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Philippe Sers (Éditeur scientifique)Suzanne Leppien (Traducteur)Jean Leppien (Traducteur)
EAN : 9782070326396
249 pages
Gallimard (01/01/1991)
3.96/5   40 notes
Résumé :
Publié en 1926 durant l'époque où Kandinsky est professeur au Bauhaus, Point et ligne sur plan est la suite organique de Du spirituel dans l'art (Folio Essais n°72). Après la théorie des couleurs, Kandinsky présente sa théorie des formes qui participe de la même rigueur et de la même volonté de constituer le langage des moyens purs de l'art qui au-delà des apparences, va parler à l'âme humaine.
Dans ce texte capital et souvent mal compris, Kandinsky pose les ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Paru en 1926, « Point et ligne sur plan » est à la fois la suite et le complément d'un premier essai paru en 1911 : « Du Spirituel dans l'art, et dans la peinture en particulier ».
On sait, de son propre aveu, que Kandinsky n'était pas satisfait de n'avoir pu trouver dans cet ouvrage une théorie des formes cohérentes; une théorie qui soit équivalente à celle exposée pour la couleur : une morphogonie pendant de la chromogonie.
Dix ans de travail lui furent nécessaires pour développer cette théorie dont le postulat est de faire correspondre les éléments, formes et couleurs.
Plusieurs problèmes théoriques lui résistaient devant la nécessité de trouver une logique picturale d'une forme sans objet : l'évaluation intérieure cohérente pour les couleurs (relation à l'âme) peut-elle exister pour les formes?
Il lui faut donc rechercher un point de départ clair et objectif.
Quand sera-t-il alors de la fonction prophétique de l'art?
Comment concilier cette fonction qui implique un contenu figuratif avec la disparition de la représentation?
Les réponses à ces questions sont exposées dans « Point et ligne sur plan » de manière minutieuse et très détaillée.
Par son spiritualisme, Kandinsky est conduit à un postulat d'ordre, ordre qui sous-tend toute la théorie des formes.

1.Théorie des éléments :
-Le point, élément initial parce qu'il est le départ de l'aventure humaine picturale, l'image première de toute expression picturale.
-La ligne, née du point lorsque celui-ci sort de ses limites en perdant sa tension de nature concentrique par l'action d'une force : la dynamique humaine. La ligne, caractérisée par sa direction sur le plan devient ainsi la base de la morphogonie, sa relation à l'homme établissant un contraste de qualité de la même manière que celui établi pour les couleurs dans « Du Spirituel dans l'Art… » :
Horizontale - froid - bleu
Verticale - chaud - jaune
Diagonale - froid/chaud (différents d°) - couleurs diverses

Ainsi progressivement se construit la théorie des formes sur base de deux éléments sources : le point et la ligne, cette dernière engendrant les différentes formes.
Ces deux éléments se combinent avec le plan originel (celui-ci n'étant que le support) et chaque implantation d'un élément entraîne des effets que Kandinsky analyse.

2. La construction, première grande étape de la théorie de l'art, est la combinaison rationnelle des éléments, les différentes parties devenant vivantes par l'ensemble.
La construction est une organisation en mettant en place un ensemble cohérent et compréhensible.

3. La composition est la deuxième étape. Elle est le but ultime pour Kandinsky.
Considérant que « Point et ligne sur plan » ne livrait seulement que quelques éléments sur ce terrain, il renonça à intituler son essai « Traité de composition ».
Il appelle de tous ses voeux à un travail d'évaluation intérieure réalisé sur la base d'une méthode scientifique pour franchir le pas de l'expérimental vers l'expérimentation.

N'empêche, ce livre saisissant par sa rigueur et sa profondeur permet d'aborder l'abstraction d'une tout autre manière et de regarder les oeuvres de Kandinsky (et de bon nombre d'artistes du vingtième siècle) non plus avec curiosité ni circonspection mais avec la conscience que les qualités d'une image ne sont pas liées, nécessairement, à la figuration.

La préface éclairante et très érudite de Philippe Sers, par son analyse et ses explications, facilite la bonne compréhension de ce livre passionnant et dense.

