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3,72

sur 2160 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Indéniablement Michel Houellebecq est un romancier qui manie la plus avec brio. Pas une phrase dans laquelle l'on s'ennuie ou se perd ; et avec ça, il n'abuse pas, comme d'autres, de formules à répétition. Je suis stylistiquement séduit, comme j'ai pu l'être à la lecture d'Extension du domaine de la lutte. CEPENDANT, je suis dérangé par les idées et par le thème même du roman qui met exagérément en avant l'importance des relations sexuelles dans ce que l'auteur prétendrait être un mode de vie capitaliste et occidental. A ce premier bémol s'ajoute celui des provocations au politiquement correct qui ont nettement réfréné ma lecture et mon plaisir.
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J'ai décidé récemment de lire du Houellebecq, surtout suite au débat autour de son dernier livre, Soumission, qui m'intéresse et que je souhaiterai découvrir un jour. Mais en attendant j'ai du me rabattre sur ce livre que j'ai déniché dans les bacs d'occasion. Et je me suis laissé à le lire principalement parce que je le voyais sur le sommet de la pile et que je voulais découvrir cet auteur controversé dont on entend tout et le contraire. Et j'ai effectivement beaucoup de questions qui me restent au final. Parce que je ne suis pas certain de ce qu'il faut tirer de ce livre.


Ce livre est dérangeant, mais en même temps je le trouve assez long. C'est surtout parce que le personnage principal n'est pas attachant, même s'il en a bien conscience. Et également parce qu'il ne se passe pas grand chose, même si je comprend bien tout l'intérêt du roman. Mais vers le milieu du livre, une période plutôt longue défile durant laquelle il y a uniquement une mise en place du dernier acte. C'est dommage, parce que j'avais la sensation d'une retombée d'effet, après un début plutôt très bon et que je trouvais intéressant.

En dehors de ces considérations, j'ai beaucoup apprécié ma lecture, même si je ne sais que trop en penser. Certes, plusieurs considérations sur l'islam faites au sein du livre m'ont laissés perplexe, mais je n'ai pas vraiment d'avis tranché sur la question d'une islamophobie latente dans l'oeuvre. Certaines considérations, bien que peu flatteuse, sont malheureusement le triste reflet de la réalité. Sans compter que dans la façon de l'apporter au livre, Houellebecq ne se démarque jamais clairement pour une position ou pour une autre. Alors qu'en tirer ? Ce qu'on veut, dirais-je, et je ne veux pas chercher la petite bête, je prendrais simplement ce que j'y ai trouvé pour me faire mon propre avis.
D'autre part, le livre fait une belle part au sexe, dans plusieurs cadre : les protagonistes le vivent, en parlent, le font et débattent dessus. Entre tourisme sexuel, libération des moeurs, vie sexuelle de couple et considération sur la sexualité de société, c'est un tableau assez curieux mais complet qui est dressé. Tableau avec lequel je ne me trouve pas en accord, mais qui est une représentation très intéressante, orientée et peu optimiste sur notre société. Je crois que le meilleur moment est lorsque l'un des personnages principaux déclare : "notre société ne marche pas. Et en plus, on l'exporte."

Ce livre est dérangeant dans son ton. C'est très critique envers la société, et en même temps cette critique n'est pas si acide, elle est simplement très réaliste de l'univers dans lequel nous vivons. L'industrie du loisir et du tourisme est foutrement glauque, c'est un fait, mais il est des choses qui doivent parfois être envoyée à nouveau en pleine gueule. Et en même temps, c'est quelque chose que j sais ne pas soutenir, ne pas vouloir. En tant que tel, ça redonne foi dans certaines de mes valeurs, et ça conforte certaines de mes idées. Notamment autour du tourisme sexuel, qui est bien présent dans nos vies, qu'on le veuille ou non.

