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EAN : 9782070148196
208 pages
Gallimard (05/02/2015)
3.3/5   33 notes
Résumé :
"Je cherche l'Italie est le récit d'une expérience. J'ai vécu quatre ans à Florence, entre 2011 et 2014. Découverte éblouie d'une ville d'art, entièrement tournée vers ses fresques, ses sculptures, ses églises. Choc, en même temps, de la "crise" qui frappe avec violence les Italiens, et dévaste leur culture. La confrontation entre la force de l'art et la dévastation économico-politique est le sujet de ce livre, qui prend la forme d'un roman vécu : je raconte mon arr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Comment appréhender ce livre? Je le vois comme une errance méditative pour tenter de comprendre ce qu'est devenue l'Italie au temps de Berlusconi. L'auteur nous livre tous ses ressentis, ses réflexions pendant quatre années à parcourir les villes d'art, comparées à notre triste époque d'inculture, de vulgarité politicienne, de naufragés sur les côtes. Petite incursion au Japon aussi pour le contraste, lectures des philosophes, surtout Bataille, des textes anciens , contemplation éperdue devant la beauté des peintures de Fra Angelico, pélerinage dans tous les lieux qui lui délivrent des pensées pour chasser sa déprime ... En somme, un journal intime.
J'ai aimé le début et ... la fin car cela reste trop pesamment tourné vers les références intellectuelles d'un certain milieu et j'ai eu l'impression d'un fourre-tout qui détourne du propos et peine à être partagé.
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Expérience intéressante, Yannick Haenel passe quatre ans en Italie, à Florence pour écrire son dernier roman (les Renards Pâles). Ce récit est l'occasion de contempler la mort du capitalisme, dissous dans la crise, la mort du politique, dissous dans les bunga-bunga de Berlusconi, la mort de l'espoir, dissous à Lampedusa. Où est l'Italie aujourd'hui ? Elle n'existe, selon l'auteur que dans l'extase qui accompagne le découverte des oeuvres d'art notamment du quattrocento. En fait, je crois que l'Italie est, a été, et sera toujours une oeuvre d'art en elle-même. Et les petits arrangements entre amis que dénonce superbement Haenel ne parviendront jamais à en éteindre le souffle novateur. Un bel essai philosophique sur le rôle de l'art et du politique.
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Je viens de relire ce livre. le premier que je lis de cet auteur. En prenant mon temps, cette fois, relisant la même phrase plusieurs fois. Pour mieux m'imprégner de ses réflexions et de sa poésie.
Ce n'est pas seulement un livre sur Florence et l'Italie. L'Italie n'est que le vecteur de ses émotions. Ce n'est pas non plus uniquement une réflexion sur l'étouffement de l'individu par le capitalisme et le libéralisme économique.
Ce que l'auteur nous transmet, ce sont essentiellement ses émotions sur la vie, l'art, le temps, la poésie, la mort. C'est la recherche de la plénitude. Etre en adéquation parfaite avec le lieu et l'instant. Se sentir partout au milieu du monde à partir d'un point unique. D'où cette petite escapade à fukuoka, qui nous convie avec Bouddha à la notion de satori. Les références à Bataille sont la prolongation logique de cette recherche. L'Art y occupe bien sûr une grande place. L'avant dernier chapitre consacré à l'attente de la lumière qui fera de Marie la mère de Dieu est un morceau d'extase pure.
A méditer.
Un livre essentiel.
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Chaque instant, et chaque détail compte dans cette errance tantôt contemplative, tantôt observatrice, tantôt désenchantée, tantôt hallucinée, tantôt pleine de colère...La réalité du narrateur. Ce beau regard de l'auteur, en fait Un récit magnifique à la pensée intègre, sans convention, mais avec conviction de l'instant, des moments indéfinis entre présent et passé, mais pour quel futur ? Les mots s'accordent au moindre détail. Une écriture élancée, mais sans légèreté, comme la beauté... Parcourir Florence de cette façon est un vrai plaisir pour le lecteur. L'art et la politique se superposent en tableaux lumineux et sombres entre les phrases de Yannick Haenel, Georges Bataille et tant d'autres... Magnifique
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Dans ce livre, on retrouve tous les ingrédients qui font la littérature de Yannick Haenel.

- Des réflexions critiques sur la société actuelle qui sonnent juste, notamment sur la ruine culturelle et politique (malheureuse) de l'Italie.

- Des réflexions sur l'art en général qui ressemblent, néanmoins, à ce que l'on pourrait appeler un "Syndrome de Stendhal", ce qui constitue un point faible du roman : en résumé, l'auteur est tellement émerveillé à l'admiration des différentes toiles, architectures et sculptures italiennes que sa réflexion en devient quelque peu opaque, quelque peu incompréhensible pour le lecteur lambda, ce qui un certaine habitude chez lui, comme j'ai déjà pu le constater dans À mon seul désir, ce qui est dommage...En effet, à plusieurs reprises, j'ai dû relire certains paragraphes à plusieurs reprises pour comprendre où il venait en venir, surtout quand il fait référence au grand théoricien de la littérature, Georges Bataille.

