Ouvrage singulier,
La Question du séparatisme est peut-être le seul à s'intéresser positivement au concept de la souveraineté-association et avoir été écrit par une auteure ou un auteur du Canada anglais. Ce qui a valu à cet essai un accueil indifférent, contrairement à ses autres écrits (étant en contradiction avec les idées dominantes du ROC et s'ajoutant au fait qu'elle n'était que très peu lue et commentée du côté québécois avant la publication et après même). Cet essai aborde donc la perception de l'urbaniste célèbre
Jane Jacobs de la souveraineté-association à la suite du référendum de 1980. Elle s'attaque à plusieurs mythes, dont celui selon lequel l'indépendance du Québec serait un désastre économique autant pour lui que pour le Canada, en comparant le cas de la Norvège et de la Suède. On retrouve également l'idée que Montréal serait gagnante d'un tel changement politique, puisqu'elle risque d'être déclassée complètement au profit de Toronto si les Québécois choisissent le statu quo.
Jane Jacobs reste tout de même critique de l'approche préconisée par
René Lévesque, notamment son désir de conserver une monnaie commune et de chapeauter cette souveraineté-association d'instances régulatrices également communes. Bien qu'il date quelque peu (rappelons que l'infâme Nuit des Longs Couteaux ne s'était pas encore produite au moment de la publication de
la Question du séparatisme), cet ouvrage reste pertinent afin de voir de l'extérieur (l'auteure est américaine) les aspects économiques et urbanistiques du souverainisme québécois.