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Les enquêtes de Adam Dalgliesh tome 11 sur 14

Éric Diacon (Traducteur)
EAN : 9782253182382
507 pages
Le Livre de Poche (05/03/2003)
3.51/5   251 notes
Résumé :
St Anselm, un collège de théologie fondé au XIXie siècle et situé sur un promontoire isolé et venteux de la côte sud-est de l'Angleterre, accueille une vingtaine d'étudiants qui se destinent à la prêtrise anglicane.

Lorsque l'un d'eux, Ronald Treeves, est découvert mort au pied d'une falaise, enseveli sous une coulée de sable, son richissime père adoptif, Sir Alred Treeves, demande à New Scotland Yard de réexaminer le verdict de « mort accidentelle »... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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J'aime beaucoup le commandant Dalgliesh, il fait partie de mes trois policiers préférés, avec l'inspecteur-chef Armand Gamache, héros de la série québécoise de Louise Penny, et Simon Serrailler, le policier qui est le personnage principal des enquêtes écrites par Susan Hill.
Ce sont tous les trois des policiers sensibles, artistes dans l'âme, peintres, poètes ou dessinateurs à leurs heures, qui ne sont ni dépressifs ni alcooliques.
Ces hommes connaissent le sens du mot compassion et pour eux les victimes ne sont jamais « un cadavre de plus », mais un homme, une femme ou un enfant à qui ils souhaitent rendre justice, car ils savent que ces personnes étaient des êtres vivants avec des familles, des amis, des passions, des joies, des chagrins et des peurs.
Dans ce volume, le commandant Dalgliesh va devoir faire la lumière sur le décès suspect d'un jeune garçon, qui était pensionnaire dans un collège tenu par des religieux.
Ce volume est particulier car le commandant Dalgliesh a lui-même fait ses études dans ce lieu et les souvenirs vont remonter à la surface le temps de l'enquête.
Un des meilleurs de la série.
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Un roman policier classique à l'anglaise : un lieu mystérieux, le séminaire Saint-Anselm, au bord de la mer, fouetté par le vent, où la tempête fait souvent rage. Dans ce lieu clos, une mort suspecte, puis une autre, puis un meurtre sont commis, la tension va crescendo. Mais notre héros, le policier, Dalgliesh, un ancien de ce collège de théologie est là et, au fil des interrogatoires, il va nous aider à mieux cerner les personnages du lieu qui sont autant de suspects, dévoiler leurs petits secrets et parfois leurs turpitudes en enquêtant sur leur passé, pour progresser vers le dénouement final, où l'on retrouve la mer en furie, la plage et le vent.
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Adam Dalgliesh a le chic pour se trouver toujours au bon endroit et au bon moment. Après la mort suspecte d'un étudiant en théologie, et à la demande du père du disparu qui ne croit guère à la thèse officielle de l'accident, il est chargé par sa hiérarchie d'enquêter officieusement sur les circonstances de cette mort. Il se rend donc sur les lieux, qu'il a bien connus dans sa jeunesse pour avoir fréquenté le collège St-Anselm. Peu de temps après, un archidiacre susceptible d'avoir beaucoup d'ennemis est assassiné dans l'église du collège, et Adam Dalgliesh est alors officiellement chargé de l'enquête.
P.D. James confirme une fois de plus son incontestable talent d'écrivain de romans policiers, qui à mon avis la situe très loin devant toutes les prétendues « reines du crime » anglo-saxonnes et autres émules d'Agatha Christie. Anoblie en 1990, la baronne dépasse toutes les reines ! Sans doute son passé de magistrate à la section juridique de la brigade criminelle y contribue.
Les points forts de P.D. James sont toujours les mêmes : la crédibilité de l'enquête policière, due à sa parfaite connaissance du milieu (au choix : policier, ecclésiastique, scolaire, médical, ici les quatre à la fois), l'écriture d'un scénario sans faille, le style et le vocabulaire haut de gamme, la subtilité des analyses psychologiques et des relations entre personnages, héros récurrents (le commandant Dalgliesh et son équipe) ou personnages secondaires, toujours très fouillés, sans oublier le sens de la mise en scène, l'utilisation des lieux, des décors et des ambiances.
Le collège de théologie anglicane est une vieille et sinistre bâtisse Tudor surplombant la mer, perchée au bord d'une falaise et isolée par la tempête (un arbre est tombé pendant la nuit sur la seule route praticable, interdisant tout accès), le cadre est idéal pour un huis clos policier.
Dans le présent roman, Adam Dalgliesh se remémore, non sans une certaine nostalgie, les années oubliées de sa jeunesse, son père, ses premiers séjours à St Anselm et sa rencontre avec une amie de vacances… le côté « fleur bleue » du policier-poète contrebalance la froide efficacité du professionnel endurci et pourfendeur de criminels, et revient en force à la fin du roman, avec une rencontre improbable bien que secrètement espérée, qui pourrait dans les prochains romans permettre à Adam Dalgliesh de tourner la page de son passé.
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Sir Alred Treeves, industriel dans l'armement, convainc le chef de Scotland Yark de réouvrir l'enquête sur la mort de son fils adoptif Ronald, séminariste à St Anselm, un collège élitiste de la Haute Eglise anglicane.

