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EAN : 9782258206946
334 pages
Presses de la Cité (11/01/2024)
4.34/5   35 notes
Résumé :
À l'aube de la Grande Guerre qui gronde en Europe, loin du bruit du monde, un duel en forêt boréale, entre deux hommes rongés par leurs démons...
Dans un village isolé et inhospitalier du Nord canadien, la rumeur court. Un homme en fuite, accusé d'avoir assassiné froidement sa femme et son enfant, se terrerait dans la forêt boréale.
Matthew Callwood vient de prendre son poste dans la région. Jeune policier idéaliste et téméraire, il se heurte rapidemen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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La masse critique m'a permis de découvrir ce roman puissant, j'en remercie Babelio qui me l'a attribué et Les Presses de la cité qui me l'ont envoyé.

Le titre original pour sa publication au Canada était "Tous des loups", affirmation que l'on peut comprendre au fil des pages pour la vivre pleinement en lisant les dernières. On est bien cependant à la lisière du monde, pas uniquement au sens propre, mais aussi aux lisières de l'humain, avec tout ce qu'il peut exprimer de bien et de mal. le mal paraît dominer dans ce livre qui est pourtant empreint de l'humanité évidente de son principal héros , Matthew Callwood, homme d'honneur et d'espérances.

L'histoire est pourtant classique : déception sentimentale pour Matthew qui l'amène à s'engager dans la police à l'extrême grand nord canadien. Il va y poursuivre la quête inutile de ses prédecesseurs à la recherche d'un homme assassin de sa famille. Mais, lui, donnera un autre sens à cette quête, oscillant sans cesse entre sa nécessité et sa vanité. Cela donne une succession de scènes illustrant tout le mal qui peut résider dans l'homme, scènes exprimant des situations où sont déroulés tous les sentiments, de la droiture à fourberie, de la concupiscence au désir pur, de l'héroïsme à la lâcheté, de la puissance à la faiblesse sous toutes leurs formes.

L'ensemble a pour toile de fond le grand nord avec ses rivières et lacs gelés aux débâcles attendues dévastatrices, ses forêts d'épinettes, ses ciels immenses, ses orages fulgurants, sa faune qui mène un combat permanent pour la vie.

Les interrogations finales du roman ne manquent pas de sens. Alors, tous des loups, tous à nos lisières? Une lecture saisissante allant bien au-delà de son aspect policier et nature.
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Je ne m'attendais pas à ça ! Voilà ce , qu'en préambule , je pourrais dire de ce roman offert par mes adorables enfants dont le bon goût n'est jamais démenti . Allons - y c'est un véritable coup de coeur qu'il m'a été donné de découvrir .
Un résumé ? Pour quoi faire ? Si vous me faites confiance , je sais que vous en lirez la quatrième de couverture chez votre libraire préféré et que vous l'adopterez ...ou le reposerez et puis voilà .
les lieux , c'est un village plutôt " pas glamour " du Nord Canadien .Vices , trafics , beuveries , la police composée de deux hommes ne " veille pas au grain " .Le froid incite plutôt à rester " au chaud " , à partager de bons moments avec les trafiquants du coin en attendant " la relève " .Deux ans !
Evidemment , on ne fait pas un roman avec ça et le tsunami va se déclencher avec l'arrivée de ladite relève , celle de Matthew Caldwell et le meurtrier en cavale qui " se la coulait douce "va devoir réviser ses plans ....
Enoncé comme cela , vous allez me dire que c'est assez classique , ben oui ...Mais non .
Plongée dans la nature , les amis et amies . Et oui .Nature humaine , histoires personnelles , rancoeurs , passé familial , bref , oppositions dans tout ce qui fait qu'un homme est ...un homme .C'est " chaud bouillant " comme on dit dans certains milieux ...
Et puis , il y a un cadre naturel qui va tout imprégner , tout envelopper , dans lequel on va s'enliser , perdre ses forces , ses certitudes , on va emprunter des méandres qui pourraient bien être ceux ...de la vie au point de bousculer bien des certitudes .
L'évolution des personnages est remarquablement traduite et malgré une impression d'enlisement , le cerveau reste en permanence en éveil et les pensées progressent jusqu'à un dénouement de grande classe .
Dans ce roman glauque de prime abord , attendez - vous à une incroyable aventure " à la lisière du monde " et à basculer ...ou pas .
A bientôt les amis et amies . Couvrez- vous bien et prévenez vos proches : vous vous absentez pour un sacré bout de temps ...dans votre canapé , et , croyez-le , vous avez de la chance .Moi , ce roman , je l'ai vraiment quitté à regret ....
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Quand j'ai vu débarquer Matthieu Callwood, le jeune policier qui va remplacer Suchenko (entré dans la police pour échapper à son père et à sa ferme et qui s'est retrouvé dans un village perdu, au milieu de cabanes grises et humides) dans un univers qui s'annonce masculin et assez glauque, j'étais loin d'imaginer que je cheminais vers un coup de coeur.

