Lumikko

Ella est une jeune professeur de finlandais qui effectue un remplacement dans l'école de son petit village Jäniksenselkä. À vingt-six ans, célibataire aux lèvres bien dessinées, elle vit toujours chez ses parents après des fiançailles rompues à cause de ses ovaires déficients. Dans ce village, demeure Laura Lumikko, auteur à succès de livres fantastiques pour la jeunesse. Celle-ci a formé une société littéraire composée à l'époque de neuf enfants qui sont devenus des écrivains célèbres. Cette société qui devait compter dix membres atteint enfin le nombre prévu avec l'arrivée de Ella choisie par Laura Lumikko.
Pasi Ilmari Jääskeläinen réussit à plonger le lecteur dans un monde étrange et mystérieux.
Belle écriture.

Avec un nom pareil, Pasi Ilmari Jääskeläinen, hors sa Finlande natale, n'a vraiment pas de bol, au départ. Il est né en 1966 à Jyväskylä (autre nom simple à retenir), où est pourtant aussi née, 11 ans plus tard. la talentueuse Sofi Oksanen, dont l'excellent ouvrage "Purge", figure, depuis sa parution en 2008, à la toute première place des ventes en Finlande. Malgré le handicap linguistique, ces 2 auteurs se sont fait une réputation mondiale et le premier a été comparé, par le très sérieux "Financial Times" de Londres, à Haruki Murakami. Aux Pays-Bas, les critiques comparent son "Lumikko" à "Le Maître des illusions" de Donna Tartt, tandis qu'en Flandre, ce livre est mis en parallèle avec la série télévisée américaine à succès de David Lynch "Twin Peaks". Elena Balzamo, finalement, dans le Monde, note : "un roman un brin borgésien."

Lumikko signifié belette en français.

Il est vrai que la Finlande occupe une place spéciale en Europe : souvent fautivement assimilée à la Scandinavie, de par sa position géographique. Flanquée à sa frontière orientale de la Russie de Poutine avec ses revendications territoriales. le maître du Kremlin s'est apparemment souvenu que la Finlande a pendant 108 ans fait partie de l'Empire russe jusqu'en 1917 et que la cession de la Carélie méridionale, à la suite de son invasion par Staline, n'estt pas assez suffisante. le pays s'est, toutefois, carrément tourné vers l'Europe occidentale : membre de l'Union européenne depuis 1995, de la zone Euro depuis 1999 et de l'espace Schengen depuis 2001. Un membre d'ailleurs modèle de notre Union.

Le finnois est aussi particulier : une langue d'origine ouralienne, mais utilisant l'alphabet latin. Ensemble avec le hongrois et le basque, une des 3 langues n'appartenant pas à la famille indo-européenne. Je me souviens que lorsque j'avais 15-16 ans d'avoir trouvé un jour un quotidien finlandais, dont les seuls mots que je reconnaissais figuraient à la 6ème page et étaient "James Bond", probablement la critique d'un film avec ce héros en première à Helsinki. Pour le fun, j'avais, le lundi matin en allant au collège, amené ce journal avec moi dans le train, et en faisant semblant d'être plongé attentivement dans sa lecture, j'écoutais mes covoyageurs, penchés en avant, discuter entre eux, de ce que cela pouvait bien être comme langue avec ses très long mots, plein d'accents, dans notre propre alphabet. Personne n'a deviné, mais c'était un lundi matin très tôt !

Sa situation géographique spécifique dans le grand nord avec ses hivers rudes, son histoire et sa culture différentes plus sa langue unique fait que pour nous un ouvrage littéraire en provenance de là-bas offre d'office un caractère à part, que l'on ne trouve même pas dans les oeuvres d'un Arnaldur Indriďason ou Yrsa Sigurdardóttir d'une Islande cependant même plus froide et plus éloignée. le même constat s'applique évidemment à d'autres oeuvres finlandaises, telles "Sang chaud, nerfs d'acier" d'Arto Paasilinna, du thriller "Harjunpää et le Fils du policier" de Matti Yrjänä Joensuu et l'émouvant roman de Riikka Pulkkinen "L'armoire des robes oubliées" ou "Totta".

La spécialité et en même temps l'art de notre Pasi c'est le réalisme magique ou fantastique. Ainsi, l'héroïne de cette oeuvre, la jeune institutrice Ella Amanda Milana est très flattée d'avoir été élue pour participer, comme 10ème membre, aux travaux littéraires de la société très sélecte qui honore la célèbre auteure Laura Witte. Ce n'est qu'après qu'elle découvre qu'il y a déjà eu un 10ème, un jeune et génial auteur qui est mort dans des circonstances bizarres. Encore plus tard, elle apprend que celui-ci a été victime d'un jeu de la vérité. Pour découvrir le fin fond de cette sombre affaire, elle se porte candidate pour jouer ce jeu...... S'il s'agissait d'un film, je dirais : la suite à l'écran !

