AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,83

sur 199 notes
5
4 avis
4
7 avis
3
5 avis
2
1 avis
1
2 avis
Dans le Général de l'armée morte, Ismaïl Kadaré écrit l'histoire d'un général qui vient en Albanie récupérer les corps des soldats italiens tués, lors de la seconde guerre mondiale, sur le sol albanais. le roman se déroule dans les années 60 et l'Albanie est alors dirigée par un régime communiste, en froid avec l'URSS.

Ismaïl Kadaré joue, tout le long du roman, sur les oppositions et les confrontations. D'un côté, le peuple albanais fier et vivant, et de l'autre un général qui, en récupérant les morts, reconstitue des régiments de cadavres. Ce général, très fier au départ de sa mission, va perdre ses certitudes et sa morgue, miné lentement par son macabre travail. C'est le désespoir qui l'envahit, insidieusement, dans un environnement montagneux rugueux, comme ses habitants, et une météo des plus défavorables.

Plus qu'une opposition entre les vivants et les morts, c'est une allégorie du peuple albanais dont la principale caractéristique est l'esprit de résistance, ce qui lui a permis de combattre les italiens pour conserver son indépendance, et qui refuse le blocus soviétique, contemporain de l'écriture du roman, en développant les moyens de sa propre subsistance. C'est l'honneur d'un peuple face au déshonneur d'une nation qui a émaillé son occupation de crimes de guerre. C'est un paysage montagneux froid, distant, refuge historique des albanais, qui s'oppose à la mer, origine de toutes les invasions dont celles des italiens en 1939. C'est ainsi qu'Ismaïl Kadaré présente son peuple, louant ainsi sa force de caractère.

Ce qui est fait est fait disent les albanais. Si la récupération des morts a une valeur purificatrice pour la terre, des céréales sont plantées sur les anciens cimetières pour ne plus dépendre de celles des russes, pour Kadaré, il ne sert à rien de remuer le passé. Cela ne changera ni le présent, et encore moins le futur.
Commenter  J’apprécie          50
Parfois, il y a des choses bizarres …c'est peu avant mon départ en Grèce sur mon nouveau voilier de 45' que je me suis perdu dans le songe d'une éventuelle incursion en adriatique en me posant la question, à savoir si j'abordais les côtes Albanaises que pourrais-je trouver dans un pays qui fut si longtemps coupé du monde.
J'ai retrouvé un repère au fond de ma mémoire du nom d'Ismail KARARE et par voie de conséquence son ouvrage le plus connu, le général de l'armée morte.
Une autre façon d'aborder le thème du désert des Tartares, l'opposition entre le militaire de temps de guerre et celui de temps de paix. Ce ne sont pas les mêmes…il est peut-être plus facile de donner sa vie pour son pays que se résigner aux tâches ingrates qui nous sont assignées et qui pourtant font partie du devoir de servir et d'obéir, quel que soient nos états d'âmes, ou nos convictions.
En tout état de cause, l'ouvrage sent le phosphore et vous en imprègne. Ce qui m'interpelle le plus, c'est le malaise que le général nous fait partager. Si les corps ou plutôt les ossements sont extraits du champ de bataille et identifiés pour être envoyés dans leur pays d'origine, l'armée est finalement définitivement morte…il préfèrerait ne pas les retrouver. Il lui faut être talonné, sermonné par son compagnon d'infortune, un prêtre catholique pour aller au bout de cette mission.
Je n'ai pas trouvé de réponse à ma question initiale mais en revanche, j'ai fait la découverte d'un auteur franco-albanais dont l'écriture mérite le détour.
Commenter  J’apprécie          40
Sur recommandation, j'ai acheté plusieurs livres d'Ismail Kadaré d'occasion. J'ai commencé par celui-ci. On suit un général italien qui, 20 ans après la Seconde Guerre Mondiale, est affecté à une mission de la plus haute importance : retrouver les corps des soldats italiens pendant la guerre sur le sol Albanais.

Si les prémisses du livre m'ont tout de suite enthousiasmée, cette impression ne s'est pas vérifiée au fil de la lecture. Ce n'est pas tant le fait que le livre soit déprimant, bien qu'il le soit, que la lenteur redondante du livre alliée à sa morosité globale. Les personnes ne sont pas attachants, ils sont à peine incarnés, le Général se répète, le prête également et est réduit au "mystère" qui n'avance pas sur sa relation avec la femme du colonel.
La sauce ne prend pas, on tourne les pages un peu machinalement mais on n'est ni happé par l'histoire (qui n'est pas très passionnante, aller de tombe en tombe avec parfois quelques incursions dans la vie d'un soldat tombé) ni intéressé par les personnages. Ce n'est pas non plus un roman contemplatif, c'est une oeuvre à la limite de tout mais qui ne va au bout de rien.

