Derrière les anecdotes, au-delà d'une écriture bavarde et bourrée de digressions et d'un certain nombrilisme, Jaenada se révèle décidément plus profond qu'il ne paraît. Son petit tour vers le passé est à la fois diablement drôle et sacrément cafardeux.
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Le narrateur se rend à un diner entre gens très bien. Pas trop envie d'y aller, mais c'est devenu une habitude : puisqu'il est invité, il vient ! Même si ces gens l'ennuient ! Bref, la soirée s'écoule, avec ici et là quelques bizarreries croustillantes, et soudain le maitre des lieux évoque les problèmes de sa fille (droguée, malade, violente, etc) qui ont commencé à l'adolescence, pendant des vacances, avec très vite des parties de jambes en l'air en compagnie de tous les hommes qui se présentaient. Là, le narrateur fait oups. Cette année-là, il était au même endroit. Et du haut de ses 16 ans, il s'était justement fait attraper par une gamine tout sauf farouche. Oups, oui ! Nul doute possible, c'était elle. Dès le lendemain, il prendra le train pour Marseille, afin de revoir cette jeune fille blonde, mais qu'y trouvera-t-il au juste ?... Entre scènes hilarantes et propos mélancoliques sur le souvenir, ce roman se dévore avec passion !
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Difficile de rentrer dans cette histoire de dîner mondain parisien et d'écrivain égaré. Les premiers chapitres sont longs, sans grand intérêt: argent, alcool, sexe... L'histoire de la jeune fille blonde devient plus intéressante - sans être pour autant passionnante - dans la seconde partie du livre. C'est un livre sur la nostalgie écrit avec l'humour de Jaenada et ses nombreuses parenthèses!
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Plutôt la vie de P.J. célibataire de 40 ans à la recherche de ses 16 ans et de la jeune fille blonde délurée qui lui a montré tout ce qu'il y a d'agréable dans le sexe.
Le style (à bout de souffle avec des tonnes de parenthèses ou digressions) j'ai adoré !
La recherche de ses 16 ans...
Mais ce n'est pas un roman à l'eau de rose
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..C'est drôle qu'on ait gardé dans les gènes, après plusieurs générations cette conviction inconsciente que les voyages salissent - je n'avais pas fait trois jours de diligence, juste trois heures de train très propre, mais il fallait que je me lave, je me voyais le corps moulu par les bosses des mauvais chemins et couvert de poussière incrustée..
Toute la création (animale, végétale et minérale), les poissons, les insectes les plus insolites, les chevaux, les forêts, les jungles, les fleurs ou les champignons, les rivières et les océans, les banquises, les vallées verdoyantes et les plus hautes montagnes n'arrivent pas à la cheville d'une fille nue couchée par terre.
Une très vieille femme est passée près de moi dans l'allée, probablement pour se rendre aux toilettes, une survivante de quatre-vingt-dix ou quatre-vingt-quinze ans, maigre et difforme, tordue par l'âge et vidée de tout. Les hanches déboîtées vers la gauche et les épaules vers la droite, les mains crispées, les bras calcifiés et bloqués, l'un le long du corps et l'autre sur le ventre, la tête coincée sur le côté gauche, elle avançait sans pouvoir regarder devant elle, à pas minuscules (pas plus de cinq centimètres), lents et tremblotants, qui lui demandaient chacun un effort pitoyable et faisaient vibrer son corps du bout de la chaussure au sommet de la tête. On aurait dit un pauvre sac d'os et de peau sèche, rien de plus, qui ne bougeait encore que sous l'effet de petites décharges électriques. La mort avait dû l'oublier.
je n’étais plus assez compact pour faire face à un texte
Son rapport à la famille, au VIH SIDA, sa réussite personnelle, la plus belle remarque qu'on lui a faite sur son livre, découvrez l'entretien avec Anthony Passeron, dixième et dernier épisode de cette première saison Filature.
Anthony Passeron enseigne les lettres et l'histoire-géographie dans un lycée professionnel. Il est né à Nice en 1983, une région qui est au coeur de son premier roman, paru aux éditions Globe, dans lequel il revient sur l'histoire familiale et la figure de son oncle Désiré, mort prématurément du sida et dont le destin tragique a longtemps été occulté. Une véritable révélation littéraire.
Filature, la nouvelle série du Média de la Fête du Livre de Bron présente 10 podcasts où Florence Aubenas, Sébastien Joanniez, Victor Hussenot, Jeanne Macaigne, Corine Pelluchon, Michka Assayas, Kamel Benaouda, Seynabou Sonko, Philippe Jaenada, Anthony Passeron se laissent aller au fil des mots.
10 formats courts de 4 minutes à écouter sur le Média et les réseaux sociaux de la FdLB.
© Collectif Risette/Paul Bourdrel/Fête du Livre de Bron 2023
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