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4,28

sur 2528 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La thématique est difficile- la naissance pour l'abandon, l'avortement, la moral dans les années 30-50- mais John Irving l'aborde avec la sensibilité qui lui est propre. Nul jugement dans ce qu'il l'écrit, à l'image de Wilbur Larch qui dirige l'orphelinat et oeuvre aussi bien pour Dieu que pour le Diable, mais beaucoup d'amour… L'amour qu'il porte à ses personnages est palpable, et sous le talent de sa plume, je les ai aimés moi aussi.

Parce que même si cette histoire parle d'abandons, d'avortements, de silences, c'est avant tout une ode à la famille, à celle que l'on se construit au fil du temps et pas celle qui partage votre sang, à celle qui vous aime, et qui est prête à tous les sacrifices pour vous.

John Irving s'attarde sur le destin de personnages très attachants, Wilbur et son orphelinat, Homer, orphelin qui ne voudra pas être adopté parce que l'orphelinat est sa famille, Edna et Angela, les infirmières, seule source d'amour pour ces enfants, Melony, jeune femme brutale, perdue mais ô combien émouvante…

Il nous dépeint une fresque émouvante, un récit initiatique où nos choix nous construisent mais nous détruisent aussi, où l'on se perd, et où l'on se retrouve…

Véritable comédie dramatique (certaines scènes sont à mourir de rire), j'ai ri, j'ai pleuré, j'ai vécu en lisant ce roman.
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Je commence à être un lecteur régulier d'Irving. Après un début de parcours "original" (son autobiographie La petite amie imaginaire puis un roman pas parmi les plus connus Dernière nuit à Twisted River), je me suis attaqué au livre qui lui a valu le National Book Award le monde selon Garp. Dans ce parcours irrégulier, l'absence de logique m'amène maintenant à celui qui est sans doute son deuxième plus grand succès, celui qui est en tout cas le deuxième plus lu parmi les membres de Babelio.


Le sujet abordé ici par Irving est sensible et particulièrement aux États Unis. le livre est publié en 1985 et raconte une histoire qui se déroule dans les années 40... et la question de l'avortement est encore dans tous les débats actuels surtout depuis la récente décision de la Cour Suprême d'enlever au droit à l'avortement la protection fédérale. le récit d'Irving est donc engagé. En effet, même s'il présente le plus honnêtement possible les différentes positions sur le sujet, on ne peut pas ignorer le sentiment de l'auteur sur la question quand on découvre la ferveur des arguments du Dr Larch et la manière dont la narration nous montre l'évolution progressive des convictions de chacun.


Puisqu'on parle de narration, c'est je trouve la force principale du livre. L'auteur se joue régulièrement de nous, avec notamment un passage décrivant une coïncidence extraordinaire... qui finit par ne pas se produire et une ellipse de 15 ans qui nous prive d'un moment de tension dramatique annoncé et attendu. Ces contrepieds m'ont agréablement surpris car j'aime être déstabilisé !


J'ai été moins séduit par l'accumulation de notes de l'auteur, surtout au début, qui tend à relier son récit aux expériences vécues par son grand-père. Au delà de l'hommage touchant à son aïeul, on sent chez l'auteur l'envie de justifier de la crédibilité de son récit, quitte à l'alourdir. C'est d'autant plus étonnant dans un récit qui valorise le mensonge et l'intérêt de réinventer le réel, comme ne cesse de le faire le Dr Larch.


Et les passages obligés de chaque roman d'Irving, sont-ils bien là, me demanderez-vous ? Si la question de la filiation est au coeur du livre, si l'écriture est un fil rouge essentiel dans le récit, les apparitions habituelles de l'ours et de la lutte sont très furtives, vraiment anecdotiques. Comme si l'essentiel était ailleurs, comme si on ne pouvait risquer de diminuer l'importance de cette oeuvre de Dieu, cette utilité essentielle qui guide les personnages tout au long de leur destinée toute tracée.
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John Irving aborde dans ce livre l'abandon, les orphelins, l'avortement, un thème fort celui de « l'enfant non désiré », l'auteur ne porte pas de jugement , au contraire il revendique la tolérance : ne pas juger la liberté de choix de tout à chacun. C'est avant tout un roman qui abonde d'amour, qu'importe d'où l'on vient l'important c'est d'être aimé.

