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EAN : 9782253143598
413 pages
Le Livre de Poche (01/09/1997)
3.94/5   8 notes
Résumé :
Dans le sanatorium où s'est installée Julie d'Espard, parmi les montagnes de Norvège, la maladie feinte ou réelle des corps pourrait bien ne dissimuler que la corruption des âmes, le pourrissement d'une société et d'une civilisation.
A la recherche d'un père pour l'enfant qu'elle porte, Julie est attirée par Daniel, fermier des environs, qui lui propose une existence rude et saine, proche des forces vitales élémentaires. Mais peut-elle renoncer aux avantages... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'ai eu du mal à dormir, le temps de la lecture. Je ne sais pas exactement pourquoi mais il y a un sentiment de malaise qui se dégage à la description de cette société bourgeoise ou qui s'en prétend. Knut Hamsun y dépeint des personnages torturés, égoïstes, pédants et pose un regard acerbe sur cette micro société qui s'installe dans un sanatorium nouvellement établit en plein montagne pour se soigner.
On apprend à y connaitre "le suicidé", un homme cynique qui affiche en permanence son mépris pour l'existence humaine mais qui ne veut pas déshonorer la mort et cherche une manière digne de mourir. Mais on se rend compte peu à peu des faiblesses du personnage et ce qui fait de lui qu'il est Homme à travers son univers douloureusement secret.
D'un autre côté "le directeur" d'école se targue de sauver le monde de la bêtise et de l'ignorance en sa qualité de professeur et méprise tous ceux qui pourraient se détourner de la voie de l'enseignement et de ses lumières.
On évolue dans ce monde ou les comtes sont des escrocs et ou les princesses dont la présence au sanatorium en font sa renommée sont des usurpatrices.
En bref, tout ce beau monde qui se rattache à ses principes et au monde matériel semble en perdition, et tous semblent avoir leurs petits secrets peu honorables.
Parmi ceux-ci, Julie ou Melle d'Espart selon le milieu ou elle se présente, issue d'une lignée bourgeoise sur le déclin, cherche sa place et papillonne avec les hommes du beau monde. Jouissant d'un physique agréable et d'une personnalité affable, elle sait plaire. Elle s'éprend d'un comte dont elle tombera enceinte et qui lui remettra une somme d'argent important avant de se faire emprisonner. Face à l'urgence de cette situation, elle finira par se résigner à aller habiter avec un paysan résidant non loin du sanatorium qui lui promet une vie honorable et simple par une proposition de mariage. On sent toutefois que l'histoire sera impossible quand réapparait le comte...

Une lecture intrigante et parfois dérangeante dans un style classique qui remet en question notre regard sur cette société qui semble vile et dépressive, en perte de repère tout en nous mettant en position de voyeurisme, car l'auteur attire notre curiosité sur ce monde intriguant et nous renvoie à nous même et à nos vices.
J'y ai trouvé certaines longueurs, me demandant parfois ou le livre allait me mener, mais il apporte surement plus de questionnements que de réponses.
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Un vieux livre, d'abord parce qu'il a été publié pour la première fois en 1923 sous le titre « le dernier chapitre ». Ensuite parce que la version que j'ai lue est un livre de poche de 1997, paru sous le nom d' « un air si pur ».

Je ne sais pourquoi l'éditeur a choisi de changer le titre. En effet il est fait mention du dernier chapitre dans une partie du roman que j'ai mise en citation. Mais « un air si pur » est également bien choisi en termes de référence à un air, pur, puisque nous sommes dans les montagnes Norvégiennes mais l'ambiance est, elle, beaucoup moins pure, avec des personnages qui se donnent des airs tout en étant d'une hypocrisie et d'une bassesse mentale, assez flagrante.

C'est un livre qui se lit aisément. Pas de grands mots, un style simple et efficace. Pas de situations très complexes. L'intérêt de ce roman, ce sont les attitudes en contradiction avec les discours.

