L'oeuvre de Dieu, la Part du Diable a été ma porte d'entrée dans les écrits de
John Irving. L'adaptation cinéma était en salle et à l'époque je voulais lire les originaux avant de les voir. Je n'ai jamais vu l'adaptation mais j'ai dévoré compulsivement l'auteur. Pourtant il y avait
le monde selon Garp à la maison quand j'étais gamine mais il ne m'avais jamais tentée (à raison, il m'a pas mal déçue).
Pourtant (bis) ce livre en particulier, je ne l'ai pas souvent lu. Prêté à une collègue qui ne me l'avait jamais rendu, je l'ai racheté il y a une quinzaine d'années quand j'ai souhaité le relire, et je crois que depuis il est resté jaunir sur mes étagères, échappant à mes réguliers pèlerinages Irvinesques.
Et puis il y a quelques temps j'ai trouvé changer l'eau des fleurs sur un étal de bouquiniste ambulant. Rétrospectivement il n'était pas génial ce bouquin mais il citait CE roman comme étant le roman initiatique de l'héroïne. Et comme mes souvenirs étaient bien flous, j'ai souhaité le re(re) (re) lire.
Et donc qu'est ce que ça donne pour mon moi de maintenant ?
J'aime l'idée d'un livre qui m'a dirigée vers celui-ci. Ce roman étant Lui-même hanté par Jane Eyre, les Grandes Espérances et David Copperfield. J'aime les romans-saga de
John Irving. Suivre ses personnages durant de nombreuses décennies. Vivant une vie peut être quelconque mais écrite pour devenir extraordinaire.
Alors pourquoi cet Irving n'est pas parmi mes préférés maintes fois relus ?
Je crois que c'est parce que je n'aime aucun des personnages. Butés, égoïstes, faibles, en colère ou passifs. Ils sont extrêmement humains mais il leur manque à tous l'étincelle irvingesque présente au sein de personnages d'autres de ses romans. Est-ce la petite graine autobiographique qu'il aime semer partout et qui est ici plus légère ?
Je ne pense pas. Peut être ont ils un quotidien un peu plus éloigné du mien et donc plus difficilement facile à s'identifier.
Néanmoins je suis contente de l'avoir relu ( je préfère le titre français à celui d'origine: The cider house rules). Et de l'abandonner. Un oiseau a décidé de s'épancher dessus.