Je tiens à remercier Babelio et le Livre de Poche pour l'envoi de ce roman dans le cadre de Masse Critique.
J'avoue que s'il n'avait pas été proposé pour l'opération, je ne sais pas si je me serais aventurée à l'acheter...Comme quoi, Masse Critique permet de faire de magnifiques découvertes en nous faisant sortir de nos habitudes littéraires.
Je ressors de cette lecture pleine de questions et le coeur lourd. Non pas à cause du roman en lui-même mais à cause de tout ce qu'il a réveillé en moi.
Lors d'un voyage en Espagne pour parfaire ses connaissances en danse, Sonia ne s'imagine pas un instant que sa vie va trouver un tout autre sens. En rencontrant Miguel, le gérant d'un café, elle se retrouve plongée dans le récit de la famille Ramirez, en pleine guerre civile.
Attention, risque de spoilers !
Finalement, Sonia ne m'a pas intéressée plus que ça. Je l'ai trouvé un peu fade mais cela est peut-être du à son manque d'assurance. Je me suis beaucoup plus intéressée aux enfants Ramirez, en même temps, le récit tourne autour d'eux. Antonio, Emilio, Ignacio et Mercedes, sont frères et soeur mais leurs opinions et leurs idéaux les opposent.
Des 3 frères, c'est Emilio qui m'a le plus touché. Plus discret que les autres, il mourra lors de cette guerre à cause du simple fait de ne pas aimer le bon sexe. Il est le seul à avoir compris que sa petite soeur était comme lui, une artiste, et il l'a poussé à réaliser son rêve.
Ignacio...Le jeune, beau et talentueux matador Ignacio...Ce qui lui arrive et, certes, horrible mais cela ne m'a pas touché une seconde. J'ai eu plus de peine pour sa famille qui a du subir la perte d'un autre enfant que pour sa mort en elle-même. Imbu de lui-même, arrogant et méchant, surtout envers Emilio, je ne peux pas dire que c'est mérité mais en tout cas, je n'ai pas pleuré sur son sort.
Antonio représente le courage et la force de caractère. Il ne s'est jamais avoué vaincu lors de cette guerre malgré les horreurs et les pertes subies...Idéaliste, il s'opposera dès le départ aux nationalistes et décidera de s'engager auprès des républicains pour sauver sa patrie d'une dictature. Son sort m'a vraiment attristé, on peut dire qu'il a manqué de chance lors de sa dernière bataille contre lui-même..
Mercedes, elle, représente l'espoir. Cette danseuse de flamenco, naïve et égoïste au début du roman, se révèlera être une femme forte et indépendante. A 16 ans, elle décide de partir sur les routes en guerre, à la recherche de Javier, son beau guitarista. Tout au long de son périple, la danse l'accompagnera et lui permettra de survivre malgré tout...
Je ne m'attarderais pas sur Concha et Pablo, les parents, qui n'ont jamais rien demandé à personne et qui ont vu leurs enfants s'éteindre les uns après les autres...
J'ai été happé par cette histoire. Dès les premières lignes,
Victoria Hislop nous plonge en plein coeur de la culture gitane et raconte avec une facilité déconcertante une période si sombre de l'histoire espagnole.
J'ai été particulièrement touché par ce roman car, bien que romancé et imaginé de bout en bout par l'auteur, il est tout de même inspiré de faits qui ont certainement été réels. L'histoire des Ramirez a sans doute été vécu par une famille et Mercedes représente ces milliers d'espagnols qui ont fuit leur pays et qui ont du se construire une nouvelle vie dans un pays étranger parfois hostile à leur sort, il ne faut pas oublier que cela se passe également au début de la seconde guerre mondiale. C'est aussi cette immigration massive qui m'a le plus bouleversée car cela m'a rappelé douloureusement ce qu'a vécu mon grand-père qui a quitté son Espagne natale, seul, à 15ans.
Pour moi,
Une dernière danse a été une lecture pleine d'émotions. Je ne me suis pas attardée sur des détails que certains ont critiqué, comme le fait que Miguel ne peut pas connaître la vie de Mercedes après la mort de Concha, personnellement, je me fiche complétement des ficelles du roman tant l'histoire est touchante et bouleversante.
Je connaissais
Victoria Hislop de réputation,
L'île des oubliés est dans ma PAL depuis un bon moment déjà mais je n'ai jamais pris le temps de le lire. Maintenant que je connais son style, je vais rapidement me plonger dans ses autres oeuvres, en espérant être autant touchée que durant ma lecture d'
Une dernière danse.
Challenge Variété " Livre dont l'action se déroule dans un autre pays"
Challenge Pavés 2014/2015 6
Challenge PAL