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sur 1040 notes
Découverte de la plume de Jean-Philippe Jaworski et du Vieux Royaume au travers de huit nouvelles mettant en scène des personnages variés, chaque histoire étant dans un style qui lui est propre.
C'est ainsi que nous découvrons les histoires des protagonistes suivant:
- Un roi : la nouvelle la plus ancienne ( du royaume), le Roi-Dieu de Chrysophée, en proie à un cauchemar récurant qui hante ses nuits et perturbe des journées.
- Un assassin : se retrouvant bien malgré lui au centre d'un vaste complot dans lequel ses chances d'en réchapper sont des plus faibles. Il a été très agréable de faire ici la connaissance de Benvenuto Gesual, et c'est sans crainte que je vais aborder prochainement le "pavé" qu'est "gagner la guerre".
- Un chevalier : pour obtenir un droit de passage, il va devoir aller demander réparation ( au motif douteux ) au duché voisin pour le compte de celui qu'il veut traverser.
Rencontre encore agréable avec Aedan de Vaumacel, le Chevalier aux épines ( tiens! ne serait-ce pas le titre du prochain ouvrage à paraître en 2023? 😁 )
- Un guerrier barbare: devant accomplir une quête personnelle pour sauver un compagnon. Cecht, fils de Guydden, m'a fait penser à un mélange de Druss et Waylander ( Cf David Gemmell ), un personnage très attachant lui aussi, tout comme les 2 précédents.
- Une paysanne : le conte de Suzelle. Une histoire très belle, mais d'une tristesse infinie.
- Un copiste: victime du sort de Palimpseste, il attire sur lui tous les malheurs possibles ( et les assassins ).
Très drôle, parfait contrepoint avec le conte précédent.
- Un vieux village dont la vie est tourmenté par des âmes en peine depuis des générations.
- Un prêtre : enfermé dans une crypte après avoir fait voeu d'obscurité, il recueille les confidences des âmes des défunts.

Chaque nouvelle à son style propre, son ambiance, ses héros.
Les 2 dernières penchent un peu du côté fantastique.
Une lecture très agréable tout au long de l'ouvrage, et la découverte de 3 personnages en particulier que j'ai beaucoup aimé :
- Benvenuto Gesual dans "mauvaise donne "
- le Chevalier aux épines dans "le service des dames"
- Cecht dans "une offrande très précieuse"

