AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,81

sur 1026 notes
Une fois de plus, Laura Kasischke écorche la société américaine, ses traditions et sa façade parfaite. le livre est certes un pavé (presque 600 pages), mais dès la 20ème page on se trouve happé par l'histoire et le puzzle plein de mystère qu'elle a construit pour nous.
Puzzle, c'est le mot, puisque chaque chapitre s'imbrique dans un subtil va et vient chronologique alternant les points de vue des 5 ou 6 personnages principaux, parfois liés par le noeud de l'intrigue sans même se connaître.

L'histoire se passe sur un campus américain qui cultive l'excellence comme tant d'autres. Craig vit une belle histoire d'amour avec la parfaite et virginale Nicole. La vie de celle-ci est étroitement liée à celle de sa sororité (société étudiante très répandue aux usa) dont elle suit les règles et les rituels avec ferveur, au grand agacement de son petit ami. Lorsque Nicole meurt, atrocement mutilée dans un accident de voiture, le campus entier dirige toute sa haine contre Craig, qui a survécu et qui était au volant. Lui ne se souvient de rien mais pourtant une témoin affirme avoir été sur les lieu de l'accident juste après que celui-ci ai eu lieu et avoir constaté que Nicole n'était que très peu blessée, et consciente... Peu après le retour de Craig sur le campus, celui-ci se met à l'apercevoir au gré des rues, et il n'est pas le seul: son ami Perry est persuadé de la reconnaître sur une photo prise lors de la cérémonie d'hommage organisée pour son propre enterrement! Se pourrait-il que Nicole soit revenue d'entre les morts, ou s'agit-il seulement d'hallucinations provoquées par le chagrin et la perte d'un être cher?

Le résultat est mystérieux, sur le fil du rasoir entre rationnel et surnaturel, c'est drôlement bien ficelé, et finit en beauté par une montée en puissance haletante! Comme elle sait si bien le faire, Laura Kasischke prend un malin plaisir à nous égarer dans des impasses et à dévoiler la dérangeante vérité au dernier moment. Les 100 dernières pages m'ont vraiment accrochées, je n'étais plus là pour personne, agrippée à mon bouquin...une vraie réussite!

Pour autant, ne vous attendez pas non plus à lire un thriller même si à première vue ça pourrait y ressembler. L'auteur fait monter la pression en finesse, travaille l'ambiance et la mentalité des personnages, pour un résultat vraiment scotchant, on en redemande!
Commenter  J’apprécie          70
Conseillé, je commence à lire ce roman avec de bonnes dispositions, cadre familier du Nord-Est des USA, université haut de gamme, banlieue cossue dont on imagine qu'elle cache de multiples turpitudes, ou de plus sombres desseins, nous ne sommes pas loin de Salem et de Providence, lieux maléfiques ou supposés tels. L'excellence universitaire abrite en son sein des esprits brillants, profonds, là où vous et moi n'irons jamais, flirtant avec l'absolu, concept nébuleux dans lequel l'on peut jouer à Dieu sans risque d'être contredit, amusements d'étudiants débordants d'énergie, d'hormones en roue libre, jusque là prisonnières de cadres familiaux empreints d'une hypocrite religiosité. La pression se relâche, pas totalement, les associations estudiantines veillent à la tradition, travail et morale sont les piliers d'une élite auto-proclamée, les anciens passent le flambeau au travers de rites secrets, via les sororités ou les fraternités, nulle obligation mais fortement conseillé, les esprits rebelles ne sont pas légion, ils existent, ostracisés, le carcan des sororités peut s'avérer douloureux. Thème chéri des romanciers US, les confréries étudiantes, fêtes et bacchanales qui tournent mal, causes mystérieuses, dissimulent des infamies, libertinages et autres vices qu'il est de bon ton de taire, tout débordement se doit de rester invisible aux yeux de l'institution.
Critique acerbe d'une bonne société, habillant de vertu ses plus belles plantes, le roman nous entraîne sur de fausses pistes, jouant avec nos nerfs de lecteur, suspense et réponse très tardive dans le déroulé de l'histoire. Les 650 pages sont un peu bavardes, quelques redites dans les descriptifs de personnages, stéréotypes nécessaires mais le tout est accrocheur, se lit facilement, non loin de Stephen King, socialement plus incisif, et la dent très dure envers la gente féminine, roman écrit par une femme. Attention aux poupées, messieurs...
Commenter  J’apprécie          60
Mon premier Kasischke. Peut-être le dernier, l'intrigue, la tonalité de ses autres romans m'intéressant moins. Peur aussi d'être déçu après la lecture passionnante d'une histoire intrigante, sertie dans un campus, giron des méandres de la psyché étudiante, prompte à s'enflammer pour un rien, à croire n'importe quel bobard, empreinte d'un désir rentré de sexe. Suspense bien tenu - irrigué par un penchant pour le morbide -, tempéraments fouillés et luxe de détails, tel un raccord dans l'image, incise éloquente en cours de récit, sur le for intérieur des personnages; j'ai particulièrement apprécié ce procédé disruptif.
Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
Commenter  J’apprécie          65
Suspens, secrets et le milieu des universités américaines, voilà les ingrédients de ce roman. Sans oublier la mort en invité principal. le présent et le passé se croisent constamment, d'un chapitre à l'autre, Laura Kasischke nous balade d'un espace temporel à un autre, sans crier gare. C'est parfois un peu surprenant, dérangeant, car il faut parfois quelques lignes du chapitre pour se situer dans le temps mais ça donne du rythme et nous dévoile les élèments de l'intrigue, les pièces qui ne collent pas dans ce puzzle si particulier, peu à peu.