Cantus


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Point et ligne sur plan m'est apparu comme un long égarement (ce qui n'est pas nécessairement négatif), un essai qui nous en apprend involontairement plus sur son auteur et sur l'époque à laquelle il vivait que ne nous apprend la théorie qu'il a essayé d'échafauder. Car malheureusement très peu des affirmations qui sont faites ici ne résistent à un examen contradictoire comme par exemple : pourrait-on affirmer le contraire de chacun des points traités et être tout aussi convainquant ? C'est un exercice par ailleurs assez amusant à faire (pour faire passer un texte avouons-le assez aride).
Au delà de ce jugement un peu sec, on apprend beaucoup à la lecture du livre sur l'état d'esprit qui a pu guider le Bauhaus, et par là beaucoup de ses descendants modernes et contemporains : apprendre à apprécier des oeuvres comme un jeu à la fois esthétique et intellectualisé, dont les clés arbitraires s'échangent entre initiés. Ainsi, ce texte tout comme l'état d'esprit qu'il défend se révèle très avant-gardiste, précurseur de la société comme nous la connaissons : fiévreuse de tout décrire avec des règles simples, répétables, malade de chiffre tout comme ici Kandinsky va même jusqu'à espérer mettre des équations sur la beauté, ou la sensibilité.
Malgré tous les aspect assez modérément convaincants de cet essai qui ressort comme un traité de géométrie embrouillée de ressentis personnels, et si l'on excepte l'aspect témoignage involontaire, il reste aussi une indéniable énergie à vouloir découvrir, explorer de façon instinctive dans le but de déchiffrer. Ceci aussi étant intéressant à scruter dans le livre, et révèle probablement un tempérament assez remarquable que devait avoir Kandinsky.
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Pas facile à comprendre, il faut s'accrocher. Ensuite vient la lumière !
Disons que ce propos est assez... abstrait. Mais en examinant les tableaux de Kandinski, on fait finalement la liaison entre l'oeuvre picturale et le discours qui la sous-tend.
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Vidéo de Vassily Kandinsky
« Anna-Eva Bergman – Vies lumineuses », une biographie par Thomas Schlesser, historien de l'art et directeur de la Fondation Hartung-Bergman, aux éditions Gallimard.
Ce livre biographique se fonde très majoritairement sur des sources d'archives se trouvant à Antibes, au sein de la Fondation, ancien lieu de vie et de travail d'Anna-Eva Bergman. Thomas Schlesser y raconte l'artiste et sa vie incroyable, inattendue, comme cela n'a jamais été fait auparavant. de son enfance chaotique jusqu'à sa postérité, en passant par ses rencontres marquantes et ses voyages… une plongée dans la vie de l'artiste ancrée dans l'Histoire du 20ème siècle.
Résumé : Elle a longtemps échappé aux radars de l'histoire de l'art. On découvre aujourd'hui avec Anna-Eva Bergman (1909-1987) une peintre d'importance majeure qui a investi dans son oeuvre une ambition sacrée, presque mystique. Sa vie, racontée pour la première fois grâce à une enquête au coeur de ses archives, est hors norme : une enfance norvégienne sous le signe de la peur ; une jeunesse bohème et aventureuse à travers l'Europe ; une carrière d'illustratrice ; des démêlés avec l'Allemagne nazie ; une lutte acharnée avec une santé défaillante ; trois mariages, dont deux avec le même homme – Hans Hartung – à vingt-huit ans de distance ; une fin tragique dans la splendeur de sa villa d'Antibes. Mais, surtout, Anna-Eva Bergman, c'est une vie dédiée à la création, loin des modes. Elle est aujourd'hui l'objet d'un engouement spectaculaire et sa cote s'envole. Il n'en a pas toujours été ainsi. Insuffisamment reconnue dans son pays d'origine, défendue par quelques rares alliés en France et en Europe, elle fera une très honorable carrière, certes, mais en sourdine, souvent dans l'ombre. Elle a beau croiser la route de Kandinsky, Soulages ou Rothko, elle demeure marginale. Caractérisés par l'emploi de feuilles d'or et d'argent et le rythme de la ligne, ses tableaux sont des évocations hiératiques et simplifiées, radicales, des grandes forces structurantes de l'univers – les éléments, les minéraux, le temps … Elle a laissé une quantité considérable de documents (la plupart en norvégien) qui permettent de comprendre enfin cette femme, dans la complexité de son être, le drame de son existence et la magnificence de son oeuvre.
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