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Comment dire, difficile de mettre un avis sur un auteur qu'on découvre par cette première lecture, je suis mitigée.
D'un côté, je ne peux nier la qualité de Thomas Hardy, d'un autre, les histoires d'amour qui s'étire à l'infini pour finir dans tous les cas mal pour l'un ou l'autre, ça ne me fait guère frémir.
Pour résumer, je me suis ennuyée ferme, heureusement, que le décor sylvestre a égaillé le tout.
Je pense quelque que soit l'époque ou le pays, les histoires d'amour convenues ou pas, ce n'est point ma tasse de thé, aucune émotion à cette lecture, donc voilà, je n'irai pas plus loin dans mon avis.
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Je continue ma découverte des classiques avec Les forestiers de Thomas Hardy, et ce fut une belle découverte pour moi.

Thomas Hardy explore ici les triangles amoureux et les différences entre les couches sociales, sans pour autant tomber dans un roman à l'eau de rose ou le côté "gnian"gnian".

Au fond d'une petite bourgade perdue dans les bois, dans le comté de Wessex, à Little Hincock plus précisément, le forestier Melbury a tout mis en oeuvre pour que sa fille Grace bénéficie de la meilleure éducation possible. Il l'a pourtant promise au forestier Giles Winterborne. Celui-ci aime Grace, est complexé par sa condition mais veut tout mettre en oeuvre pour la satisfaire.

Cependant, tout bascule lorsque le père de Grace souhaite que sa fille fasse un meilleur mariage et que le docteur Edred Fitzpiers tombe sous le charme de sa fille.

En parallèle à cela, divers personnages se greffent à cette histoire impossible. le décor est également très présent et apporte une touche à cette atmosphère si spéciale. le bois et le château de la belle et mystérieuse Felice Charmon sont presque des personnages de l'histoire à part entière.

J'ai aimé cette histoire, d'autant plus qu'elle replace la question du divorce, qui était en discussion mais pas encore réalisable à cette époque, et des distanciations sociales très importantes. Je trouve cela toujours intéressant de lire ce type d'histoire avec un regard d'aujourd'hui ; et de constater à quel point les moeurs et les sociétés ont évolué en peu de temps.



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Encore un grand classique de la littérature qui traînait sur mes étagères depuis trop longtemps et que j'ai enfin découvert. Cette fois-ci, direction l'ouest de l'Angleterre, dans les collines et les forêts de Thomas Hardy, écrivain de la période victorienne que j'ai découvert avec un immense plaisir.

L'amour et la raison, le mariage et les pulsions, la fidélité et les sentiments sincères, voilà les thèmes universels autour desquelles se construit la trame narrative de "Les Forestiers", qui s'enracine dans le petit village de Little Hincock : nous y suivons les aventures amoureuses de Grace Melbury, fille unique d'un marchand de bois qui a tout sacrifié pour envoyer son enfant à Londres et lui assurer la meilleure éducation possible. Une fois revenue dans son village natal, Grace pose un regard nouveau sur son environnement et ses projets d'union s'en trouvent bouleversés. Entre son prétendant de toujours, Giles Winterbone, modeste et fidèle ami de la famille, et les nouvelles ambitions de mariage de son père qui espère un retour sur investissement, ce sont les sentiments contradictoires et contrariés de la jeune femme qui rythment le récit. Hardy excelle à retranscrire les émotions et les réflexions de ses personnages, et son regard tantôt féroce tantôt tendre sur ses contemporains n'épargne personne!
Hardy se joue de nos émotions, il contrarie constamment les plans de ses personnages, condamnent les velléités de ceux qui voudraient s'élever et n'épargne rien aux coeurs purs. Mais au-delà de la description impitoyable d'une société victorienne patriarcale et figée, Hardy nous transporte dans une campagne idéalisée, décrite par une succession de tableaux d'une composition absolument parfaite, peuplée d'hommes et de femmes bons, qui vivent au rythme de la nature et des saisons. L'écriture de Hardy est somptueuse lorsqu'elle décrit ces forestiers et les paysages dans lesquelles ils évoluent, et elle touche au sublime quand elle s'attarde sur les plus humbles, Giles et la jeune Marty en tête.
Un gros coup de coeur pour cet auteur que je suis heureuse d'avoir enfin pris le temps de lire!
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Pendant longtemps Thomas Hardy pour moi c'était Tess d'Uberville et Jude l'obscur, les rééditions de son oeuvre offrent l'occasion d'élargir la lecture.
Encore et toujours Hardy nous emporte au plus près de la nature, ici dans le village de Little Hintock dans une région de forêts et de landes.
Grace Melbury vient de finir son éducation et revient au village, son père, un simple marchand de bois s'est enrichi et a voulu le meilleur pour elle, il souhaite lui voir épouser Giles Winterbone forestier comme lui et envers qui il se sent redevable. Mais la rencontre des deux jeunes gens ne se passe pas comme prévu

