AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782847347029
239 pages
Tallandier (12/11/2010)
4.16/5   16 notes
Résumé :
Jeune pilote anglo-australien, Richard Hillary (1919-1943) s’engage très tôt dans la Royal Air Force. Repêché dans la Manche après que son avion fut abattu par la Luftwaffe en septembre 1940, il est grièvement brûlé et défiguré. Lors de sa longue convalescence, il rédige ce récit dans lequel il livre avec détachement sa propre histoire. À travers les blessures, les fous rires et les drames, c’est le destin d’une génération d’aviateurs qu’il raconte, dont personne ne... >Voir plus
Que lire après Le dernier ennemi : Bataille d'Angleterre, juin 1940-mai 1941Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
En septembre 1941, Antoine de Saint Exupéry eut la chance de déjeuner avec Richard Hillary à New York, et le convainquit de publier « Falling through the space », paru l'année suivante au Royaume Uni sous le titre « the last ennemy », devenu en France en 1944 « la dernière victoire » (traduit par Charly Guyot) et apprécié depuis 1953, grâce à la traduction de René Jouan et à l'avant propos de l'Amiral André Jubelin, sous le titre « Le dernier ennemi ». de même « Flight to Arras » échappa au titre « Epreuve de guerre » grâce à Consuelo de Saint Exupéry qui suggéra « Pilote de guerre » …

Richard Hillary est né en Australie en 1919, où son père était en poste avant d'être promu au Soudan, et a fait ses études en Angleterre au Trinity College d'Oxford. Jeunesse insouciante alternant philosophie, poésie, sherry et compétitions d'aviron … qui le mènent en Hongrie et en, Allemagne où son équipe emporte la Coupe Goering. Avec ses amis Peter Pease, Colin et tant d'autres ces garçons se reconnaissent à leurs cheveux longs, à leurs idées contestataires et à leur mépris de la politique. Par esprit sportif ils apprennent à piloter au sein de la réserve de la Royal Air Force et jalousent Peter fiancé à la très gracieuse et discrète Denise. Ces années de formation sont l'ossature de la première moitié de l'ouvrage et nous décrivent un Royaume aussi confortable que bucolique.

En juillet 1940, Richard rejoint à Edimbourg le 603° escadron et le 27 aout celui ci est déplacé dans l'Essex. En une semaine il abat cinq avions allemands avec son Spitfire et est contraint le 29 à un atterrissage forcé. le 3 septembre il s'échappe non sans peine de son avion en flamme et tombe dans la Mer du Nord. Gravement blessé au visage et aux mains, il subit plusieurs opérations par l'extraordinaire Archibald McIndoe, avant d'être envoyé en mission de propagande aux USA début 1941, mais les experts en communication, affolés par l'état de son visage, lui interdisent toute exposition publique et le cachent derrière un micro ou le présentent à quelques personnalités triées sur le volet dont notre Saint Exupéry.

Bien que ce séjour en Amérique lui ait causé beaucoup de détresse, il l'a motivé à écrire sur ses propres expériences, sur le sacrifice de Peter Pease mort au combat le 15 septembre 1940, sur celui de Patrick Hannay, mari de la soeur de Peter disparu en mai 1940 et de tant d'autres …

Hillary a par la suite convaincu la RAF qu'il était apte à voler et, en novembre 1942, il a été affecté au 54 OTU, où il était accompagné du radio-opérateur Wilfred Fison. Celui ci avait lui-même étudié au Clare College de Cambridge dans les années 1920 et avait rejoint la RAF Voluntary Reserve à la fin de 1941. Les deux ne volaient ensemble que depuis quelques semaines lorsque leur avion s'est écrasé sur Crunklaw Farm le 8 janvier 1943.

Honoré par les britanniques à l'égal de Saint Exupéry par les français, Richard Hillary nous a laissé « non pas un livre écrit par un pilote sur la guerre, mais un livre écrit par un écrivain sur un pilote », et cette leçon de vie nous offre une réflexion inoubliable sur les raisons de vivre (et donc de mourir).
Un ouvrage incontournable sur les héros de la Bataille d'Angleterre.

