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Ce titre est un second volet des enquêtes d'Alex Delaware, psychologue consultant pour la police de Los Angeles. J'ai eu un peu peur d'arriver ainsi dans une suite, avec des personnages déjà installés dont je ne connaissais pas le passé, mais au final, j'ai lu et assimilé ce policier sans problème majeur.


"Jeux de Vilains" débute à la façon d'un épisode des "Experts": un corps découvert par des civiles dans des circonstances où les témoins ne sont pas très "clean". le corps de Selena Bass est retrouvé mutilé dans le Marais, site protégé et régit par un écolo au comportement exalté.

L'équipe de l'inspecteur Milo Sturgis est appelée pour venir en aide à un jeune "bleu", Moses Reed en charge de l'enquête. Alex Delaware, consultant psychologue vient porter son aide et analyse la situation pour me cerner les auteurs du meurtre.


L'enquête est menée consciencieusement par une équipe d'hommes atypiques, j'ai beaucoup apprécié le personnage de Milo, on sent qu'il a de la bouteille et mène son enquête et ses hommes de façon claire, nette et précise. Pourtant, au milieu du livre, on sent que l'enquête piétine, les interrogatoires se succèdent mais ne conduisent pas les enquêteurs vers une explication évidente. La découverte de nombreux corps dans le Marais, ne fait que semer le doute. le profil des victimes ne cadre pas, et le lecteur s'interroge au fil des pages.



Le personnage d'Alex donne une dynamique à l'enquête. le côté "psy" ressort et grâce à son discernement, la mise en évidence de certains faits incrimine plusieurs suspects potentiels.



J'ai suivi cette enquête avec beaucoup d'intérêt! le dénouement m'est apparu assez étonnant, j'avoue ne pas avoir vu venir l'assassin.

J'ai tout de même noté quelques longueurs au cour de l'enquête, surtout vers la moitié du livre... On s'ennuie un peu par moment, le temps d'un rebondissement.

Au final, une bonne surprise, mais une trame relativement commune aux polars américains... Ah les pauvres prostituées... Elles sont toujours malmenées par les auteurs.

Ma note: 8,5/10


J'ai passé un bon moment avec ce livre! le trio Sturgis-Delaware-Reeds m'a bien plu. Une découverte totale de l'auteur puisque je ne le connaissais absolument pas.
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D'abord, faut que je sois honnête avec vous : les énigmes policières et autres thrillers ne me passionnent guère ; le whodunnit, c'est pas ma came et je me fous de savoir qui a tué Roger Ackroyd. Autrement dit, le roman doit être vraiment bon dans son genre pour ne pas me faire bailler. Avec Jeux de vilains, je me suis décroché la mâchoire. J'ai lutté pour le terminer et si je lui donne un point sur cinq, c'est par pure charité chrétienne. Voilà, c'est dit ; passons à la revue de détail.

L'histoire commence d'une manière pas franchement originale mais qui évite tout de même le cliché grotesque : à Los Angeles, un type trouve dans une boîte vendue aux enchères des ossements humains. Plusieurs mains – d'où le titre, à peine moins tarte que la version américaine (Bones). Peu de temps après, on retrouve dans un marais quelques corps de femmes avec la main coupée. Bon, je vous rassure tout de suite, pas la peine de trop se prendre la tête : cette histoire de membres coupés n'aura pas grande importance par la suite, pas plus qu'un des premiers personnages qui s'était pourtant montré si coriace durant la vente aux enchères. Les mains, c'est juste pour la déco, je veux dire l'ornement psychanalytique. Ah mais c'est que ça donne une belle tournure de crime pathologique, ça évoque le rituel et, attention, ça rappelle la castration. Et ouais, il est comme ça Jonathan Kellerman : c'est une grosse brute de la psychologie humaine (on nous rappelle qu'il a un Ph.D. dans ce domaine) tout comme son héros, Alex Delaware, consultant pour la police de L.A. Question analyse des personnages, on y va donc gaiement : imaginez Freud qui, avec le pognon de ses bestsellers (How I Meet your Mother, Totem et Tabou à Ibiza, etc.), se serait acheté une Mercedes pour foncer à toutes blindes sur l'autoroute de la pensée. Vous aurez un aperçu de l'acuité psychologique du bouquin et vous regretterez que la main coupée ne soit pas celle de l'auteur.

