Peut-être que quand on lit ce genre de propos, d'idées pour la première fois ou qu'on n'a plus été en contact avec ça depuis un bout de temps, ce livre peut faire du bien, faire son oeuvre.
Livre construit comme une éphéméride : une petite morale chaque jour. le lecteur est invité à respecter ce rythme. Impossible pour ma part, j'ai gobé tout ça jusqu'à l'écoeurement.
Le contenu est quasi identique à peu de choses près à ce qu'on entend-lit depuis des lustres sur ce qu'est "vraiment" la vie, la réalité, la connaissance...
Je trouve le ton sentencieux et presque dénigrant. En même temps, il est évident que certains ont besoin qu'on leur dégonfle leur melon. (Mais, et lui, Krishnamurti, il ne fait pas beaucoup preuve d'auto-critique.)
Voilà sinon : tout est dans tout, si vous utilisez votre cerveau, vous n'y êtes pas, si vous utilisez vos sens, vous discriminez sans aucun doute les autres sens, choses, vous ne saisissez jamais le tout, qui est la seule vérité. Si vous croyez méditer en fait ben non. Si vous pensez avoir la foi, faire preuve de religion, vous vous trompez car ça n'est jamais qu'une idée ou une pensée, donc c'est faux, c'est du passé, c'est limité.
According to : l'illimité, l'inconnu, le tout, la vérité, etc. en fait, il faut être mort pour le saisir. Vous pouvez par moments vivre des choses qui vous y font croire, qui semblent illuminations. Mais, non, on saura quand on sera mort. Voilà !
Na !
Na ! Na ! Na !
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Ce livre reflète bien l'approche non-dualiste de la vision du monde de Krishnamurti. Il ouvre les portes d'une compréhension simple et directe . Il se lit avec enchantement.
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Un livre qui se lit tranquillement quand on en a besoin ou envie, ou juste comme ça.
N'est ton pas un guide dès lors que l'on écrit sur la méditation? la vie?
Krishnamurti, écrit ce livre en ne se voulant absolument pas être un guide. Ne l'est-il pas forcément pour certains?
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Quel est l'état de l'esprit qui dit : » Je ne sais pas si Dieu existe, si l'amour existe », c'est-à-dire lorsqu'il n'y a pas de réponse de la mémoire ?
Je vous en prie, ne vous trouvez pas immédiatement de réponse à la question, parce que, dans ce cas, votre réponse ne consistera qu'à connaître ce que, d'après vous, la réponse devrait être ou ne pas être.
Si vous dites : « C'est un état de négation », vous êtes en train de comparer à quelque chose que vous connaissez déjà ; par conséquent, cet état dans lequel vous dites : « je ne sais pas » n'existe pas.....
Donc l'esprit qui est capable de dire : « je ne sais pas » est l'unique état où il nous soit possible de découvrir quoi que ce soit. Mais celui qui dit : « je sais », celui qui a infiniment bien étudié toutes les diversités de l'expérience humaine et dont l'esprit est encombré d'informations, de connaissances encyclopédiques, peut-il jamais faire l'expérience de cette chose qui ne peut pas être thésaurisée ?
Il s'apercevra que l'entreprise est extrêmement ardue. Lorsque l'esprit s'écarte complètement de tout le savoir qu'il a accumulé, que pour lui il n'y a plus ni Bouddha, ni Christ, ni Maîtres, ni dispensateurs de savoir, ni religions, ni citations ; quand l'esprit est complètement seul, exempt de toute contamination, ce qui signifie que le mouvement du connu a cessé - alors seulement devient possible une formidable révolution, un changement fondamental.....
L'homme religieux, c'est celui qui n'appartient à aucune religion, à aucune nation, à aucune race, qui est, à l'intérieur de lui-même, complètement seul, dans un état de non-savoir, et c'est pour lui qu'advient la bénédiction du sacré.
Il ne fait aucun doute que nous finissions par devenir cela même contre quoi nous nous battons... Si je suis en colère et que vous répondiez à ma colère par la colère, quel est le résultat ? Encore plus de colère. Ce que je suis, vous l'êtes devenu. Si je suis le mal et que vous me combattez par le mal, vous devenez aussi le mal, même si vous vous croyez juste. (...) Si j'ai recours à des méthodes violentes pour réprimer la colère que j'ai en moi, je mets alors de mauvais moyens au service d'une juste fin, de sorte que cette fin cesse d'être juste. (...). C'est nous qui avons forgé l'ennemi, le bandit, et nous changer à notre tour en ennemi ne permet pas le moins du monde de faire cesser la haine. Nous devons comprendre les causes de cette haine et cesser de l'alimenter par nos pensées, nos sentiments, nos actes. La tâche est rude et elle exige de notre part une lucidité permanente à l'égard de nous-mêmes et une souplesse intelligente, car nous sommes ce qu'est la société, ce qu'est l'Etat. C'est nous qui sommes responsables de l'apparition de la haine, et mieux vaut être conscients de nos pensées et de nos actes plutôt que de nous soucier de l'ennemi ou de l'ami, car une pensée juste met fin à la division. L'amour transcende l'ami ou l'ennemi.
