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4,12

sur 3111 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Lu dans le cadre du Challenge Nobel

Je n'avais pas encore dépassé la 10ème page du Loup des steppes que déjà je me disais « waow, c'est du lourd ». Vous m'auriez dit « c'est un peu court, jeune fille », et je conviens de suite avec vous que cette expression un brin familière contraste fortement avec le style ultra-classique de l'écriture. J'aurais dû dire quelque chose comme « il suffit d'avoir parcouru quelques lignes de cette oeuvre pour comprendre qu'on a affaire à un récit d'une richesse inouïe, et que même en le relisant à de nombreuses reprises, on y découvrirait chaque fois quelque chose de nouveau ».
Certes. Par où, dès lors, commencer cet avis ? Comment oser même le commencer, tellement il semble difficile de résumer ce roman si ample ? Forcément, on risque d'oublier quelque chose.
Commençons donc par les faits. Nous sommes dans les années 1920, dans une petite pension qui fleure bon la Germanie, et dans laquelle réside Harry Haller, la cinquantaine.
Harry est un intellectuel de haut vol, ou qui se considère comme tel, antimilitariste, et affligé d'un complexe de supériorité consternant, par rapport à l'hypocrite classe bourgeoise, qu'il méprise en raison des penchants de celle-ci pour les futiles petits plaisirs de la vie.
Harry est un personnage aigri, grincheux, nombriliste qui cache sa misanthropie sous un vernis d'affabilité et de civilisation.
Harry est un loup solitaire qui ne s'assume pas, qui se prend trop au sérieux dans sa quête d'absolu, recherchant désespérément le bonheur dans une sorte de pureté intellectuelle immortelle, détachée de toutes les contingences quotidiennes.
Harry est un naïf, mais il se rend bien vite compte que cet état lui est inaccessible, tiraillé qu'il est par sa propre part d'ombre, celle qui l'attire irrésistiblement vers une animalité qu'il juge décadente et indigne de lui.
Harry se sent donc schizophrène, et souffre le martyre, au point d'envisager le suicide.
Une nuit d'errance à travers la ville le conduit par hasard (est-ce vraiment le hasard ?) devant la porte du Théâtre Magique (« seulement pour les fous »). Il y rencontre une étrange jeune femme, Hermine, qui pourrait bien être son double féminin. Et la voilà qui entraîne Harry dans un tourbillon, le tourbillon d'la vie, comme dirait Jeanne Moreau. Hermine lui apprend à danser, à apprécier le jazz, lui qui ne jure que par Mozart, à séduire les femmes, à goûter alcools et drogues pour mieux lâcher prise.
Le chemin est difficile pour Harry, qui culpabilise, souvent tenté de retourner à sa vie d'ermite. Mais il se laissera apprivoiser et guider sans trop résister, jusqu'à… Jusqu'à quoi, d'ailleurs ? Cela reste mystérieux pour moi. Je ne suis pas certaine d'avoir compris ce qu'Hermann Hesse a voulu dire. Tellement de thèmes parcourent ce roman, et tellement d'interprétations en sont possibles, qu'il me laisse perplexe.
On sent bien le climat pessimiste de l'époque, après la tuerie de 14-18 et avant la « drôle de guerre » dont, insidieusement, on commence à poser les jalons outre-Rhin. On comprend bien également que l'auteur se livre à une critique féroce des moeurs décadentes de cette période, où on ne respecte plus grand-chose, où on se contente de consommer sans se fatiguer à réfléchir (thème actuel s'il en est…). On voit bien aussi le dilemme d'Harry avec la métaphore du loup des steppes, l'opposition raison/état de nature. Dilemme qui se complique quand Harry comprend que sa personnalité n'est pas seulement double, mais multiple, comme quand on se regarde dans un miroir brisé.
Je n'ai pas réellement adhéré à l'univers fantastique du Théâtre Magique je n'en ai pas compris le sens. le message est-il qu'il faut se réfugier dans les drogues pour ne plus souffrir ? qu'il faut prendre la vie avec légèreté sans se poser de questions ? qu'être trop sérieux revient à être hypocrite ?
Je n'ai pas trouvé les réponses, dans cette atmosphère lourde, étouffante, entre onirisme et psychanalyse, entre Kafka et Nietzsche. Trip sous acide d'une lost generation avant la date ?
En tout cas, difficile de s'attacher à ce personnage en pleine crise existentielle.
Je n'ai peut-être rien compris, mais je trouve que ce Loup a mal vieilli…
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J'étais contente d'explorer une littérature un peu différente de Thilliez et compagnie, de nos polars contemporains dont je m'abreuve régulièrement. Mais j'ai eu du mal. J'avoue. Un manque d'intérêt. Je n'arrivais pas à accrocher au début. le loup des steppes, le côté animal. Ça pourrait être beau. Mais ça m'a juste énervée. A cause de l'écriture.