Pasi a publié un autre ouvrage "Where the Trains Turn" (où les trains tournent), pas encore disponible en version française.

Comme Pasi Ilmari Jääskeläinen n'est pas un auteur PLM (Paris, Lyon, Marseille), mais un exotique nordique, j'avoue qu'il m'a fallu un moment d'acclimatation, mais, une fois ce cap franchi, j'ai été émerveillé par cet ouvrage et captivé par son récit.
Soyez audacieux, ne vous laissez pas décourager par ces mots et noms finnois et c'est Jääskeläinen qui vous récompensera !

Je ne savais vraiment pas à quoi m'attendre en ouvrant ce livre mais j'étais vraiment intriguée par la dernière phrase de la 4ème page de couverture : « Pendant ce temps, Laura Lumikko disparaît, tandis qu'une étrange peste semble s'être abattue sur les livres de la bibliothèque, qui voient leur fin subitement altérée... »

Laura Lumikko est un personnage important mais c'est Ella Milana qui nous accompagne tout au long de l'histoire. Elle est attachante et son enquête sur les secrets de la Société littéraire de Jäniksenselkä est passionnante. Je me trompe peut-être, mais à mon avis, on nage en plein réalisme magique et donc que tout ne s'explique pas est dans l'ordre des choses. Cela n'empêche pas que c'est un peu déstabilisant de rester sur des incertitudes… qui est le revenant ? Qui est vraiment Lumikko (ou peut-être qu'est-ce qu'elle est réellement?) Et la peste des livres ? J'ai bien une idée ou deux… mais je cogite encore ^_^ 

Ce n’est pas vraiment un spoil mais j’ai pensé à ...

Dans la version anglaise ils ont traduit le titre par « The Litterature Society of Back Rabbit ». Une idée en entraînant une autre, je me suis demandée s’il n’y avait pas un parallèle à faire avec Alice au pays des merveilles ? Lumikko serait Alice dans mon raisonnement. Une Alice schizophrène à cheval entre les deux mondes. J’aurai vraiment bien aimé en savoir plus sur la pièce où elle rangeait ses livres.

J'ai beaucoup aimé l'écriture, l'histoire, les personnages et donc j'ai passé un très bon moment de lecture. Vers la fin impossible de lâcher le bouquin avant de l'avoir refermé.



LC imaginaire
Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) (26)
Challenge multi-défis 2018 (74)

Quel livre étrange !
Même en étant plongé dedans on ne sait pas si l'histoire qu'on suit est bien réelle, si elle va s'orienter vers un polar ou si elle va finalement flirter avec l'univers fantastique et mythologique.
On trouve un peu de tout dedans, mais sans que cela soit embrouillé ni compliqué à lire.
On y rencontre Ella une jeune femme professeur de finlandais, les membres d'une sorte de société littéraire très fermée, une femme charismatique et mystérieuse, la fameuse Laura Lumikko, qui écrit des romans pour enfants fortement inspirés par la mythologie nordique, des événements inexpliqués, des secrets, un jeu malsain….
J'ai beaucoup aimé cette histoire complètement farfelue, dans un cadre original, la Finlande, où les créatures de folklore semblent pouvoir prendre vie n'importe où.
L'intrigue est unique, d'ailleurs, au cours de la lecture, je me suis demandé à plusieurs reprises quel était le vrai sujet de ce roman, j'ai beaucoup aimé être déboussolée par cette histoire, par tous les aspects étranges et mystérieux et par la fin qui apporte un éclairage nouveau sur toute une partie du récit.
Une très belle découverte pour tous ceux qui aiment les contes et les romans un peu décalés.

Etrange ce livre qui commence en parlant d'Ella Milana en la décrivant d'abord par ses ovaires puis par ses lèvres (ou est-ce l'inverse ?). Il n'y a pas vraiment un déroulement linéaire, il y a ce curieux problème avec le classique russe puis l'attitude d'Ingrid Kissala, l'auteur et bibliothécaire... Ce n'est qu'au moment de la disparition de Laura Lumikko que ça commence à devenir prenant, bien que la première partie soit intéressante à suivre. Avec le Jeu, Ella va faire connaissance plus amplement avec les autres membres. J'ai aimé cette façon de se piéger celui avec qui on va Jouer, les questions aussi... Quand chacun déverse, ça donne une côté un peu voyeur mais ça permet de comprendre un peu plus cette Société littéraire de Jäniksenselkä, comment elle est devenue ce qu'elle est ainsi que le mystère qui plane... Pas de tabous, on lâche tout, on l'a vu dès le début, ne bouchez pas vos chastes oreilles. J'ai aimé la toute façon, qui donne une belle douceur à l'ensemble même s'il y a plusieurs points qui restent flous pour moi. Peut-être il y a-t-il des références à d'autres oeuvres... ? Ca ne m'a pas empêche d'apprécier ce roman fantastique, cette écriture particulière, ce style décalé ! Je suivrai les autres livres de l'auteur (mais pas sûre de réussir à me rappeler son nom sans le noter quelque part !).