Une très belle découverte.
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Certains la détestent, mais je fais partie des lecteurs qui adorent la plume alambiquée et chamarrée, tout en méandres et enjolivures de Jaworski. Elle s'élève quelquefois à la poésie la plus éthérée pour tomber l'instant suivant dans la sanie et l'ordure du caniveau. Bref, elle ne laisse pas indifférent. Mouvementés ou contemplatifs, drôles ou tragiques, mélancoliques ou cruels, les récits de ce recueil changent de ton au fil de leurs narrateurs, sans lasser, en immergeant pleinement le lecteur dans cet autre monde où les soudards, les potentats et les créatures du merveilleux font la loi. Ceux qui sont allergiques à l'imagerie azur de l'Elfe noble et généreux apprécieront le portrait mordant et tellement plus savoureux que Jaworski fait d'eux ici. À cet égard, mention spéciale pour moi au Conte de Suzelle, cruel, si cruel... mais si poignant.
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Novice dans la lecture Fantasy, je crus d'abord que je ne serais pas à la hauteur du Vieux Royaume et j'en étais déçue . La première nouvelle, qui "Ouvre la Porte" semblait vouloir me laisser sur le bord du chemin, j'étais tout à la fois perdue au milieu d'un lexique médiéval qui m'était inconnu et apeurée par des idéations auxquelles je ne donnais pas sens. Mais ce que je n'avais pas réalisé sur le champ, c'est que la magie du verbe de monsieur Jaworski avait déjà agi sur moi, et ce, dès les premières lignes.Dès lors, il m'était impossible de ne pas aller plus avant dans la découverte du Bromael , de l'Ouromagne ou des sanctuaires de la Vieille Déesse. La suite ne fut que pur plaisir. L'auteur manie avec brio les changements d'atmosphère, tantôt humoristique, tantôt martiale, tantôt onirique. le style est extrêmement travaillé et sert à merveille les récits. Lorsque je laissais les personnages, ils m'obsédaient tant je m'étais attachée à eux. Cecht, Suzette ou encore les "appeleurs" m'ont ainsi profondément marquée. Et comme après toute excellente lecture, il m'est difficile de refermer l'ouvrage pour passer à un autre.
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Je me suis mis un gros coup de pied aux fesses pour terminer les 4 nouvelles qu'il me restait. Il faut dire que je ne suis pas une grande fan des nouvelles, quand je commence à rentrer dedans, paf c'est fini. D'autant plus en fantasy où il y à tout un univers à appréhender. Là du coup on se fait un peu une image par petits bouts, ce qui est frustrant. En plus, avec cet auteur tout est très riche: histoire, politiques, légendes ... Mais ça m'a donné le goût de continuer l'aventure, le volume suivant est un roman et j'ai beaucoup aimé son personnage principal que l'on rencontre ici dans une nouvelle: Benvenuto.
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Une écriture très agréable, fluide et très bien maîtrisée.
La première nouvelle m'a plu, j'ai été transporté par cette narration assez onirique, qui nous plonge dans les anciens souvenirs du vieux royaume et de son roi. L'auteur écrit cela comme si c'était un rêve, un souvenir depuis longtemps oublié et que l'on découvre à travers un ancien manuscrit, je trouve que cet effet est très bien retranscrit.
La deuxième nouvelle est tout aussi intéressante. J'ai eu peur, à un moment, de plonger dans un complot politique difficile à cerner et malgré quelques passages un peu laborieux, le déroulement de l'intrigue est prenante et annonce une suite dans Gagner la guerre très intéressante.
Ensuite on plonge dans une histoire plus chevaleresque avec le personnage d'Aedan, puis on est transporté dans une atmosphère un peu plus fantastique et sauvage, avec les nouvelles portant sur Cecht, puis sur Suzelle. Avec 'Jour de guigne', j'ai eu un peu plus de mal à rentrer dans l'histoire, l'ambiance m'a fait penser à Harry Potter, mais passé les premières pages un peu languissantes, le rythme s'accélère et l'histoire prend une tournure intéressante. L'avant dernière nouvelle est de loin la plus intrigante, avec une ambiance très mystérieuse et une chute qui surprend encore une fois. Enfin la dernière décrit une histoire plus sombre, en nous plongeant dans le parcours d'un de ces fameux prêtres du Desséché que l'auteur à déjà évoqué dans les nouvelles précédentes.
Donc Jaworski nous entraîne dans ce monde en nous dépeignant plein d'horizons et de points de vus différents qui caractérisent ce 'Vieux Royaume' et c'est cette multitude d'histoires, cette diversité de personnage, de description, d'ambiance qui rend très intéressant et donne toute cette richesse au récit.
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Sur la première édition...
Janua Vera est un recueil de sept nouvelles se déroulant dans un univers médiéval imaginaire : le royaume de Leomance.
La première nouvelle, qui donne son titre au recueil, est une nouvelle intimiste consacrée au fondateur du royaume. le Roi-Dieu Leodegar le Resplendissant y est soudain pris d'insomnies consécutives à des rêves qui l'amènent à s'interroger sur lui-même et son règne. C'est finalement à l'issue de ce qu'il a mené toute sa vie, une bataille, qu'il trouve réponse à ses questions, la porte de ses rêves.
Les six autres nouvelles se déroulent environ un millénaire plus tard, alors que le Leomance est démembré et qu'il est désormais surnommé le Vieux Royaume.
Mauvaise donne est probablement, avec Jour de guigne, le texte le plus ludique du recueil. Il est consacré à Benvenuto Gesufal, assassin de la Guilde des Chuchoteurs, qui se trouve mêlé à une tortueuse machination politique.
Le service des dames est un hommage appuyé à Chrétien de TROYES. Il raconte l'histoire du chevalier AEdam qui se met au service d'une Dame afin de laver son honneur bafoué.
Une offrande très précieuse est consacré à Cecht, un guerrier confronté à la défaite et qui se réfugie dans la violence extrême. Une rencontre le conduit toutefois à faire un travail de mémoire qui va lui rendre la paix intérieure, et lui faire éprouver de la compassion.
Le conte de Suzelle est un texte dans la plus pure tradition du conte populaire. Enfant, Suzelle rencontre dans la forêt un mystérieux inconnu qui lui promet de lui offrir une fleur lors de leur prochaine rencontre. Suzelle attendra cette dernière toute sa vie, et c'est à son crépuscule qu'elle se produira.
Jour de guigne est un hommage à la Fantasy parodique de Terry PRATCHETT, se démarquant en cela des autres textes du recueil. Ici point d'atmosphère sombre ni de personnages déchirés ; au contraire, on est dans le burlesque, avec l'archiviste maître Calame, victime d'un sort de malchance mal effacé sur un parchemin destiné à être réutilisé (le Syndrome du Palimpseste).
Le confident est à l'opposé du texte précédent. C'est en effet la nouvelle la plus sombre du recueil, mettant en scène un moine du culte du Desséché (la Mort) qui a fait voeu d'obscurité. Et c'est lui-même qui raconte sa vie, nous ouvrant les tréfonds de son âme et nous dévoilant l'horreur de sa condition.
Au travers de ces sept nouvelles, le Vieux Royaume n'apparaît pas comme un univers de Fantasy traditionnel. Au contraire, il est éminemment réaliste et semble inspiré d'une Histoire médiévale légèrement décalée. Les scènes de combat, notamment, sont particulièrement bien rendues. Mais c'est aussi lié au fait que les histoires qui s'y déroulent sont simples et/ou mettent en scène des personnages parfaitement humains, tant physiquement que psychologiquement.
Et puis Jean-Philippe JAWORSKI est manifestement un fin connaisseur du Moyen Age et le démontre grâce à un vocabulaire choisi. Il est aussi doté d'une très belle plume, capable de jouer avec une large palette de sentiments et de styles.
En d'autres termes, Janua Vera est une première oeuvre d'une qualité exceptionnelle et Jean-Philippe JAWORSKI un auteur français à suivre désormais de très près.

