Les revenants

J'aime beaucoup Laura Kasischke et ce roman me convainc qu'il faut que je lise tout ce qu'elle a écrit.
J'ai beaucoup aimé Esprit d'hiver et A moi pour toujours, adoré A suspicious River, seul La vie devant ses yeux est un peu en dessous selon moi.

Ici encore une fois, elle dresse le portrait de l'Amérique parfaite : ses bonnes familles, ses universités, ses campus, ses jeunes filles chastes et innocentes...avant de tout faire voler en éclats. Personne n'est celui qu'il prétend.
J'ai beaucoup aimé. C'est un peu long parfois mais la vérité se fait petit à petit et tout se recoupe. On est indignés et horrifiés par ce qui se passe.
Il y a une réflexion très intéressante sur la mort via le personnage de Mira, professeure anthropologue

Petit bémol tout de même : la fin est assez frustrante, et il s'agit plus d'un thriller que d'un roman aux accents fantastiques comme je m'y attendais.

Le voilà enfin terminé cet ultime roman non lu de Laura Kasischke !
Et je suis ravie d'avoir fini par ce titre car il est foisonnant à souhait.
Le point de départ du récit est la mort accidentelle d'une étudiante dans un accident de voiture causé par son petit ami.
Quelques mois plus tard, le petit ami en question, Craig, revient à l'université.
Une galerie de personnages entre alors en scène : Perry, l'ancien camarade de chambre de Craig et ami d'enfance de Nicole, la jeune fille tuée ; Josie, l'ancienne compagne de chambre de Nicole ; Shelly, la première personne arrivée sur les lieux de l'accident ; Mira, une enseignante dispensant un cours sur la mort, ses croyances, rites et coutumes.
Leurs destins vont alors se croiser et s'enchevêtrer dans une spirale qui nous paraît inéluctable. .

Depuis l'accident de voiture qui a coûté la vie à Nicole, sa petite amie, Craig a du mal à se réapproprier la réalité. Un an après, il continue de voir Nicole partout. Seul témoin du drame, Shelly ne comprend pas que les journaux en donnent une version falsifiée, qui rend Craig responsable de la mort de Nicole. Hallucinations dues aux remords ou à la drogue ? Canular monté par les amies de Nicole ? Ou machination monstrueuse qui prend ses racines dans les perversions occultées des jeunes filles de bonne famille ?
Autant vous le dire tout de suite : si vous mettez le nez dans les premières pages, vous aurez du mal à vous extirper de cette lecture palpitante ! On entre dans l'intimité de chaque personnage sans savoir quelle est sa part dans l'accident mortel qui a eu lieu. de rebondissements en fausses pistes, la confusion est à l'honneur : qui ment ? qui trompe ? qui se cache ? Il y a comme un carnaval des apparences et des masques que l'on ne peut faire tomber sans risquer soi-même d'être piégé.
Au-delà de cette enquête magistralement construite, se dessinent l'hypocrisie et la malveillance d'une Amérique bien-pensante et d'une jeunesse dévoyée derrière la façade des prestigieuses universités et fraternités/sororités d'étudiant e s. L'intrigue est diaboliquement menée et laisse un goût amer lors d'un dénouement qui, finalement, ne dénoue pas tout. Un sacré roman, à lire absolument !

« Les revenants » de Laura Kasischke concentre les obsessions de l'écrivaine, son penchant pour une trame classique qui soudain dérape et tourne au surnaturel, au fantastique. le mensonge de la société bien pensante américaine est une autre constante dans l' oeuvre de Kasischke qui en souligne les perversions avec un plaisir non feint. J'aime tout particulièrement la façon qu'elle a de créer des personnages jamais figés mais bien au contraire mouvant, ni tout noir ni tout blanc, tout en nuance. C'est un roman à l'atmosphère sombre et mystérieuse, un petit pavé qui se lit néanmoins très vite tant l'on est pris par l'intrigue. Je vous le recommande.
Lien : https://thedude524.com/2014/..

J'aime beaucoup tout ce que j'ai lu de Laura Kasischke. Roman choral, enquêtes croisées, franchement c'est impossible à raconter car il ne faut surtout pas en dire trop. L'histoire se passe sur un campus américain, dans l'opacité des fraternités et des sororités. C'est subtil, les personnages sont attachants (ou répugnants), et les apparences toujours trompeuses. Et ce n'est pas une histoire de vampires !