Plus sérieusement, les thrillers qui mettent en scène des psychologues hors-pairs comme dans le Silence des Agneaux – auquel Kellermann fait pourtant référence – emploient ces personnages à fouiller l'âme humaine dans toutes ses nuances et ses contradictions. Ici, on se sert de quelques notions freudiennes pour plaquer des schémas sur les personnages. le lieutenant Milo Sturgis incarne une figure paternelle quand il prend sous son aile un jeune flic ou qu'il apprend à Alex Delaware à tirer avec une arme à feu. Et si le lecteur n'avait pas compris le symbole, le même Alex rêve par la suite qu'il prend le gros fusil de son papa. Je vous passe les multiples allusions oedipiennes, aussi fines qu'une blague de Jean Roucas. de toute façon, quasiment toutes les motivations des personnages semblent pouvoir s'expliquer par des complexes familiaux, des traumatismes de la petite-enfance, des histoires de pénis et de petites filles amoureuses de leur père. Les deux enquêteurs Moses et Aaron, demi-frères aux noms imperceptiblement bibliques, éprouvent une rivalité depuis leur plus jeune âge ? Dans la prose délicate de Kellermann, ça se traduit par : « Les deux frères se tendirent, rigides comme des lances. En pleine régression, ramenés un instant à leurs disputes enfantines. » Ces références continuelles sont bien sûr le fait du principal narrateur, le psychologue qui va nous prendre en otage par une focalisation interne nous forçant à partager sa bêtise. Si Alex Delaware est plutôt discret au début du roman, il va bientôt se révéler envahissant pour le lecteur, lui mâchant tout, imposant son interprétation des personnages et de leurs actions. Les hésitations, les non-dits, les mimiques de ses interlocuteurs : rien n'est laissé à notre appréciation, tout doit être dit et de manière pas trop compliquée, parce qu'il se fait tard et puis la philo, c'est pas mon truc, merci. de manière tristement cohérente, l'aveu du coupable se fait à travers un écran vidéo HD : ce n'est pas un meurtre qui est expliqué au lecteur, c'est un point de vue, un cadre de compréhension, qui lui est imposé.

A la décharge du Dr Delaware, il n'est pas le seul à se vautrer dans les clichés. Les flics aussi savent juger un homme, mais plutôt sous un angle politico-social. Ainsi, quand ils soupçonnent un militant écolo : « On compte pas mal d'anarchistes et de gauchistes parmi les altermondialistes, non ? fit remarquer Reed. Ce qui nous ramène à la casquette de Huck. Ces gens-là en portent. » J'ai vainement cherché une pointe d'ironie dans ces monceaux de bêtise. Je n'ai pu que constater que cela s'aggrave au fil du roman, avec des proverbes chinois pour arguer de l'attachement d'un personnage à un enfant ou des phrases comme « telle mère, telle fille » pour expliquer l'anorexie d' « une greluche sous-alimentée ». Je me souviens de quelques romans de Simenon – auteur dont pourtant je ne raffole pas – où l'intrigue naissait justement de l'incompatibilité des personnages suspectés avec les catégories psycho-sociales dans lesquelles la police voulait les enfermer. A mesure que le brouillard tombait sur le paysage, le commissaire Maigret faisait apparaître une réalité humaine beaucoup plus complexe. Ici, pas de brouillard mais, finalement, une caméra haute-définition ; le seul problème qui se pose est de savoir dans quel stéréotype on va pouvoir fourrer tout ce beau monde : « Les salauds de riches. Toujours la politique », conclut un des policiers. Ces mecs ont la sagacité d'un ouvre-boîte.