Dans les années 1920 Wilbur Larch, gynécologue obstétricien, traumatisé par les horreurs d'une société délabrée- tels que les viols incestueux, la prostitution, les avortements barbares - décide d'endosser le rôle de Sauveur de ces femmes enceintes et désespérées qui prennent le choix d'accoucher sous X ou d'avorter. Dans le Maine,Il met en place une institution « L'orphelinat de Saint Cloud » qu'il va diriger comme un patriarche et y pratiquer son métier « d'accoucheur » et « d'avorteur ».
L'oeuvre de Dieu : la naissance, la part du Diable : l'avortement
Le docteur Larch ne juge pas et s'adapte à chaque histoire, il recueille les enfants abandonnés en vue de les faire adopter.
En parallèle, nous suivons donc la vie de quelques orphelins de Saint Cloud, Homer Wells le protégé du Docteur Larch, un garçon plein d'humanité et de tendresse, et Mélony une fille pleine d'aigreur, de blessures. Les deux enfants grandiront ensemble dans cet orphelinat sans jamais être définitivement adoptés. Ils quitteront Saint Cloud chacun de leur côté, et auront des destinées bien différentes mais tout aussi atypiques. Mélony très attachée à Homer, restera fidèle à la mémoire de son compagnon de jeunesse.
C'est une fresque avec beaucoup de personnages attachants qui trimbalent leurs joies, leurs peines à travers une Amérique décalée et controversée.

Je me fonds toujours dans les romans de John Irving, je suis une inconditionnelle de cet auteur, ce géant du burlesque. J'aime son univers fantasque, son audace, cette facilité à nous transporter dans la vie singulière de ses personnages dans une Amérique déjantée. Il nous enveloppe, nous emmène dans le tourbillon de son imaginaire, même si cela paraît invraisemblable, on y croit, on s'attache, on rit, on pleure, on vit dans ses histoires. Lorsque nous refermons un livre de John Irving, nous sommes pressés d'ouvrir le prochain.

« L'oeuvre de Dieu, la part du Diable » est un livre qui rend honneur aux femmes, un souffle à l'amour, une implication sincère pour un sujet délicat sur l'enfant non désiré. Un thème qu'un homme tel qu'Irving a su exprimer et partager comme si il était concerné.

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John Irving offre ici un nouveau roman poignant dans lequel on suivra la vie du jeune orphelin, irrémédiablement lié à Saint Cloud's et au docteur Larch. Comme toujours, les personnages et les situations sont pittoresques mais aussi attendrissants et bien campés.

Commençons par Wilbur Larch, un jeune docteur qui s'est senti responsable du décès d'une jeune femme à laquelle il a refusé un avortement. Car suite à ce refus, elle a été la victime d'un de ces médecins bouchers qui acceptaient à l'époque (début du XXème siècle) de pratiquer l'oeuvre du diable dans des conditions effroyables et pour des sommes astronomiques. le jeune docteur Larch décida alors de créer un orphelinat où les femmes peuvent accoucher en laissant leurs enfants au soin de Nurse Edna et Nurse Angela. C'est là qu'Homer Welles est venu au monde, un orphelin assez atypique et qui semble refuser toute famille d'accueil. Après cinq tentatives ratées, il faudra bien se rendre à l'évidence : Homer est chez lui à Saint Cloud's.

Dans ce roman, on suit donc la vie d'Homer Wells que le docteur Larch prend sous son aile. Cet enfant grandira et découvrira les "règles" de la vie. Abordant énormément de thèmes, nous suivons la vie de ce gamin au travers de ses désillusions, ses joies et ses peines.
L'intérêt pour le livre doit beaucoup au caractère de ses personnages tels que le Dr Larch, homme de conviction totalement dévoué à la cause des femmes et des enfants en souffrance, qui ne connaîtra de l'amour que l'amour paternel pour Homer, amour profondément ressenti par lui, mais qui ne pourra vraiment s'épanouir dans le vécu.
Homer, amoureux sacrifié de Candy qui lui parviendra enfin au terme de quinze années de non-dit à s'épanouir dans son amour paternel; ou encore Mélony, l'éternelle blessée, révoltée, abandonnée qui quelque part restera fidèle à son 'héros'.

L'intrigue passionne, les personnages très marqués boulversent, la liaison occulte de Candy et Homer d'une part, les sentiments qu'éprouvent l'un pour l'autre le Dr Larch et Homer d'autre part constituant le fil conducteur d'un roman à la fois décalé et réaliste.
On y retrouve un Irving talentueux, conteur d'histoires, créateur de personnages singuliers, à l'imaginaire foisonnant, à la prose fluide, au ton souvent tendre, parfois drôle.

Ce livre est de ceux dont on regrette toujours d'arriver à la dernière ligne...
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Quel roman ! En fait, je ne m'attendais pas à une telle écriture, je pensais qu'elle serait plus sérieuse mais Irving arrive à parler de sujets sérieux comme l'avortement, la guerre, l'amour avec de l'humour parsemé de façon parfaite. Il maîtrise parfaitement l'humour de répétition. Les "D'accord" d'Homer Wells, les chroniques du Dr Larch commençant par "Ici, à St Cloud's..."... Tous ces personnages qu'on suit au fil des années, on s'habitue rapidement à eux, même à Melony, cette fille au drôle de caractère.
Très peu de temps mort, on passe même d'un personnage à un autre, d'un endroit à un autre en changeant seulement de paragraphe. C'est une sorte de lien invisible entre chacun même si ça peut être parfois déstabilisant. le sujet de l'avortement est un sujet dur (surtout pour moi en ce moment) mais le contexte qui l'entoure aussi et John Irving s'en sort très bien. Ma première expérience avec John Irving est un vrai succès, je compte poursuivre avec un autre de ses romans.
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La thématique est extrêmement intéressante et l'écriture rappelle un peu celle de Sallinger.
Les personnages suivent une sorte de road-movie harrassant d'humanité et semé de questions essentielles. Ils gardent leur part d'ombre et nous incitent à l'introspection en évoquant une période de transition de l'Amérique puritaine.