Lors de mes pérégrinations en librairie, je suis tombée par hasard sur ce roman. le 4ème de couverture m'a bien plu et voilà ! Un de plus à lire.

Le début m'a un peu déstabilisé, je ne voyais pas où l'auteur voulait en venir. Je trouvais ça un peu confus. Et puis, finalement, tout prend corps et tout commence. Et franchement ça valait le coup de continuer. Je ne l'ai plus lâché.

Alors si vous aussi, vous souhaitez être un membre imminent de la Société Littéraire Jäniksenselkä, il vous faudra prouver que vous êtes un écrivain en devenir et si vous le souhaitez vous devrez participer au « jeu », à vos risques et périls, si vous osez.

C'est ce qui arrivera à Ella Milana qui découvre, par hasard, que des livres sont falsifiés. Tout part de là… Un beau conte à ne pas mettre entre toutes les mains.

Si vous apprécié Edgar Allan Poe ou encore Ray Bradbury, alors vous aimerez cette histoire.

Lisez la quatrième de couverture, et vous pourrez commencer la lecture du roman vers la page 300… zappant ainsi du remplissage à n'en plus finir, et un récit sans grand intérêt.

Pourtant, le tout commençait assez bien : une prof du secondaire, gardant un pied dans le supérieur et le monde de la recherche, aimant les livres (ça me rappelle quelqu'un), se retrouve devant une situation "fantastique" (au sens incroyable) : certains ouvrages, pourtant de grands classiques, sont mystérieusement différents, leur contenu en est modifié, la fin est changée ! (mais comme elle ne les a pas lus, elle n'en est pas sûre, la bougresse).

Et là, laborieusement, deux thèses vont s'opposer: celle d'éditeurs facétieux, et celle de "la peste des livres" qui contamine tous les ouvrages qu'elle touche. Devrait s'en suivre un développement centré sur le sujet, des phénomènes étranges, des explications rationnelles ou fantastiques, une enquête, des révélations, une menace quelconque.
Mais non.
Rien.

On enchaine alors sur le personnage (qu'on apprendra à détester) de Laura Lumikko, écrivaine reconnue, figure tutélaire de la localité de Jenäipaslulenøm et gourou d'une secte d'écrivains triés sur le volet et choisis dès leur plus jeune âge. le personnage est énigmatique, d'autant qu'il va être au centre d'une intrigue prometteuse, va disparaître mystérieusement... On attend des rebondissements, des révélations, des explications, rationnelles ou fantastiques.
Mais non.
Rien.

Alors on tombe sur un "secret" du passé. Un mystère que seule notre héroïne bobo-snif-snif peut élucider ! (Heureusement qu'elle a été choisie, sans aucune explication convaincante, pour intégrer les rangs de la secte alors qu'aucune adhésion n'avait été faite depuis plusieurs décennies)... Là encore, le fantastique valse avec le rationalisme, on se demande qui est le mystérieux 10ème membre, a-t-il vraiment disparu, est-il à l'origine de tel ou tel événement, comment expliquer son don mystérieux ? On attend un revers fantastique, un émanation quelconque de pouvoirs occultes ou oniriques, un lien qui consoliderait le tout.
Mais non.
Rien. Enfin, si, un roman de 400 pages pour balancer une seule pique : les écrivains ne connaissent pas leurs classiques.

Quelle déception ;)

Et je ne parle pas des scènes qui ne servent à rien. de ce "Jeu" inique qui ne sert qu'à palier la nullité de l'héroïne et nous balancer du crade, du cul et du sang.

Une fois ma lecture achevée, j'avais envie d'être bienveillant avec ce roman. La fin surprend, étonne, émeut. Les idées intéressantes foisonnent. Mais franchement, non, je me suis embêté pendant plus de 300 pages, on m'a fait miroiter du fantastique, de l'étrange, du mystère, et puis que dalle. J'ai eu l'impression de m'être fait flouer.
C'est du remplissage, un bouquin avec de bonnes idées mais aucun traitement, aucun développement autre que celui d'un personnage inintéressant au possible.

Maintenant, je vais lire les critiques de mes camarades de LC imaginaire, et confirmer que je n'étais pas le public cible...