Tout le début m'a semblé passif pour ne pas dire poussif. Je suis restée complètement extérieure à ce récit, pendant la majeure partie du livre. Et quand j'attrapais le livre, c'était un peu voire franchement à reculons. C'était comme devoir écouter, encore, quelqu'un qui saoule avec ses histoires, son auto-apitoiement, pénible le gars.

Alors pourquoi insister ? Déjà c'est le jeu. Se laisser porter par un livre, par le choix de l'auteur pour le style, pour ce qu'il nous livre du personnage. Tu peux pas interrompre, te mêler, contredire. C'est pas comme en famille avec pépé mémé, c'est pas comme au café ou au resto avec les potes ou au comptoir avec les piliers de bars. Tu te tais et t'écoutes. C'est à toi de faire l'effort de comprendre ce que l'auteur veut que tu comprennes ou ressentes, parfois il suffit de te laisser porter parce que t'as pas l'effort à faire.
Donc j'ai persévéré dans ma lecture, comme toujours – je n'ai pas souvenir d'avoir laissé un seul livre en plan.

Quand le livre a viré un peu au conte, avec un brin de fantastique, ça a accroché un peu de mon intérêt et ça m'a permis de finir le voyage sans trop traîner la patte sur les pages.

Je comprends bien les réflexions sur l'aspect sauvage de l'être humain, l'homme est un loup pour l'homme, ce n'est pas nouveau. Je suis sensible à ce recul sur soi que s'offre notre héros. Mais je ne suis pas sûre que tant de réflexions, tant d'introspection correspondent le mieux à l ‘animalité. J'aurais imaginé la sauvagerie comme quelque chose de plus instinctif et de moins réfléchi.

Bref, une référence. Maintenant je connais Hesse et je retenterai.
Au suivant !

Lien : https://chargedame.wordpress..
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C'est quand j'écris un avis pour un de ces monuments de la littérature que je m'en demande l'utilité. Qui suis-je pour émettre un quelconque jugement sur une oeuvre qu'un homme ou une femme a pris le temps d'écrire en y mettant une partie de lui-même? Surtout quand mon impression est mauvaise...
Et en même temps, ce qui rend la lecture si intemporelle est la particularité de pouvoir être le lecteur. Celui qui a son propre avis et qui reste lui-même, quelque soit ce qu'il lit.

Bref, sur ces petites réflexions j'en viens à l'objet de ma bafouille. J'avais vraiment beaucoup apprécié un autre roman de l'auteur et j'arrivais à l'orée de ce livre avec un a priori positif et bienveillant. Peu est de le dire: je suis tombée de haut.
Je n'ai rien compris. Et n'ai, je crois, pas aimé du tout.

Je suis sûre que ça a dû être étudié en long et en large, qu'il y a énormément de psychologie, de philosophie et même parfois de sagesse et de vraie compréhension de la nature humaine... mais alors vraiment ce livre m'a laissée de marbre.

Tant de déchéance, tant de misère humaine, de complaisance dans le malheur et de suffisance ... Rarement un auteur ne m'a fait ressentir si peu d'empathie pour un personnage: prouesse de l'auteur? Je vois en tout cas son talent pour décrire une forme de folie mais n'étais clairement pas prête.

Entre la schizophrénie, l'apitoiement sur soi-même et le syndrôme du génie incompris, le protagoniste se veut fou? ou volontairement dépressif? Ou farouchement égocentrique? juste en attente du suicide?

Trop romantique, trop emphatique, trop déjanté, trop tout court. Effet voulu de l'auteur ? Je ne sais pas. Je suis passée à côté et contente de ne pas avoir été gagnée par le pessimisme de ces pages.
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Publié pour la première fois en 1927, ce roman qui a été interdit sous la période nazie, est l'une des oeuvres essentielles de Hermann Hesse. En partie autobiographique, le loup des steppes est un roman intitiatique qui emprunte son style à l'écriture romantique. Il raconte la crise existentielle que vit Harry, un cinquantenaire tiraillé entre son humanité et son animalité.

