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EAN : 9782226220707
419 pages
Albin Michel (01/10/2011)
3.57/5   44 notes
Résumé :
1794. Après la Terreur, un climat de divertissements et d'excès règne sur Paris. Jouissance et plaisirs sont les mots d'ordre des Merveilleuses, les égéries frivoles et charmantes de cette période charnière. Elles collectionnent les amants comme d'autres les chapeaux, lancent les modes les plus provocantes et mènent par le bout du nez les hommes au pouvoir. Rose de Beauharnais et Thérésia Cabarrus, les plus merveilleuses d'entre ces Merveilleuses, profitent de la li... >Voir plus
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En lisant « Châteaux de sable », j'étais tombé des nues en découvrant que Thérésia Cabarrus était une aïeule de Louis-Henri de la Rochefoucauld et m'était revenu en mémoire « Le triomphe du Mouron Rouge », lu soixante ans plus tôt, qui romance la chute de Robespierre et l'ascension de Thérésia alors épouse Tallien.

D'où l'envie de lire les « Merveilleuses » et de plonger dans l'histoire du Directoire, une période propice aux affaires, à la corruption, la dépravation des moeurs, la prévarication, la prostitution, la falsification des élections, cause de la famine et la ruine de la plus grande partie de la population.

Catherine Hermary Vieille raconte avec talent comment Thérésia Cabarrus et Rose de Beauharnais, passent du jour au lendemain des prisons de la Terreur au sommet de l'état en partageant la couche des Banquiers, des Directeurs et des Généraux qui se partagent le pouvoir et vivent dans une débauche d'orgies et de dépenses scandaleuses.

Paul Barras et Napoléon Bonaparte se succèdent au pouvoir pour le plus grand profit des deux intrigantes dont l'une deviendra Impératrice des français et l'autre Princesse de Chimay …arrière-grand-mère d'Elaine Greffulhe, bienfaitrice de Levallois-Perret, inspiratrice de la duchesse de Guermantes de Marcel Proust !

Roman aussi instructif que passionnant qui montre la personnalité complexe de ces femmes, issues de la noblesse d'ancien régime, soutien de la révolution qui faillit les engloutir, qui surent tirer leur épingle du jeu et sauvèrent nombre de citoyens injustement emprisonnés, ce qui valut à Thérésia le surnom de « Notre Dame de Bon Secours ».

