I
Tes yeux de ciel nu
Quand tes yeux de ciel nu sur mon cœur défait dansent
Se peut-il qu’un éclat recouvre d’éternel
Ce qui n’était qu’un corps oublieux de tout sens
Et qui se voit plongé dans la foi du rimmel
Il me faudrait une aile arrachée au néant
Pour atteindre l’éther que tu promets si bien
Mais si tu ne descends
poser ta main céans
Comment puis-je aborder cet iris aérien
Moi le simple mortel aux portes du divin
Je ne veux que ce souffle exhalé de tes lèvres
Qui pourrait soulever ma plume d’écrivain
Jusqu’à conter ton âme ainsi qu’un pur orfèvre
J’attendrai tant qu’il faut que tu daignes venir
Est-ce folie qu’ensemble une histoire commence
Pourtant je sens déjà cet incroyable empire
Quand tes yeux de ciel nu sur mon cœur défait dansent
II
Mon arbre
Tu es la beauté relevée
Après les chutes innombrables
La hache des cœurs fatiguée
N’a plus vers toi l’air redoutable
Je ne sais pas d’où vient ta force
Toi dont l’amour fut déchiré
Tes cicatrices sur l’écorce
Ne t’ont qu’à peine pénétrée
Moi je rampe sur tes racines
Comme un insecte sans ses pattes
Et te voir debout me fascine
Quand le moindre coup dur m’éclate
Tends-moi une branche ô mon arbre
Elève-moi dans tes secrets
Avant de finir sous le marbre
Je veux t’effeuiller sans regret.
V
Dix beaux orteils
Seule merveille
Dix beaux orteils
Pointe des pieds
Ciel étoilé.