Le commandant Adam Dalgleish connaît bien St Anselm pour y avoir passé trois étés lors de son adolescence. Ayant quelques congés, Dalgleish décide de se rendre au collège pour enquêter officieusement, après avoir averti la police locale de sa mission.

La majorité des séminaristes s'absentent pour le week-end, mais Dalgleish n'est pas le seul invité : il y a également un chercheur venu consulter la bibliothèque pour une thèse; l'inspecteur Yarwood de la police locale, en congé de maladie; Emma Lavenham, une jeune et jolie professeur de poésie religieuse et l'archidiacre, bien décidé à fermer le collège, non sans avoir auparavant fait main basse "pour l'Eglise" d'un retable de Roger Vander Weyden, ainsi qu'un d'un mystérieux papyrus qui aurait été écrit par Ponce Pilate.

Dans la nuit, alors que la tempête fait rage, l'archidiacre est retrouvé assassiné dans l'église et le tableau représentant le Jugement dernier a été profané.

Dalgliesh, officiellement chargé de l'enquête fait venir ses adjoints Piers et Miskin, ainsi qu'une équipe scientifique. L'assassin ne peut qu'être un des quatre prêtres, du personnel, l'un des séminaristes ou parmi les invités. Y a-t-il un rapport entre la mort de Ronald Treeves et le décès de l'infirmière qui avait découvert son corps ensevelli près de la falaise ?
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Death in Holy Orders
Traduction : Eric Diacon
Avant-Propos : P. D. James

ISBN : 9782253182382

St Anselm est un manoir que sa propriétaire des temps victoriens, Miss Arburthnot, avait fait transformer en espèce de séminaire pour aspirants au titre de prêtres dans la Haute-Eglise anglicane, courant qui se rapproche en fait beaucoup des rites purement catholiques. Jusqu'à ce que débute le roman, tout s'est relativement bien passé dans cet établissement où tout le monde porte la soutane, étudie et prie beaucoup. Et puis, un matin, alors qu'elle se promène sur la plage, l'un des membres du personnel, Margaret Munroe, l'intendante des lieux en quelque sorte, aperçoit une pèlerine et une soutane noires abandonnées, mais soigneusement pliées, sur le sable. Un peu plus loin, un éboulement semble s'être produit et la malheureuse tombe sur le corps, enfoui visage contre terre, de Ronald Treeves, fils adoptif d'une huile du Parlement, Sir Alred Treeves. Portée devant le coroner local, l'affaire se conclut par un verdict de mort accidentelle bien que l'on comprenne mal comment le défunt, qui connaissait les lieux depuis longtemps, ne s'est pas méfié un peu plus d'un effondrement probable du sable, chose assez fréquente sur cette plage.

Le problème, c'est que Sir Alred n'est pas satisfait de ce verdict. Pour lui, quelque chose ne va pas sans qu'il puisse préciser exactement ce à quoi il pense. Peut-être, tout simplement, veut-il écarter toute idée d'assassinat car son fils, il faut bien l'admettre, n'était guère apprécié à St Anselm, en tous cas par ses condisciples. En dépit (ou à cause de) sa fortune et du nom de son père adoptif, il avait beaucoup de mal à se faire des camarades qui le trouvaient en général prétentieux et, selon l'expression consacrée, trop "fils à papa." Mais est-ce suffisant pour assassiner quelqu'un ?

