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Vagabond tome 13 sur 37

Eiji Yoshikawa (Antécédent bibliographique)Jacques Lalloz (Traducteur)Philippe Marcel (Adaptateur)
EAN : 9782845803237
215 pages
Tonkam (26/04/2003)
4.4/5   29 notes
Résumé :

Profonde et sombre fatalité. Kohei Tsujikazé - le dieu de la mort -, se dresse devant Musashi en la personne, de Baiken Shishido, le virtuose de la faucille de guerre.

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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce tome est le treizième d'une série au long cours, qu'il faut avoir commencée par le premier tome. Elle est écrite, dessinée et encrée par Takehiko Inoué. Au Japon, elle paraît en prépublication dans le magazine "Weekly morning" depuis 1998, en noir & blanc. En France, elle est publiée par les éditions Tonkam depuis 2001, en respectant le sens de lecture japonais, de droite à gauche. Il comprend les chapitres 118 à 127. Par rapport au tome précédent, le lecteur éprouve un petit regret car les pages d'ouverture du chapitre 122 ne sont pas reprographiées en couleurs.

Musashi Miyamoto a versé le premier sang sous les coups de Baiken Shishido. Les épisodes 118 à 125 sont consacrés à ce long affrontement entre ces 2 combattants, sous le regard de Rindo (et de Matahachi, caché à proximité). Musashi se retrouve face à un adversaire qui maîtrise une arme, contre laquelle il n'a pas l'habitude de se mesurer. le combat se déroule comme d'habitude : quelques coups portent, le sang coule, les combattants s'observent entre chaque phase d'attaque. le récit revient une ou deux fois dans le passé pour montrer comment Kohei Tsujikazé en est arrivé là.

Les chapitres 126 & 127 sont consacrés à la jeunesse de Kohei Tsujikazé : de la perte de sa mère, à son embrigadement dans la bande de voleurs de son frère, jusqu'à ce qu'il apprenne le nom de Takezo Shinmen.

Dans le tome précédent, Takehiko Inoué avait réussi à briser le rythme de voyage - nouveau combattant - observation – combat, en introduisant une séquence d'escalade de paroi rocheuse. Étrangement, le lecteur reste sous l'impression de ce cycle rompu, alors même qu'il est en train de recommencer, avec ce combat contre Baiken Shishido.

Certes, il y a de nouveau une période d'observation avant le combat (dans le tome précédent), ainsi que de nombreuses pauses entre 2 attaques, mais en même temps le rythme n'a rien à voir. Musashi se retrouve face à quelqu'un qu'il a déjà rencontré, il est sous les yeux de Rindo, une gamine, et l'enjeu dépasse largement la question de savoir qui est le meilleur.

Alors même que l'histoire personnelle de Kohei Tsujikazé est placée en fin de tome, le lecteur en sait déjà assez sûr lui (et il en apprend suffisamment sur Rindo pendant les 8 premiers chapitres) pour voir ces autres enjeux. Comme dans les tomes précédents, le lecteur ressent pleinement qu'il est en train de lire un manga, pas une bande dessinée franco-belge, ou un comics américain. Takehjiko Inoué utilise à plein les spécificités des mangas, à commencer par leur importante pagination. Si un affrontement doit durer 100 pages, rien ne s'y oppose.

De fait le lecteur apprécie ce type de lecture où les pages se tournent rapidement, où il peut voir chaque détail, où il ressort repu par une narration dans laquelle l'auteur a pu prendre le temps de tout montrer. Cette lecture aboutir à un ratio surprenant entre le nombre de pages conséquent (environ 200 pages), la rapidité de lecture (un quart d'heure environ), et la densité du récit. L'attention du lecteur a été attirée par de nombreux détails qui finissent par former une toile d'une grande ampleur et d'une grande richesse. Cette sensation de lecture se trouve encore accentuée par le faible nombre de phylactères, le nombre de mots réduits, et de nombreuses pages (et séquences même) dépourvues de mots.

