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EAN : 9782234090514
240 pages
Stock (05/05/2021)
3.98/5   20 notes
Résumé :
Une femme avance dans la vie avec le souhait de cocher toutes les cases. Magazines féminins et leur lot d’injonctions sous le bras, elle se construit autour d’un idéal inatteignable. Carrière, mariage, famille, elle se doit d’être tout pour elle et pour ceux qu’elle aime. Pourtant, dès la naissance de son premier enfant, son fils chéri, elle sent que quelque chose ne tourne pas rond. Anxieuse, elle guette le drame à venir au fur et à mesure que son idéal de jeune mè... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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"Hé toi
Qu'est-ce que tu regardes?
T'as jamais vu une femme qui se bat
Suis-moi"

Ou ça ? dans la vie d'une femme issue de la bourgeoisie Parisienne avec bonne et maison de campagne.

"Dans la ville blafarde"

Gagné.

"Et je te montrerai
Comme je mords, comme j'aboie"

Réussi, ce livre est un long cri contre l'injustice faite à l'auteure de découvrir que rien ne se passe jamais comme prévu dans la vraie vie. Contrairement à sa « wish list » de jeune gagnante du début du roman. Comme il est construit autour de cette chanson de Clara Luciani, cela colle avec le ton du livre.

"Hé toi
Mais qu'est-ce que tu crois?
Je ne suis qu'un animal
Déguisé en madone"

L'interrogation autour du corps de la femme qui donne la vie se transforme au fil des pages en une plainte animale de jeune privilégiée qui donne sa vie. C'est à dire qui devient mère et en souffre, n'est pas reconnue à sa juste valeur par un mari plus âgé qu'elle a choisi parce qu'elle l'admirait et la rassurait matériellement.

"Je pourrais te faire mal
Je pourrais te blesser, oui
Dans la nuit qui frissonne"

La nuit qu'elle passe au chevet de son enfant victime de la divinité Epilepsie et qui la fatigue.

"Hé toi
Qu'est-ce que tu t'imagines?
Je suis aussi vorace
Aussi vivante que toi
Sais-tu"

Le chemin vers la vie est long et parfois plein de surprises, mauvaises et bonnes.
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La vie de cette jeune femme commence exactement comme dans la « whishlist » qu'elle a écrite sur un « joli carnet au liseré doré » 1. Ainsi, elle se concentre sur sa nouvelle mission : réussir sa vie d'adulte en faisant de son mieux. Elle travaille dans le prêt à porter de luxe et satisfait ainsi son besoin de maîtriser parfaitement les apparences, le beau, la perfection… jusqu'au moment où la maternité, son rôle de mère la poussent à redéfinir son idéal de bonheur.
La grenade, c'est la maladie de son fils Solal. Une divinité infernale et maléfique, nommée Epilespsie, a décidé de prendre possession du corps de Solal et du rêve du fils idéal…
Ce récit, c'est le parcours d'une femme qui murit et redéfinit sa place de femme, de mère au regard de ceux qui l'entourent et des épreuves qu'elle doit affronter.
C'est le récit objectif du combat d'une mère soumise à l'épreuve de la maladie, du regard des autres, de la douleur de voir son enfant souffrir et tomber dans le handicap.
C'est aussi un récit plein d'émotions, le récit d'une mère qui apprend peu à peu à regarder autrement la maladie et transcende sa douleur pour voir et apprécier l'essentiel : la relation, le temps consacré à l'autre. Un cheminement intérieur très émouvant ! L'alternance des points de vue externe et interne traduit bien toute la réflexion menée par cette mère qui s'est battue, épuisée parfois, jusqu'à trouver son équilibre et une forme de sérénité.
Merci aux Editions Stock et à NetGalley pour ce roman.

1.Pour le détail de la whishlist : avoir un travail intéressant, faire un voyage par an à l'étranger, courir une fois par semaine, dormir dans des draps en lin, avoir deux ou trois enfants, prendre le temps de s'occuper des enfants le soir, évoluer dans son job tous les 2 ou 3 ans, continuer à faire de son mieux, emmener les enfants au musée, avoir une maison de campagne vers trente ans, partir à la campagne une fois par mois, apprendre le ski aux enfants, avoir des moments en amoureux.

