L'histoire nous conte celle de Milton John qui se retrouve orphelin à l'âge de 12 ans et se voit hériter de la colossale fortune de son père. N'ayant jamais compris la réelle valeur de l'argent et n'ayant jamais du travailler pour pouvoir subvenir à ses besoins existentiels, Milton John, en grandissant, continue à sa parfaire dans cette vie d'oisiveté en vivant sur les économies de son père. Il est cependant un "oisif surmené" (je trouve cette oxymore extraordinaire) puisqu'il a sa maîtresse, la jeune Anita qu'il surnomme sa "fleur de Bahia" à entretenir et sans cesse entraîné dans des histoires les plus loufoques qui soient.
Je garde un bon souvenir de ce livre, très bien écrit et agréable à condition que l'on aime l'humour noir...
Commenter  J’apprécie         20
Force m’est d’ouvrir ici une parenthèse. J’ai fait lire le présent manuscrit à mes conseils juridiques. Le risque serait grand de citer les demoiselles victimes de l’Albagore, sauf à vouloir leur céder quelque argent de manière détournée. En effet sévit aux États-Unis une paranoïa procédurière. Pour une cigarette fumée en public – par bonheur, moi je ne fume pas –, une pasionaria de la ligue antitabac vous extorque facilement, via les tribunaux, un ou deux millions de dollars. Vous n’essuyez pas vos pieds sur le paillasson, le Syndicat des gens de maison vous attaque. Vous les essuyez, et c’est l’Association des asthmatiques qui vous cite à comparaître au motif de poussières allergisantes répandues dans l’atmosphère.
L’Amérique est la terre des faux-semblants. Les flics ont l’air de truands, les truands de notables, les notables de mafiosi, les mafiosi d’industriels, les industriels de professeurs, les professeurs d’étudiants attardés, les étudiants de joueurs de base-ball, les joueurs de base-ball d’écrivains ratés, les écrivains de pasteurs alcooliques, les pasteurs de commis-bouchers, et il n’y a guère que les épiciers chinois à avoir l’air de blanchisseurs vietnamiens et les horlogers suisses à ressembler à des fromagers.
C’est au septième art que je dois d’être venu au monde.
Habilleuse de cinéma, maman avait été embauchée pour coudre, retoucher et mettre à sécher les vêtements de la vedette féminine d’une nouvelle version d’Un homme et une femme, grand film d’amour des années soixante tourné à Deauville, par temps de pluie. Le scénario, extrêmement dépouillé, ne pouvait que plaire aux Américains acheteurs des droits du re-tournage.
"_L'oisiveté est mère de tous les vices, disait-elle.
Certes, mais quand l'oisiveté va de pair avec le surmenage?"
J’ai eu un rire de chèvre… Ah, ce chatouillis ! Le foret frôlait les bords de la cavité de mon ombilic ! Et, avec la régularité d’une faux fauchant le froment, la lame de débroussailleuse brassait l’air dans le creux de mon ventre rentré.
Qu’ils devaient se régaler, les abonnés de l’Albagore !
Hervé Jaouen lit un extrait de son livre Connemara Queen.