À nouveau l'habileté de la narration visuelle et son efficience laissent le lecteur sans voix. Il retrouve bien les dispositifs visuels habituels : gros plans sur les visages fermés des adversaires en train de s'observer, suite de cases aboutissant au coup porté, lignes de force pour accentuer l'impression de mouvement, case représentant un instant figé pour montrer le sang s'échapper de la blessure, cases découpées en trapèze pour accentuer le mouvement d'un personnage, sang giclant de la blessure sous l'effet de la pression artérielle, etc.

Pourtant ces images stéréotypées racontent une histoire toute en nuances. La maîtrise technique de l'artiste y participe : choix des angles de vue, textures des troncs d'arbre, représentation des détails (tous les maillons de la chaîne de 8 mètres sont représentés), ondulations des cheveux (que l'on devine un peu sales, et qui sont mal peignés) qui accompagnent le mouvement des personnages, minutie qui pousse à représenter chaque brin d'herbe séparément. le lecteur peut même constater que Takehiko Inoué (et ses assistants) a fait des progrès pour que l'implantation de ces herbes folles soit moins régulière et plus conforme au hasard naturel.

En termes de narration visuelle, le lecteur peut aussi apprécier le découpage de chaque séquence. le combat est à couper le souffle de bout en bout. Dans les 2 derniers chapitres, il y a une séquence onirique dans laquelle Kohei Tsujikazé imagine qu'il se laisse dévorer par des charognards et que ses restes viennent nourrir la terre, comme s'il était absorbé par la nature, époustouflant. À l'unisson de l'histoire, le chapitre 125 se termine avec une page presque noire, rendant de manière visuelle l'aboutissement des pensées du personnage.

Takehiko Inoué ne s'autorise que 2 licences poétiques. Comme dans le tome précédent, Rindo bondit de rocher en rocher à une hauteur défiant les capacités physiques normales. Lors du combat, Kohei Tsujikazé fait preuve d'une précision quasi surnaturelle, dans le maniement de sa faucille à chaîne (surtout si l'on garde à l'esprit la longueur de la chaîne, entre 6 et 8 mètres).

En lisant ces pages, le lecteur a déjà en mémoire les tomes précédents, avec ces cycles de combats, avec la connaissance a priori des différentes phases, de la structure du déroulement d'un affrontement. Takehiko Inoué raconte bien un combat au premier degré, mais le lecteur guette en même temps les différences avec les précédents qui seront la marque de la progression (ou dans les mots de Musahsi, de l'amélioration) du personnage principal. Il se rend compte que ce combat est bien plus que cela, beaucoup plus qu'une simple progression.

Takehiko Inoué mêle le regard de Rindo, celui de Matahachi, le développement de la relation entre Rindo et Kohei Tsujikazé pour former un tableau aux multiples niveaux de lecture. Il y a bien sûr l'idée de progression dans les capacités de combattant de Musashi qui apparaît au premier plan : il apprend à se battre contre un adversaire maniant une arme différente du sabre ou de la lance. Il y a un niveau de lecture qui correspond au destin de Kohei Tsujikazé, enfermé dans la violence de sa vie, condamné à toujours se battre pour tuer ses adversaires. Ce cycle de la violence comprend un deuxième niveau, celui de Rindo qui n'a jamais connu d'autre exemple que des adultes s'entretuant. Ainsi Kohei Tsujikazé reproduit les mêmes comportements vis-à-vis de Rindo que ceux qui l'ont conduit lui-même à devenir un tueur.

Pour Kohei Tsujikazé et Rindo, la dimension tragique de leur vie est que sa valeur ne se mesure qu'à l'aune de leur capacité à tuer, ce qui les enferme encore plus dans une vie où seule compte la mort de ceux qu'ils croisent. À encore un autre niveau, il est possible de considérer ces 2 individus comme ne sachant s'exprimer qu'au travers de l'usage de leurs armes (la faucille à chaîne). Ils ne communiquent entre eux que par le biais de l'apprentissage de l'utilisation de cette arme. de toutes ses manières, donner la mort constitue le centre de leur vie.

