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Corinne Atlan (Traducteur)
EAN : 9782877309394
167 pages
Editions Picquier (27/04/2007)
2.96/5   23 notes
Résumé :
Longtemps, je suis resté immobile, tapi dans un coin de ma chambre. Le moindre mouvement m'était affreusement désagréable... Mon dos rond, " dur comme une carapace ", me faisait un mal de chien chaque fois que je bougeais. C'est sans doute grâce à cette douleur que je me suis rendu compte des changements qui se produisaient en moi et de leur rapide progression. Un homme, reclus dans sa chambre, s'identifie au héros de La métamorphose de Kafka. Coupé du reste du mond... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Créant un parallèle avec "La Métamorphose" de Kafka, Hirano Keiichiro met en lumière les réflexions d'un "hikikomori". Ces personnes refusent de sortir de leur maison (la chambre du personnage ici).
C'est cet aspect qui m'a particulièrement intéressée dans ce roman. le narrateur refuse de voir quiconque mais se crée un avatar sur les forums littéraires sur Internet. Grâce à cela, il répand sa bile sur les écrivains les plus populaires et leurs fans. le jeune homme est rempli de rancoeur, de haine des autres et de soi.
Il cherche en vain son véritable moi qui, selon lui, doit être extraordinaire. Il oscille entre ego surdimensionné et désespoir le plus noir.
Avec ce roman, Hirano Keiichirô dresse le portrait d'une jeunesse désabusée. Il dénonce également le caractère uniformisant de la société japonaise. La différence n'est pas appréciée, voire réprimée (cf. le proverbe japoanis "le clou qui dépasse appelle le marteau"). D'où des jeunes en rupture avec la société, qui largue les amarres et s'isolent complètement. Ce phénomène des hikikomori prend une ampleur inquiétante au Japon, quoique toujours tabou (comme l'ijime - persécutions en milieu scolaire ou professionnel).

Je conseille de lire ce livre en ayant un bon moral, sous peine de se retrouver entraîné par le malaise profond du narrateur.

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Un roman intéressant et émouvant.

Un jeune employé japonais, fatigué de vivre à travers les "rôles" et l'apparence que lui impose la société, décide de devenir un "Hikikomori" ; c'est-à-dire qu'il plaque tout d'un seul coup, s'enferme dans sa chambre, refuse tout contact avec l'extérieur, et ne se lave plus. Il ne survit que grâce à la nourriture que sa mère lui pose devant la porte, et il ne sort (en cachette) que pour aller aux toilettes.

Désillusionné par la vie en général (école, études, travail etc..) et les différentes expériences qu'il a connues, (et qui ne lui ont rien apporté), il est en quête de lui-même, et de la dernière métamorphose qui lui permettrait d'être enfin QUELQU'UN, QUELQU'UN DE RECONNU.

S'inspirant de "La métamorphose" de Kafka, ce jeune homme profite de son isolement pour se livrer à une rétrospective de sa vie, à une grande introspection, à une analyse de la société japonaise (que je connais très peu) dans laquelle il étouffe et il souffre de se sentir aussi insignifiant et inutile. Sauf erreur de ma part, le nom de ce jeune homme n'est pas cité une seule fois.

Le livre est écrit à la première personne du singulier, ce qui nous implique encore plus dans l'histoire et nous oblige à nous sentir concernés. On est obligatoirement touchés par toutes les réflexions que le personnage se fait, car à un moment ou à un autre, on a tous vécu certaines situations qu'il décrit.
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Dans cet ovni inclassable, Hirano explore le repliement sur soi et le besoin de se protéger du monde extérieur en s'isolant.

Le personnage principal est ce que l'on appelle au Japon un « hikikomori », un jeune homme vivant aux crochets de ses parents en restant cloîtré dans sa chambre.

Ce court récit permet au narrateur d'expliquer son objectif ; un isolement volontaire d'après lui mais dont on se rend vite compte qu'il tourne à l'obsession.

Pour étayer ses propos, le narrateur prend pour modèle à suivre le personnage fictif Gregor Samsa - l'homme qui se transforme en cancrelat, imaginé par Kafka, en revenant sur les différentes critiques et analyses qui ont été faites ainsi que quelques réflexions personnelles sur la vie de l'auteur allemand de ce début de 20e siècle.

À l'instar de Samsa, le narrateur va néanmoins trouver dans internet et les débuts des réseaux sociaux (les forums) un besoin d'exprimer ce qu'il est réellement une fois enfermé dans sa chambre, sa vraie nature.

Une personne vivant recluse nourrissant un besoin de se montrer… autant dire que ce court roman m'a fait énormément sourire tellement j'y ai vu des réflexes réciproques aux miens.