Dans ce sanatorium, une multitude de personnages se rencontrent. Il y a d'un coté les malades, plus ou moins imaginaires. Avec des maladies qui datent des siècles passés (tuberculose, lèpre, …) et des traitements à l'avenant (un traitement aux comprimés à l'arsenic p.55).

Mais surtout des gens qui se côtoient avec leurs problèmes, leurs aprioris. de l'autre côté, il y a les gérants et les voisins du sanatorium. Tout ce petit monde se mélange ou pas…
Les apparences et le qu'en-dira-t-on jouent un rôle essentiel. Et si cela est flagrant dans le cas de Julie (Une femme qui doit absolument se marier car elle est enceinte), c'est également le cas pour certains des personnages masculins, comme Daniel.

J'ai lu que Hamsun se moquait De Maupassant comme étant superficiel et bien j'ai trouvé que le roman Mont Oriol de Maupassant qui traite en partie de sujets semblables (la fabrication d'une cure thermale,… ) est beaucoup plus puissant.

En effet dans le roman de Hamsun, l'accumulation de morts (maladie, accident, empoisonnement par la nourriture, crise cardiaque (ou pas), finit par lasser. La dernière partie est franchement théâtrale et caricaturale. C'est dommage.

Il y a des choses à la fois intemporelles et d'autres très datées. Finalement c'est ce qui fait l'intérêt de ces lectures de Nobel.
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Ambiance assez malsaine confinée au milieu de nulle part.
C'est bien, oui, mais il manque quelque chose.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
De son côté, Daniel restait à contempler son œuvre, curieux et surpris à la fois. Après tout c’était un homme lui aussi, il ne savais plus marcher à quatre pattes et déchiqueter son ennemis; en revanche, il avait appris à tirer.
Ce n'était pas il est vrai, un héro. Il était comme la plupart des mortels, comme nous tous.
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Le plus grand tord du docteur Oyen était de trop parler, de n'être ni silencieux, ni énigmatique; un docteur doit faire l'objet d'un culte presque superstitieux, il doit laisser comprendre qu'il a des connaissances bien supérieures au pater noster, mais ce pauvre Dr Oyen ne laissait rien de secret.
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Remarquez, la mort ce n’est pas si mal, ce n’est pas toujours sanglant, on n’est pas forcément mal traité par elle. On peut même rester intact avec à peine quelques marques ; peut-on en demander davantage ? C’est surtout chez les riches et les puissants que l’on en fait tout un plat ; les pauvres eux, ont moins à lui reprocher, et il leur arrive même de la réclamer « donnez-nous la mort, que vienne le dernier chapitre !» p221
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Mon dieu que d'énergies gaspillées! Mais tôt ou tard, elles nous mènerons à la mort inévitable. Celui qui n'y réfléchit pas est un imbécile. Il se croit supérieur seulement parce qu'il refuse d'y penser.
- Mais à quoi cela nous mène t'il d'y penser?
- A la mort.
- Et si nous l'oublions?
- A la mort.
- Alors?
- L'un a donc un joie imbécile supplémentaire que l'autre ne lui envie point.
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L'ouvrage commence sur ces mots:
Oui, notre vie sur cette terre n'est qu'une longue errance. Nous parcourons les routes et traversons les champs, à quatre pattes ou sur nos deux pieds, en nous piétinant les uns les autres. Comme ce Daniel qui piétina et fut piétiné à son tour.
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Videos de Knut Hamsun (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Knut Hamsun
En librairie le 18 août 2023 et sur https://www.lesbelleslettres.com/livre/9782251454474/mysteres
Dernier tiers du 19e siècle : une paisible ville de la côte norvégienne est le théâtre d'événements mystérieux. Un jeune homme est retrouvé mort dans la forêt, les poignets tranchés par le couteau de la fille du pasteur, en même temps que débarque un étranger, Nagel, « charlatan étrange et singulier ». Crime ou suicide ? La question est sur toutes les lèvres, y compris celle du lecteur. En reconstituant les extravagantes apparitions de Nagel et en relatant ses interactions avec les villageois, le Prix Nobel de littérature Knut Hamsun explore la personnalité d'un héros insolite et insolent.
+ Lire la suite
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