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Linda Lê (Éditeur scientifique)
EAN : 9782752901675
736 pages
Phébus (06/04/2006)
4.83/5   12 notes
Résumé :

Dans ce troisième et dernier volume des œuvres complètes (correspondance exceptée) du " Gorki des Balkans ", Linda Lê, vibrante " istratienne ", a rassemblé et présenté les textes datant de l'ultime saison : nostalgie, rage rentrée, dégoût des idéologies, mais aussi chant à la liberté " sauvage "... En tout, quatre " romans ", parmi lesquels Les Chardons du Baragan, et deux essais autob... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le troisième volume des Oeuvres de Panaït Istrati réunit certains de ses textes majeurs à plusieurs égards. D'abord, pour la partie romanesque, j'insiste sur "Nerrantsoula", bien que "Les Chardons du Baragan" et "Tsatsa-Minnka" soient loin d'être négligeables. Ce roman est un hommage à la danse, à la passion également, surtout amoureuse, mais pas que, celle qui a tant animé Istrati, qui avait le sang chaud. Pour les lecteurs plus attirés par l'histoire et par la sincérité, on y trouve "Vers l'autre flamme", texte devenu célèbre pour avoir été un des premiers retours critiques sur le communisme, qui a valu à son auteur haine et mise à l'index, alors qu'en grande partie, il n'a fait que rapporter ce qu'il avait vu dans le paradis soviétique. Cela nous paraît étrange aujourd'hui que cette idéologie a perdu de son pouvoir, pour employer un euphémisme, et la lecture d'Istrati reste en partie fascinante pour cela: constater à quel point même en France le communisme, parfois le plus extrême, a pu peser.
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Que c'était dur de terminer ce troisième tome des Oeuvres de Panaït Istrati !
J'ai dévoré les deux premiers sans coup férir, avec appétit et joie, mais ce dernier m'a étouffé !
Non pas que d'un coup je n'ai plus aimé cet artiste roumain qui écrit en français, mais que c'est dur de lire la désillusion mortelle d'une homme comme lui, un amoureux de l'humanité que le monde, l'occident arrive à détruire de l'intérieur comme ça, à amener à son tombeau.
D'abord l'URSS, puis les amis, les connaissances, les critiques, la société occidentale entière. Cruelles désillusions, de trop pour un homme qui n'a que trop souffert dans sa courte vie.
Que c'est horrible à lire, à voir, à sentir.
Les premiers tome étaient constitués de contes, d'histoires librement inspirés de la vie d'Istrati, d'aventures très réalistes dans un monde en pleine mutation entre bandits révolutionnaires au grand coeurs, ouvriers et artisans pris dans la machine capitaliste, et tout un tas de personnages hauts en couleurs !
Ici, dans ce troisième et dernier tome, après la fin des contes, voici Istrati pamphlétaire, révolté, dans le vrai, le pur réel. Et ça fait mal, car on le voit qui souffre, déçu par le communisme ou plutôt ce qu'il est devenu en URSS, suivi par tous les partis d'occident et d'ailleurs, on le voit lâché par ses amis et déçu d'à peu prêt tout.
Les textes sont forts, ils touchent où ça fait mal, rétrospectivement on les sait justes et justifiés, mais en 1920-30, Istrati prêchait dans le désert.

C'est donc, bien évidemment à lire, à méditer pour saisir l'intangible condition humaine, celle de l'artiste, mais que c'est douloureux...
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Je n’ai nullement envie de faire en ce moment de l’exécrable littérature. Je raconte ma vie, qui est sacrée. J’ai vécu toutes mes découvertes, comme toutes les séparations, les payant toujours très cher, les unes et les autres. Il le fallait bien. Autour de moi, ignorance et oppression se donnaient la main pour rendre l’homme ignoble et la terre inutile. Car l’homme n’est pas ignoble : on le rend ignoble lorsqu’on lui enlève la liberté et qu’on le cloue à une glèbe qui ne le nourrit pas. Et la terre ne devient inutile que si l’on vous empêche de l’aimer, en vous empêchant de la connaître.
C’est cela, le spectacle du monde sur lequel j’ouvrais mes yeux. Je m’en révoltai, tout seul, en partant, mais une prompte punition, qui devait durer vingt ans, commença à me tourmenter le cœur : c’est la souffrance que je causai à ma mère par mon refus d’obéir à un ordre qui enlaidissait sa vie. Impossible de s’entendre. Langages plus différents que ceux qui s’échangent entre une lionne et un aigle.
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Art misérable ! Et vous, artistes et amis que j'espérais voir un jour montrer du seuil de votre cabane comment on crée l'art et de quelle façon on le sert au peuple, sachez que je vous méprise en ce moment ! Pour vous j'ai sacrifié, non pas ma vie qui n'a jamais alu grand chose, mais celle de ma pauvre mère - d'une mère qui allait jusqu'à la porte pour s'acheter deux sous de cerises puis réfléchissait, rentrait dans la maison et mettait les deux sous sur les autres en disant :
-Ce sera encore deux sous pour mon fils !
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Soyez maudits, politicien et dogmes qui commettez de tels crimes, qui brouillez des hommes de même croyances, semez la haine dans le cœur de frères humains, rendez méconnaissable le visage de l'ami et faites échouer les oeuvres qui ne seront jamais créées par d'autres hommes et en d'autres temps. Soyez maudits, politiciens et dogmes !
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Au contraire :Quelle que soit la foi d'un homme, du moment qu'il la -même erroné, même absurde-, cet homme là peut-être un bon compagnon d'existence, à la condition absolue que cette foi soit fondée sur la justice et que sa pratique lui coûte cher car il n'y a que la foi professionnelle des serviteurs de l'église qui ne coûte rien et qui rapporte. C'est pourquoi ma mère ne m'a pas bourré de religion marchandise et s'en est elle-même débarrassée.
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La raison de ce livre est donc uniquement de mettre le fer rouge sur des abcès qui couvrent entièrement le corps de la révolution et dont un, que je décrirai plus loin, m'a crevé en plein nez, m'a inondé d'un pus que je porte encore sur mon visage et a empoisonné mon existence.
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