AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,12

sur 3112 notes
Lu lycéenne. Bien loin d'être une lecture des plus aisée, j'avais été marquée par la force humaniste et psychanalytique de ce roman, malgré le pessimisme et la noirceur de certains passages.
Harry Haller, c'est un peu notre double désenchanté : tantôt un indécrottable utopiste, tantôt un misanthrope invétéré, tout dépend des combats intérieurs menés. Les idées morbides rôdant les jours de profond désespoir, le loup solitaire préfère regagner sa tanière, se morfondre ou méditer à l'abri des regards. Mais sur le terrain de l'amour, il peut baisser les armes... Pour combien de temps ?
Commenter  J’apprécie          60

Difficile de donner un avis définitif sur ce Loup des steppes. Une seconde lecture serait nécessaire à mon sens. En tout cas, il m'apparaît aujourd'hui comme un travail introspectif de Harry Haller, personnage habité par ses questionnements, le sens de la vie, le crédit accordé finalement à l'inanité ses savoirs et la conscience croissante de passer finalement à côté de la vie dans toute sa légèreté. le Loup des steppes c'est un empilement de mille identités, la remise en question de la certitudes bourgeoises au profit de la légèreté des doutes qui contribuent à voir le Loup se muer en créature multiple et vivante.


Commenter  J’apprécie          40
Harry se considère comme un loup des steppes, mi-loup mi-homme. Il se sent par conséquent inapte à la vie en société, malheureux, anxieux, vivant une vie vide de plaisirs, remplie de solitude et de mal de vivre. On découvre la vie de notre loup des steppes à travers la vision de celui qui l'héberge, par ses propres carnets, et par un feuillet analysant son comportement.

La première moitié du livre m'a vraiment plu, vraiment très touchante et impactante, car c'est celle où le loup des steppes exprime son mal-être et ses ressentis quant à la société bourgeoise, des émotions qui semblent très actuelles.

Cependant, il va vers la moitié du livre faire une rencontre qui va changer sa vision des choses et son quotidien. À partir de ce moment-là, j'ai trouvé le tout un peu plus brouillon, long voire ennuyant tellement je ne comprends pas ce qu'il se passait. le livre reste malgré tout une bonne lecture, avec un personnage principal touchant.
Commenter  J’apprécie          20
Roman inclassable, histoire atypique, chroniquer et noter ce roman parait aussi absurde que de juger ou de comparer des destinées humaines. Chaque lecteur y trouvera un écho (ou non) avec son état d'esprit, sa philosophie de vie. Je pense même que selon où vous en êtes dans votre vie, le récit du personnage principal prendra un sens profond, quasi spirituel, ou sera perçu, à l'inverse, comme totalement délirant, voire psychédélique à la limite de l'absurde. Son impact sur le lecteur sera sans doute très différent selon sa manière d'appréhender son quotidien et selon le sens qu'il donne à son destin.
De mon côté, j'ai d'abord trouvé plutôt étrange l'histoire de cette homme, Harry Haller, rongé par sa solitude et son caractère totalement misanthrope, ce côté « Loup » qui finit par l'isoler du genre humain et provoquer, au fond de lui, un rejet de sa propre personne au point d'envisager sa fin. Et ce alors même que, sous un autre visage, qu'il reconnait dans une lucidité assez brillante, il est également un homme sensible et cultivé totalement imprégné des valeurs de cette société bourgeoise que son côté sauvage exècre de toute son âme. Mais, alors qu'il est au bord du désespoir devant l'inéluctabilité du geste qu'il envisage pour se libérer de ses maux, il va faire La rencontre qui va bouleverser sa vision de la vie. Cette rencontre, c'est celle d'une femme qui, en lui inculquant (ordonnant) le lâcher prise, va lui faire gouter à l'insouciance et à l'état d'ivresse provoqué par une danse ou un son mélo-dramatique. J'ai trouvé cette partie assez puissante dans la leçon que cette homme prend de la Vie tout simplement, comme s'il ouvrait enfin les yeux et voyait pour la première fois la couleur de son âme.
Puis, le récit bascule peu à peu et prend une tournure plus délirante, à l'image du comportement du personnage principal dans les expériences qu'il vit, qui semblent petit à petit le déconnecter de la réalité. J'avoue que, dans cette dernière partie, je me suis senti un peu perdu dans la tête du héros, comme si je cheminais dans les méandres de l'esprit d'un être schizophrène qui imagine sa vie et ne sait plus délimiter le réel de l'imaginaire. Ce petit côté fantastique qui m'avait aussi attiré en début de récit m'a plutôt éloigné sur le dénouement.