Cet ouvrage est un roman historique et non un livre d'histoire, d'où plusieurs petites confusions entre les trois Batailles d'Aboukir (page 350) et les deux frères Chénier, qui ne compromettent pas l'intérêt de ces pages.
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Franchement Catherine Hermary-Vieille sait nous raconter l'histoire. de "la Bourbonnaise"à "la Marquise des ombres" en passant par "les années Trianon", elle a su décrire le XVIIIe siècle avec verve, précision, avec ce rien de féminisme qui ajoute une note particulière à ses récits. Dans "les Merveilleuses" elle décrit la période révolutionnaire qui précède le consulat par le biais de deux femmes à la mode dont l'une deviendra madame Tallien et l'autre l'impératrice Joséphine. Aucun ennui, aucune longueur dans ce livre, mais beaucoup de justesse, et des anecdotes qui rendent les personnages profondément humains en dépit des atrocités de cette époque, nous les rendant proches et sympathiques (sauf Robespierre, je précise ; mais là, il y faudrait un tour de force qui relève de la prestidigitation plutôt que de la vérité historique.) On voit comment deux femmes exceptionnelles ont su donner à leur destin, à la fois par un sens rare de l'opportunisme et par une réelle capacité à utiliser leurs atouts, ce coup de pouce qui leur a permis de venir à bout d'une époque plutôt aléatoire. Comme disait le Prince de Ligne "elle embrasse avec tant de tendresse et si cordialement tout ce qui lui appartient, que tout ce qui ne lui appartient pas voudrait lui appartenir."
Bien documenté, concis dans les faits comme dans les explications tout en étant très dense, ce livre nous rappelle que l'histoire est bien un roman, qui peut être abordée par un large public, et pas seulement par une poignée d'initiés.
Merci à Catherine Hermary-Vieille pour ce précieux travail, entre érudition
et résurrection d'un passé pas si lointain.
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Hermary Vieille Catherine
Merveilleuses
1794, la Terreur oubliée, une fureur de divertissements et d'excès enfièvre Paris. Jouissance et plaisirs sont les mots d'ordre de Merveilleuses
Les égéries du jour, frivoles, légères et charmantes ; elles collectionnent les amants comme d'autres les chapeaux, lancent les modes les plus provocantes.
Mais qui sont-elles ? surtout Rose et Thérésia mènent le bal et les hommes au pouvoir par le bout du nez.
Pour lire ce livre il m'a fallu en lire autant dans Wikipedia car l'auteure a donné à foison une quantité impressionnante de noms, de renseignements et si l'on ne connait pas suffisamment la période de la chute de Louis XVI et Marie Antoinette et tout ce qui a suivi, la Terreur, Robespierre, les révoltes de Lyon, les Chouans, les muscadins, les jacobins, les accusations un jour et les mises au pouvoir des même personnes un autre jour, on est facilement perdus dans cette période particulièrement mouvementée traversée par la France
Mais ici, ce sont les merveilleuses oui.
Rose, qui arrive de sa Martinique natale et est destinée à devenir l'épouse d'Alexandre de Beauharnais.
(petit détail, elle n'osait pas sourire, vu l'état de ses dents étant donné qu'en son pays on mâchait énormément du sucre de canne)
De lui, elle aura deux enfants Eugène et Hortense, mais le mariage est vite compromis et lui de son côté a une maitresse et un autre enfant.
Pourtant ils restent amis, mais pour Rose, la vie est faite d'expédiant, de manque d'argent qu'elle trouve auprès d'amants fortunés, de manigances et surtout étonner par l'extravagance.
Entrainant les hommes dans leurs amours, leurs ambitions et leurs conspirations.
N'oublions pas que les noms se font et se défont en peu de temps.
C'est une période que je connaissais mal et fut étonnée de tout ce faste, ces soirées légères et frivoles à grands frais alors que la population ne trouvait pas une miche de pain.
Et Rose, amie de Barras qui voyait arriver de sa Corse natale un petit bonhomme, mal dégrossi, piètrement vêtu, avec toute une famille.
Barras pourtant sent en lui un personnage particulier et en profite pour se débarrasser de Rose et le pousser dans ses bras.
Ce petit Corse, est fatalement Napoléon Bonaparte et il s'enflamme pour Rose qu'il appelle Joséphine.
Une autre vie va commencer pour elle, il va devoir sur les ordres de Barras s'occuper de la campagne d'Italie puis d'Egypte, et voudrait que sa femme l'accompagne, mais elle aurait aimé rester faire des folies et du tapage en France aux côtés de ses amies.
Mais doucement le temps des Merveilleuses s'éteint, elles vieillissent aussi, elles sentent le besoin de se ranger, de se caser ; son amie de toujours Thérésia vit avec un banquier son amant à qui elle donne plusieurs enfants, bien qu'avec Tallien son époux elle ait eu une fille.
Et Joséphine aussi prend doucement de l'âge, elle passe des heures à tenter de paraître, usant de tonnes de fards et autres expédients.
Son fils Eugène, elle en est fière, il accompagne Bonaparte et se fait remarquer dans l'armée, sa fille Hortense surtout élevée par ses beaux parents, est devenue une jeune fille, comme on dit bien comme il faut.
Mais elle sent qu'il lui faut la sécurité et elle actionne tous les leviers pour avoir la Malmaison, endroit que Bonaparte apprécie aussi, bien qu'il n'y soit pas souvent, et que Rose-Joséphine habituée au luxe et au faste, trouve outre la pension régulière de son mari Bonaparte, traficote toujours à gauche et à droite, car elle veut toujours le meilleur et le plus beau dans tout.
C'est une immense page d'histoire que l'auteure nous fait lire au travers de ce livre. On y apprend tellement de choses et on peut aussi remettre en place des personnages connus et moins connus tels que des Fouché, des Talleyrand, un jour adulés, un jour bannis.
La recherche de tous ces détails (même les tissus, les fanfreluches, les tasses, les assiettes, les menus et tout le reste, les meubles, les rideaux, tout) a dû demander un énorme travail.
Cela reste cependant , dont l'écriture est faite un livre dans lequel on pénètre, le détail étant, on vit et on voit les scènes, les protagonistes évolués, pour moi c'est superbement écrit sans être le moins du monde ennuyeux.
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Catherine Hermary-Vieille nous emmène à la toute fin du XVIIIe siècle, dans ces moments troubles de la Révolution française. Aux côtés de Rose de Beauharnais, future Joséphine, et de Thérésia Cabarrus, nous découvrons la société des merveilleuses et des incroyables, qui rivalisent d'originalité et d'excentricité lors des soirées mondaines. La Révolution avait tout balayé sur son passage et a entraîné un passage en prison, voire à l'échafaud pour certains... Sortis de l'enfer, les jeunes veulent s'amuser, danser, aimer,...sans aucune contrainte. Rose et Thérésia sont les reines de cette société. Inconstantes, dépensières, mais terriblement attachantes! Elles vont là où l'époque les pousse, guettant l'opportunité.
Le grand mérite de cet ouvrage est de nous faire connaître une époque très moderne: libérées des contraintes, les femmes peuvent se marier, divorcer, vivre en concubinage, avoir des enfants hors mariage... Rien ne choque. Mais malheureusement, cela ne durera que quelques années : Rose, Thérésia, Elise Lange et leurs amies devront rentrer dans le rang,...
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Quel plaisir de profiter d'un long trajet en train pour se plonger dans un livre de Catherine Hermary-Vieille.
Plus rien autour de soi n'existe et on se retrouve au coeur de la Révolution Française avec Rose de Beauharnais future Josephine et Théresia Cabarrus.
Ces deux jeunes filles sortant à peine de l'enfance nous entrainent dans la
vie mouvementée de l'époque .
Certes, elles feront l'une et l'autre des séjours dans les geôles et verront beaucoup de leurs proches partir pour la guillotine ou l'exil .
Mais le sacre des Merveilleuses et des Incroyables arrive immédiatement après les heures les plus sombres de la terreur.
Et les fêtes dans les palais avec leurs nouveaux occupants reprennent vite cours avec leurs dépenses somptuaires et leur débauche luxueuse alors que le peuple a toujours aussi faim et froid...