Le lecteur note également que dans ce tome la comparaison avec le règne animal revient en force, avec des cases consacrées à une toile d'araignée, à une tique, à une guêpe, à des corbeaux, à un loup. À nouveau l'humanité d'un personnage se mesure à la distance qui le sépare du comportement d'un animal, distance souvent nulle. Par cette juxtaposition, Takehiko Inoué montre à la fois que l'être humain reste très proche du comportement animal, mais aussi que l'animal est beaucoup plus en phase avec sa nature profonde, avec la place qu'il occupe dans l'ordre naturel des choses.

À encore un autre niveau, le lecteur observe le comportement de Matahachi. Il voit les efforts que ce dernier fait pour essayer de faire quelque chose, pour essayer d'exister malgré ses défauts, alors même qu'il a constaté qu'il n'atteindra jamais le niveau de Takezo Shinmen. le drame de cet état de fait se trouve encore accentué quand Takezo Shinmen estime qu'il n'a rien accompli, qu'il est toujours aussi médiocre, qu'il n'a pratiquement pas avancé sur le chemin de l'amélioration personnelle, ce qui rend encore plus dérisoire les médiocres efforts de Matahachi, encore plus tragique son incapacité à progresser dans la voie qu'il s'est fixée.

Ces différents niveaux de lecture s'entremêlent de manière harmonieuse, dans un récit presque dépourvu de texte, ce qui atteste de l'habileté narrative de l'auteur. Avec ces différentes approches, le lecteur constate que Takehiko Inoué a réussi à faire sien le roman d'Eiji Yoshikawa pour en livrer son interprétation, aussi pénétrante que l'original. Il se rend également compte que le cycle mécanique des combats successifs est brisé, et que Miyamoto Musashi s'est ouvert à d'autres considérations que la simple victoire au combat. Il a constaté de visu l'inanité de la spirale de la violence et des tueries, sa progression logique en une succession de tueries sans fin, jusqu'à ce que mort s'en suive. Il y a là un changement de paradigme qui augure d'un autre regard sur la vie. Comme Kohei Tsujikasé, Miyamoto Musahsi veut survivre pour accomplir autre chose, tout en ayant conscience que sa valeur d'homme se mesure à sa capacité à tuer. Lui aussi doit trouver une échappatoire à ce paradoxe.
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(Tomes 9 à 13)

Je poursuis doucement mais sûrement ma lecture de Vagabond et les reviews qui vont avec. Comme avec les retours précédents, j'essaie de rassembler par arcs ou "passages" afin d'éviter les critiques tome par tome. Aujourd'hui, je me penche sur les tomes 9 à 13 qui regroupent notamment les premiers échanges de Takezo/Musashi avec le clan Yagyu puis son affrontement contre Baiken. Deux petits arcs différents dans leur structure, mais pas dans les enjeux : Musashi cherche toujours les meilleurs guerriers du Japon afin de tracer sa route jusqu'au sommet. Et un sommet, il va en rencontrer un en la présence de maître Yagyu. La partie dédiée à la confrontation entre des apprentis du clan Yagyu et Musashi était palpitante et équilibrée. Elle permet de renouer le lien avec de précédents personnages et d'alterner combats physiques/psychologiques. Je trouve qu'Inoue gère aussi bien l'un que l'autre : les ressentis physiques, le paysage, les mouvements dans les affrontements physiques et la pression mentale, les émotions internes dans l'affrontement psychologique. J'aime bien quand il alterne ! Autrement, en ce qui concerne les Yagyu, on en n'a évidemment pas terminé avec eux. J'ai plutôt hâte de voir comment Musashi se débrouillera pour en vaincre les puissants.
Pour les 2 tomes dédiés à Baiken, j'ai été plutôt touchée par les relations mises en scène. le personnage de Matahachi m'est en revanche toujours aussi insupportable. Difficile de s'attacher à lui, malgré les épreuves qu'il traverse. J'aimerais qu'il emprunte d'autres voies, mais il n'a pas l'air parti pour, alors plus qu'à voir jusqu'où il ira pour atteindre ses objectifs. L'affrontement final entre Baiken et Musashi était à la fois très dramatique et touchant, j'ai aussi bien aimé d'avoir une perspective un peu différente.
Pour ce qui est du dessin, c'est toujours aussi riche et captivant. Les mouvements, les angles, les plongées au coeur des regards, des sentiments, de la violence et de la sérénité sont palpables.
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Le treizième tome de cette adaptation par Takehiko Inoué du roman d'Eiji Yoshikawa (La pierre et le sabre) narrant la vie du légendaire samouraï Miyamoto Musashi livre la suite de l'affrontement entre le rônin de Mimasaka et Baiken Shishido, l'expert en faucille à chaîne.