En somme, un livre très intéressant sur l'Italie, sa politique, sa culture qui se meurt et des réflexions philosophiques de l'auteur sur ses oeuvres d'art. Intéressant mais qui est parfois difficile à lire pour un lecteur lambda, ce qui est un peu dommage, car un livre sur l'Italie et ses beautés mériterait parfois d'être moins opaque...
Lien : http://leslecturesduprofesse..
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critiques presse (2)
Liberation
15 juillet 2015
J’ai aimé dans ce récit cet art des éclairages où la beauté s’oppose aux violences d’une société minée de l’intérieur par ce que l’on appelle la crise.
Lire la critique sur le site : Liberation
Telerama
01 avril 2015
Une méditation pleinement contemporaine sur la crise et, face à elle, le désir de rester vivant.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Dans la règle de 1221, François écrit :
"Nous ne devons pas accorder plus d’utilité à l’argent et aux pièces de monnaie qu’à des cailloux"
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Je marche dans les rues de Florence, ma solitude m'oblige à une vie impersonnelle. Cet été, l'abandon trace un feu blanc dans les corps. Les oeuvres sont seules. Les êtres humains ont l'air de tourner autour, comme des mouches. La nuit, lorsqu'on éteint la lumière des musées, lorsqu'on ferme le portail des églises, les oeuvrent continuent : leur vérité ne s'éteint pas elle ne leur est pas donnée par le visage des visiteurs, elle existe sans personne.
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L'époque appelle une nouvelle solitude : une solitude qui ne relève pas du repli - mais d'un écart critique. Une solitude qui réplique au sourire fou de l'époque.
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J’ai proposé une baignade à Barbara. Nous étions le 5 juillet, le jour de son anniversaire. En juillet, il fait quarante degrés. On n’a qu’une envie : se baigner. J’ai emprunté ce matin-là une voiture, et nous avons roulé vers le lac de Némi.
Ceux qui ont lu Le Rameau d’or de James Frazer savent que Némi a été, avant la fondation de Rome, le lieu d’une royauté sacrée. Oreste, après avoir tué sa mère et fui la Grèce, y aurait installé le culte de Diane. En un sens, c’est la mémoire même de ce crime sacré qui règne sur ce bois sauvage d’Italie. On y accède en traversant les monts Albains : une forêt de hêtres et de chênes entoure un lac encaissé dans un cratère éteint, où le ciel miroite. C’est au bord du lac que s’ouvrait le bosquet sacré de Diane, et sans doute les arcs-boutants du temple étaient-ils baignés par l’eau.
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A quoi reconnaît-on un lieu sacré ? A rien. La basilique Saint-Pierre, à Rome, ressemble moins à la maison du pape qu’à l’intérieur de la baleine blanche. Les bois de Némi sont noirs, poussiéreux, pleins de ronces ; et pourtant l’été s’y glisse comme un couple qui cherche un coin discret : il s’illumine entre les pins, s’enroule avec des soupirs dans la fraîcheur des sous-bois, comme si rien d’autre n’existait que le temps. Le corps qui se dénude dans une forêt semble crier vers l’origine des joies, vers une frayeur qui est sans âge. Rien d’autre n’existe que l’assouvissement. La peau blanche et les cuisses écartées appellent des éclaboussures qui viennent de Lascaux, et de plus loin encore. Une étreinte, même volée à la tristesse d’une chambre d’hôtel, est toujours une effraction qui s’adresse aux dieux. La plus délicieuse, la plus vicieuse, la plus tendre, la plus sale des étreintes est toujours spirituelle. Toutes les étreintes ont lieu dans le bois de Némi.
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Vidéo de Yannick Haenel
« Je crois que j'ai organisé ma vie depuis que j'ai commencé à écrire, depuis la fin de l'adolescence, pour atteindre ce point à chaque instant. Je crois que c'est ça, que j'appelle le sacré. Quelque chose qui n'a pas besoin d'un Dieu, d'une transcendance, et encore moins d'une religion. C'est un accès à autre chose que ce que la société nous donne. »
Andrea Poupard est parti à la rencontre de Yannick Haenel, auteur de "Le Trésorier-payeur" (2022) et de "Tiens ferme ta couronne" (Prix Médicis 2017). En avril 2024, Yannick Haenel est également à l'initiative de la revue littéraire "Aventures", dont le premier numéro invite 65 auteurs et autrices à répondre à la question suivante : "Écrivez-vous des scènes de sexe ?"
Ce film a été réalisé en partenariat avec le Master Scénario, Réalisation, Production de l'École des Arts de la Sorbonne Université Paris 1.
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