Sur les éditions suivantes...
Lors de sa première édition en 2007, Janua Vera avait fortement marqué les esprits. En 2009 son édition au format poche est remarquable pour l'ajout d'une nouvelle par rapport à l'édition originale.
Intitulée Un amour dévorant, elle vient s'intercaler entre Jour de Guigne et le confident, et met en scène un moine du culte du Desséché qui enquête sur une âme en peine et deux âmes meurtrières dans les bois entourant un village reculé. C'est une nouvelle qui se situe entre le conte de Suzelle et le confident dans le ton utilisé, jouant avec des sentiments tels que la tristesse et la noirceur.
Une chute qui tombe un peu à plat explique probablement pourquoi ce texte a été initialement écarté. Néanmoins la prose et les idées de Jean-Philippe JAWORSKI sont de grande qualité et l'ambiance est superbement rendue. Janua Vera demeure donc un excellent recueil de nouvelles, quelle que soit l'édition choisie.
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Un recueil de nouvelles qui réussit la prouesse de dépeindre un monde entier dans sa complexité, sa culture, son histoire et ses habitants, tout en nous faisant nous attacher aux personnages - sauf Benvenueto, mais lui, c'est un sale type !
Les nouvelles ont chacune un ton, une ambiance, et même un style différent, avec des touches de fantasy et de merveilleux plus ou moins présentes. Certes, il y a l'influence de Tolkien, mais il n'y a pas de cliché, grâce à la belle écriture assez poétique et ses personnages assez touchants - sauf Benvenuto !
Contrairement à beaucoup ici, ce n'est pas la nouvelle centrée sur Benvenuto qui m'a le plus séduite, il lui faut de la place pour s'exprimer, étaler sa gouaille et son cynisme, c'est le Conte de Suzelle que j'ai trouvé d'une triste beauté mélancolique.
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Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah ! (soupir de ravissement). Quel bonheur !
Je sais bien que tout a déjà été dit sur ce recueil de nouvelles et bien mieux que je ne saurais le faire. Mais n'écoutant que mon courage, je vais tenter à mon tour de faire souffler vers vous le vent d'enthousiasme pauvre écho de l'ouragan de pur bonheur né en mon sein à la lecture de cet ouvrage magnifique.
Et là, je pèse mes mots.

Commençons par le commencement. Par les choses qui fâchent. Comme d'autres l'ont dit, la première nouvelle, Janua Vera, qui a donné son nom au recueil, éponyme donc comme disent les savants, est la plus faible du lot. Curieusement. Elle m'a fait penser aux pires pages de Moorcock quand celui-ci nous fait partager les états d'âme de ses héros fatigués et fatigants. On a le sentiment que Jaworski a décidé de faire un truc chiant et comme il a beaucoup de talent, il y est parvenu. Chapeau donc. Mais ce sera le seul vrai bémol de l'ensemble.