Un livre qui pourrait donner froid dans le dos et qu'on termine sans s'en rendre compte, presque d'une traite (enfin, si c'était possible). Plus l'histoire avance, plus les indices nous sont distillés, plus l'impatience d'en finir nous titille.

C'est remarquablement construit, tant au niveau du rythme et du style d'écriture que des informations que l'on y glane sur la mort, le système universitaire américain et ses fraternités et sororités. Mon seul bémol : la fin, un peu en queue de poisson finalement. J'aurais voulu en savoir plus sur les jours qui ont suivi dans la vie des différents protagonistes et pas ce bond rapide de quelques années en avant. Un goût de trop peu aussi sur ces dernières pages. Mais en tout cas, un excellent polar que je vous conseille vivement !
Commenter  J’apprécie          60
Laura Kasischke déçoit rarement. Et c'est décidément bien dans ce roman qu'elle est au sommet de son art. Avec "En un monde parfait", autre bijou mêlant critique de la société américaine et fantastique, elle signe là un livre parfait.
Dans une ambiance toujours brumeuse nous voyons les personnages évoluer chacun de leur côté mais à travers les mêmes interrogations, les mêmes peurs, les mêmes angoisses mortelles et autour d'une unique jeune fille, une sorte de Laura Palmer de sororité universitaire.
Un livre pour ceux qui ont aimé "Le maître des illusions" de Donna Tartt, et les autres livres de Laura Kasischke.
Et pour ceux qui découvre l'auteur : si vous ne devez en lire qu'un, celui-là me paraît idéal.
Commenter  J’apprécie          61
Craig, jeune étudiant insouciant et fêtard tombe amoureux de Nicole, jolie jeune fille à l'avenir prometteur, qui réside aussi sur le campus de Godwin Honors College. Lorsque Nicole meurt dans un accident de la route, Craig qui conduisait la voiture est soupçonné de meurtre. Il ne se souvient de rien et peine à se défendre.

Shellie est le seul témoin oculaire de ce drame et malgré son insistance pour témoigner et prouver l'innocence de Craig, les journaux continuent de cacher la vérité et d'enfoncer le jeune conducteur.

Perry partage la chambre de Craig et malgré son attachement pour Nicole soutient son ami dans l'adversité. Il se passionne pour les traditions liées au culte de la mort et bénéficie d'une dérogation pour suivre les cours qui traitent de ce sujet.

Mira, est le professeur de Perry pour ce cours dont l'intitulé est "la mort, mourir et les non-morts". Mira vit des heures difficiles dans sa vie de couple et doit travailler avec acharnement pour pouvoir renouveler son contrat dans cette prestigieuse université.

Cette poignée de personnages, et plusieurs autres plus secondaires, ont un lien avec les faits mystérieux et surnaturels qui se produisent sur le campus de cette université du Midwest américain.



J'avais vu -pas lu, la nuance est de taille- beaucoup d'avis enthousiastes sur ce livre, sur cette auteure. C'est donc une couverture familière qui a attiré mon regard sur le tourniquet de la bibliothèque municipale. Au bout d'une centaine de pages j'ai cherché, en vain, le secours d'une quatrième de couverture (il n'y a pas de résumé), j'ai donc reporté mon attention sur la couverture et sur le titre Les revenants. Je saisissais mieux pourquoi la mort, ses rites, son folklore en étaient le personnage principal, mais regrettais mon choix pour un thème peu engageant.

le début de l'histoire est poussif et nous présente des personnages antipathiques et futiles. Il est difficile de s'y retrouver dans le nombre de protagonistes, l'auteure manque souvent de précision, elle multiplie les flash-backs concourant encore à ajouter de la confusion.

Au bout d'une centaine de pages il m'a donc fallu trancher: " Stop ou Encore". J'ai sûrement fait le bon choix en décidant de poursuivre ma lecture car j'ai enfin senti, chez les personnages cités plus haut, émerger deux doigts de discernement et les contours d'une histoire palpitante se dessiner.

L'auteure dénonce les sororités et fraternités, ces groupes claniques qui caractérisent les universités américaines, le bizutage humiliant et dégradant qui dérape, les instances directrices qui camouflent des faits graves et cautionnent des actes révoltants afin de garder leur rang au palmarès des meilleures universités. Les revenants décrit cette étape charnière de l'adolescent qui devient adulte mais se balance encore entre deux âges sans réussir à trouver l'équilibre. Les revenants évoquent notre attirance et notre fascination pour la mort mais aussi notre questionnement et nos peurs.