« Comme elle lui souhaitait le bonjour, Grace eut des paroles et des regards un peu contraints, et cela s'expliquait sans doute. Car Giles Winterborne, tout soigné et distingué qu'il était pour un villageois, ne laissait pas de paraître un peu paysan à côté d'elle. »
Malgré les engagements pris, M Melbury doit se rendre à l'évidence, il ne peut que constater la métamorphose de sa fille, elle mérite mieux qu'un bûcheron. Giles Winterbone est de plus accablé par le sort car il perd sa ferme et se retrouve donc sans toit. Il ne voit pas proche de lui Marty Stout jeune ouvrière qui « ne pouvait prétendre à la beauté, sauf toutefois par ses cheveux » amoureuse de lui en silence.
Grace aspire à une autre vie, une vie qui ressemble à celle de Mme Charmond la châtelaine du pays, celle-ci est frivole, honteusement coquette mais Grace est séduite.

C'est l'arrivée dans le village d'un nouveau médecin qui va précipiter les événement. le Dr Edred Fitzpiers a tout pour séduire les jeunes filles, il est beau, galant, ambitieux, il a le profil du séducteur sans scrupules, du coureur de jupons, mais M Melbury flatté qu'un médecin entre dans sa famille, Grace éblouie par un avenir forcément radieux, voient en lui le gendre et le mari idéal.
Non vous n'êtes pas dans la collection Harlequin, car ce thème mille fois rebattu, presque mièvre, Thomas Hardy en fait un roman magnifique, déchirant, dont le romantisme apparent est vite balayé par un réalisme noir.
La volonté d'élévation sociale, les conventions qui enferment les individus dans des mariages ratés, le mépris attaché à l'origine sociale de l'individu, la fatalité qui s'acharne sur les plus humbles, là est le coeur du roman.
L'analyse psychologique est fine, nuancée et sombre. Il y a dans le roman des moments tout à fait poignants, le sacrifice de sa chevelure par Marty Stout, les regrets ressentis par Grace pour son aveuglement, les efforts désespérés de Giles pour préserver Grace du déshonneur.
Ce qui rend le livre très attachant c'est aussi la vision de la nature de Thomas Hardy il sait l'accorder à la tonalité du récit :

« Les hiboux avaient attrapé des souris dans les granges, les lapins qui avaient rongé les choux du jardin, les belettes qui avaient sucé le sang des lapins, découvrant que leurs voisins les hommes commençaient à s'agiter, se retirèrent discrètement de la scène, invisibles et cois en attendant la nuit. »

La nature est métaphore du destin des hommes:

« Sur des arbres plus vieux encore poussaient des champignons comme d'énorme verrues. Ici, comme partout ailleurs, s'avérait d'une façon aussi évidente que dans les taudis populeux de nos villes cette impuissance universelle qui caractérise le monde : les feuilles étaient déformées, les courbles malvenues, le galbe imparfait : le lichen rongeait la vigueur de la branche, le lierre étranglais lentement le jeune arbre plein de sève. »