Un type nommé Wolfgang Iser a fait remarquer dans son discours inaugural à l'université de Constance que la caractéristique de la prose littéraire se fondait sur son indétermination. Contrairement à d'autres textes comme les manuels d'instruction, où la marge d'interprétation et d'imagination doit être très limitée, le texte littéraire produit son effet esthétique par les latitudes qu'elle offre à son lecteur. Ce n'est pas exactement le cas de Jeux de vilains, qui a quelque parenté avec le mode d'emploi de machines industrielles. Vous voulez que je vous parle du style de l'écriture ? Des phrases aussi acérées que l'esprit critique de Jean-Pierre Pernaut ; un rythme aussi haletant qu'un article de Caravane Hebdo. Non, franchement il ne manque rien à ce roman, pas même les fautes de syntaxe et d'orthographe qui crèvent pourtant les yeux. On parle tranquillement du Fürher tandis que le brave docteur émet des doutes sur une hypothèse : « je ne suis pas spécialiste, mais je dirais que nom. » Apparemment, sur ce bouquin, le Seuil a tellement rogné sur son budget qu'il n'a même pas employé des stagiaires sous-payés pour faire les relectures, et encore moins des correcteurs professionnels. C'est ballot, ça fait partie de leur travail d'éditeur.
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La fin du livre n'ajoutera pas grand chose à mes précédents commentaires sur Jeux de vilains. En effet, j'attendais du dénouement - sans trop y croire - qu'il éclaire de façon inattendue cette histoire dont on a l'impression d'en avoir lu et vu des dizaines (série de meurtres, prostituées, psychologue, ancien flic, ...). N'étant pas un inconditionnel des romans policiers, j'attends plus encore peut-être qu'ils métonnent. Et là, à part la cuisine indienne, rien de très étonnant...
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Second titre lu, après le Paradis ou presque de Charlie Huston et une grosse déception.

Pourtant le résumé était des plus alléchants, Alex Delaware est Psychologue et officie comme consultant pour la police de Los Angeles.

Un corps vient d'être retrouvé dans un marais près de L.A., les Anthropologues appelées sur place, découvrent deux autres corps dans un état de décomposition plus ou moins avancé.

La prmière victime est Selena Bass, une jeune professeur de musique qui avait notamment pour élève un jeune prodige, héritier de la forture de la famille Vander. Il ne semble pas avoir de lien entre Selena Bass et les deux autres corps retrouvés qui appartiennent à deux prostitués.

Au même moment dans un box de stockage a lieu une vente aux enchères, rien ne semble vraiment intéressant dans le tas de bric à brac et pourtant, au fond d'une petite boite en bois, des os sont découverts.



A la mention de la présence d'un Psychologue participant à l'enquête, je m'attendais à quelque chose sinon de novateur, du moins intéressant ; l'expert qui apporte ses connaissances différentes de celles des policiers, un peu à la sauce d'Esprist criminels.

Rien de tout cela n'est présent, le psychologue qui est pourtant le narrateur du roman, ne m'a pas semblé avoir de rôle bien identifié dans le récit, à part peut-être le fait qu'il recueille les propos des familles des victimes qui viennent spontanément se confier à lui...

L'intrigue en elle-même n'a pas grand intérêt, elle se tient mais n'est pas d'une grande originalité. le roman de part la présence de paragraphes aérés se laisse lire facilement. Les personnages les plus intéressants semblent être les deux policiers, ils ont un peu plus de consistance qu'Alex et que Travis le pseudo-meurtrier, trop vite dénoncé.
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Des ossements de mains sont retrouvés, précieusement polis et conservés, dans une belle boîte en bois ouvragée suite à une vente aux enchères. Dans le même temps, une macabre découverte est faite dans le Marais au Oiseaux, un trou de verdure gardé par un écologiste solitaire : une femme gît sans vie dans l'eau, sa main gauche a disparu. D'autres cadavres vont être retrouvés. Alex Delaware, consultant en psychologie pour la police de Los Angeles enquête…

« Jeux de vilains » est une enquête d'Alex Delaware écrite par Jonathan Kellerman à paraître en avril 2011 aux éditions du Seuil, dans la collection « Policiers ». J'ai eu le privilège de lire en avant première cette enquête dans le cadre du Jury Seuil Policiers 2011 et je tiens à remercier Babelio.

Jonathan Kellerman a grandi à Los Angeles. Il possède la double casquette d'écrivain et de psychologue. Il a reçu son premier prix littéraire à l'âge de 22 ans. A 24 ans, il obtient un doctorat en psychologie. Il a étudié notamment les effets psychologiques et affectifs de l'isolement des enfants atteints de cancers. Il a déjà publié d'autres enquêtes menées par Alex Delaware. Il s'agit du premier policier de Kellerman que je lis.