Un livre étrange mais qui m'a plu, quoique je ne sais quoi en penser au final, mais je sais ce que j'en ai tiré, et c'est le plus important à mes yeux. J'ai apprécié certains points de vues émis dans le livre, je n'étais pas d'accord avec tout. Mais c'est appréciable d'avoir un roman dans ce style qui remue certains points sombre de notre temps. J'ai surtout découvert Houellebecq et ça m'a encouragé à continuer sur ma lancée, je crois que l'auteur a quelque chose de positif à dégager, et je vais tenter de continuer sur ma lancée. Je pense que ça va me plaire, quoiqu'on en pense. C'est toujours un plaisir de découvrir ce genre de choses.
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Pour une fois qu'il y a une belle histoire d'amour chez Houellebecq, ne boudons pas notre plaisir. L'auteur s'est laissé aller et on en redemande. le roman idéal pour débuter avec cet auteur. Comme toujours très documenté, sur l'hôtellerie cette fois, et le tourisme en général. L' Occident ne sait plus à quel saint se vouer. Car il n'y a plus de saints ! Seul le sexe, tarifé souvent, et la frustration demeurent. Houellebecq décrit comme personne nos contradictions, errances et hypocrisies. Et puis un livre qui, dès la première page, démarre par "il en a bien profité mon père, il a mis sa bite dans la chatte à ma mère" (cité de tête), cela ne fait certes pas rire tout le monde, mais moi si, à une époque si collet monté, cela fait du bien !
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Le premier roman que j'ai lu de Michel Houellebecq: une réussite. du sexe, de l'aventure, de la culture, des rebondissements... tout cela dans un style maîtrisé et amical.
Un très bon livre que je vous recommande.
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Michel vit dans le 13ième arrondissement (comme un certain Michel Houellebecq à une époque...), voit la vie en noir et a une vision du sexe bien à lui qu'il cherche à décliner dans des clubs de vacances pour adultes. L'écriture de Michel Houellebecq est toujours intéressante, les scènes érotiques sont bien réussies (et assez nombreuses !), j'ai lu ce livre à très grande vitesse et je vais continuer à explorer l'oeuvre de cet auteur (mais à mon rythme et en prenant le temps d'oublier les critiques).
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Pleins feux sur Houellebecq, je dois dire que ce titre m’a plus emballé que l’Extension dont finalement j’ai quasi tout oublié, c’est assez étrange d’ailleurs, peu de romans me font cet effet d’amnésie.

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On se hisse et on surplombe façon plateforme justement pour voir le monde, en hauteur, j’apprécie le cynisme corrosif, je comprends ses détracteurs, aussi.

Il me semble que ce serait une erreur de s’arrêter à un premier degré de lecture.

Certes, il relève la déchéance et l’appauvrissement occidental ou l’impact de la marchandisation du plaisir, tout s’achète, se compare et quoi de plus authentique que le tourisme sexuel thaïlandais, pour illustrer son propos? Et c’est surtout dans ces moments-là qu’il ne fait pas dans la dentelle, moi, ça me fait l’effet d’une conversation brute, mais sans faux-semblants, nature, sans hypocrisie .Aussi, sommes-nous embarqués rapidement avec Michel, quinquagénaire, archétype du fonctionnaire médiocre, individu lambda, qui se décide à partir en vacances, version tour operator, avec Nouvelles Frontières, en groupe, et véhiculé (nouvel échos à la plateforme) alors que Michel nous avoue, d’emblée ne pas aimer l’humanité.

