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EAN : 9789973581198
104 pages
Elyzad (02/04/2020)
4.12/5   21 notes
Résumé :
Le jeune Adel voit sa vie basculer lorsque ses parents divorcent. Au même moment, la guerre frappe son pays, le laissant livré à lui-même. Il rencontre alors un scarabée géant qu'il nomme Darwin ainsi que Tardigrade, avec lesquels il se lie d'amitié.
Lorsqu'il est enlevé de son village et amené devant un cheikh, il n'a d'autre choix que de devenir un garçon responsable.
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Absolu, initiatique, un grand texte révélateur, qui nous lie à l'éternité.
Au pouvoir intrinsèque de réussir à surmonter les épreuves de la vie.
L'évocation des jours à hauteur d'enfant, grandissant au fil des pages.
Ce qui reste de gravé dans le temps et dont on retient le salvateur.
Adel est un enfant de la guerre, de toutes emmêlées. Solitaire, dans le silence d'une maison, l'absence des parents, la tragédie d'un imaginaire dont Adel cohabite grâce à ses deux insectes, amis et complices devenus, invisibles pour nos yeux. Ils ne sont que fantasme et mystère, pouvoir de résistance. Adel est replié dans l'immobilité. Rien n'advient à part ses conversations avec ses insectes. Il habite dans une maison agréable où règne une baignoire, celle des riches. On ressent le poids lourd d'un advenir qui va compromettre son élan. Poétique et superbe, l'oralité est une porte ouverte sur le désert. Il parle aux insectes, Darwin et sa sagesse, l'écho d'un enseignement ésotérique, tout en symbole.
« C'était un miracle que mes monologues avec Darwin échappent à la mère et à mon père… Il s'est approché et s'est penché à mon oreille. -On ne change que pour soi, Adel. »
Tardigrade et Darwin déambulent dans l'espace trouble des songes enfantins. Ils ne sont que consolations, soupirs et écoutes. Des voix qui plongent Adel en résistance. Ses parents divorcés, la guerre qui va tout bousculer. Adel est pris au piège. Dans un camp de réfugiés, seul encore. La société des hommes est une muraille.
« Quelqu'un me portait sur le dos. Je me souviens des grains de sable qui crissaient sous mes pieds. Je me souviens des maisons qui n'avaient pas de fenêtres et pas de porte. »
« Une baignoire dans le désert », métaphore d'une transmutation. Apprendre la vie par le malheur. La folie immonde des turbulences. L'énigme du mal dans le grand jour et dans le pâle des souvenirs.
« Je me suis réveillé en sursaut. le cheikh m'avait jeté un sac de plastique à la tête. Il y avait des haricots à l'intérieur. Équeutez-les. À partir de maintenant, c'est vous qui serez en charge de votre nourriture. -Mais...-Et je ne vous écouterai pas tant que vous jouerez au petit gamin innocent. -Comment avez-vous appris à équeuter les haricots aussi vite ? -Ma mère me….Les mains sur le plastique, je n'ai pas réussi à m'empêcher de pleurer. »
Les insectes sont des sages, des contre-feux. Les paroles ne s'effacent pas, elles comblent sa mémoire. « -Adel, vous m'avez pas à le montrer. Vous n'avez pas à montrer quoi que ce soit. »
L'enfant est pris en tenaille sous le joug du cheikh.
« Comment pouvais-je espérer que le cheikh me libère si je ne le satisfaisais pas ? Mon père. J'aurais voulu sentir sa main me caresser les cheveux. »
Cet immense récit de Jadd Hilal, est l'apprentissage des survivances. Un lâcher-prise psychologique. Adel qui vaincra (peut-être) de ses ennemis intérieurs et véritables. La cicatrice rebelle qui ne se refermera que dans le sublime des pages finales. « Ils se sont vus à travers l'autre. Il faut parfois jouer longtemps avant de pouvoir jouer comme soi-même. » Miles Davis.
« Une baignoire dans le désert » est un récit miraculeux, indispensable, empreint de virtuosité. Bouleversant et stupéfiant de tendresse, significatif, il est universel. le chemin parcouru dans le noble de ce livre est une ode à l'éveil, au courage d'affronter les contradictions de notre monde en faillite. La beauté est l'innocence et sa force, l'Alcazar. Publié par les majeures Éditions Elyzad.
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D'origine libano-palestinienne, Jadd Hilal est né en 1987 en France. Il réside aujourd'hui à Paris où il est professeur de lettres dans un collège de banlieue et chargé d'enseignement à l'Université Sorbonne-Nouvelle.

"Une baignoire dans le désert" est son 2e roman et le lecteur n'est pas près de l'oublier. le jeune Adel vit un total bouleversement au même moment où ses parents divorcent et où la guerre frappe son pays. Livré à lui-même mais pas tout seul car accompagné par deux insectes imaginaires avec lesquels il se lie d'amitié, il fuit son village et court dans le désert. Il se retrouve prisonnier dans un camp de combattants.

Pour le jeune garçon commence alors un cheminement vers l'apprentissage, vers des questionnements sur les autres et lui-même, vers une recherche d'identité propre.

