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Gallimard (19/06/2014)
3.5/5   2 notes
Résumé :
Ilia Doubnov rentre dans sa ville natale, en Azerbaïdjan, après de nombreuses années passées à l'étranger. Devenu un géophysicien reconnu, il retrouve son grand ami d'enfance nommé Hachem, d'origine iranienne, qui avait dû fuir son pays pour rejoindre cette zone frontalière après la révolution de 1979. Les deux protagonistes sont passionnés depuis toujours par la science et y consacrent leur vie, chacun à sa manière : Ilia travaille pour un grand groupe pétrolier al... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Que dire de ce roman ? La quatrième de couverture n'est pas mensongère, mais quand on la lit on s'attend à un roman relativement classique, au moins dans le déroulement de l'histoire, et ce n'est pas du tout le cas, ça part dans tous les sens, d'un bout à l'autre. C'est foisonnant, on ne peut pas dire que l'histoire soit addictive, mais l'écriture, elle, est littéralement envoûtante. C'est une intense plongée dans l'Asie centrale, aux confins de l'Azerbaïdjan et de l'Iran. J'ai appris des tas de choses passionnantes sur le développement de Bakou au XIXème siècle avec l'exploitation du pétrole par les Nobel, sur un roman russe pour la jeunesse inconnu en France (et qui se passe dans la Hollande de Guillaume d'Orange), sur le dressage des faucons, sur l'outarde oubara, sur le poète futuriste Khlebnikov (en particulier sur ses activités extra-littéraires entre l'ornithologie paternelle et son rôle dans la naissance de la République Socialiste du Gilan en Perse - oui, vous avez bien lu, dans l'Iran actuel !) Sur Khlebnikov le narrateur met lui-même en doute tout ce que son ami Hachem lui raconte. Mais Khlebnikov a bien joué un rôle dans cette histoire. Il y a aussi des pages sur les pogroms de janvier 1990 contre les arméniens, qui ont conduit le narrateur à quitter le pays (tout comme l'auteur), même s'il n'était pas arménien. On perçoit la montée d'un obscurantisme religieux, en fait jamais éradiqué comme le montre une scène du début du livre où la mère russe du narrateur est convertie de force à l'islam dans les années 50. Il y a des pages de toute beauté sur la steppe, le désert, sur une forêt, relique d'avant les glaciations, et même sur le pétrole, car là-bas il fait partie de la nature. A tout cela il faut ajouter les délires scientifiques du narrateur et les délires mystiques d'Hachem, et bien sûr leur amitié indéfectible même s'ils ne se ressemblent guère. Vraiment beaucoup de choses, même pour un pavé ! Bref, j'ai apprécié ce roman pour son écriture envoûtante mais il me laisse dubitative pour ce qui est de l'histoire elle-même.
Le vrai gros bémol de cette lecture, ce sont les notes. Elles sont certes indispensables, mais le choix de les avoir groupées à la fin dans un index alphabétique est une épouvantable catastrophe. Quelle idée ? On ne peut même pas se servir d'un marque-page ! Pour les notes de 2 lignes (la majorité), en bas de pages cela aurait été largement plus lisible. Et cela aurait réduit l'index à l'essentiel, à ce qui nécessitait vraiment que le lecteur s'y arrête. En l'état, l'index casse le rythme de la lecture, la rend rébarbative pour rien, alors qu'il ne sert la plupart du temps qu'à situer un personnage (époque et activité principale) ou un lieu. Rien que pour cela j'hésiterai à conseiller la lecture de ce livre.
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C'est foisonnant. Alors il y a des pages où on se noie dans les noms et les références (le lexique en fin d'ouvrage n'y changeant rien), et des moments où on est saoul de réflexions métaphysiques, et j'ai regretté que l'histoire qui annonçait un combat pour sauver les outardes - certes présent - soit surtout l'histoire d'une amitié de deux gars au bord de la folie (voire même en plein dedans).
Mais quelle plongée en Azerbaïdjan, ce pays entre Russie et Perse (Iran) sur la mer Caspienne, où l'Occident (les frères Nobel !) découvrit le pétrole et son exploitation, contrée d'histoires nées de multiples courants religieux et communautés diverses ! Quelle beauté ont certaines lignes !
C'est foisonnant et heureusement bien construit en chapitres pour ne pas s'enliser dans la steppe, le désert, la nappe de pétrole, et le triturage de neurones : quand ça ennuie, quand on est un peu perdu, on continue parce qu'on sait qu'on va passer à autre chose dans pas trop longtemps.
