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Isabelle Liber (Traducteur)
EAN : 9782742749041
200 pages
Actes Sud (05/05/2004)
3.67/5   3 notes
Résumé :

Invoquant Romain Gary pour qui l'amour fait que nous tournons "le dos au monde", Elke Heidenreich semble préférer y faire face.
Que sont devenus les femmes et les hommes qui avaient vingt ans en 1968 ? Voici un regard incisif sur leurs comédies,leurs douleurs,leurs déboires,mais aussi sur leurs amours - les éternelles comme les toutes récentes.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Chaque fois que l'on est absorbé par une situation inhabituelle on tourne « le dos au monde » pour se consacrer d'une manière exclusive au sujet qui nous envahit.
C'est en tous cas ce dont est persuadée Elke Heidenreich, auteure allemande. Elle nous raconte sept histoires bien différentes les unes des autres dont les protagonistes tournent le dos au monde, pour un temps ou plus.
Les personnages sont reliés par un fil invisible. Un fil qui les « engluent » dans leurs vies singulières dont ils ne maitrisent pas vraiment tous les éléments. Ils se posent bien quelques questions mais ont du mal à y répondre. le monde peut bien tourner sans eux, leur nombril pèse une tonne et leurs regards s'alourdit d'un quotidien pesant. Les personnages se courent après sans jamais se rencontrer vraiment. Jugez plutôt :

Les plus belles années :
Sur sa mère « Nous n'étions d'accord sur rien. Nous n'aimions pas les mêmes choses, pas les mêmes gens »
Sur son mari « Ludwig menait sa vie et moi la mienne…..la passion nous avait fait faux bond. »

Noces d'argent :
« Elle ressentit une certaine lassitude à l'idée qu'après vingt cinq ans de vie commune on se connaisse apparemment si bien que l'on pense et dise la même chose que l'autre, comme si le couple ne se composait plus de deux personnes différentes. Mais peut-être ne fallait-il voir là que des phrases apprises par-coeur avec application, qui servaient de ciment à ce qui s'effritait déjà. »

Le jour où Boris Becker s'en est allé.
Rivalité, haine, ambition, pouvoir déchu, culte de l'image, le temps qui passe, les rides, le vernis, l'alcool, les divorces…….trop dur.

Une chaine de radio-télévision locale fête son anniversaire.
« J'ai digéré le fait qu'elle soit partie. Ce qui me reste de travers c'est d'avoir été aussi bête. J'aurai dû m'apercevoir qu'elle était malheureuse avec moi. »

Karl, Bob Dylan et moi.
« Je buvais un verre avec Karl dans ce bar mexicain qui était alors en vogue, et nous parlions du bon vieux temps et de ce que nous étions finalement devenus. »

Amour et charcuterie
« Quand on est jeune on aime la différence. Plus tard, on cherche la similitude, on cherche le calme, la compréhension, l'harmonie, l'entente. »

Dos au monde.
Franka et Heinrich n'avaient pas quitté la chambre. Les Etats-Unis avaient activé leur ceinture de missile. La crise de Cubaavait été maîtrisée de justesse.Le conseiller de Fidel Castro avait déclaré « let's bomb them back into the stone âge. Ils étaient tous deux dos au monde. ».

Sept nouvelles révèlent des amours naissants ou élimés, des regrets, des flash-back, des mise-au-point tout cela avec une écriture alerte soulignant l'urgence, une écriture teintée d'humour parfois, mais toujours claire et de belle facture.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Elle avait le sentiment qu'il existait beaucoup d'attentes dans l'amour, qu'il existait même des preuves d'amour, mais quant à l'amour lui-même, il restait caché comme Dieu dans le buisson ardent. Un fantôme qui ne se laissait pas saisir mais qu'on effleurait parfois.
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Nous sommes sortis du bar mexicain. Il avait commencé à pleuvoir. Nous pédalions côte à côte sous une froide pluie d'été, et lorsque nous sommes passés dans ce nouvel hôtel pour riches à l'architecture post-moderne Karl a tout à coup mis le cap sur les portes coulissantes qui se sont ouvertes sans bruit, le laissant entrer avec son vélo hollandais noir tout sale et tout trempé. Actionnant sa sonnette et saluant, il a fait une grande boucle dans le hall de l'hôtel, tourné autour des fauteuils de cuir d'où ont bondi quelques hommes d'affaires japonais terrorisés, qui piaillaient et gesticulaient. Le tumulte gagnant la réception, le responsable s'est avancé à pas pressés, a jeté un coup d’œil par-dessus ses lunettes en demi-lune, déconcerté, mais Karl s'est dirigé vers la sortie, laissant sur la moquette gris pâle de larges traces de pneus sales, a passé la porte dans l'autre sens, et nous avons continué notre route. Derrière nous, le responsable de la réception jetait de hauts cris, et Karl, conduisant sans les mains, s'est étiré et a lancé :
"Ah! ça fait du bien!"
Il m'a regardée et a dit :
"Depuis peu, je fais des rêves de violence, alors de temps en temps je m'autorise au moins ce genre de choses."
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Le temps ne guérit pas toutes les blessures. Le temps est la blessure.
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Elle avait le sentiment qu'il existait beaucoup d'attentes dans l'amour, qu'il existait même des preuves d'amour, mais quant à l'amour lui-même, il restait caché comme Dieu dans le buisson ardent.
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>Littérature (Belles-lettres)>Littérature des langues germaniques. Allemand>Romans, contes, nouvelles (879)
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