Lumikko est un roman étrange et assez inclassable. Son cheminement semble classique, mais le récit nous emmène toujours là où on ne l'attend pas... mais alors pas du tout. Car l'histoire est émaillée de tout un tas de petites anecdotes qui vont du vaguement bizarre (pourquoi les chiens ne restent pas auprès de leur maitre) au franchement étrange (voir le jardin de Martti, ou la peste des livres). L'auteur a bourré son histoire de trouvailles géniales et parfaitement amenées. Résultat, on est pris avec Ella dans une chasse aux secrets qui nous emmènent sur des chemins étranges, jusqu'à un final ébouriffant. Même si toutes les questions ne trouvent pas leur réponse, aucune frustration à la fin du livre, sinon de se dire que c'est déjà fini.

Lumikko est un roman bizarre, étrange, hors norme. Je le finis en n'étant pas bien sûre d'avoir tout compris. Si ces deux premières phrases laissent présager une critique négative, il n'en est pourtant rien. Aussi étrange soit-il, j'ai ressenti un grand plaisir et une certaine exaltation à me plonger dans ce récit hallucinant.

L'histoire se passe dans une charmante petite ville finlandaise répondant au nom Jäniksenselkä (littéralement, "Dos de lièvre" en finnois). Cette bourgade brille d'un éclat particulier par la présence de Laura Lumikko, auteure renommée au niveau international d'une série de livres pour enfants intitulée Bourg-aux-Monstres. Cette même célébrité a rassemblé autour d'elle neuf jeunes enfants qu'elle destine à la vocation d'écrivains et à qui elle enseigne les arcanes de la création littéraire. Quand le roman s'ouvre, tous ont effectivement réussi et sont reconnus comme des auteurs de première importance, dans des genres diversifiés.
Dans la foulée, c'est toute la ville qui se pique de goût pour la plume et les associations d'écrivains amateurs se multiplient. Un endroit de rêve, n'est-ce pas?

Ella Amanda Milana est une jeune femme de vingt-six ans, enseignante vacataire de finnois et de littérature. Revenue à son Jäniksenselkä natale pour un remplacement de quelques mois, elle se retrouve invitée à devenir le dixième membre de cette sacro-sainte Société des auteurs rassemblés autour de la figure tutélaire et quasi divine de Laura Lumikko.

Présenté ainsi, l'histoire semble suivre un développement somme toute classique. Il ne faut pas s'y fier. La très jolie couverture signée Katia Monaci pour l'édition poche 10/18 cache un véritable kaléidoscope. Des éléments de plus en plus étranges imprègnent le tissu linéaire de l'intrigue. Recherche historico-littéraire, conte surnaturel, chronique communale, une touche de gothique, quête des mystères de la création artistique, parcours onirique et règles du Jeu d'une Société des auteurs aux relents occultes... Lumikko est tout ceci et à la fois beaucoup plus. Je me suis sentie perdue et perplexe à plus d'une occasion au cours de ma lecture. Et pourtant, le texte se révèle profondément immersif et addictif, l'intrigue est captivante et ne manque ni de suspense ni d'humour. Et encore moins d'originalité!

Paru en 2006 en Finlande, Lumikko est le premier titre traduit en France de Pasi Ilmari Jääskeläinen (pas sûr que je retiendrai son nom...). Il est finalement assez difficile de parler de son roman tant il est changeant et déroutant. Il comporte plusieurs niveaux de lecture et sans doute des références et détails qui sont passés très haut au-dessus de ma compréhension. Tant pis, malgré cela, je suis très heureuse d'avoir fait cette belle et surprenante découverte.

Cercle littéraire.

Ella est une jeune enseignante de finnois. Elle a été repérée par Laura Lumikko présidente d'un cercle littéraire secret. Notre héroïne en devient la dixième membre. Toutefois Laura Lumikko disparaît peu de temps après dans une mystérieuse tempête de neige.

Je n'aurais jamais lu ce livre si mes yeux n'avaient pas été happés par la magnifique couverture. de la Finlande je ne connais qu'Arto Paasilina dont j'aime beaucoup les livres. L'ambiance est ici plus sérieuse et flirte entre le rêve et le fantastique.

Une jeune enseignante de finnois est repérée par Laura Lumikko, écrivaine renommée et figure tutélaire d'un étrange club littéraire. Cependant elle disparaît étrangement. Ella va chercher à la retrouver, notamment en interrogeant les autres membres au travers du Jeu.

Ce Jeu n'en porte que le nom. Son fonctionnement est pervers. Quiconque défie un autre membre pourra avoir accès à ses pensées les plus intimes. le revers est que le membre défié pourra en faire de même.

L'auteur a une écriture fluide et agréable et sait poser une ambiance très particulière. On se perd agréablement dans ce livre et on ne sait ce qui relève de la réalité ou au contraire du rêve. Toutefois, j'ai tout de même été un peu déçue. En effet, je trouve que ce roman tourne un peu en rond. A cela s'ajoute le fait que j'ai trouvé la conclusion décevante.

Au final, un roman à découvrir avant tout pour son ambiance.