L'évolution de l'histoire me laisse perplexe mais ce roman a une puissance marquante et je n'aurais jamais pensé pouvoir m'intéresser autant à ce type de personnages scientifiques très perchés. C'est un livre pour les curieux de connaissances.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Longtemps les deux noms Nobel et Rothschild n'avaient eu aucun autre sens pour moi que le fait que ces deux familles avaient construit notre ville. Lorsque je demandais de l'argent à ma mère, qui ignorait que mon père m'avait donné un billet de cinq roubles avant de partir au travail, ma grand-mère lui disait : "Ne lui en donne pas. Il est rothschild depuis le matin." Quand il fallait décider qui payait le ciné à tout le monde, les gamins demandaient : "Qui est rothschild aujourd'hui ?" Ce n'est qu'à 12 ans que j'avais mis en doute la qualité de nom commun de ce vocable, après avoir lu Monte-Cristo, quand il était apparu que le nom de famille du malheureux comte n'était pas Rothschild, bien qu'il eût été le plus "rothschild" des rothschilds, puisqu'il relevait de la catégorie abstraite de la richesse incontestable. A la différence du rothschild, notion abstraite, tout ce qui était lié aux Nobel exprimait un parfait sens pratique et garantissait une qualité supérieure : l'agglomération construite par les Nobel, les différents bâtiments, le quartier, les vapeurs, la puissance industrielle (au bout du bâti supportant le système de formage des tubes dont mon père avait eu la charge à une époque, on voyait gravé "Nobel 1884"). C'est pour cette raison que, durant mon enfance dans l'Apchéron, je percevais inconsciemment la combinaison des mots "prix Nobel" comme signifiant simplement "un très bon prix", sans être associé à quoi que ce soit d'extérieur, à quoi que ce soit d'autre que l'idée que le lauréat de ce prix devait se sentir "très bien" et que l'activité qui lui avait valu le prix devait être vraiment "très bonne" - tout comme le village Nobel, comme la station de pompage Nobel, l'oléoduc Nobel ou le navire pétrolier.
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Bon, je me répète, l'échange de gènes est l'aspect le plus important du mécanisme d'évolution. Il est utile parfois de penser à soi-même en termes scientifiques. Quand par exemple j'envisage une perte personnelle au niveau moléculaire, il m'est plus facile de percevoir mon chagrin comme regret de l'échange génétique conditionné par les conditions les plus favorables, que d'aller lutter pour la nième fois contre la nécessité brutale du sort. Ça se comprend, non ?
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Au milieu du XIXe siècle, le pétrole a nourri cette ville. En une vingtaine d'années, la petite ville de province est devenue l'un des principaux centres de l'empire. La population s'y est accrue plus rapidement encore qu'à San Francisco pendant la ruée vers l'or. En cette même année 1849, quand le premier puits a été foré sur l'Apchéron, l'or a été découvert pour la première fois au Sutter's Mill sur l'American River, et l'une et l'autre ville sont devenues instantanément célèbres dans le monde entier. L'or noir a jailli en écho à son frère. [...] Les exploitants érigent des hôtels particuliers et des immeubles de rapport. Chaque bâtiment est fabuleux. Le style mauresque envahit la rive de la baie d'une série de palais semblables à celui d'Aloupka, écrasant de leur splendeur le fief du gouverneur du Caucase. Une concurrence passionnée alimente les créations de chefs-d'oeuvre inspirés par les meilleurs exemples européens des styles moderne, Empire, classique, néogothique et néobaroque. En pierre blanche, des mirages de Vienne, de Saint-Pétersbourg, de Berlin et de Stockholm, avec tous leurs détails, viennent peupler le seuil pierreux de la Perse. Au début du XXe siècle, Bakou a pris une allure unique qui lui vaut la glorieuse réputation de "Paris de l'Orient".
Parallèlement, l'afflux d'habitants a défiguré les faubourgs de la ville qui jouxtent les quartiers industriels.
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Le capitaine Kerry Gerald Northrop est veuf, son fils, qui est programmeur, est marié et habite à San Diego. "J'ai bien l'impression que la moitié de l'humanité est en train de programmer quelque chose, l'autre moitié, sans doute. Si l'intelligence artificielle fait vraiment son apparition, ce sera en passant par la dégradation de l'intelligence naturelle. Oh, ce n'est pas drôle d'être vieux. - Qu'est-ce que tu es grincheux, papa ! - Mais oui, je suis vieux. Je crois encore à l'être humain plutôt qu'aux machines, fiston..."
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