Callwood, un jeune homme de 24 ans, fils de bonne famille, arrive dans un village reculé du Saskatchewan, à l'ouest du Canada où il s'est engagé dans la Police du Nord-Ouest après une déception amoureuse.
Idéaliste et homme de convictions et d'honneur, il pense maintenir le droit et faire régner l'ordre dans une région où les trafiquants de peau et d'alcool sont légion et où la cohabitation entre blancs, indiens et métis est tendue.

Il ne s'imaginait pas n'avoir presque rien à faire dans ces territoires immenses, où il vit à l'écart des autochtones qu'il est censé surveiller tant il est loin de tout et confronté à l'oisiveté de ses collègues.

Frustré par cette inactivité alors que la guerre éclate en Europe, on est en 1914, et que ses compatriotes partent sur le Front alors qu'il est coincé pour 2 ans dans cette région inhospitalière, il décide de partir à la recherche d'un meurtrier qui aurait assassiné sa femme et son fils.

Sur ce territoire immense, au climat rude, les chances de retrouver Corneau, l'assassin, sont très faibles mais l'acharnement de Callwood est sans faille.

La traque est difficile, Corneau connaît la région comme sa poche, les conditions climatiques rendent le voyage périlleux. Les lacs et rivières sont gelés et le dégel très dangereux, les orages d'une grande violence, les feux de forêts, la défiance des Indiens, la malhonnêteté de ses collègues racistes et fricotant avec les trafiquants, les moustiques et les mouches dévorant tout ce qui bouge font de cette chasse à l'homme un défi à peine surmontable.
On y rencontre loups, orignaux, ours, toute une faune qui, elle aussi, a du mal à survivre.

Alors certes, la vie est rude et on rencontre beaucoup de violence dans cette aventure.

Mais il en ressort aussi beaucoup d'humanité.

Callwood est un homme droit auquel on s'attache. Il sait se remettre en question. On passe par diverses émotions au fur et à mesure de l'intrigue qui n'est pas sans rebondissements.

J'aurais pu commencer par ça mais ce qui m'a émerveillée est la qualité de l'écriture. La description des paysages est magnifique, la plume poétique décrit la forêt boréale, les lacs et les rivières, le ciel, les couleurs. Les grands espaces sont magnifiés par cette plume descriptive, c'est un régal.

Dans ces paysages grandioses, nous sommes à la lisière du monde, à la limite des épinettes noires, symboles de la forêt boréale, juste avant la toundra puis les glaces mais aussi à la frontière entre le bien et le mal. Callwood en viendra à douter de tout, même de ses valeurs les plus fortes, de la loi, de l'Humain, de lui-même jusqu'à un final inattendu.

Un très beau roman, plein d'humanité malgré la violence, écrit magnifiquement. Je suis vraiment ravie de l'avoir reçu lors de la Masse Critique de la rentrée littéraire d'hiver.

Je remercie chaleureusement Babelio et Les éditions Les Presses de la Cité qui m'ont permis de le découvrir !
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À la lisière du monde de Ronald Lavallée, nous conte l'histoire d'un fils de bonne famille, Matthew Callwood, 24 ans. Après une grosse déception amoureuse, et contre l'avis de ses parents, il s'engage dans la Police du Nord-Ouest.

On est en 1914, la guerre est proche, il en aura des échos très lointains, pour son premier poste, il est affecté dans un village amérindien dans le nord canadien. Il ne sera pas découragé par le délabrement du poste de police, où règne une saleté repoussante, par son collègue qui lui dit qu'à part monter et descendre le drapeau, il n'y a rien à faire.

Matthew, est un homme droit, qui croit en sa fonction, en l'honneur de son métier, le laissez aller de celui qu'il va remplacer le heurte. Il se jure de faire respecter la loi, parmi ces métis, indiens, blancs, qui n'ont comme métier, trafiquants d'alcool, braconniers.

Il apprend qu'un homme qui aurait tué sa femme et son enfant se cacherait dans cette immense forêt boréale, un territoire démesuré où un dédale de lacs et de marais, se croisent et s'entrecroisent, le climat est rude, la nature sauvage est indomptable, mais rien ne l'arrête.