Laissez vous séduire par Thomas Hardy et ne vous contentez pas de mon avis, voilà ce qu'en dit André Gide :
« Hardy n'a rien écrit de plus intelligent, de plus ému, de plus parfait. C'est une perle sans défaut, d'un orient incomparable. »
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Thomas Hardy, écrivain naturaliste décrit de façon romanesque les moeurs de son temps par le biais d'histoires tragiques où les personnages sont aux prises avec des passions coupables, des aspirations contraires aux conventions sociales extrêmement puissantes à l'époque victorienne.
"Les forestiers", titre anglais "the woodlanders" est publié en 1887, juste avant ses deux oeuvres maîtresses Tess et Jude l'obscur.
Ne craignant ni la critique, ni le scandale, le roman met en scène Grace, une jeune fille issue d'un milieu campagnard
(et boisé d'où le titre) qui, grâce à l'aisance matérielle de son père adoré, va acquérir à la ville une éducation, un vernis culturel, des bonnes manières mais aussi un certain goût du luxe et des ambitions sans rapport avec son environnement et les projets familiaux.
Si le sens de l'honneur l'emportera, à l'issue de bien des mésaventures, le comportement de Grace tout en scrupules et soucis du qu'en dira t on peut paraître bien désuet de nos jours où l'on se permet beaucoup en matière de bon plaisir.
Donc forcément, le roman date mais reste une bonne illustration de la littérature victorienne.
Avis au amateurs du genre.
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Avec ce roman, on se retrouve dans le Wessex, une région chère au coeur de l'auteur.
Thomas Hardy fait la part belle à la nature environnante. La campagne, les champs, les collines, les chemins creux, la forêt, le vent, les odeurs, les animaux. Une nature vivante qui se forme, se transforme, se déforme au gré des saisons décrite avec beauté et subtilité.
Le petit village de Lintle Hintock niché dans cet écrin de campagne boisée est le lieu où vont se dérouler les aventures de Grâce Melbury, Giles Winternorne et du Dr Fitzpiers. Un triangle amoureux romanesque, sur fond de promesse paternel faite à un mort, d'éducation et de classe sociale. Les joies et les déceptions de l'amour sont nombreuses et obligent malgré eux ces jeunes gens à grandir, pour le meilleur et pour le pire.
Une fois de plus la femme tient une place importante et au combien difficile au 19ème siécle dans cette histoire. Elle y a la liberté de vivre et d'exister selon ses propres choix dans le respect des us et coutumes de l'époque.

Une écriture pleine de ce charme anglais typique à Thomas Hardy que je retrouve avec beaucoup de plaisir.
Une bien belle lecture.
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Grace Melbury revient dans son hameau natal, Little Hintock en lisière de la forêt qui fait la fortune des exploitants forestiers, après avoir terminé ses études et vécu parmi la bonne société, en ville.

Elle est parée de l'aura qui entoure celle qui est au-delà des limites du comté, des vallons et des bois, de l'aura de celle à qui les bonnes manières ont été enseignées, de celle qui a reçu un savoir et donc la possibilité de frayer avec des cercles autres que paysans ou commerçants.

Son avenir semble tout tracé en vertu d'un accord entre son père et celui d'un voisin, Giles Winterbone. Melbury père s'en veut d'avoir « volé » la fiancée de Winterbone père et souhaitait réparé son tort en promettant sa fille au fils Winterbone. Tout paraît clair, bien ordonnancé comme les clairières et les piles de bois en attente de la scierie ou de l'âtre. Las, car il y a toujours un « mais », c'est sans compter les nouvelles aspirations de Grace. Elle a découvert, lors de ses études, qu'il y a beaucoup de choses à découvrir ailleurs, qu'il y a des ambitions possibles à assouvir et surtout d'autres rêves à atteindre.