#Lagrenade #NetGalleyFrance
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LA GRENADE, non pas le fruit, mais l'arme, celle qui vous sidère. Ce roman vous plonge dans les pensées profondes d' EMMANUELLE HUTIN, le questionnement incessant de sa place de femme dans notre société, jusqu'au jour où lui tombe dessus une grenade qui, la sidération passée, va lui exploser son quotidien à petit feu.

A partir de là, vous aurez à décider si vous l'abandonnez ou si vous continuez à la suivre dans le monde abyssal où elle est entraînée avec la maladie de son fils, celle qu'elle appelle Épilepsie, qu'elle personnifie jusque dans le texte pour mieux la combattre.

Ce roman c'est donc l'écriture intense en monologue d'un combat puissant, celui d'une mère pour les siens, et dans le même temps d'une femme qui ne veux pas perdre pied malgré l'épreuve.

Vous n'échapperez à aucun de ses doutes, à aucune de ses rages, de ses peurs, ni surtout à aucun de ses élans d'humanité. Ce roman vous prendra peut-être comme il m'a pris, jusqu'à en suffoquer parfois tant il est dense. A tel point que j'ai commencé à être envahit par le doute lorsqu'à la page 185 s'est ouvert le premier dialogue ( presque le seul ) du roman. Une bouffée d'oxygène qui m'a fait du bien et qui m'a permis sans doute de retourner auprès de l'autrice pour l'accompagner jusqu'au dénouement plein d'émotions de son histoire.

Un roman très intense, physiquement et surtout profondément humain.
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Comme la grenade, l'épilepsie est le projectile, le détonateur qui fait exploser la vie toute tracée de la famille du petit Solal. L'auteure, Emmanuelle Hutin, alterne narration à la première et à la troisième personne pour narrer l'épreuve qui a fait dévier la trajectoire d'une vie rêvée, tracée sur sa wishlist de jeune fille.

A vingt-trois ans, la jeune femme savoure une vie lisse et conformiste, s'efforçant d'avoir ce qu'elle se représente comme une vie parfaite : un bel emploi chez Chanel, un mariage heureux avec un homme diplômé d'une grande école, un beau bébé prénommé Solal comme le héros de Belle du Seigneur.

Quand le petit garçon devient épileptique, elle expérimente avec cette maladie "l'extrême fragilité de la vie". Entourant Solal de son amour, elle l'accompagne dans la violence de ses crises et assiste, impuissante, au déclin de ses facultés.

C'est un roman émouvant, un parcours de vie éprouvant d'une mère démunie face à la maladie. le passage où elle se heurte à l'indifférence et l'incompréhension de l'institution scolaire, incapable de proposer des aménagements adaptés à la maladie de Solal, m'a profondément touchée.

La maladie transforme son fils mais la change, elle aussi : elle apprend peu à peu à se débarrasser du carcan des valeurs qu'elle croyait siennes, pour devenir elle-même : "Il y a mieux que le glamour, le statut social, le sentiment d'importance et ce mieux, c'est elle-même".