Vivre en présence de la beauté de ces montagnes sans tomber dans l'habitude est chose très difficile... On a contemplé ces montagnes, entendu le torrent, et vu les ombres s'insinuer dans la vallée, jour après jour ; n'avez-vous pas remarqué comme on s'habitue facilement aux choses? On dit: « Oui, c'est très beau », et on passe son chemin. Il faut, pour vivre en présence de la beauté ou de la laideur, sans tomber dans l'habitude, une immense énergie – une vigilance qui empêche l'esprit de s'engourdir. De la même manière, la souffrance engourdit l'esprit si nous ne faisons que nous y habituer – et le plus souvent, c'est le cas. Mais il est inutile de s'habituer à la souffrance. On peut vivre avec la souffrance, la comprendre, l'explorer – mais pas dans but de la connaître.
Vous savez que la souffrance est là ;
c'est un fait, et il n'y a rien d'autre à savoir.
Vous devez vivre.
Seule l’innocence peut être passionnée.
Les innocents ignorent la douleur, la souffrance, même s’ils ont vécu des milliers d’expériences.
Ce ne sont pas les expériences qui corrompent l’esprit, mais les traces qu’elles laissent, les résidus, les cicatrices, les souvenirs. Ils s’accumulent, s’entassent les uns sur les autres, c’est alors que commence la souffrance.
Cette souffrance, c’est le temps. Le temps ne peut cohabiter avec l’innocence.
La passion ne naît pas de la souffrance. La souffrance, c’est l’expérience, l’expérience de la vie quotidienne, cette vie de tortures, de plaisirs éphémères, de peurs et de certitudes. Nul ne peut échapper à ces expériences, mais rien n’oblige à les laisser s’enraciner dans le terreau de notre esprit. Ce sont ces racines qui suscitent les problèmes, les conflits et les luttes incessantes. La seule issue, c’est de mourir chaque jour au jour précédent. Seul un esprit clair peut être passionné.
Sans passion, on ne voit ni la brise qui joue dans le feuillage, ni l’eau scintillante dans le soleil. Sans passion, point d’amour.
Est-il possible que le penseur et la pensée, l'observateur et l'objet observé ne fassent qu'un ? Vous ne le découvrirez jamais si vous ne jetez qu'un regard succinct au problème et me demandez quelques explications sommaires sur tel ou tel point. Le problème est évidemment le vôtre, et pas seulement le mien ; vous n'êtes pas venu ici pour savoir comment moi je considère ce problème ou les problèmes universels.
Ce conflit intérieur permanent, tellement destructeur et tellement nuisible - c'est à vousde le résoudre, ne croyez-vous pas ? Et c'est aussi à vous qu'il appartient de découvrir comment susciter en vous-même un changement radical, au lieu de vous contenter de révolutions superficielles d'ordres divers - politique, économique, administratif.
N'essayez pas de me comprendre ou de comprendre la façon dont j'envisage la vie. C'est vous-même qu'il faut essayer de comprendre, car ce sont vos problèmes auxquels vous devez faire face. En les considérant ensemble, ce qui est précisément ce que nous faisons au cours de ces causeries, nous pouvons peut-être nous aider mutuellement à en avoir une vision plus claire, plus distincte. Mais voir les choses lucidement, si l'on reste au stade des mots, ne suffit pas, et cela n'entraîne pas le moindre changement psychologique créateur. Nous devons aller au-delà des mots, au-delà de tous les symboles et des sensations qui s'y associent....
Ces choses là, nous devons les écarter et en venir au problème essentiel : comment dissoudre le « moi », qui nous lie au temps, et dans lequel il n'est ni amour ni compassion ? Il n'est possible d'en transcender les limites que lorsque l'esprit ne se scinde pas sous la double forme de penseur et de pensée. Ce n'est que lorsque le penseur et la pensée ne font qu'un, que vient le silence, ce silence dans lequel plus aucune image ne se forme, et où toute expectation de nouvelles expériences a disparu. Dans ce silence, le sujet et l'objet de l'expérience se confondent ; et alors il est enfin une révolution psychologique - qui est créatrice.
Extrait du livre audio « Un esprit calme et silencieux » de Jiddu Krishnamurti, traduit par Colette Joyeux, lu par Jean-Philippe Renaud. Parution numérique le 30 août 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/un-esprit-calme-et-silencieux-9791035413361/