forces, à mon sens, du livre. Jamais je n'avais autant ressenti l'horreur de la Seconde Guerre mondiale, et cela parce que Yannick a la plume et la façon d'écrire faisant que ça sonne terriblement juste avec une intensité assez incroyable.

De plus, il s'applique à perpétuer le message de Jan. Il s'agit d'abord d'un hommage -d'un très bel hommage. Mais ce livre traite également du thème du messager, ce que moi j'appelle "le passeur". Il y a de très belles choses dessus, Yannick en parle vraiment bien, et ça donne matière à réfléchir sur beaucoup de points.

La troisième partie du livre, apparement très critiquée, m'a paru au contraire très innovante et intéressante. Je la trouve bien dosée; certe Yannick interprète ce que Jan a pu penser, et il ne peut s'agir de l'exacte vérité, mais il ne prend pas sa place. J'ai trouvé que leurs deux voix se mélangeaient pour n'en former qu'une seule. Et puis le point de vu adopté pendant cette partie (ainsi que dans le reste du livre, de façon un peu moins directe) était très intéressant, car différent de ce qu'on a l'habitude de lire; de plus, je trouve que ça se tenait. Certains trouve qu'il est trop virulent; mais étant donné qu'il est exprimé par un résistant polonais ayant assez peu de recul, finalement, je le trouve plutôt juste.
Je rajouterais, sur cette troisième partie, le fait que la littérature n'a pas de limite; ainsi est-il parfaitement concevable, pour moi, que Yannick écrive tout en se mettant à la place d'un personnage historique, et que ses idées et celles de Jan Karski se mélangent, tant que cela tient la route (et ça me paraît tout à fait vraisemblable ici). Justement, il me semble que cette troisième partie est nécessaire, dans le sens où elle permet d'aller plus loin sur le propos du roman, et qu'elle créée un rapprochement entre Jan Karski et le lecteur, ce qui le rend bien plus réceptif à mon sens.
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Jan Karski est l'homme qui fut officiellement mandaté par deux juifs du ghetto de Varsovie, en 1942, pour dire, à la ville et au monde, qu'à Varsovie, en Pologne, on exterminait dans les pires conditions une part de l'humanité.

De Londres à Washington, l'histoire de ce résistant messager polonais nous est retracée en trois tableaux.

Le témoignage direct de Karski dans Shoah de Claude Lanzmann, un résumé du livre écrit par Karski lui-même et enfin une part fictionnelle où finalement Haenel met du littéraire dans ce qui ne fut au préalable que du littéral.

La force de témoignage de Karski réside d'abord dans ce qu'il n'est pas juif. Tout juste se définira-t-il après guerre comme un catholique-juif.

Au-delà, c'est d'abord un Homme qui parle des Hommes aux Hommes. de beaux développements sur la notion de crime contre l'Humanité, mais aussi la surdité organisée, presque assumée des alliés dans le refus d'entendre le messager Karski. Car rien n'aura bougé après que le message fut délivré. Par non-conformité avec les objectifs de guerre, pour ne pas froisser l'allié soviétique par fond d'antisémitisme largement répandu, quelles qu'en furent les raisons, le résistant de Pologne, ce pays qui ne fut quasiment jamais rien dans l'histoire, ne pouvait que se heurter à tous ces murs.

C'est là, à ce moment que se combine le passage de l'état de messager à celui de témoin que restera Karski, jusqu'au bout, hanté par ce qu'il vit, par les nuits blanches qui lui permirent de continuer de faire vivre encore les morts, pris entre le seul silence vrai et la parole libératoire.

Ce livre de Yannick Haenel est une oeuvre utile. Tels Semprun et Primo Levi et d'autres encore, il nous appartient à tous, de savoir que ce message exista. Que l'humanité sait elle-même aller jusqu'à nier son humanité et finalement toujours porter en elle ce silence égoïste, ce mutisme complice, dont elle a beau se mordre les doigts mais qui figurent comme un horizon indépassable.

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Je viens de lire et apprécié le roman « Jan Karski » de Yannick Haenel. Jai relu ensuite les réserves émises quant à ce roman par Annette Wieviorka dans « Lire» de mai-juin 2010 Elle dit, notamment qu' «en outre sa thèse de la complicité des Alliés dans l'accomplissement de la solution finale est historiquement inepte.» le magasine précise que les travaux de Madame Wieviorka sur l'extermination des Juifs d'Europe font autorité. Elle a, en effet, publié en 2005 «Auschwitz, 60 ans après» (Robert Laffont) pour lequel elle a reconstitué minutieusement les étapes de l'entreprise d'Auschwitz et les mécanismes de son fonctionnement, rendant ainsi à l'Histoire la réalité de ce camp afin qu'il ne soit pas simplement un concept désincarné, synonyme de Shoah.
En 1983, dans «Lire » n°97, Elie Wiesel, interrogé par Antoine de Gaudemar, disait ceci : « Quand le président Carter m'a nommé président de la Commission présidentielle de l'Holocauste, il m'a fait venir à la Maison-Blanche et il m' a dit : ‘J'ai fait préparer quelque chose pour vous.' Il s'a&gissait d'une série de photos aériennes, prises depuis un bombardier américain pendant une attaque contre une usine installée près d'Auschwitz. Eh bien, sur ces photos, on voit tout : le camp, les installations, les cheminées fumantes des crématoires, les fosses communes. Par ailleurs, on sait que des photos de Birkenau étaient parvenues à Londres, à Washington, et au Vatican dès 1942. A l'ouest, on savait, il suffit de lire les journaux…. le massacre de la communauté juive de Kiev à Babi-Yar en 1941 y est rapporté, trois mois après peut-être, mais il est rapporté, l'insurrection du ghetto de Varsovie y est mentionnée dès le lendemain, et l'existence du camp d'Auschwitz également. »
Et la même année 2005 de la parution de l'ouvrage d'Annette Wieyiorka, paraissait chez Calmann-Lévy/Mémoire de la Shoah  le livre «Secrets officiels : ce que les nazis planifiaient, ce que les Britanniques et les Américains savaient » de Richard Breitman. L'auteur a étudié et analysé d'innombrables archives et nombreux de ces documents attestent que non seuelement les Alliés détenaient bien des informations précises sur les camps mais aussi qu'ils possédaient des options d'interventions réalistes qu'ils n'ont pas appliquées. Raison pour laquelle, sans doute, ces archives ont été maintenues secrètes pendant des décennies.
On peut donc en déduire que les alliés étaient complices puisqu'ils savaient, pouvaient agir et ne l'ont pas fait. Et si cette complicité est attestée par des archives officielles, il n'est plus question d'historiquement inepte