Grace se rend compte du décalage social, et surtout culturel, entre le milieu urbain éduqué et le petit monde paisible, simple, de Little Hintock. Pourtant, elle aime le paysage boisé, les collines alentours, sa maison natale, ses parents. Néanmoins, il lui manque le quelque chose auquel elle a goûté en ville, ce fruit qui ouvre l'appétit d'apprendre, de savoir et d'être autrement que dans la simplicité rustique. C'est cela qui gêne Grace, la rusticité du hameau et de ses habitants.

La présence d'un jeune médecin, remplaçant de l'ancien docteur connu de tous, attise les convoitises et surtout la curiosité de le gente féminine, l'intrigant Edred Fitzpiers à qui les bonne âmes prêtent des activités de sorcellerie. le mystère entoure le jeune homme qui expliquera à Grace sa soif d'expériences et de connaissances scientifiques. Cette dernière ne restera pas indifférente au charme presque sulfureux du jeune docteur. Au grand dam de Giles, resté aux lisières de l'histoire sentimentale tissée par les ambitions et rêves d'un médecin aux audaces de carriériste et d'une jeune fille encore naïve.

Grace a-t-elle fait le bon choix en privilégiant ses nouvelles aspirations de jeune femme éduquée au lieu de cultiver ses envies et sentiments profondément sincères ?

Tout au long du roman, Thomas Hardy s'attache à montrer combien la tromperie dans les sentiments, les erreurs d'aiguillages d'une vie peuvent provoquer malheurs et désespérances. Est-ce judicieux de permettre aux jeunes filles du monde rural et paysan, d'accéder à une meilleure éducation que leurs parents ? N'est-ce pas les perdre dans des désirs d'élévation qui ne sont pas les leurs ? N'est-ce pas les éloigner de la simplicité des sentiments, de la tradition ? Il est dommage que l'auteur n'ait pas mieux mis en lumière qu'une éducation approfondie donnaient des outils aux eunes femmes pour mieux raisonner et comprendre la perfidie de la nature humaine. Sans doute a-t-il souhaité que Grace reste une jeune fille puis une jeune femme naïve et rêveuse. A mon sens, Grace vaut mieux que cela. Certes, elle est victime d'un aveuglement passager qui l'entraînera dans la peine et une vie bien sombre, mais elle n'est pas sans saveur ni personnalité. L'époque fait que les erreurs commises ne pardonnent pas aux femmes alors que les hommes peuvent rebondir à leur détriment.

Le personnage d'Erdred Fitzpiers est un monstre de fatuité, d'égoïsme et de méchanceté aux antipodes de celui de Giles Winterbone. Ces deux hommes représentent les deux côtés du Romantisme : le sombre empreint de dangers et le lunaire perdu dans les méandres de l'amour véritable et idéalisé. le premier croque dans les plaisirs de la vie au mépris d'autrui tel un diable courtois, le second rêve, en conscience de son malheur, et espère que son horizon s'éclaircira grâce à sa contance et sa droiture…. il y a souvent du Jane Austen chez Thomas Hardy dans le sens où il sait observer, sans concession, les travers de la nature humaine avec intelligence, humanité et émotions. Cependant, il est plus sombre et plus pessimiste que Jane Austen ce qui contrebalance à merveille cette comparaison : tout est rarement absolument joyeux dans cette Angleterre corsetée et compassée.

« Les forestiers » est une perle, un bijou romanesque écrit par un auteur anglais, hélas méconnu, qui mériterait d'être beaucoup plus lu. Ses descriptions d'une nature mélancolique, romanesque, à l'aune de la tristesse de ses personnages, la magnifient par son style exquis.

Traduit de l'anglais par Antoinette Six
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Little Hintock dans l'Angleterre du 19 ième siècle, Grace Melbury est promise depuis son plus jeune âge a Gile Winterbone, mais depuis qu'elle a fait des études en ville, elle a du mal a se voir marié a un bûcheron. Entre en scène le beau et cultivé docteur Edred Fitzpied qui va lui faire tourner la tête et changer ses projets. Mais ce mariage, aussi brillant, soit il n'est il pas une erreur ?