« Le dernier ennemi détruit, c'est la Mort » (Corinthiens, 15:26)
Commenter  J’apprécie          753
Richard Hillary fut pilote de chasse pendant la bataille d Angleterre,il y fut gravement brûlé.Il fit partie de ceux que l On a surnommé les pilotes aux cheveux longs ,frais émoulus d Oxford ,de Cambridge ou d autres grandes écoles.Pilotes réservistes,ils devinrent l épine dorsale de la RAF en 1940.Il voulait devenir écrivain,son seul livre fut celui ci....
Ce n est pas simplement un livre banal sur de quelconques batailles aériennes,c est aussi un livre de retour vers la vie d un jeune homme gravement brûlé lorsque son avion fut abattu.La deuxième partie du livre n en devient que plus poignante.Le parcours pour retrouver un visage humain n est jamais larmoyant,c est seulement la volonté d un jeune homme de continuer à vivre sans jamais s apitoyer sur son sort de grand blessé de guerre.Les scènes d hôpitaux garde toujours cet esprit caustique typiquement anglais.Apres sa convalescence,Il voulu de nouveau piloter un avion de chasse .Engagé à 19 ans en 1939,il mourut à vingt trois ans en 1943.
Traduit tardivement en langue française,ce livre mérite d être lu ,peut-être est-il le plus beau récit d aviation publié à ce jour.Il n atteint peut être pas le mysticisme de certains passages des livres de Saint Ex ,mais il n en est que plus émouvant. Suivre le parcours d une vie brisée par la guerre qui se reconstruit pas à pas pour finalement subir le destin qu il savait immuable est bouleversant . Ne disait -il pas qu il doutait de survivre à la guerre et ,néanmoins il voulu revoler et ,somme toute,accomplir son destin.
Commenter  J’apprécie          280
Le pendant britannique du "Grand Cirque". Richard Hillary nous livre, sur le vif, le témoignage émouvant et lucide d'un jeune étudiant d'Oxford, appartenant à un monde privilégié, soudain plongé dans le grand bain de la guerre. On ne peut rester indifférent à la maturité du jeune écrivain, ni à son destin tragique. Gravement blessé et mutilé au visage et aux mains à la fin de la bataille d'Angleterre, il surmontera ses blessures pour retrouver le service actif et y laisser la vie.
Commenter  J’apprécie          60

Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Je me pouvais pas décevoir mes amis ou repousser leur pitié mal placée sans que cela parut de la fausse modestie ou une extravagance blessante .Donc,je reste un imposteur.Ils disent :J espère que quelqu’un aura le cochon qui vous a eu,ce que vous pouvez détester ces salauds ! et je réponds faiblement Oh je ne sais pas,et c est tout.Impossible d expliquer que je n avais pas été blessé dans leur guerre,que ce n est pas la pensée de notre Forteresse Angleterre où le désir de sauver la démocratie qui m enflamme quand je monte au combat.Je ne peux expliquer que ce que j ai enduré,je ne le regrette en aucune manière ; que j ai accepté la souffrance et que, maintenant que c est fini,j éprouve en quelque sorte un sentiment de reconnaissance et la certitude que tout cela sera utile plus tard à mon développement personnel.
Commenter  J’apprécie          20
Richard Hillary à brûlé trois fois,on le ramena,on le rapiéça et on lui refit le visage.En vain,car la deuxième fois,il fut carbonisé.Mais pour être sur que la ligne de son destin serait achevée,il avait exprimé le désir d être incinéré;on le brûla donc une troisième fois,le 12 janvier 1943,à Golders Green;et le charbon devint cendre et les cendres furent dispersées à la mer;C est là que finit l homme et que commence le mythe.

Extrait de la préface d Arthur Kiœstler
Commenter  J’apprécie          40
Puis un beau jour, je découvris que je voyais à nouveau .Ma garde était penché au-dessus de moi,en train de me panser,et elle m apparut très belle.Elle l’était.Je la contemplai pendant un long moment,heureux que mon premier regard sur le monde dût s’adresser à quelque chose de si parfait.Pour finir,je dis :
Sue ,vous ne m’aviez jamais dit que vos yeux étaient si bleus.
Commenter  J’apprécie          40
J ai ressenti d abord de la satisfaction-satisfaction d un travail bien fait,conclusion logique de mois d entraînement spécialisé.Puis j éprouvai le sentiment de la justice absolue de tout cela.Il était mort et moi ,j était vivant.Cela aurait pu être le contraire,et cela aussi,à un certain point de vue,eût été juste.Je compris à ce moment quel homme enviable est un pilote de chasse.
Commenter  J’apprécie          20
Parler d un ami mort,c est parler contre le temps,c est courir après une image qui s enfuit ;c est la saisir,l arrêter,avant que le mythe ne la change en pierre .

Première phrase de la préface d’Arthur Koestler .
Commenter  J’apprécie          30

autres livres classés : seconde guerre mondialeVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Lecteurs (50) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3182 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}