Lecture très mitigée pour ma part, je suis curieuse de découvrir Avril Brisé dont j'espère qu'il sera au moins plus "animé" que celui-ci.
Commenter  J’apprécie          40
Restez-en au titre évocateur.

L'histoire est ennuyeuse. Je comprends le côté historique. C'est juste que rien de lève. L'intrigue est au point mort comme l'armée. Le prêtre est moralisateur. Le général est alcoolique. Il y a de quoi intéressé pour certaines anecdotes, sans plus.

Je le déconseille. J'aurais aimé le déconseillé parce que l'écriture est ardu et le niveau de langage difficile. Mais je ne peux même pas faire ça.
Commenter  J’apprécie          40
Voici un nouvel ouvrage dévoré en 4 jours au plus près de l'Albanie!

Je l'ai dévoré tel un "bookworm" en lisant les pages par groupes de 50 lors de mes transports. Ce livre est mon troisième d'Ismaïl Kadaré avec le Printemps Albanais par exemple. Présenté comme le premier roman de Kadaré, la préface était très alléchante...Le roman était très bien défendu avec une foule de superlatifs laissant apparaître la richesse et l'exceptionnelle avancée de cette histoire.

Je m'attendais ainsi à une histoire qui allait me tenir en haleine. Finalement, je dois dire qu'il s'agissait tout de même du premier roman de l'auteur et que celui-ci n'était pas encore doté du style que j'avais pu découvrir dans Printemps Albanais.

Si l'histoire est très originale avec ce général qui retourne 20 ans après en Albanie pour rapatrier les morts de son armée, je dois dire que le déroulé est assez plat dans sa grande généralité. J'ai attendu les rebondissements annoncés par l'auteur de la préface, mais je suis resté sur ma faim.

J'ai attendu les éléments replaçant l'histoire dans son cadre géographique, avec des rapports à la société albanaise. Mais là encore, je suis resté sur mes attentes.

Au final, les amateurs de Kadaré peuvent découvrir ce livre, mais il est nécessaire de ne pas être trop exigeant pour le fil de l'histoire et le style employé. Jamais je n'ai pensé abandonner, j'étais pressé de connaître la fin du roman, de découvrir le final de cet odyssée d'un général et d'un prêtre à la recherche de l'armée morte. On parle de Gjirokastër et du peuple mais c'est trop saupoudré à mon avis pour vouloir lire ce livre en attente de découvrir ce petit pays...

La fin m'a laissé un goût très plat, j'attendais plus mais tant pis... je replongerais un autre jour dans un autre roman de Kadaré, un livre publié une fois sa célébrité scellée dans le paysage littéraire en Europe!
Commenter  J’apprécie          30
Remarquable ne serait-ce que par l'originalité du sujet il nous surprend justement par les situations et les dialogues improbables, loufoques ou macabres lors de la récupération des corps de soldats morts en Albanie pendant la deuxième guerre.
Commenter  J’apprécie          30
Il ne se passe pratiquement rien dans ce roman. Je me suis ennuyée de bout en bout , en espérant qu'à un moment l'action démarre... mais non... La fin est de même acabit que le reste.
Commenter  J’apprécie          30
Je donne une cote moyenne de trois étoiles au "Général de l'armée morte" qui m'a fortement déplu. Si je croyais que j'étais compétent de le juger je l'aurais donner une ou deux étoiles. Mes connaissance de la littérature albanaise sont nulles et je ne sais pas si il a y eu des éléments important du roman qui m'ont passés.
Par contre, je connaissais assez de l'histoire d'Albanie pour savoir que Kadaré cache des choses du lecteur. Par exemple, il présente la résistance Albanaise contre les Italiens comme un mouvement spontané et nationaliste contre un envahisseur étranger. Il ne mentionne pas une seule fois les partisans communistes menés par Enver Hoxha qui devait gouvernait le pays pendant 40 ans après la guerre. Est-ce que l'on devrait penser que Kadar rejette de façon courageuse la version officielle des faits selon laquelle Hoxha était un héros nationale. C'est possible mais je n'en suis pas certainement. C'est possible que Kadaré veut juste souligner le fait que la guerre avait été une agression d'une nation contre une autre.
Cependant, le grand problème pour moi était que le protagoniste, un général Italien, qui a la mission de rapatrier les corps de soldats italiens tués en Albanie pendant la deuxième guerre mondiale, n'est ni Italien ni général. C'est un étranger profondément dénué de toute culture spécifique dont le périple à travers l'Albanie a permis à l'auteur de commenter les événements en de la guerre. J'aurai préféré voir l'histoire à travers le yeux d'un Albanais.
Je viens tout juste de lire un deuxième roman de Kadaré (c'est-à-dire "Le crépuscule des dieux de la steppe") où le protagoniste est un albanais profondément marqué par sa culture et histoire naturelle. Par conséquent, "Le crépuscule" possède une authenticité qui manque chez "Le général."
Commenter  J’apprécie          20
une lecture au style simple et au contenu bien moins simple
ode a l'albanie, anti militariste et une ambiance de desert des tartares,
a decouvrir
Commenter  J’apprécie          20
Ismail Kadaré est né en 1936, il a consacré sa vie à l'écriture, avec une omniprésence de la dénonciation du totalitarisme, avec souvent en toile de fond la région des Balkans et son pays, l'Albanie. Traduit dans plus de 45 langues, il a longtemps eu maille à partir avec les autorités de son pays en raison du contenu de ses écrits, ce qui l'a poussé à émigrer vers la France en 1990.