Ensuite, ce n'est que du bonheur. Tout, y compris la première nouvelle, est écrit dans une langue magnifique propre à donner le frisson aux amateurs de belles pages (et accessoirement des boutons aux autres). Ce recueil est un véritable exercice de style dans lequel chaque récit évoque des expressions, des tournures de phrase, une écriture propre à l'univers qui y est décrit.

Bien entendu, tout n'est pas exactement du même niveau. Un certain nombre de nouvelles ont ma préférence. Je pense notamment à :

Mauvaise donne,
Le service des dames,
Le conte de Suzelle,
Jour de guigne.

Mauvaise donne nous narre l'histoire d'un assassin dans une pseudo Venise de la renaissance confronté à une machination politique qui le dépasse. Elle est la plus longue et, par conséquent, la plus aboutie des nouvelles du recueil. Je ne suis pas autrement surpris qu'elle ait donné lieu à une sorte de suite avec Gagner la guerre. Elle est sans conteste mon coup de coeur malgré son côté plus "classique" que les autres. Ou peut-être à cause de ça. On a en effet le sentiment d'être ici en terrain connu, familier.

Dans le service des dames, nous suivons les aventures d'un chevalier noble de chez noble, que même à côté de lui Bayard fait figure de voyou. L'auteur aurait pu tomber dans deux écueils possibles. Soit faire une pale copie des oeuvres légendaires du genre en nous offrant un remake des aventures de Lancelot, Perceval ou Galaad, soit prendre le contre-pied total de ces grands héros en nous gratifiant d'une figure d'affreux. dans un cas comme dans l'autre, il risquait la caricature. Au lieu de cela, il a choisi de faire de son chevalier un homme qui place l'honneur au-delà de tout, mais jusqu'à l'absurde. Et là où une créature du 21ème siècle comme vous et moi se serait trouvé quitte, notre chevalier persiste à vouloir payer ses dettes d'honneur. Grandiose.

Le conte de Suzelle est l'histoire d'une paysanne comme on n'en voit jamais en fantasy, dans la mesure où elle et ses congénères sont insignifiants face à la grande Histoire. le propos est, forcément, s'agissant d'un personnage d'une condition sociale plus que modeste, très ordinaire. L'extraordinaire est plutôt à chercher dans l'exceptionnelle qualité documentaire du récit ainsi que dans l'espèce d'elfe dont Suzelle attendra le retour toute sa vie.

Enfin, Jour de guigne nous narre les mésaventures d'un petit scribe sans envergure soudain confronté à une terrible malédiction. C'est du Pratchett tout craché. Et encore davantage que dans Pratchett, peut-être, l'absurde est savamment dosé pour ne pas devenir trop pesant. C'est très drôle, mais très fin et sans jamais nuire à l'intérêt de l'histoire.

Le reste, vous l'aurez compris, à un petit peu moins excité mon intérêt. Mais il n'en reste pas moins d'une qualité largement au-dessus de la moyenne. Il est juste, à mon sens, un cran au-dessous de mes favoris. Il s'agit de :

Une offrande très précieuse,
Un amour dévorant,
Le confident.

Le premier nous raconte l'histoire d'un guerrier hanté par de tragiques souvenirs et bientôt dégouté des tueries. C'est un peu trop "heroic-fantasy" à mon goût. Je vais finir par croire que ce genre n'est vraiment pas ma tasse de thé.
Le deuxième, lui, nous parle d'un village dont la forêt est hantée, la nuit, par de terribles revenants. le traitement, genre enquête policière, afin de trouver l'identité des spectres est assez originale mais le tout s'est révélé assez peu accrocheur.
Le troisième, enfin, n'a de vrai intérêt que par sa chute et aurait sans doute gagné à être raccourci. On imagine ce qu'aurait pu en faire Fredric Brown, le maître de la short-short-story.
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Ce livre comporte huit nouvelles qui vont tracer la vie de différents personnages vivant dans le même monde, le vieux royaume. Ces personnages n'ont rien en commun, ils ne se connaissent pas, et vont tous montrer une facette de ce monde au travers de leurs histoires. Ce sont des personnages assez différents d'ailleurs. Chevalier, tueur à gage, fille de village, paysans d'un village paumé, moine d'un culte, guerrier etc.