Commence alors une traque impitoyable entre le chassé et les chasseurs, Policiers et des guides Cris, au milieu d'une forêt pleine de pièges. "Dès qu'on y met le pied, le pré se transforme en une masse inextricable de broussailles, de thés du labrador et de kalmias qui vous arrive à mi-cuisse." Des lacs, des rivières gelées, des bêtes de toutes sortes, des sangsues se glissent sous les jambes de pantalon, des nuées de moustiques émergent des eaux mortes. Les taons et les brûlots vont suivre. Les hommes s'enduisent d'huile au créosol, mais les résultats sont faibles. "Les frappe-à-bord sont à la fête, de grosses mouches velues qui vous enlèvent un peu d'épiderme à chaque morsure. Leurs corps mous roulent sous la main quand on les écrase. Parfois, ils tombent au sol et s'envolent à nouveau. On en vient à aimer les moustiques."

La nuit il faut bien se calfeutrer sous une tente sinon….
"De l'autre côté de la toile tourbillonnent les insectes affamés. Combien vont trouver du sang à boire cette nuit, combien vont mourir de faim ? La nature s'en fout. Qu'il en crève cent mille pour une seule femelle qui pique et qui ponde, et le but est atteint. C'est le pays de la faim, ici. Tout a faim. Les moustiques, les loups, les brochets, les ours ; tous à lorgner le voisin et à gargouiller des tripes."

Un livre super bien écrit, où cette nature grandiose est bien dépeinte, les détails sur les animaux sont superbes, cet ensemble est magnifique. Mais, car il y en a un pour moi. Je n'ai pas accroché aux différents personnages, j'ai trouvé que tout ce qui intéressait Matthew, c'était de réussir à trouver le fuyard pour faire régner la loi coûte que coûte, puis un peu d'humanité prend le dessus, puis la rage de nouveau et la fin ne m'a pas convaincu. Ce n'est que mon simple ressenti. Il m'a fait penser à Ravage de Ian Manook.
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1914. Alors que la première guerre mondiale déchire l'Europe, Matthew, un jeune policier sans expérience, prend son premier poste dans un village amérindien perdu dans le grand nord canadien. Ce brave garçon issu de la bourgeoisie de Kingston possède un sens aigu du devoir et de l'honneur qui se heurte rapidement à de vieilles habitudes et au laxisme ambiant.
Dans ce coin, blancs, indiens et métis vivent selon un équilibre précaire que Matthew entend bien mettre en accord avec cette loi qu'il représente. Mais au-delà de la lutte contre les trafiquants d'alcool et les braconniers, il se targue d'arrêter un meurtrier qui nargue la justice depuis des années. Cette obsession l'entraînera dans une longue traque parmi les marais et les étangs, dans des conditions atmosphériques dantesques, au contact d'une nature impressionnante mais hostile.
Nouvelle plume du nature writing, la canadien Ronald Lavallée nous offre un très beau roman avec un homme droit mais qui finit par douter de tout, de lui-même, de ses hommes, de sa mission et de la justice de son pays.
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critiques presse (1)
OuestFrance
19 mars 2024
Une traque dans le grand Nord canadien, le destin et les obsessions d'un homme, le tout avec la maîtrise d'un humour qui fait mouche.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
Citations et extraits (62) Voir plus Ajouter une citation
les rivières dégorgent des paquets de glace qui se répandent sur le lac, de gros blocs translucides, striés de lumière, surmontés de couches de neige comme des gâteaux de fête difformes qui roulent mollement sur la houle. Callwood joue de l'aviron, fait du slalom entre les glaçons et les vagues, crie de bonheur quand il réussit une manœuvre particulièrement délicate.
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La rivière est en travail. La glace craque, grince et couine. De lourdes échardes s'élèvent hors de l'eau, exposent des fanons de cristal qui scintillent au soleil.
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Les rivières et les lacs s'enchaînent, reliés entre eux par des portages plus ou moins longs. L e soleil bas fait surgir des reflets hallucinants. Le matin, quand les canots passent devant des berges de granit, on croit voir le roc et les arbres plonger dans les profondeurs. D'autres fois, ce sont les nuages qui voguent sous la surface, et les hommes ont le sentiment de pagayer en plein ciel. De gros papillons, noyés, volent tranquillement sous les coques. Vers 10 heures,le vent se lève, la surface de l'eau se fripe, le monde sous-marin disparaît, le charme est rompu et les hommes donnent toute leur force pour faire avancer leurs fines embarcations.
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Des barrières impénétrables d'aulne rugueux défendent les berges. Le tamarac, l'arbre le moins frileux de la planète, pousse dans les tourbières. Les petits trembles s'espacent et se rabougrissent. L'horizon est fermé partout par la même clôture d'épinettes noires. L'immense forêt boréale, qui fait le tour de la Terre, ne se compose finalement que de sept ou huit essences, répétées jusqu'à l'étourdissement.
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Il y a un bosquet de trembles chétifs, plumés par le vent, de l'herbe rugueuse, un étang couleur de tourbe qui se perd dans les quenouilles, et des épinettes noires en toile de fond.
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