Takehiko Inoué va profiter de ce combat pour revenir sur l'origine de Baiken Shishido et sur sa rencontre avec cette intrigante jeune fille nommée Rindo. A la fin du combat l'auteur va également dédier un chapitre entier au passé de Baiken Shishido, alias Kohei Tsujikazé. le lecteur découvrira ainsi l'origine de celui qui devint le dieu de la mort, ainsi que les liens qui l'unissaient à son frère Tenma.

Graphiquement l'auteur continue d'exceller lors des combats à l'aide d'un dessin dynamique et détaillé. le rendu de cette manière originale de combattre à l'aide d'une faucille à chaîne est excellent et les expressions faciales (notamment le sourire en coin de Kohei Tsujikazé) sont également très efficaces.
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Ce volume est centré sur l'affrontement entre Takezo et celui que l'on nomme "l'homme à la faucille marteau".
Mais Shishido Baikinen est en fait un nom que Kohei Tsujikaze a usurpé et il cherche toujours à venger la mort de son père.
C'est brutal, sanglant... qu'en restera-t-il ?
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
« Dieu de la mort »…
Je savais mieux tuer que les autres.
J’en concevais un peu de fierté qui m’aidait à vivre.
La spirale… mortelle…
Et ce peu de fierté qui m’animait…
Je l’ai perdu.
Ecrasé par encore plus fort que moi.
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Je savais mieux tuer que les autres, j'en concevais un peu de fierté qui m'aidait à vivre. Et ce peu de fierté qui m'animait, je l'ai perdu, écrasé par encore plus fort que moi, par un homme appelé Kojiro Sasaki.
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Quand l'esprit est attiré par une feuille, l'oeil ne voit pas l'arbre.
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Je te tue, tu me tues… La spirale mortelle prend fin ici pour moi.
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Aujourd'hui, d'innombrables vies voient le jour, et autant meurent, et après demain ce sera la même chose. La tienne n'en est qu'une parmi tant d'autres.
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Kana c'est l'ouverture à l'Autre. L'autre bande dessinée, celle venue d'Asie, dans toute sa richesse et sa diversité avec une envie forte : la partager ! Dans cet épisode, vous retrouverez la version longue de l'aparté de l'épisode précédent (disponible ici (https://smartlink.ausha.co/kana-en-aparte/kana-en-aparte-s02e02-slam-dunk-aux-origines-du-succes)) ! Cet échange est réalisé entre Maxime Bender, notre animateur et Yuki Takanami, notre éditrice en charge de l'édition Deluxe de Slam Dunk ! Par cette discussion, nous souhaitons mettre en avant les coulisses de sa fabrication, quelles ont été nos problématiques ? Comment on adapte une série aussi phénoménale que Slam Dunk ? Réponse ici !Retrouvez Slam Dunk chez les éditions Kana : ICI (https://www.kana.fr/series/slam-dunk-deluxe/)Synopsis : À travers la version Deluxe de Slam Dunk, Takehiko Inoue nous plonge dans son oeuvre comme cela n'avait jamais été possible auparavant. Suivez le jeune Sakuragi qui se lance dans le basket-ball ! Même si au départ, il le fait pour épater la belle Haruko, il va se prendre au jeu et découvrir que se dépasser est la plus belle des motivations ! Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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