Un petit roman (à peine 100 pages) en petit format, mais ô combien intense, sous forme de conte où l'imagination, le fantastique, la poésie, la fraîcheur, tentent de répondre à la question essentielle: comment devenir adulte dans ce monde et qu'est-ce qu'être adulte, responsable et libre.
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« Ce que j'aimais le plus, c'étaient mes bains d'été. Notre baignoire était à côté d'une grand fenêtre, dans la salle de bains. Et derrière la fenêtre, comme on habitait au sommet d'une colline, je voyais très loin. »

Les parents d'Adel ont divorcé. La mère tient un salon de coiffure, toujours à le faire culpabiliser « Après l'éducation qu'on t'a offerte, après la fortune qu'on a dilapidée pour que tu puisses bien manger, après les heures qu'on a sacrifiées pour te consoler des voyages de ton père, de ton manque d'amis, après ‘énergie qu'on a dépensée à t'élever, voilà où on en est », le père, pilote d'avion, est un peu à côté de la plaque. Lorsqu'il retrouve son fils, il a toujours cette phrase « Mon fils, aucun avion ne t'est tombé sur la tête ? »

Adel, garçon solitaire, n'a pas d'amis. Pardon, si, il en a deux : Darwin, un très gros scarabée et Tardigrade, l'indestructible, qu'il voit et avec qui il a de grosses conversations. Cela énerve sa mère qu'il puisse passer son temps à discuter avec ses deux amis imaginaires

Après le divorce de ses parents, il quitte la maison sur la colline pour se retrouver dans un appartement. La ville ou le village est au coeur d'une guerre et il fuit dans le désert pour ne pas être tué. « Je me suis enfoncé dans le désert. le bruit des tirs avait disparu mais je ne me suis pas arrêté. J'avais peur d'être suivi par ces inconnus qui avaient déboulé chez nous. » Il se retrouve dans un campement dirigé par un Cheikh… Là il apprend à grandir, à mûrir, à survivre aidé, très fermement quand même, par le cheikh. Les combattants, eux, hommes, ont des réactions d'enfants, rien ne faire sans l'assentiment du Cheikh alors qu'Adel doit se dépasser. « Marwan et Reda se sont regardés. Ils hochaient la tête, les sourcils froncés et la bouche en « o ». Dans la cour de récréation, à l'école, certains avaient le même air quand ils voulaient se donner du cran avant une bagarre »

J'y ai vu une illustration du proverbe « l'oisiveté est mère de tous les vices ». Oui, les combattants, faute d'actions s'ennuient, ne savent, ne veulent prendre une décision sans l'assentiment du Cheikh et projette d'aller chez l'ennemi où il y aurait plus d'actions « Vous êtes jaloux tous les deux. Jaloux ? C'est toi qui parles ? Tu m'as encore dit aujourd'hui que le cheikh me préférait à toi. Ce n'est pas vrai. Tu es jaloux et menteur en plus ? C'est toi qui mens. Moi, je mens ? Moi je mens ? Répète-ça pour voir…. Khalkass Chakib, baisse ton arme. Tu vas encore te faire punir par le cheikh » Non ce n'est pas une dispute entre enfants, mais entre les soldats… Confondant n'est-il pas !

Un conte, dans la veine du Petit Prince… le père d'Abel n'est-il pas pilote d'avion ?

Un livre, promenade poétique lumineuse, tendre. un coup de coeur

Je suis séduite, une fois de plus, par le choix des éditions Elyzad, par la couverture originale
Lien : https://zazymut.over-blog.co..
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Un court roman de Jadd Hilal saisissant et ravissant.

L'histoire est celle d'Adel qui a probablement douze ou treize ans, il vit dans un village situé au bord du désert.

Adel est issu d'une famille aisée preuve en est la possession d'une baignoire que le garçon adore.

Souvent seul à la maison et devant faire face au divorce de ses parents il a deux amis imaginaires : les deux insectes, Darwin et Tardigrade.

Une bataille clanique éclate et la vie du jeune homme sera bouleversée, il devra fuir sans sa famille dans le désert où il rencontrera un cheikh qui le sommera de grandir.

Ce conte pour les grandes personnes est une méditation poétique et éclairée sur la transmission, sur la frontière entre l'enfance et la supposée maturité, sur la guerre et le libre arbitre.

Une agréable lecture, qui donne à réfléchir et nous fait prendre de la hauteur.

L'objet livre est aussi très beau avec une couverture superbe comme toutes celle des éditions Elyzad.

« Une baignoire dans le désert » est parmi les finalistes du Prix de la littérature arabe 2020.

On regrette qu'il y ait si peu de pages tant le texte est magnifique !

Un ouvrage qui m'a fait penser par moments à l'écriture de Tahar Ben Jelloun.

Ce livre à lire et relire doit faire partie de votre bibliothèque.

Lien : https://blog.lhorizonetlinfi..
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Séduite dans un premier temps par la couverture signée Béchara Baroudi, je suis entrée dans ce livre comme dans les 1001 nuits. Mi-roman, mi-conte ce texte est empreint d'humour, de sagesse, de sensibilité et de candeur. Il transporte et interroge. On y retrouve les effluves de Gibran ou d' Elif Hafak.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Derrière la colline, c'était le désert. Je l'observais depuis notre balcon. Le jour, il était rouge, et la nuit il était gris.
Un soir, je l'ai regardé changer de couleur.
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Maintenant que j'y pense, il ne ressemblait pas vraiment à un scarabée. Il n'avait pas de petites pattes mais deux jambes, comme nous. Il était vêtu d'un pantalon de smoking bleu nuit avec des rayures blanches et des chaussures cirées blanches. Et au-dessus rien. C'était tout noir. Il n'y avait que ses yeux, en haut. Des yeux bleus avec des plis sur les côtés. Comme s'il souriait.
- Dis-moi pourquoi tu es là !
Il a sursauté. Et puis il m'a lentement tourné le dos pour essayer de se cacher. Sa carapace était gigantesque. Elle était verte avec des reflets de bronze, de doré et de cuivre.

Une baignoire dans le désert - Jadd Hilal
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Videos de Jadd Hilal (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jadd Hilal
Jadd Hilal vous témoigne de son soutien et partage avec vous un extrait de son roman à paraître : "Une baignoire dans le désert". #Elyzad #littérature #extrait
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