« Je ne suis pas bon, dans l’ensemble, ce n’est pas un des traits de mon caractère. L’humanitaire me dégoûte, le sort des autres m’est en général indifférent, je n’ai même pas le souvenir d’avoir jamais éprouvé un quelconque sentiment de solidarité. »Il ne fera donc pas d’effort particulier, il décortique /dissèque ses congénères version autopsie presque, méthodique, ponctuant son regard (j’insiste bien sur le regard/sens de l’observation/acuité visuelle) plutôt pessimiste, de petites analyses sociologiques et d’informations sur l’histoire de la Thaïlande, ce qui nous permet pour le coup de nous joindre au voyage,suitehttps://lecturesindelebiles.wordpress.com/2016/09/13/plateforme-etat-des-lieux-verdict/
Lien : https://lecturesindelebiles...
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Michel, après la mort de son père, part se reposer en Thaïlande avec « Nouvelles Frontières ». En touriste moyen, il découvre le monde du tourisme sexuel et des salons de massage. Il y rencontre Valérie travaillant pour NF qui, de retour à Paris, devient sa maîtresse. Il revit, lui, petit fonctionnaire du Ministère de la Culture. Valérie et son supérieur hiérarchique, Jean-Yves, changent d'emploi et doivent réorganiser des sites touristiques. Michel a l'idée du tourisme sexuel, ce qui s'avère une bonne idée, les réservations augmentant à un taux impressionnant.
Bien sûr le livre est truffé de jeux sexuels, par ailleurs fort bien décrits par Houellebecq. La fin est tragique sur fond d'attentat des intégristes musulmans dénonçant le tourisme sexuel. Miche s'enfonce dans la déprime et se recroqueville dans un désespoir final.
On retrouve tous les ingrédients qui ont fait le succès de Houellebecq : sexe provocation en tête. Il est vrai que dans ce roman, il attaque ouvertement l'Islam mais s'en défend dans les interviews prétendant attaquer le monothéisme. Je crois surtout qu'il a bien observé le monde occidental, riche mais sexuellement dans l'ennui, qu'il oppose au tiers-monde, pauvre mais sexuellement riche de promesses. Il montre que ces pays sont encore capables de jouir de caresses et de paysages car ils ne sont pas blasés ou pollués. On a dit que c'était le premier roman sur la mondialisation. C'est vrai en partie mais on peut y voir aussi un néo-colonialisme un peu cynique. le style me semble à la hauteur et l'histoire est bien ficelée. Je l'ai lu très vite et ai passé un bon moment. N'est-ce pas l'essentiel ?
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J'ai trouvé ce roman dans une boites à livres, et je l'ai pris juste parce que son auteur est réputé sulfureux. Lorsque j'ai pris connaissance de la quatrième de couv' et que j'ai découvert que cet ouvrage traite principalement du tourisme sexuel, j'ai voulu le rendre.
A la faveur du Covid et du fait qu'il s'agissait du seul livre que j'avais sous main, je l'ai lu tout de même... Et j'ai adoré !
Michel est un quarantenaire fonctionnaire au Ministère de la Culture, et il s'emmerde profondément dans sa vie. Lors d'un voyage organisé en Thaïlande, il rencontre Valérie, jeune cadre séduisante, avec laquelle il va vivre une histoire d'amour intense et libérée de tout tabou. Il aidera d'ailleurs cette dernière à développer une chaîne de tourisme international basée sur le commerce du sexe.
D'une plume toujours aussi noire, acerbe et cynique, Michel Houellebecq s'attaque au thème du tourisme sexuel de manière crue et... argumentée !
J'ai braiment beaucoup aimé lire ce livre grâce au style direct et léger de Houellebecq, grâce au personnage placide et cynique de Michel qui met à nu les différents personnages sans aucune forme d'empathie ou de bienséance, ou encore grâce à l'histoire qui retient bien notre attention, avec un final surprenant qui ne manquera pas de faire déprimer légèrement le lecteur..
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J'ai aimé cette critique du voyage de masse. Je m'attendais à du trash, au vu de la réputation de l'auteur, mais en fait c'est très soft. Cela m'a fait penser à l'immoraliste de Gide, l'humour en plus. J'ai envie de lire d'autres romans de l'auteur grâce à Plateforme.
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J'avoue exercer une grande méfiance aux auteurs contemporains, surtout ceux mis sur un piedestal par la critique. J'aborde donc mon premier Houellebecq non a contrecoeur mais avec un petit a priori.
La première partie du roman tend à me donner raison, dissection des rapports humains facilitée par le contexte de voyage en groupe, cynisme posé comme un préalable au récit. Bref la déception pointe, j'y vois du sous kundera, surtout que l'auteur sombre régulièrement dans la facilité en citant des extraits entiers du guide du routard et autres ouvrages...Mais dès le retour à Paris le livre prend une toute autre dimension, vision panoramique du capitalisme, du rapport à soi à l'autre à notre place dans la société. le cynisme trouve sa vraie place jusqu'à l'apothéose, twist qui peut paraitre facile mais en réalité résonne parfaitement avec l'ensemble de l'oeuvre. Mention spéciale aux scènes de cul, sexe serait aseptisé, rough tout simplement et là aussi très progressive au fil du texte. En lisant ce livre, et connaissant vaguement le personnage de l'écrivain je ne pus m'empêcher d'y voir une sorte d'exutoire à ses fantasmes, ou à sa vision idyllique du sexe
Hasard du calendrier, je découvre le jour de ma fin de lecture que Michel Houellebecq se reconvertit dans le porno et bien voilà une mise en perspective dans le droit prolongement de plateforme...
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