Dans le général de l'armée morte, un général étranger se rend en Albanie une quinzaine d'années après la fin de la Seconde Guerre Mondiale pour y rechercher des restes de compatriotes militaires inhumés sur le territoire ennemi durant le conflit. Il est accompagné d'un prêtre capable de traduire la langue albanaise. L'homme se sent investi de sa mission officielle : avant le départ pour l'Albanie, il avait reçu beaucoup de visites de gens le priant de retrouver les ossements des proches tués.

Très rapidement, cette recherche s'avère être très éprouvante pour le général. L'homme fier, qui dans sa tête revivait le conflit en s'imaginant comment il aurait pu inverser l'issue de la bataille au profit de son pays, commence à souffrir d'insomnie. Les recherches s'avèrent difficiles : tous les corps ne reposent pas dans des cimetières, certains ayant été inhumé à la hâte dans des endroits mal renseignés ou difficiles d'accès. Parfois, c'est l'hostilité de la population locale qui vient freiner le général et le prêtre ; d'autres fois, c'est une autre délégation étrangère qui a reçu la même mission et qui empiète sur leurs fouilles.

Dans son billet, Passage A l'Est citait le traducteur David Bellos mentionnant que Kadaré est un conteur exceptionnel. En lisant cet ouvrage, j'ai compris la pertinence du propos. Dès l'ouverture du roman, Kadaré utilise un vocabulaire qui laisse à penser que de nombreux obstacles vont se présenter à la délégation. La description du relief, du temps qu'il fait, renforce cette ambiance si bien restituée. Les divers épisodes mentionnés, tels celles d'une prostituée « morte pour la patrie » ou encore d'un vieux paysan qui a déterré le corps de son valet de ferme, un déserteur ayant laissé son journal, nous font revivre certains aspects de cette guerre. Enfin, Kadaré tient également en haleine le lecteur à propos d'un certain général Z, chef du Bataillon Bleu, dont le corps est manquant et qui aura une importance particulière dans le livre. C'est donc un roman qui imprègne le lecteur.

J'ai également beaucoup apprécié les considérations historiques. Même si l'on ne connaît jamais le nom du général et du prêtre, ni leur nationalité d'ailleurs, le général de l'armée morte se déroule en Albanie, et à travers les épisodes relatés, on lit avec intérêt les considérations sur le peuple albanais, que ce soit son rapport avec les armes ou encore la tradition du chant. Quand nos deux protagonistes majeurs entendent une chanson qui relate la vie soldat tombé en Arabie, on se dit que le territoire albanais a longtemps été l'objet de souffrances :


Cette noble mission se terminera finalement par un épisode peu glorifiant pour le général et cela met un point final pour bien montrer le côté absurde de cette guerre.

***Livre chroniqué par Patrice***

Lien : https://etsionbouquinait.com..
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (514) Voir plus



Quiz Voir plus

LES ROMANS DE KADARE

L'arrivée de deux Irlandais new-yorkais, Max Roth et Willy Norton, dans la ville de N., au coeur de l'Albanie, fait l'effet d'une bombe dont les intéressés auraient bien étouffé l'explosion. Le sous-préfet de N. partage bien sûr l'avis de son ministre : il n'est pas exclu que les deux étrangers soient des espions...

Le grand hiver
Le général de l'armée morte
L'année noire
Le dossier H

10 questions
7 lecteurs ont répondu
Thème : Ismaïl KadaréCréer un quiz sur ce livre

{* *}