D'un doigt voué depuis l'enfance à l'autorité, Sir Alred décide de remuer toute cette affaire somme toute bien vaseuse et s'en va ni plus ni moins à New Scotland Yard. Comme Sa Seigneurie exige "le meilleur enquêteur", notre ami et héros récurrent, le commandant Adam Dalgliesh, poète à ses heures, est immédiatement détaché pour faire toute la lumière sur cette mort pour le moins bizarre. D'autant que, fils de clergyman lui-même, il avait l'habitude, enfant et adolescent, de passer ses vacances à Saint-Anselm, dont il connaît bien l'ancien directeur, au reste toujours présent, le père Martin. Tact et efficacité, toute la mission de Dalgliesh est résumée en ces deux mots. Mais, si désireux qu'il soit d'agir avec discrétion et même s'il espère bien ne pas découvrir d'assassin dans le coin, Dalgliesh va très vite se retrouver confronté à deux meurtres.

Le premier, celui de Mrs Munroe, camouflé habilement en crise cardiaque, vient tout juste de se dérouler et il lui faudra un certain temps avant de réaliser qu'il s'agit d'un assassinat : la pauvre Margaret s'était rappelé un détail et l'avait noté dans le mini-journal que, sur les conseils du père Martin, elle avait entrepris de réaliser sur les circonstances de sa désastreuse découverte sur la plage. le second, qui se produit à peu près au milieu du roman, est celui de l'archidiacre Crampton, visiteur régulier - et cordialement détesté - du séminaire. le seul rêve de cet administrateur froid et pragmatique était de faire fermer St-Anselm pour des raisons d'économie et de centralisation. Particulièrement spectaculaire, sa mort le révèle égorgé dans l'église, devant un magnifique tableau, "Le Jugement Dernier", don de Miss Arbuthnot à St-Anselm, peint par le célèbre Burne-Jones et qui, au cours de la livre actuelle, vaut une vraie fortune.

Depuis le nouveau directeur de l'établissement, le père Sebastian Morell, jusqu'au père Martin lui-même, tout le monde est suspect. Viennent en tête, bien évidemment, ceux qui s'opposaient à la fermeture du séminaire. Cela dit, quel rapport - s'il en existe un - entre la mort de Ronald Treeves, qui ressemble beaucoup à un suicide, et celle, tout ensanglantée et indéniablement provoquée par un tiers, de l'archidiacre Compton ?

Il faut aussi compter avec les professeurs qui enseignent au séminaire, dont Mr Gregory, spécialiste du grec. Et aussi avec une jeune femme qui, régulièrement, vient y donner des conférences, Emma Lavenham, personnage que nous retrouverons dans d'autres romans de la série. Il ne faudrait pas oublier Eric Surtees, sorte d'homme à tout faire du séminaire, qui est logé dans un cottage particulier et y reçoit régulièrement sa demi-soeur, Karen. C'est d'ailleurs celle-ci qui lui a déniché son emploi et le lecteur ne tardera pas à se rendre compte qu'ils forment un couple bien étrange ...

Ce n'est pas sans difficulté que Dalgliesh finira par donner un visage au tueur - un visage qui surprend le lecteur parce que, jusqu'au bout, l'auteur a su maintenir le suspens. P. D. James signe ici peut-être pas son meilleur opus mais en tous cas l'un des plus réussi tant sur le plan ambiance que sur celui de l'analyse des personnages - on retiendra par exemple celle de Raphael Arbuthnot, seul descendant de la fondatrice de St-Anselm, à la fois agaçant, énigmatique et sarcastique, et parfois même inquiétant, qui a choisi d'entrer dans les ordres plus par nécessité que par vocation véritable.