Je remercie pour l'envoi de ce roman Netgalley et les éditions Stock dont je salue, encore une fois, la qualité des publications.
#LaGrenade
#NetGalleyFrance
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Les premières pages suintent de conformisme, de superficialité, de vie facile et aisée, cela en est presque ennuyeux. Une jeune femme, un travail dans la mode de luxe, un mari, la naissance d'un fils, puis celle d'une fille. Elle rêve d'autre chose de plus exaltant, elle divorce. Et un jour, ou plutôt une nuit, une inconnue fait irruption dans cette vie programmée selon sa whishlist et va progressivement chambouler l'univers feutré. Épilepsie, tel est son nom, vient prendre possession du petit corps de Solal, le fils d'Emmanuelle. ”Épilepsie s'est octroyé une place de choix dans la famille, elle y règne sans pitié, balayant d'un revers de la main les moments de joie du quotidien. Elle leur impose un nouveau vocabulaire ; vigilance, souffrance, angoisse, ont désormais remplacé légèreté, calme et avenir”. La grenade est dégoupillée et le combat va commencer. Il durera quinze ans. Emmanuelle Hutin le mène avec courage, pugnacité, amour. le récit, qui passe sans cesse du elle au je, est devenu terrifiant, au point de faire regretter les premières pages. Ce sont alors de magnifiques et terribles pages... de vie, blessée à mort. C'est ”l'histoire d'un enfant qui se sacrifie pour sauver sa mère ”, le récit d'une ”épreuve imposée et libératrice” ; une autre femme va émerger, plus forte, plus libre. ”Solal m'a équipée en courage, en foi en moi, en la vie, en l'amour. Il m'a vêtue de l'essentiel pour faire face au monde et au reste de ma vie”. On ne peut qu'admirer, compatir… et lire en silence, la gorge serrée.
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critiques presse (1)
LeFigaro
25 juin 2021
Le témoignage poignant d’une mère face à la maladie de son enfant: l’épilepsie.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Plus jeune, je m’étais imaginé une vie hors norme, un peu comme une adolescente de film de science-fiction qui se révélerait être l’élue. Sauf que je n’avais pas été choisie pour sauver le monde, je pouvais oublier la cape de Superwoman et brandir ma carte Vitale gold.
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Quand il ne dit jamais "bonjour" mais souvent "je t'aime", il est anormal, ou singulier ? Quand il mâche les yeux fermés pour pleinement profiter des saveurs à l'intérieur de sa bouche, il est anormal, ou singulier ? Quand il s'essuie la bouche avec le pull de la première personne qui se penche devant lui, il est anormal, ou singulier ? Là, d'accord, il abuse. Son absence de filtre ne rend que plus visible les figures imposées qui régulent la vie de la famille. Il semble jouer d'une liberté infinie malgré l'enfermement de son corps et de son mental dans la maladie. Solal est un affranchi de la vie moderne, il n'aura ni à travailler ni à gagner de l'argent. Son cerveau est anarchique, son attitude doucement irréverente.
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Son fils ne participe pas au concours de talents. Il ne sera ni le plus sportif, ni le plus cultivé, ni le plus créatif. Personne ne lui demande d'exceller. Le seul sujet de sa vie est d'être lui-même. Solal s'est extrait de la course à la réussite, il s'est libéré de cette pression qui pèse sur les enfants comme sur les parents. Il a affranchi sa mère du devoir de réussir son éducation.
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J'apprenais qu'on pouvait faire tous les efforts possibles, s'acharner à la tâche et faire de son mieux, le résultat pouvait malgré tout ne pas être obtenu. Tout n'était donc pas une question de volonté, la vie avait choisi mon fils pour me le démontrer. Pourquoi ne me l'a-t-elle pas appris directement ? Pourquoi l’a-t-elle obligé à souffrir alors que j'aurais donné neuf vies pour l’épargner?
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Les nuits sont hachées par ses cris devenus inhumains, presque d'outre-tombe, impensables de la part d'un enfant de dix ans. Son corps s'arc-boute, ses membres frappent le vide, les veines de son cou sont sur le point d'exploser, sa tête est figée, il ne respire plus, son visage s vide de son sang, devient blanc, ses lèvres bleues puis violettes; reviens-moi mon fils, reviens-moi, le dernier soubresaut, et il retombe inerte, tel un pantin désarticulé, ou une bête qu'on aurait abattue, l'écume encore à la bouche. Ses yeux ouverts n'expriment rien dans les instants qui suivent la crise, seuls les battements affolés de son cœur et l'intense chaleur de son corps rappellent qu'il est en vie. Mais est-il vraiment vivant? N'y a-t-il pas une partie de lui -même qui meurt à chaque crise? Un neurone? Un souvenir? Une envie? Elle ne s'habitue toujours pas à ce cri bestial qui déchire la nuit, la fait bondir hors de son lit comme si elle était sur une chaise électrique. Elle est dans un entre-deux de conscience, ni endormie, ni réveillée, elle heurte les murs, mais ne sent rien, traverse l'appartement à une vitesse improbable pour enlacer celui qui est inenlaçable.
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Video de Emmanuelle Hutin (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Emmanuelle Hutin
Avec : Jeanne Emmanuelle Hutin, éditorialiste au journal Ouest France ; Diane d'Audiffret, co-fondatrice de UP for Humanness (réseau international d'acteurs engagés pour la construction d'un monde plus humain) ; Marie-Aleth Grard, présidente d'ATD Quart Monde et Dominique Potier, député de Meurthe-et-Moselle, président d'Esprit civique
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