Rivales : En politique et à la cour

Jusqu'aux derniers chapitres, je n'avais rien à redire sur le fond : c'est intéressant et présenté de manière brève mais claire. Mais ensuite, les chapitres deviennent plus longs, et plus on avance, plus ils sont longs pour rien. Ce livre est censé présenter des rivalités mais à un moment, on nous fait la liste des épouses de présidents de la IIIème république sans évoquer une seule rivale. Ce n'est pas que ce n'est pas intéressant, mais ça n'a rien à voir avec le sujet.

Et là où ces simples mentions de femmes m'ont choquée, c'est quand il est question de Paul Doumer et de son épouse : il n'y a que quelques lignes pour dire que cette femme a perdu quatre fils à la guerre, que son mari a été assassiné juste sous ses yeux et qu'elle est morte renversée par une voiture. Je trouve ce passage absolument irrespectueux. Raconter de tels événements (qui, je le rappelle, ne sont pas le sujet du livre) pour en faire un résumé si court ? Comme si cette femme et sa vie n'avaient aucune importance ? Je ne saisis pas le pourquoi d'une telle démarche et, très franchement, je trouve ça moche.

La fin du livre se concentre sur les rivalités qui ont lieu actuellement et c'est là que j'ai complètement décroché. Déjà pour Catherine de Médicis et Diane de Poitiers, j'avais pensé qu'on était plus sur les rumeurs que sur une vérité historique (d'après les documentaires que j'ai vus, Catherine ne haïssait pas vraiment Diane, leur relation était plus complexe que cela) et avec Ségolène Royal, on est que sur des racontars. Je pense sincèrement qu'on n'a pas encore le recul nécessaire pour analyser toutes les rivalités qui tournent autour d'elle et que ce que l'auteur fait dans ce livre est plus digne de Closer que d'une vraie analyse. D'ailleurs ce passage est ponctué de citations de « Merci pour ce moment », ce qui n'a vraiment rien d'objectif. Le pire étant la mention d'un sondage « Avec quelle personnalité politique voudriez-vous passer la Saint Valentin », là je crois que l'auteure a perdu toute crédibilité à mes yeux…

La fin parle de l'avenir et là encore je n'ai pas compris, parce qu'on parle de la place de la femme en politique et non pas de rivalités entre femmes. J'ai eu l'impression en fermant ce livre, que raconter les rivalités historiques n'avaient été qu'un prétexte pour l'auteure pour nous faire son analyse de la place de la femme dans la république. Et quand un livre me ment sur son contenu, je ne peux pas apprécier…

Et pour la forme, j'ai noté quelques phrases mal construites (je les ai relues plusieurs fois et elles n'avaient pas de sens) et des noms propres mal orthographiés (souvent le nom est masculin alors qu'on parle d'une femme). Ce n'est pas fréquent mais ça suffit pour se demander si une relecture sérieuse a été faite.

Ce livre commençait bien malgré les erreurs de syntaxe, mais au fur et à mesure il s'est éloigné de son propos pour en arriver à ne pas valoir plus qu'un article dans un magazine people.

Merci à Babelio et aux éditions Temporis qui m'ont envoyé ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique.
Depuis quelques temps, j'essaye de lire plus d'auteurs féminins, de m'intéresser plus avant à des biographies de figures féminines, après avoir eu l'illumination un jour en voyant un rayon de librairies: 18 auteurs masculins pour un auteur féminin, j'avais compté.
Alors un livre sur des rivales féminines... j'ai cliqué.
Hélas, je n'ai pas été convaincue et au moins une des étoiles de ma note a été donné pour le principe de ce livre plus que pour son contenu et sa réalisation.
Parlons d'abord du style: Frédérique Jourdaa, malgré de louables efforts, n'a pas le panache d'un Dumas ou le talent de Simone Bertière, pour citer plus récent. C'est souvent plat, et la plupart des couples de rivales évoqués ici le sont de façon beaucoup trop courte pour qu'un lecteur un tant soit peu curieux d'histoire se mette réellement quelque chose de neuf sous la dent. Cela aurait gagné à faire sauter certains chapitres pour étoffer les autres, si l'éditeur ne voulait pas se retrouver avec un pavé.
Le choix des rivales, la façon dont s'est présenté, est aussi un peu énervant: toutes ces dames, ou à peu près, se battent évidemment pour des faveurs masculines.
Des rivales scientifiques, des rivales peintres, des rivales nonnes même si ça vous chante, ça n'a donc jamais existé? Et quelques modèles non occidentaux n'auraient rien gâché non plus.

Je reconnais un excellent principe à ce livre mais je n'ai décidément pas été convaincue par la mise en oeuvre.

Livre reçu dans le cadre d'une masse critique organisée par Babelio que je remercie tout comme les éditions Temporis. Frédérique Jourdaa retrace le portrait de nombreuses femmes dans 18 chapitres de l'histoire, de l'antiquité jusqu'à notre époque. Elle dépeint ici la lutte éternelle des femmes entre elles pour accéder au pouvoir par le biais de personnalités bien connues : Aliénor d'Aquitaine, Diane de Poitiers, Anne d'Autriche ou Catherine de Médicis mais aussi en nous présentant des femmes moins connues mais qui gagnent à l'être : Frédégonde et Brunehaut, Louise de Kéroualle, Mme Tallien ou La Castiglione. J'ai apprécié ce livre qui se lit très rapidement et qui parvient à présenter un large panorama de femmes fortes et décidées à s'élever socialement et des portraits assez fouillés de ces femmes et du contexte dans lequel elles vivent. Elles luttent entre elles et se vouent parfois une haine féroce mais savent aussi devenir alliées, au moins pour un temps, pour parvenir à leur fin. Ces portraits, parfois assez courts, nous donnent envie d'aller voir plus loin et d'en apprendre davantage sur ces femmes de caractère et c'est là, malheureusement, toute la difficulté de conjuguer une présentation succincte afin d'avoir un vaste panorama des rivalités en politique et à la cour et une étude plus approfondie des caractères de chacune. Le pari est cependant assez bien réussi et les chapitres se parcourent avec plaisir mais laissent parfois un goût d'inachevé. A noter aussi les quelques fautes de frappe qui sont assez déplaisantes et gênent parfois la lecture. En conclusion donc, un livre à la fois érudit et grand public, qui a le mérite de tracer des portraits réussis et sans jugement de ces femmes de tête et de leur époque.