Thomas Hardy, l'un des plus grand auteur anglais , nous livre avec ce roman un portrait sans complaisance de cette société victorienne où les apparences et la respectabilité sont les choses les plus importantes. le destin est omniprésent dans l'oeuvre de cet auteur qualifié souvent de pessimiste (a juste titre), un destin qui se joue des hommes et qui les emmène vers la tragédie. Dans ce livre, Hardy nous parle de la mésentente conjugal dans un temps où le divorce était impensable et où le poids de l'avis paternel était très important. Dans la bonne société on ne se marie pas contre l'opinion de son père. L'écriture pleine de poésie de l'auteur nous transporte dans cette Angleterre rurale et c'est un vrai plaisir de lecture. Quand classique ne rime pas avec ch... ennuyeux mais avec bonheur. Ce livre c'est surtout une formidable galerie de personnages. Des personnages que l'on aime, que l'on déteste ou que l'on a envie de baffer (n'est ce pas Grace !) mais qui ne laisse pas indifférents.

Même si ce n'est pas mon préféré de Thomas Hardy, c'est un très bon moment de lecture. Ma note 8/10

Ses meilleurs romans pour moi étant ,sans conteste, "le maire de Casterbridge", "retour au pays natal", le très sombre "Jude l'obscur" et a un degré moindre "Tess d'Urberville". Un auteur a redécouvrir.
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Jamais un roman de Thomas Hardy n'avait aussi bien porté son nom. En effet, ce roman renferme une très belle et cruelle histoire d'amour mais renferme avant tout une magnifique et poétique ode à la nature. C'est pourquoi et même si je m'attendais à être plus touché, je ressors plus qu'enchanté de cette lecture qui se glisse facilement dans mes oeuvres favorites de cet auteur grâce à cette magnifique peinture.

Il est vrai que je ne sais pas ce que j'ai réellement le plus apprécié dans cette histoire tellement j'ai été envoûté par son ensemble. Pourtant, je dois dire que ce dernier m'a avant tout emporté grâce à ses innombrables et méticuleuses descriptions des divers paysages verdâtres qii entourent le hameau boisé Little Hintock. Tout au long de son roman, Thomas Hardy ne cesse de décrire la vie rurale avec réalisme et maniérisme. A tel point que la forêt et ses alentours prennent littéralement vie grâce à la poétique et aérienne plume de celui-ci et ce, jusqu'à en devenir des personnages à part entière. Effectivement, l'auteur développe avec richesse et détails son environnement et j'ai adoré le résultat final qui m'a offert de véritables peintures aux couleurs chaudes et chaleureuses et contrastant totalement avec le cruel romantisme dont ce dernier aime faire preuve. Bien qu'habitué à la dureté ainsi qu'à la noirceur de ses histoires d'amour, je suis toujours autant admiratif d'une telle analyse des sentiments. C'est une funeste et pourtant délicieuse romance que Thomas Hardy nous offre à nouveau et que j'ai pris plaisir à suivre. Cependant et quand bien même je n'ai pas été aussi touché que j'ai pu l'être par le passé, son style et sa prose ne se dévoilent pas moins émouvants et aboutis.

Malheureusement, je pense que ce manque d'émotions provient de la construction des personnages de cette oeuvre. Quand bien même j'ai apprécié les découvrir et les suivre dans leur intimité, ces derniers m'ont semblé assez sommaires et manquaient parfois de profondeur et d'ampleur. A commencer par notre héroïne Grâce que je n'ai pas toujours compris. Malgré toute la complexité de ce personnage et la dévotion dont elle fait preuve face à sa figure paternelle, il m'a semblé que certaines de ses réactions manquaient parfois de cohérence et de subtilité pour m'attendrir comme d'autres avant elle. le constat reste le même quant à ses deux prétendants, le bon et loyal Giles et Edred, le vil et vaniteux médecin. J'aurais apprécié que chacun de ces opposants soient bien plus nuancé et beaucoup moins catégorique dans sa construction. D'un côté il y a la bonté et de l'autre la méchanceté sans réel travail psychologique. Peu importe mon ressenti face à cette palette de personnages, je retiens surtout que grâce à cette dernière Thomas Hardy traite de sujets qu'il affectionne tant allant du mariage, à la place de femme et jusqu'à assumer l'adultère dans sa littérature. J'ai fortement apprécié le ton et la justesse dont fait preuve ce dernier pour aborder ces thèmes.

