Que c'était dur de terminer ce troisième tome des Oeuvres de
Panaït Istrati !
J'ai dévoré les deux premiers sans coup férir, avec appétit et joie, mais ce dernier m'a étouffé !
Non pas que d'un coup je n'ai plus aimé cet artiste roumain qui écrit en français, mais que c'est dur de lire la désillusion mortelle d'une homme comme lui, un amoureux de l'humanité que le monde, l'occident arrive à détruire de l'intérieur comme ça, à amener à son tombeau.
D'abord l'URSS, puis les amis, les connaissances, les critiques, la société occidentale entière. Cruelles désillusions, de trop pour un homme qui n'a que trop souffert dans sa courte vie.
Que c'est horrible à lire, à voir, à sentir.
Les premiers tome étaient constitués de contes, d'histoires librement inspirés de la vie d'
Istrati, d'aventures très réalistes dans un monde en pleine mutation entre bandits révolutionnaires au grand coeurs, ouvriers et artisans pris dans la machine capitaliste, et tout un tas de personnages hauts en couleurs !
Ici, dans ce troisième et dernier tome, après la fin des contes, voici
Istrati pamphlétaire, révolté, dans le vrai, le pur réel. Et ça fait mal, car on le voit qui souffre, déçu par le communisme ou plutôt ce qu'il est devenu en URSS, suivi par tous les partis d'occident et d'ailleurs, on le voit lâché par ses amis et déçu d'à peu prêt tout.
Les textes sont forts, ils touchent où ça fait mal, rétrospectivement on les sait justes et justifiés, mais en 1920-30,
Istrati prêchait dans le désert.
C'est donc, bien évidemment à lire, à méditer pour saisir l'intangible condition humaine, celle de l'artiste, mais que c'est douloureux...