Le livre est composée de deux nouvelles, la première, qui donne son titre au recueil, semble relever du genre science fiction. Elle se situe dans un monde différent du notre, qui pourrait se situer dans le futur, même si en réalité on n'en sait rien. Mais comme c'est vraiment original, cela a du mal à rentrer dans des cases rigides. Il émane de cette histoire des sensations contradictoires, une sorte de résignation, qui se traduit pas l'acceptation des choses telles qu'elles sont, mais en même temps une sorte d'espoir ténu et persistant qui autorise de croire les choses les plus invraisemblables. Un onirisme permanent, mais en même temps une description minutieuse de détails très matériels. Etrange et troublant, et on y comprend pas tout, mais c'est volontaire, et participe du charme de la lecture.
J'ai quand même préféré la deuxième nouvelle, Les asters. L'évocation de l'ancien Japon, un climat de conte, tout cela a beaucoup de charme. Et là encore on est loin de tout comprendre. Un pays de rêve à portée de main, mais inaccessible, une femme-renard, un intendant sournois.... Et l'écriture de Ishikawa, sèche, faite de petite phrases, mais qui est malgré tout d'un lyrisme maîtrisé.
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« Aujourd’hui à quatorze heures trente-cinq minutes, mort suspecte d’un homme politique… accident de voiture… cause indéterminée… assassinat envisagé… enquête sur les dessous de l’affaire… crime idéologique… » ; des fragments imprimés frappèrent son regard. Mais il n’y avait pas de quoi faire les yeux ronds maintenant. A quoi rimait de s’ébahir avec vingt quatre heures de retard ? Kunisuke était déjà au courant… à la même seconde, la stupeur le fit presque tomber à la renverse. Le journal était bien celui du soir. « A quatorze heures trente-cinq minutes », c’était à quatorze heures trente-cinq minutes de ce jour ! Or, Kunisuke avait lu cet article la veille. Comment le journal de la veille pouvait-il rendre compte d’un évènement survenu ce jour ? C’était ahurissant. Le journal écrit dans un idiome qui n’existait pas en ces temps était donc le journal du lendemain.