Cette édition proposée par le Livre de poche est introduite par une lettre de Hermann Hesse (1931) à l'un de ses détracteurs qui lui reproche que l'on ne peut vivre d'après les principes dont il s'est fait le défenseur, à quoi il répond que sa "tâche ne consiste pas à donner aux autres ce qui est objectivement le meilleur, mais à leur donner ce qui m'appartient en propre (ne sarait-ce qu'une douleur ou une plainte) et à le faire d'une manière aussi pure et aussi sincère que possible".

Le ton est donné et Hesse ne cherche pas à convaincre le lecteur : il propose une vision purement personnelle et ne l'impose pas comme une vérité. Largement introspectif, ce roman est marqué par une profonde détresse liée à une vision pessimiste du monde. En fait, la lecture de ce livre m'a évoqué une longue complainte qui aurait servi d'autoanalyse à l'auteur. La démarche est légitime et la comparaison avec le loup des steppes pertinente, malheureusement, Harry m'a ennuyée. Bien que Harry/Hesse défende des convictions parfaitement louables (fervent adversaire de son époque par rapport à la guerre, aux industriels et aux politiques...), l'histoire du loup des steppes ne m'a pas interpellée : je l'ai trouvée un brin moraliste malgré quelques passages intéressants. Pourtant le roman initiatique prend ici tout son sens : à travers la mise en scène de son théâtre magique, Hesse travaille des thèmes qui lui sont chers tels la philosophie et notamment le bouddhisme dont son roman est fortement imprégné (dualité omniprésente : homme/animal, vie/mort, amour/haine...). On retrouve également Goethe et Mozart pour qui l'auteur voue une admiration certaine et qui jouent le rôle de guide. Même si j'ai trouvé ce roman naïf, je l'ai aussi apprécié pour cette même raison. Non pas que j'aie aimé le personnage de Harry (celui-ci subit ce qui lui arrive et ne maîtrise aucunement les événements survenus) mais plutôt que j'ai saisi le malaise de Hesse à travers le roman et que je me suis davantage attaché à la personne qu'à l'auteur. Au final, voici un roman très personnel qui, je le conçois peut déplaire. Pour ma part, cette « expérience spirituelle » n'a pas eu le même impact sur moi que sur Thomas Mann qui déclarait en 1927 que « Ce livre m'a réappris à lire » . Ce n'est pas pour moi un roman culte mais il faut l'avoir lu.
Lien : http://embuscades-alcapone.b..
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très déçu ! bien loin de Siddhartha ou Narcisse et Goldmund
Ce Mr haller m'a lassé à se demander s'il est génial ou médiocre ;à plus petite échelle ,c'est la question que beaucoup de personnes se pose ; Pas de quoi étirer cela sur 300 pages, le lecteur n'est pas psychothérapeute!
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Alors voilà, je pensais aimer cet auteur, mais là grosse déception, je me suis forcé au début, au milieu et à la fin j'ai abandonné. Peu de plaisir à cette lecture pénible. J'ai trouvé le livre étouffant, manquant cruellement de respiration, de légèreté, d'optimisme, de recul et d'humour. Son héros se prend très au sérieux, il dénigre les valeurs de son temps, s'estime au dessus des autres alors qu'il n'est qu'un homme aigris et ennuyeux. Une jeune femme va essayer de lui redonner goût à la vie, à le ramener dans le présent, mais je n'ai pas eu le courage de terminer le livre pour savoir si elle y parviendrait. Seuls bons points pour le héros, il est antimilitariste, aime Mozart, ainsi que ceux qu'il qualifie d'immortels.
Impossible d'en dire plus, envie de passer à autre chose.
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Moi qui aime profondément Hesse, j'apprécie peu le loup des steppes, que je trouve très facile et sans exigence. Mais, apparemment j'ai tord..
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Surprenante ambiance noire.
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J'en ai terminé la lecture avant hier soir ... Je ressens un peu la même impression que PetiteMarie, et j'avais les mêmes raisons de le lire, un ami m'ayant dit qu'il se retrouvait dans ce personnage de "loup des steppes", moitié homme moitié animal ...
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C'est un livre que j'ai acheté et lu sur le conseil d'un ami....
J'ai eu beaucoup de mal à le lire mais je l'ai fini ! Et j'en suis encore perplexe ! Je pense qu'il me faudra le relire plusieurs fois pour tenter de le comprendre mais je ne sais pas si j'aurai le courage de le reprendre...
J'avoue pourtant avoir apprécié certains passages, peut-être les plus simples....
Enfin bref, j'essayerai de le relire et je modifierais peut-être ma critique et ma note !
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