Je vous parle d'un temps que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaitre... Un temps où l'atmosphère feutrée des films policiers en noir et blanc rendait encore plus dense le brouillard des fumées de cigarettes, sur fond de costumes-cravates, noirs évidemment. Un temps où les « mauvais garçons » se confondaient avec les fils de bonne famille, un temps où
Simone Signoret et
Yves Montand filaient le parfait amour...
Pourquoi soudain suis-je plongée dans ma petite enfance ? Pourquoi ai-je tout à coup la nostalgie de cette époque ?
Parce que je viens de lire «
Compartiment tueurs », écrit en 1962. Parce que l'écriture à l'ancienne de ce polar très classique m'a fait penser immédiatement aux films policiers visionnés en famille. Il a d'ailleurs été porté à l'écran par
Costa-Gavras, avec dans les rôles principaux les susnommés
Yves Montand et
Simone Signoret, mais aussi
Catherine Allégret,
Michel Piccoli,
Jean-Louis Trintignant,
Pierre Mondy,
Charles Denner, Marcel Bozzuffi,
Daniel Gélin, excusez du peu.
Je disais justement à un de mes contacts de Babelio que les polars, eh bien, je n'y connaissais rien ! A part quelques
Agatha Christie, Rouletabille, et l'excellent «
Robe de marié » de
Pierre Lemaître, j'avoue ma complète ignorance. Et comme
Japrisot est un auteur que j'affectionne...j'ai sauté dans le premier train. Il s'agit en l'occurrence du « Phocéen ». Dans un compartiment à 6 couchettes, on a retrouvé le cadavre d'une jeune femme, peu après l'arrivée en gare de ce train Marseille-Paris. Et me voilà trimballée sur les rails de l'enquête, à coups de dialogues et de descriptions courtes mais évocatrices. Enquête qui s'avère quelque peu compliquée, vu que les cadavres vont se ramasser à la pelle (enfin, j'exagère, il ne s'agit quand même pas de feuilles mortes).
J'ai essayé de ne pas me perdre dans les nombreux personnages car
Japrisot joue avec le lecteur, sème des indices l'air de rien...et il fallait que je feuillette le roman en arrière pour m'y retrouver.
Mais bon, même si ce polar à l'ancienne n'est pas ce que je préfère, il a eu entre autres le mérite de me transporter à l'époque du cinéma de mon enfance, aux dialogues percutants et à la musique un brin nostalgique.