Ainsi et avec accalmie, Thomas Hardy donne vie à de doux et chaleureux paysages qui m'ont plus d'une fois subjugué et qui offrent une magnifique ode à la nature et dont la beauté contraste la noirceur et la cruauté de cette tragédie. Avec poésie et mélancolie, ce dernier offre une funeste histoire d'amour qui aurait davantage pu me toucher si la construction des personnages présentés ne m'avaient pas semblé parfois superficielle.
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Les Forestiers de Thomas Hardy s'ouvre sur le personnage de Marty South, une jeune fille pauvre du village, qui doit remplacer son père malade dans son travail consistant à tailler des baguettes à la serpe dans des branches de noisetier pour qu'on en fasse des toits de chaume. Pour gagner un peu plus d'argent, la jolie Marty doit même se résoudre à vendre ses cheveux pour que Mrs Charmond, la châtelaine, puisse en obtenir une perruque. Cette scène d'ouverture est trompeuse. Marty ne sera pas le personnage principal du roman. Mais cette scène nous permet de découvrir le village de Little Hintock au coeur de la forêt et les métiers du bois qui font vivre la communauté.

C'est à Mrs Charmond qu'appartient la forêt. Mais Marty, comme la plupart des ouvriers du pays, travaille pour Mr Melbury, le grand négociant en bois. Il a une fille, Grace, du même âge que Marty, qui est l'héroïne du roman. Pour réparer une dette de jeunesse, George Melbury s'est promis de donner la main de sa fille à Giles Winterborne, un jeune homme du pays producteur de pommes et marchand de cidre. Mais dans le roman de Thomas Hardy, chacun des personnages va jeter son dévolu sur quelqu'un qui en aime un autre. Ainsi la pauvre Marty est amoureuse de Giles, qui lui n'a d'yeux que pour Grace, qui va aimer le nouveau voisin, le docteur Fitzpiers, qui deviendra l'amant de Mrs Charmond, la châtelaine. Pourtant ce n'est pas si simple, car les personnages de Thomas Hardy sont complexes et changent au cours du roman. Grace va hésiter entre Giles et Fitzpiers et faire un mauvais choix. Finalement les deux personnages les plus constants dans leurs sentiments sont Marty et Giles, les deux personnages les plus simples, les moins instruits. Et on ne peut que s'interroger sur ce qu'aurait été la vie de Grace si son père n'avait pas voulu lui donner une éducation au-dessus de sa condition. N'aurait-elle pas été plus heureuse ? L'histoire de Grace est l'histoire d'un exil social. de retour dans son village natal, la jeune fille n'est plus à sa place parmi les forestiers. Son père en voulant ce qui était le mieux pour elle a peut-être fait son malheur.

Le mariage de Grace a lieu au milieu du roman. Jusqu'au grand jour, le lecteur accompagne la jeune fille dans sa quête, espérant qu'elle trouvera le bonheur dans le mariage. Mais le roman commence vraiment là où les contes de fée habituellement s'achèvent. L'après-mariage sera pour Grace le temps de la désillusion. Ce qui ressemblait au départ à un roman d'apprentissage tourne à la tragédie. Plusieurs des personnages importants du roman y perdront la vie.

Belle découverte pour moi que ce roman d'un pessimisme inouï. Apparemment il ne fait pas exception dans l'oeuvre de Thomas Hardy, qui n'est pas réputée pour sa gaieté. J'ai aimé passer quelques jours dans cette forêt hors du monde, jusqu'à une fin particulièrement poignante. Mais j'ai refermé le roman avec le sentiment étrange de m'être bien davantage attachée au personnage secondaire de Marty, qu'à celui de l'héroïne du roman.

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