Chaque histoire est baignée d'une atmosphère, différente à chaque fois. Conte, burlesque, action, l'auteur a réussi à nous baigner dans ses récits, on se retrouve pris dans chacun d'une façon différente. Certaines nouvelles vont s'avérer mystérieuses, une autre prends plutôt pied dans les complots et autres magouilles politiques, on est face à la chevalerie, ou bien à l'histoire de toute une vie qui se transforme en conte à cause (ou grâce à) d'une rencontre. La force de l'auteur c'est que son style diffère selon ce qu'il raconte, les personnages sont très travaillés et c'était hyper sympa à lire. D'autant plus que la chute des histoires en rendaient le goût amer ou bien meilleur encore, chaque chute était bien calculée et ne faisait pas perdre son intérêt à l'histoire, bien au contraire.
Pour en revenir au style, une des nouvelles « Un amour dévorant » parlent de deux personnes qui courent dans la forêt, et l'auteur a choisi un style presque haché, un peu impersonnel, qu'on lit comme une course justement. C'est très bien maîtrisé et franchement on se laisser vraiment emporté. Dans une de mes nouvelles préférés « Jour de guigne« , le style est plutôt drôle, il se moque des personnages, c'est burlesque et pourtant à un moment on tombe un peu dans l'horreur, l'effrayant, pour revenir à ce burlesque. C'était hyper bon à lire. Je pense également à la première nouvelle « Janua Vera » qui est écrite un peu comme un rêve, et puisqu'il parle du rêve de Leodegar c'est plutôt judicieux. « Une offrande très précieuse » donne l'impression d'être un fardeaux, pas dans le sens où la nouvelle est lourde, mais dans le sens où les personnages souffrent, on sent leur souffrance physique surtout, qui cache la vraie souffrance, celle morale, et c'est une nouvelle assez mystérieuse (de même qu' »Un amour dévorant« ) emprunte de magie et mystère.

Ma deuxième préférée « le service des dames » va entourer le héros d'une sorte d'aura de héros (je ne vois pas comment le dire mieux), il a un côté mystérieux, il est fort, juste, droit, et il est plutôt sûr de lui. Il est entouré de personnes qui le connaissent, lui font confiance et le servent très biens. Il fait penser à genre de Robin des bois.
Il y a des nouvelles qui m'ont rendu plus tristes que d'autres, je pense surtout à la nouvelle « le conte de Suzelle » qui m'a fait pleurer à la fin, l'histoire est dure, elle représente la vie d'une femme dans un village en partant de son enfance. C'est une vie assez dure et elle ne semble avoir que très peu de contrôle sur les événements de sa vie. Cette nouvelle a une trace de magie en elle, encrée en elle, et dont on attend le resurgissement. La chute de « Mauvaise donne » est carrément ironique, c'est aussi la première nouvelle écrite à la première personne, ce qui nous place dans la tête d'un personnage égoïste, un tueur à gage qui va se retrouver pris dans un complot. Pourtant à sa manière il se montre attachant, son intelligence et sa prise de risque nous le rend sympathique.
Finalement la dernière nouvelle, « le confident » est très bien tournée, c'est la deuxième nouvelle écrite à la première personne, écrite avec un style assez oral. Elle conclue très bien le livre à mon avis.

Je me suis vraiment laissée prendre au jeu de chaque nouvelle, c'était un véritable plaisir à lire, et j'ai totalement adoré ! Je recommande.
Lien : https://jetulis.wordpress.co..
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Janua Vera, ce sont des chroniques d'un royaume médiéval où cohabitent une république à l'Antique, des systèmes féodaux, des religions incompatibles, des tribus barbares.

Ce recueil de nouvelles nous offre des moments clé d'un roi tout puissant, d'un maitre assassin, d'un chevalier retors, d'un barbare rescapé d'une longue et sanglante bataille. le fantastique, s'il est présent, reste à la frontière de l'histoire. Au premier plan, c'est la volonté de survivre des personnages qui opère sa magie.

Le verbe est magique. de l'auteur, je connaissais quelques scénarios de jeux de rôle intelligents, mais surtout éclairés par des personnages remarquablement décrits. C'est ce sens du personnage que l'on retrouve ici. Un personnage particulièrement attachant au coeur de chaque récit.

Cela faisait longtemps que je n'avais pas autant pris plaisir à lire un recueil de nouvelles. Je fonce lire son 2e ouvrage, un roman cette fois, reprenant un des personnages de ce recueil.
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