Varsovie, 1942. La Pologne est dévastée par les nazis et les Soviétiques.
Jan Karski est un messager de la Résistance polonaise auprès du gouvernement en exil à Londres. Il rencontre deux hommes qui le font entrer clandestinement dans le ghetto, afin qu'il dise aux Alliés ce qu'il a vu, et qu'il les prévienne que les Juifs d'Europe sont en train d'être exterminés.
Jan Karski traverse l'Europe en guerre, alerte les Anglais, et rencontre le président Roosevelt en Amérique. Trente-cinq ans plus tard, il raconte sa mission de l'époque dans
Shoah, le grand film de
Claude Lanzmann.
Mais pourquoi les Alliés ont-ils laissé faire l'extermination des Juifs d'Europe ?
Mon avis :
Un livre en trois parties : d'abord le récit de la séquence du film "
Shoah" de Claude Lanzman dans laquelle
Jan Karski apporte son témoignage. Puis le résumé du livre de
Jan Karski sur son travail de messager pendant la Seconde guerre mondiale. Enfin, la partie romancée du livre dans laquelle l'auteur raconte la vie du messager polonais depuis le début de la guerre jusqu'à son apparition dans le film.
Certe, ce livre insiste sur l'indicible de la
Shoah et la non-compréhension de ceux à qui le messager porte son message ; sur l'aveuglement volontaire des Alliés qui ne voulaient pas intervenir civilement mais préféraient des cibles militaires, permettant aux nazis de continuer leur oeuvre d'extermination.
Certe, l'auteur insiste sur le fait que le messager devient petit à petit le message que personne n'a voulu entendre, condamnant des milliers des personnes à la mort.
Certe, l'auteur revient sur le massacre des généraux polonais de Katyn injustement attribué à Hitler alors que ce sont les soviétiques qui ont orchestrés la fin de l'armée polonaise.
Mais en lisant ce livre, une phrase me revient en tête, celle d'"Ubu roi" : "l'histoire se passe en Pologne, c'est à dire nulle part". Mon impression est que dans ce livre, l'auteur a tenté de montrer que la Pologne n'est pas ce "pays nulle part" mais un bel et bien un vrai pays de résistants, contrairement à ce que l'histoire officielle veut nous le schématiser.
Je ne rentrerai pas dans la polémique suscitée par ce livre, car ce que je retiens, c'est la phrase de Claude Lanzman à
Jan Karski : sur le mémorial de Yad Vachem, il y a surtout des noms de justes polonais.
L'image que je retiendrai :
Celle d'un homme hantant les coulisses du pouvoir mais ne pouvant expliquer ni faire comprendre l'indissible.
Lien :
http://motamots.canalblog.co..