Rose, sans le sou et sans éducation parvient par sa beauté créole , ses relations et ses amants à devenir une des reines de ces salons, partageant cette gloire avec Théresia bientôt Madame Tallien dont les aventures amoureuses n'ont rien à envier à celles de Rose .

Perfectionnant l'arrivisme jusqu'à épouser Napoléon Bonaparte ,Josephine est une femme sans scrupule, c'est vraiment le trait de caractére principal !

Arrivée à destination , j'ai failli oublier de descendre du train tellement ce livre se lit avec entrain (c'est le cas de le dire !!!).

Lien : http://lejournaldelouloune.o..
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Rose était pragmatique. Une femme ne pouvait survivre qu'en s'adaptant aux hasards de l'existence. Quant à la politique, qu'importait à Rose de Beauharnais, délicieuse et nonchalante créole, que la France soit monarchiste, républicaine ou dirigée par un tyran ? Elle était ce qu'on voulait qu'elle soit. Comme l'affirmait le dicton populaire : "Il fallait se mettre du côté du manche." C'était tout simple.
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En dépit des fêtes, des représentations théâtrales et des opéras, l'année 1792 commençait dans l'inquiétude générale. Envoyé aux frontières, le comte de Narbonne, amant de Germaine de Staël, s'était désolé du piètre état de la défense. Le matériel était vieillot, les soldats avaient mauvais esprit et méprisaient leurs officiers aristocrates.
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Tout se savait aux Îles. Avec perplexité, il songeait à cette femme qui était encore la sienne. Il l’avait sous-estimée, mais sa véritable nature l’indisposait. L’univers de Rose était la frivolité, les relations mondaines, elle n’avait aucune ambition intellectuelle et n’en aurait jamais. Elle deviendrait une femme capricieuse, dépenserait par poignées un argent qu’elle ne possédait point et collectionnerait les amants. Cette façon d’envisager la vie était fort loin d’être la sienne à présent. Député aux états généraux du baillage de Blois, il envisageait avec enthousiasme une carrière politique.Les événements s’étaient succédé comme autant de coups de foudre au cours d’un violent orage. La forteresse de la Bastille avait été prise d’assaut, son gouverneur, monsieur de Launay, massacré et décapité. L’effervescence des Parisiens poussait les députés à défier le roi. En août, un groupe d’aristocrates dont La Rochefoucauld, le duc d’Aiguillon, Montmorency, Clermont-Tonnerre, Montesquiou et Alexandre de Beauharnais avaient rejoint le Tiers, follement applaudis par ses députés. Le quatre, ils avaient voté l’abolition des privilèges. Le rêve d’une société idéale gagnait les imaginations.
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L’arrangement avait été facile. Il avait suffi de quelques cajoleries pour le décider et elle comptait convaincre sans difficulté un amant qui avait reçu des faveurs autrement considérables. À vingt-sept ans, elle avait parfaitement compris le pouvoir du désir et connaissait par cœur les mots, les gestes, les regards qui rendaient les hommes vulnérables.Il ne fallut guère de temps à Scipion pour lui trouver à Toulon, rue Saint-Roch, un appartement meublé assez convenable où elle pourrait loger avant de faire les arrangements du long voyage vers Paris, en chaise de poste et non en voiture publique. Là encore, il faudrait que Scipion se montre généreux.À peine installée, la jeune femme avait appris qu’Alexandre avait été nommé secrétaire de l’Assemblée constituante. Il était à présent un personnage important. C’était une bonne nouvelle.
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Rose n’avait eu aucun mal à s’attirer la sympathie de tous. Sans idées politiques, elle était toujours du côté du pouvoir ou du plus influent, sûre par instinct que là se trouvait son intérêt personnel. Elle savait écouter avec passion, adresser des regards langoureux et surtout se taire lorsqu’elle n’avait rien à dire. Quand un Anglais de passage l’avait qualifiée un jour d’« insignifiante petite créature », ses soupirants avaient fait front : Rose était une femme comme toutes devraient l’être, en particulier l’insupportable Germaine de Staël qui avait des avis définitifs sur tout et cherchait despotiquement à les imposer.
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Videos de Catherine Hermary-Vieille (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Catherine Hermary-Vieille
Extrait du livre audio "Les Exilés de Byzance" de Catherine Hermary-Vieille lu par Rafaèle Moutier. Parution CD et numérique le 6 juillet 2022.
https://www.audiolib.fr/livre/les-exiles-de-byzance-9791035407674/
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