Au final, cette lecture me laisse un goût étrange comme si j'avais été privé de la « morale » que l'auteur a voulu retranscrire mais je reste assez admiratif de sa plume imagée et très spirituelle à la fois qui permet de rendre quasi réelles les pensées sortant de l'esprit de Harry Haller. Au delà de l'histoire, la richesse et la douceur des mots rendent cette lecture à part, finalement à l'image de chaque vie humaine, quels que soient les choix et la destinée des êtres qui l'incarne. C'est peut-être d'ailleurs cette forme « d'essentialisme » supérieur que l'auteur a voulu mettre en avant et même « au dessus », des choix de son personnage principal H.H., essentialisme qui voudrait que chaque battement de coeur ait sa valeur à part entière sans préjugé du sens que lui donne celui qui l'éprouve durant toute son existence.
Commenter  J’apprécie          112
Le loup des steppes n'est pas un roman. Parfois essai philosophique, souvent pamphlet incendiaire sur l'époque moderne, cette oeuvre est surtout une introspection très profonde de l'auteur.
On accroche ou pas. Moi j'ai été emporté par cette oeuvre dont le "théâtre magique" représente pour moi un coup de maître et un des plus grands moments de littérature que j'ai connus.
Commenter  J’apprécie          90
Lecture agréable, propos clair et concis, les personnages sont complexes et attachants en particulier le protagoniste qui nous délivre son point de vue de la vie particulièrement cruelle et responsable de son propre malheur. L'utilisation de la notion "Loup des Steppes" est pertinente et reste actuelle encore aujourd'hui.
Commenter  J’apprécie          00
Le livre commence fort avec le portrait méticuleux et malaisant d'un homme angoissé, archétype de l'intellectuel idéaliste déphasé. La peinture du désespoir y est impressionnante, certains passages sont très beaux et très justes dans le choix des mots employés. J'ai cru par moment avoir affaire à une plongée dans mes propres affres, j'ai ressenti l'angoisse du narrateur. Même si ce dernier se considère comme un génie, un lecteur normale ne manquera pas de se trouver quelques ressemblances avec lui. Malheureusement je n'ai pas adhéré au cheminement d'Harry pour sortir de son désespoir. Dans la deuxième partie du roman le fantasme et l'invraisemblance l'emportent sur le réalisme. Je ne vois pas comment une issue crédible au désespoir peut être proposée dans un tel contexte. Alors même que l'auteur aborde le sujet avec un grand sérieux, après nous avoir fait lire une métaphysique subtile, il nous embarque dans un récit très puérile. À quel âge a-t-il écrit ce roman ? Dans la deuxième partie une jeune femme providentielle (remarquez que l'homme a 50 ans !) vient le sauver, elle peut lire dans son âme, ce vieux débris névrosé n'a rien de repoussant, elle se reconnait en lui ! On croirait avoir affaire au romantisme torturé d'un homme en pleine crise d'adolescence. Il y a une autre incohérence impardonnable. L'auteur ne cesse de mettre l'humour sur un piédestal, sans lui il n'y aucune issue possible au désespoir ; absolument rien de sacré, d'assez haut, n'est sensé être épargné par lui. Pourtant, dans tout le roman, je n'ai pas trouvé une seule ligne qui m'ait fait rire. Tout y est constamment et lourdement tragique. Sans compter que le style devient de plus en plus ampoulé, la moindre émotion est amplifiée au suprême degré.
Commenter  J’apprécie          10
Bon je vais faire court, je crois que ce livre contient certains des plus beaux passages que j'ai jamais durant ma modeste et courte vue de lecteurs. Suffisant pour me marquer assez longtemps je penses. Cependant, certains autres passages restent quand même assez poussifs et je penses que la "préface" du début l'est au point où quand on lit la suite on se demande pourquoi une personne dont on a rien à foudre passés 40 âges à nous parler des textes incroyables au lieu de simplement nous les montrer.

Sinon je penses que Hermann Hesse fait partie de ces auteurs qui donnes des vrai leçons, ici c'est aller à l'essentiel, profiter, ne pas rester coincé pour éviter de se convaincre que rien ne vaut le coût et tomber dans le déprime. Rien que pour ça merci monsieur Hesse (je suis presque sûr qu'il lira jamais ça mais merci quand même).
Commenter  J’apprécie          93
Un des livres qui m'a le plus marqué. Je me suis tellement reconnu dans le personnage principal.. Un chef d'oeuvre ! Je n'en dirai pas plus. Je vous invite à plonger dans ce livre et de ressentir au plus près ce qui en résulte. Il fut l'un des premiers livres qui m'a permis de ne plus me sentir seul par rapport à ceraines pensées et ressentis. C'est saisissant !
Commenter  J’apprécie          60
Une Europe meurtrie et décadente, au sortir de la Première Guerre mondiale, avec un second conflit mondial en approche. C'est dans ce clair-obscur que surgit Harry Haller. Intellectuel pacifiste, misanthrope… Préférant de loin la vie d'ascète, plutôt que de se mêler à une époque et des gens qu'il abhorre. Au fond de lui, Harry le sait, il est un « loup des steppes », tiraillé entre son désir de solitude et l'envie d'adhérer au monde bourgeois pour jouir de ses bienfaits. Il se voit comme une dualité : la bête prenant de plus en plus le pas sur l'homme à mesure qu'il rejette ses semblables.
Sa rencontre avec Hermine et le « théâtre magique » lui feront peut-être prendre conscience de l'importance de sourire à la vie, ce théâtre tragique…

Paru en 1927, « le loup des steppes » d'Hermann Hesse, est autant un récit initiatique que philosophique. Une mise en garde six ans avant l'avènement du nazisme des dangers du nationalisme - conséquence de l'orgueil bourgeois. Un récit qui peut s'avérer fataliste et pessimiste de prime abord. le rejet et l'incompréhension du monde par son personnage principal s'expliquent aussi bien par la rigidité de son éducation que par ses convictions intellectuelles solidement ancrées. Ajoutons à cela deux époques, deux cultures qui se télescopent créant un malaise chez cet être sensible et érudit. Sur ce dernier point, le livre de Hesse garde une saisissante et pertinente actualité.

Il demandera, cependant, un peu plus de concentration et d'imagination de la part du lecteur dans sa dernière partie. Loin d'un trip onirique sous acides, le « théâtre magique » doit être perçu pour ce qu'il est : l'ultime épreuve d'un parcours initiatique. Haller faisant face à deux choix : se laisser consumer par la bête ou embrasser la multiplicité de son être.
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (10970) Voir plus



Quiz Voir plus

Hermann Hesse

Choisissez les bonnes dates ..

3 juillet 1977 - 8 août 1962
2 juillet 1877 - 9 août 1962
2 juillet 1876 - 9 août 1967

10 questions
75 lecteurs ont répondu
Thème : Hermann HesseCréer un quiz sur ce livre

{* *}