Un vrai petit bijou.

Intense!!



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Le docteur Wilbur Larch, dirige l'orphelinat de St Cloud's, personnage un poil excentrique, il répond aux demandes de femmes : l'accouchement ou l'avortement. Larch va nouer une relation père fils avec le jeune Homer Wells jeune orphelin dont les tentatives d'adoption se sont transformées en échec. John Irving nous entraine dans cette magnifique histoire, dans un monde de tolérance, de respect et de choix. Comme toujours son talent de narrateur hors pair, s'ajoute à cette fresque humaniste, certains émettront peut-être des réserves sur la deuxième partie du roman lorsque Homer quitte l'orphelinat et vole de ses propres ailes, mais il faut bien avouer que John Irving est l'un des grands romanciers contemporains et que les plus de 700 pages se lisent avec un plaisir gourmand et nous interpelle sur un sujet rarement abordé. un grand roman, une fois de plus.
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Homer Wells est né, de mère inconnue, à l'orphelinat de Saint Cloud's, Maine, et tout bien réfléchi, il ne veut pas se faire adopter. Wilbur Larch, le médecin de l'endroit, le prendra sous son aile et lui apprendra à réaliser, comme lui, l'oeuvre de Dieu. Toute médaille ayant son revers, parfois, c'est à la part du Diable que doit participer Larch, au grand dam d'Homer qui ne veut pas s'y résoudre.

On peut dire que l'auteur prend bien son temps aussi bien pour poser son contexte que pour construire ses personnages. L'ensemble est donc très dense mais la lecture peut parfois sembler bien longue, surtout dans la première moitié.
La problématique de la maternité dans la première moitié du 20e siècle est exploitée sous ses nombreux aspects par John Irving, avec, en point de mire, la naissance et l'avortement. Sans jugement, la complexité de la question du choix des mères quant à leur corps et leur désir ou non-désir de maternité sert de fil rouge à l'ensemble du récit qui s'étend sur plusieurs décennies. On sent que l'auteur s'est minutieusement documenté sur les pratiques de l'époque et le roman est riche en informations sur les sujets traités, qui sont cependant parfaitement intégrées à l'intrigue et n'alourdissent finalement pas plus le propos que le style ne le fait déjà.

J'ai vraiment eu des difficultés à m'insérer dans ma lecture et ce n'est que dans le dernier tiers que j'ai commencé à réellement éprouver quelque chose pour les personnages. Jusque là, j'étais plutôt en retrait et j'ai entrecoupé ma lecture par d'autres romans pour tenter de trouver un souffle qui n'est venu que tardivement. Ca ne va pas m'empêcher d'ouvrir un autre John Irving pour me faire une meilleure idée de son style que j'ai trouvé ici assez lourd par moment, truffé de redondances en tout genre et digressant à l'envi. Par contre, j'ai bien aimé sa manière de gérer avec une certaine légèreté des problématiques complexes et délicates. de même, il a vraiment créé une identité aux personnages clés au point que sur la fin, on aurait pu les reconnaître juste par le contenu de leurs dialogues. Je reste donc intriguée par l'auteur...

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Ce livre est le troisième que je découvre de cet auteur et je remarque qu'il y a des points communs, le principal étant le féminisme ou plutôt la défense des droits des femmes.
C'est une histoire formidable, traitant admirablement de l'avortement à une époque (de l'entre deux guerres jusqu'aux années 50) où celui-ci était pour le moins controversé aux Etats-Unis.
Le personnage principal est un orphelin et nous suivons son parcours de vie. John Irving sait parfaitement mener l'intrigue. C'est un grand écrivain, avec qui nous apprenons des choses dans divers domaines (souvent dans la sphère médicale) et qui construit très bien ses oeuvres afin qu'elles soient toujours captivantes. Sur les 800 pages et quelques de ce roman, je ne me suis jamais ennuyé.
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Un orphelinat, des enfants abandonnés promis à devenir "Ducs du Maine et rois de la Nouvelle Angleterre" chaque soir au coucher par le bienveillant docteur Larsh et de l'amour, de l'amour distribué à foison distribué par toutes les nurses de la maison. C'est aussi l'histoire plus personnelle de l'un d'entre eux qui trouvera sa voie...
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