Franz Kafka. Dans la colonie pénitentiaire. 1915. 5 étoiles.
Un récit qui démarre en douceur...une prairie, entourée par la nature, une machine inconnue,…histoire d'installer le lecteur dans une atmosphère d' appartenance au genre « humain ».
Les personnages sont attentionnés, polis, à l'écoute les uns des autres.
Enfin, ceux qui sont reconnus comme faisant partie de l'élite. le prisonnier, le sous-fifre soldat sont transparents,… sans intérêt,.Ils existent, voilà. Ils sont là, point.
Mais petit à petit, Kafka, l'un des plus grands virtuoses dans ce genre (littérature de l'absurde, et de l'horreur d'une certaine « réalité ») installe les conditions de l'éveil de notre conscience et joue avec nos sentiment (de révolte par rapport à l'inhumanité qui guette les « services publics » de nos pays dit démocratiques.
On sourit, … au début de l'histoire. On sourit encore à la fin. Mais entre les 2…Un ouragan d'émotions. Je ne reviens jamais indemne d'un récit kafkaïen. Sauf quand je n'accroche pas ( babelio.com/livres/Kafka-
La-metamorphose/721946/critiques/3830345 )
Nous vivons aujourd'hui dans une société qui a évolué en un demi-siècle vers un monde « kafkaien ». Ouvrez les yeux et observez ce qui se passe dans la rue, les parcs, les réunions. 80 % des gens sont des personnes « désincarnées. Juste des consommateurs.trices de smartphoen et d' adresse IP…
Une perte d'humanité. Et kafka nous rappelle ce qui peut arriver si nous ne réagissons pas en CONSCIENCE / CONNAISSANCE de cause. Il ne s'agit pas de démocratie mais d'humanité !
Kafka a rendu un immense service à l'humanité, celui de pouvoir rire … jaune … à ses récits (100 ans déjà), et de prendre du recul. Et de réfléchir à quels personnages de ses « fables » nous aurons aujourd'hui la volonté de nous incarner…