Je suis incapable de classer ce livre : roman, thriller, satire sociale, polar, science fiction... il touche un peu à tous ces genres sans jamais réussir à être vraiment convaincant. Dommage, cela ne correspond pas du tout à ce qui m'avait fait apprécier Laura Kasischke : des atmosphères étranges même pour des situations banales (un peu comme dans certaines nouvelles de Buzzati) et des fins surprenantes.
Je préfère quand elle écrit des récits plus ramassés, condensés. Dans "les revenant" j'ai eu l'impression d'une dilution des idées et des propos ...avec en prime quelques bizarreries de traduction !
Je vais tenter quand même d'autres romans de cette auteur pour essayer de retrouver le plaisir que j'avais eu à lire "Esprit d'hiver" ou "Rêves de garçons"...
Affaire à suivre !

Cela faisait déjà 4 ans que j'avais ce livre dans ma bibliothèque sans l'avoir touché et je suis déçue de ne pas l'avoir ouvert plus tôt.

Dans ce livre nous suivons quatre personnages, Craig, étudiant a eu un accident avec sa copine, Nicole, qui est décédée dans celui-ci, Shelly qui a été témoin de ce même accident et travaille sur le campus où Craig étudie. Il y a ensuite Perry, le colocataire de Craig qui connaissait Nicole depuis l'enfance et enfin Mira enseignante en antropologie et spécialiste des rituels funéraires ainsi que tout ce qui entoure la mort sur le même campus.

Tout au long du livre l'autrice alterne entre le présent et le passé des divers personnage pour nous amener petit à petit au dénouement. J'ai beaucoup apprécié ce livre qui traite d'un sujet peu commun en tout cas pour nous en Europe. J'ai trouvé que la traduction était sympa à lire, le style est plaisant et très fluide, pour moi le livre a même été addictif. J'ai également apprécié le fait que l'intrigue n'est pas évidente, on ne comprend vraiment que lorsque l'autrice décide de nous mettre la vérité en face.

Je ne connaissais pas cette autrice avant mais je pense chercher d'autres de ces livres.

Impossible de lâcher le livre. Il met en place un suspense qui nous rend petit à petit de plus en plus accro. Les personnages dévoilent morceau par morceau une personnalité qu'on ne pouvait deviner au début du roman. On s'attache à certains d'entre eux.

L'auteure nous dévoile la perversité et la cruauté qui règnent au sein des campus et des sororités aux États-Unis, dressant un portrait peu reluisant des lieux. Elle nous ballade entre passé et présent pour mieux nous perdre, rendant son roman très addictif.

D'un bout à l'autre de ce livre on se retrouve plongé dans une énigme qui n'a rien à voir avec un polar ou que sais-je, l'énigme de cette jeune étudiante, Nicole, morte dans un accident de voiture et tous les personnages qui tournent autour d'elle, son petit ami, Craig considéré comme un criminel comme conducteur du véhicule, son colocataire, Perry, amoureux en secret, sa copine de sonorité (un truc que seuls les rifains pouvaient inventer, sorte de société secrète d'étudiants qui impose ses codes idiots et ses bizutages), Sally, la témoin de l'accident, Shelly, qui semble n'avoir pas vu la même chose que tout le monde et une professeur d'anthropologie, Mira, spécialiste des traditions autour de la mort, modes d'inhumation, revenants, vampires... Tout ce petit monde nous plonge par différents aller-retours avant et après l'accident dans une paysage de plus en plus trouble et haletant. A la fin le lecteur comprend et sait mais visiblement pas forcément les personnages de l'énigme qui vont repartir avec encore beaucoup de questions... une manière de mettre un point final au livre sans tomber ni dans le happy-end ni dans la victoire des méchants sur les gentils (ils sont là, eux aussi...) ce qui aurait conclu ce livre très bien écrit et très bien monté de manière nécessairement trop facile. Une auteur à suivre, très moderne par ses thèmes, ses réflexions, ses descriptions et très classique par son écriture fouillée et structurée... qui me renvoie, dans un tout autre genre et qui n'a rien à voir (sauf peut-être cette ambiance délétère des milieux étudiants et de la recherche) à l'écriture d'un David Lodge, très moderne et très fouillée et classique.

Ce livre est passionnant : thriller sociologique flirtant avec le fantastique, étude sur la vie au sein des campus américain, histoires d'amour (des élèves mais aussi des professeurs) : C'est tout cela à la fois et encore plus ! Un roman à (re)découvrir !