Le texte d'Hirano pousse le bouchon bien plus loin, il « romance » et métamorphose son personnage en bien pire qu'un insecte, le dotant d'une volonté à devenir un insecte visible, qui terrorise tout en restant caché.

J'aime beaucoup ces petites pilules névrosées que nous offre la littérature asiatique, surtout quand elle s'inspire de philosophie européenne fusionnant avec des codes complètement différents.

C'est plus que de l'exotisme, c'est de l'interprétation qui permet de voir notre nombril différemment !

Dérangeant, dénué de rythme et gros monologue de 200 pages, mais une bonne expérience de lecture !

Adjugé !
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Vide existentiel, vie de labeur, (« mon travail m'attacherait jusqu'à la mort, pensais-je, à un rôle unique ». p. 118), désintérêt pour quoi que ce soit, haine de soi et des autres, le portrait de cet homme qui décide de ne plus sortir de sa chambre est extrêmement désespérant mais reflète bien les interrogations métaphysiques : de quel rôle social, familial se défaire pour être soi-même ?
« Garder le silence m'est insupportable », l'hikikomori rédige donc un journal que nous lisons. le texte est une variation et un commentaire du récit de Kafka, et à mesure que le narrateur se raconte depuis son enfance, une critique « morale » d'une société qui ne laisse pour certains que la fuite dans l'isolement (les fameux hikikomoris), les crimes inexpliqués, le monde virtuel d'Internet…
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Idée intéressante que de faire d'un livre, la Métamorphose de Kafka en l'occurrence, le fil rouge d'un autre livre. Intérêt aussi d'une narration par la victime de sa propre métamorphose et de sa quête permanente de sens. Pour cela, "La dernière métamorphose" se lit.
En revanche, le livre manque de rythme et quelle idée d'imprimer en gras et systématiquement les mots « cancrelats », « métamorphose », « être qui n'était rien », « rôle », « véritable moi », etc. ! Ca en devient pénible et ajoute à la lassitude qui s'installe peu à peu.
Enfin, quel dommage que l'idée qui s'impose au narrateur dans les dernières pages n'ait pas été développée plus longuement ! Là, l'auteur avait de quoi captiver le lecteur!
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Autrement dit, chaque être humain dissimulerait, à l'intérieur de la coquille de son rôle, sa véritable forme - celle d'un énorme cancrelat. Il suffit d'enlever la coquille, et chacun apparait sous une forme monstrueuse à faire frémir. Les êtres humains vivent avec ce vague pressentiment. Parce que chacun, une fois seul dans sa chambre, est à même de découvrir dans le miroir sa propre apparence cauchemardesque.
Nous souhaitons tous trouver un jour un ultime refuge dans une apparence extérieure aussi belle qu'un rêve. D'ici là nous nous résignons à accepter n’importe quel rôle. Exactement comme les cellules encore indifférenciées d'un lézard auquel on a arraché les pattes, mon véritable moi, c'est étrange, est une sorte de potentialité qui peut encore se métamorphoser en n'importe quoi.
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Autrement dit, chaque être humain dissimulerait, à l'intérieur de la coquille de son rôle, sa véritable forme - celle d'un énorme cancrelat. Il suffit d'enlever la coquille, et chacun apparaît sous une forme monstrueuse à faire frémir. Les êtres humains vivent avec ce vague pressentiment. Parce que chacun, une fois seul dans sa chambre, est à même de découvrir dans le miroir sa propre apparence cauchemardesque.
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La splendeur héroïque des métiers que je rêvais d'exercer un jour était d'autant plus risible que je me contentais de les imaginer. Car je ne fis jamais d'efforts acharnés pour y parvenir. J'avais juste l'impression que je deviendrais un jour l'un de ces personnages comme par l'effet d'une métamorphose. Ensuite, mon exaltation se calma petit à petit, laissant place à la pesante inertie du renoncement, et je commençai à ricaner haineusement de mes désirs.
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C'était comme si je me débarrassais sur le Net de ce véritable moi qui ne servait à rien, pour pouvoir maintenir mon rôle à l'extérieur. La Toile débordait de ce genre de mots. C'était une décharge à ordures solitaire, où s'empilaient des montagnes de cadavres de communication avortée.
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Ah, le désir et l'angoisse qu'éprouve ma génération pour cette guerre latente ! Une guerre mondiale qui ne s'achèverait pas, même au bout de mille ans ! Les missiles imaginaires qui rasent notre ciel ne peuvent-ils nous rendre "solidaires" que par le cauchemar désespéré que nous partageons : l'instant où ils s'écraseront au sol ? Ou serons-nous simplement "solidaires" dans nos chimères, par désespoir de ne pas voir arriver ce moment ?
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