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Varsovie, 1942. La Pologne est dévastée par les nazis et les Soviétiques. Jan Karski est un messager de la Résistance polonaise auprès du gouvernement en exil à Londres. Il rencontre deux hommes qui le font entrer clandestinement dans le ghetto, afin qu'il dise aux Alliés ce qu'il a vu, et qu'il les prévienne que les Juifs d'Europe sont en train d'être exterminés.

Jan Karski traverse l'Europe en guerre, alerte les Anglais, et rencontre le président Roosevelt en Amérique. Trente-cinq ans plus tard, il raconte sa mission de l'époque dans Shoah, le grand film de Claude Lanzmann.

Mais pourquoi les Alliés ont-ils laissé faire l'extermination des Juifs d'Europe ?

Mon avis :

Un livre en trois parties : d'abord le récit de la séquence du film "Shoah" de Claude Lanzman dans laquelle Jan Karski apporte son témoignage. Puis le résumé du livre de Jan Karski sur son travail de messager pendant la Seconde guerre mondiale. Enfin, la partie romancée du livre dans laquelle l'auteur raconte la vie du messager polonais depuis le début de la guerre jusqu'à son apparition dans le film.

Certe, ce livre insiste sur l'indicible de la Shoah et la non-compréhension de ceux à qui le messager porte son message ; sur l'aveuglement volontaire des Alliés qui ne voulaient pas intervenir civilement mais préféraient des cibles militaires, permettant aux nazis de continuer leur oeuvre d'extermination.

Certe, l'auteur insiste sur le fait que le messager devient petit à petit le message que personne n'a voulu entendre, condamnant des milliers des personnes à la mort.

Certe, l'auteur revient sur le massacre des généraux polonais de Katyn injustement attribué à Hitler alors que ce sont les soviétiques qui ont orchestrés la fin de l'armée polonaise.

Mais en lisant ce livre, une phrase me revient en tête, celle d'"Ubu roi" : "l'histoire se passe en Pologne, c'est à dire nulle part". Mon impression est que dans ce livre, l'auteur a tenté de montrer que la Pologne n'est pas ce "pays nulle part" mais un bel et bien un vrai pays de résistants, contrairement à ce que l'histoire officielle veut nous le schématiser.

Je ne rentrerai pas dans la polémique suscitée par ce livre, car ce que je retiens, c'est la phrase de Claude Lanzman à Jan Karski : sur le mémorial de Yad Vachem, il y a surtout des noms de justes polonais.

L'image que je retiendrai :

Celle d'un homme hantant les coulisses du pouvoir mais ne pouvant expliquer ni faire comprendre l'indissible.

Lien : http://motamots.canalblog.co..
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A travers le récit de la vie de Jan Karski, ce livre pose la question : Mais pourquoi les Alliés ont-ils laissé faire l'extermination des juifs en Europe ?
A Varsovie, en 1942, Jan Karski est un messager de la résistance polonaise auprès du gouvernement en exil à Londres. Il rencontre deux hommes, des résistants juifs, qui le font entrer clandestinement dans le ghetto afin qu'il dise ce qu'il a vu aux alliés et qu'il les préviennent que les juifs d'Europe sont en train d'être exterminés.
Ce qu'il voit dans le ghetto est au-delà de l'insupportable, du concevable : Une deshumanisation extrême qui le marquera, le révoltera, le culpabilisera, lui le Juste, pour toujours.
Jan Karski traverse l'Europe en guerre, alerte les anglais, rencontre le président Roosevelt. On l'écoute, il écrit un livre sur la question en 1944 mais il dérange, personne ne souhaite sauver les juifs d'Europe. Les Anglais craignent que l'envoi des réfugiés en Palestine gêne leurs desseins dans cette région, les Américains ne considèrent pas cette question comme prioritaire, les Soviétiques n'y pensent même pas.
Trente-cinq ans plus tard, surmontant son malaise, en pleurs, Karsky raconte sa mission de l'époque dans Shoah, le film de Claude Lanzmann.
Ce livre qui mêle les moyens du documentaire et ceux de la fiction, est remarquablement construit. Dans un style sobre, il nous sidère. Yannick Haenel qui brille habituellement dans des romans alliant volupté, déprime, érotisme et un certain lyrisme politique se met ici au service de son sujet : il nous transmet avec force et nous fait partager son questionnement.

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