La plume de Laura Kassischke n'est pas transcendante mais elle réussit en nouant et dénouant des intrigues, en surfant dans un monde surnaturel à nous tenir en haleine avant que le soufflé ne retombe brutalement lorsque au dernier chapitre l'auteure n'assume plus son histoire et se dérobe.

Entre Laura Kassischke et moi c'est déjà fini!

Commenter  J’apprécie          60
Qu'il est cruel ce monde universitaire!
On pourrait tomber dans le fantastique, rester dans le polar ou glisser vers une sorte de sociologie des campus, Laura Kasischke navigue entre tout cela pour composer cette fresque qui tient en haleine.
Il y a aussi les rites de passages, la fin de l'adolescence, ces groupes d'étudiantes aux pratiques effrayantes. On se prend souvent à espérer qu'il ne s'agit bien pour l'essentiel que de fiction... mais on sait bien que la réalité la dépasse souvent hélas...

Lien : http://lecture-spectacle.blo..
Commenter  J’apprécie          60
J'ai trouvé les cent premières pages très ennuyeuses (description d'un campus américain en beaucoup moins bien que "Moi, Charlotte Simmons" de Tom Wolfe par exemple) et puis après je me suis complètement prise dans le livre malgré les traductions qui rendent le livre lourd par moment. Les rebondissements étaient palpitants – inattendus. Et puis le soufflé c'est dégonflé pour la fin : très déçue. La vérité révélée très tôt, des invraisemblances, des faits inexpliqués, des incohérences et l'énervement d'être plongée 13 ans après les faits pour découvrir des banalités. Ce livre aurait pu être un gros coup de coeur, mais est une déception au final.
Commenter  J’apprécie          61
Dans un roman qui mène son lecteur de main de maître, peu de psychologie des personnages, toujours cette froideur distante, qui donne à chacun un rôle primordial. Et ce que chacun dit ou voit, prend les allures du vrai, du scientifique, même si l'ambiance glisse dangereusement vers le surnaturel.

Encore une fois, une analyse superbe de l'adolescence, des réussites et des gâchis, de l'Amérique et de ses échecs, des rites... Et bien sûr, ambiance malsaine, images sanglantes, faune omniprésente, bien des contrastes pour ce roman qui ne se laisse pas réduire à une seule fin : surnaturel ou naturel, à vous de voir...

Lien : http://pralinerie.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          60
Voici encore un livre pour lequel je vais avoir beaucoup de mal a écrire un billet... Mais je vais commencer par vous dire que j'ai eu un coup de coeur : pour le style de l'auteur qui est fluide, direct, et simple, pour la construction du récit avec ses changements de narrateurs, de points de vue, de périodes puisqu'il y a des allers et retours dans le temps sans que cela soit pour autant confus et l'histoire elle-même qui est riche en émotion. L'auteur nous embarque : on croit savoir où on va mais on est vraiment surpris. Il faut juste se laisser porter par l'histoire.

Je ne pouvais pas lâcher le roman, j'y pensais quand je ne le lisais pas, j'avais hâte de retrouver les personnages, l'histoire... J'ai même été presque contente de mal dormir deux nuits de suite pour pouvoir le lire! Et pourtant Valérie qui me l'a offert, m'avait prévenue qu'elle n'avait pas réussi à le finir alors je l'ai commencé avec des doutes... mais j'ai été happée, j'ai adoré!

Maintenant, je vais essayer de vous parler du contenu mais je me méfie car je ne veux vraiment pas trop vous en dire car d'une part, quand je l'ai lu je ne savais presque rien et d'autre part, tout repose sur les rebondissements et les révélations qui se font au fur et à mesure de la lecture...

Je vous dirai juste que l'histoire se déroule sur un campus américain sur une période d'un an environ avec des allers-retours. Qu'une jeune fille appartenant à une sororité très sélect a été tuée dans un accident de voiture conduite par son petit ami mais qu'un témoin de la scène ne se souvient pas des événements tels qu'ils sont relatés dans la presse. Il y a des histoires d'étudiants, des histoires d'amitié, des histoires de fantômes que l'on croit voir ou que l'on veut voir, des reflexions sur la mort, beaucoup de mystères.

C'est aussi une analyse de la vie des universités américaines avec leurs codes, leurs systèmes de fraternités, de professeurs, de hiérarchie...

Laura Kasischke arrive à brosser un tableau de la société américaine,qui, au premier abord, pourrait paraitre lisse tout en jetant de ci, de là, un peu d'acide pour modifier le portrait. J'avais déjà beaucoup aimé ce regard presque cynique, à double tranchant dans "A moi pour toujours" et "Un autre monde".

Dans ce roman, tout n'est que faux semblant, on se fait avoir comme dans un polar!
Lien : http://ennalit.canalblog.com..
Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (2115) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2880 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}