A lire donc, en gardant à l'esprit que, avec P. D. James, les intrigues sont souvent excellentes quoique moins noires et moins vénéneuses (sauf exception) que celles de Ruth Rendell, championne toutes catégories de la perversion instillée avec génie dans le genre policier classique. Les vacances approchent : même si le soleil n'est pas tout à fait au rendez-vous, profitez-en pour lire (ou relire) P. D. James. Avec ou sans soleil, vous passerez de bons moments. ;o)
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Citations et extraits (76) Voir plus Ajouter une citation
Même à sept heures, les rues n'étaient pas sans circulation, et quelques employés de bureau sortaient déjà des stations de métro. Jamais Londres ne dormait complètement, et il prenait plaisir au calme du petit matin, à la vie commençante qui n'était pas encore agitation, à la conduite relativement facile dans les rues presque vides. Au moment où, laissant derrière lui les tentacules d'Eastern Avenue, il rejoignit l'A12, la lueur rose qui avait d'abord éclairé le ciel virait au blanc, et les champs et les haies étaient devenus d'un gris lumineux d'aquarelle japonaise, où les arbres prenaient lentement forme et laissaient peu à peu deviner leurs teintes automnales. C'était, se dit-il, une bonne saison pour regarder les arbres. Il n'y avait qu'au printemps qu'ils donnaient davantage de joie. Maintenant, ils n'étaient pas encore dépouillés de leurs feuilles, et les dessins sombres des branches devenaient visibles à travers une écume de vert, de jaune et de rouge délavés.
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[...] ... Et quand il eut atteint Le Jugement dernier, il se figea devant l'horreur qui gisait à ses pieds. Le sang. Il était là aussi, dans le lieu même où il cherchait asile, aussi rouge que dans son cauchemar. Il ne jaillissait pas mais s'étalait en flaques et en ruisseaux sur le dallage. Il ne coulait plus ; il semblait frémir et devenir visqueux sous ses yeux. Le cauchemar n'était pas fini, mais le lieu d'épouvante n'était pas de ceux que l'on quitte au réveil. A moins qu'il ne soit devenu fou. Il ferma les yeux et pria : "Mon Dieu, aide-moi." Puis son esprit conscient reprit le dessus et il ouvrit les yeux, s'obligeant à regarder.

Ses sens, incapables de saisir l'ensemble de la semaine, en prenaient connaissance par bribes, détail après détail. Le crâne fracassé ; les lunettes de l'archidiacre reposant à côté, intactes ; les deux chandeliers placés de part et d'autre du corps, comme dans un acte de mépris sacrilège ; les mains de l'archidiacre, ouvertes, semblant se retenir à la pierre, plus blanches et plus délicates qu'elles ne l'étaient de son vivant ; sa robe de chambre violette, tout imprégnée de sang. Le Père Martin leva enfin les yeux sur Le Jugement dernier. Le diable qui dansait au premier plan avait à présent des lunettes, une moustache et une courte barbe, et son bras droit était allongé dans un geste grossier de défi. Par terre, il y avait une boîte de peinture noire et un pinceau posé sur son couvercle. ... [...]
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Ce promontoire désolé, balayé par le vent, sans village, sans pub ni magasin, est trop loin de tout pour la plupart des gens. (...) La mer ronge les falaises sablonneuses au fil des ans, et parfois, debout face à l'eau, j'imagine qu'un grand raz de marée, scintillant et blanc, prend d'assaut le rivage, s'abat sur les tours, les tourelles, l'église et les cottages, et nous emporte tous. L'ancien village de Ballard's Mere est sous l'eau depuis des siècles, et les nuits de tempête, on dit qu'on peut parfois entendre le son lointain de ses cloches englouties. Et ce que la mer n'a pas pris, le feu s'en est chargé en 1695. Rien ne reste aujourd'hui du vieux village à part l'église médiévale, restaurée et incluse dans le collège par Miss Arbuthnot, et les deux piliers de brique rouge en ruine devant la maison sont les seuls vestiges du manoir elisabéthain qui se dressait là autrefois.
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La mort est comme la naissance, pénible, malpropre, sans dignité. La plupart du temps en tout cas. Et c'est peut-être tout aussi bien, songea-t-elle. Ca nous rappelle que nous sommes des animaux. On s'en tirerait peut-être mieux si on essayait de se comporter un peu plus comme des animaux et un peu moins comme des dieux.
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Quand je regarde le "Jugement derrnier", j'essaie de comprendre ce qu'il signifiait pour les hommes et les femmes du XV ème siècle. Lorsque la vie est courte, difficile, pleine de souffrance, l'espoir en l'au-delà est essentiel; lorsqu'il n'y a pas de loi efficace, la force de dissuasion de l'Enfer est une nécessité. L'Eglise offrait le réconfort et la lumière, des histoires, des tableaux, et l'espoir de la vie éternelle. Le vingt et unième siècle offre d'autres compensations. A commencer par le football. Le football réunit rites, couleurs, drame et sentiment d'appartenance; le football a ses grands prêtres et ses martyrs. Et puis il y a les boutiques, les achats, l'art et la musique, les voyages, l'alcool, les drogues. Nous avons tous nos ressources pour conjurer les monstres que sont l'ennui et la conscience d'être mortels. Aujourd'hui, en plus, nous avons Internet.
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