Dans cette enquête, Jonathan Kellerman a voulu introduire deux nouveaux personnages aux côtés des piliers habituels de ses enquêtes (Alex Deleware, d'une part, et Milo Sturgis, le policier gay) : l'inspecteur Moses Reed et son demi-frère, le détective privé Aaron Fox. L'auteur prend plaisir à mettre en scène leur rivalité, non pas tant raciale (l'un est blanc, l'autre noir), que psychologique et sociale.

J'ai apprécié les descriptions des décors luxueux, intérieurs ou extérieurs, des vêtements, ou des bijoux du même acabit, particulièrement soignées et comportant de multiples adjectifs qualificatifs. L'auteur prend plaisir à magnifier l'opulence. Il manie également l'humour avec un certain talent, le premier chapitre étant particulièrement révélateur à cet égard, nous dépeignant l'insupportable Chance Brandt, adolescent à problème issu d'une famille fortunée. L'humour peut aussi provenir d'Alex Delaware, le consultant en psychologie qui narre l'histoire, notamment lorsque, mis en joue par un être sans scrupule, il fait appel, de manière décalée, à ses connaissances en psychologie pour le désarçonner :
« Dans un état second, curieusement détendu, je m'entends dire :
- Ce n'est pas le bon oeil.
Confusion. Sa main se paralyse.
- Vous êtes droitier, mais c'est sans doute votre oeil gauche qui commande. Fermez-les à tour de rôle, et voyez avec lequel mon visage est le plus net. Et aussi, ne cherchez pas à lutter contre ce fusil, les armes détestent qu'on les malmène, penchez-vous, épousez-le, faites corps avec lui. Allez-y, clignez des yeux, faites le test. » (p. 432)

Les dialogues sont percutants, l'enquête progresse pas à pas, se fondant au départ sur très peu d'indices puis menant vers des pistes, avec des rebondissements qu'on peut subodorer. le suspens grandit au fur et à mesure des pages, jusqu'à la révélation finale. L'auteur nous emmène dans l'univers du luxe et de la richesse, de la perversion, en explorant le sado-masochisme.

Même si j'ai bien apprécié ce policier finement pensé (les personnages sont attachants, le suspens est présent de bout en bout), j'ai trouvé cette enquête assez classique (j'avais apprécié l'originalité du roman de Charlie Huston : « le paradis (ou presque) » que j'ai lu dans le cadre du Jury en mars), un peu longue (autour de 450 pages) et un peu trop foisonnant en personnages (le lecteur peut s'y perdre).

Une lecture au final détendante, qui me donne envie de découvrir une nouvelle enquête d'Alex Delaware : je vais entamer prochainement « Terreurs nocturnes ».

Un grand merci à Babelio et aux Editions du Seuil : j'ai découvert un auteur dont j'ai envie de mieux connaître l'oeuvre.
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Je regarde sans doute trop la télévision pour apprécier pleinement la lecture de Jeux de Vilains de Jonathan Kellerman, la 22ème aventure du héro récurrent de l'auteur (du moins, en version française, car depuis deux de plus ont paru aux Etats-Unis). Tout, dans ce livre, évoque un de ces épisodes des Experts, Bones (!), NCIS (ou quelque autre de ces séries qui laissent à penser que les Etats-Unis sont la patrie des serial killers et que le taux de criminalité fédérale doit être extravagant) que l'on regarde paresseusement les soirs de léthargie, en se promettant que ce sera le dernier. Tout, sauf le temps qu'on y consacre… En effet, avec ses 439 pages – qui n'en finissent pas de détails et de rebondissements superflus – Jeux de vilains est loin des 45 minutes calibrées des dites séries américaines, calibrées au cordeau.


Mais, venons-en à l'histoire. On l'entame avec deux teasers (là encore, la technique est largement empruntée à l'écran) :

Alors qu'il s'ennuie à périr à assurer la permanence d'une association de défense du marais local au titre d'heures consacrées à des travaux d'intérêt général, un jeune et riche glandeur reçoit un étrange appel téléphonique ; une voix déguisée et sifflante lui annonce la présence d'un cadavre flottant dans le marais.

Après avoir remporté l'enchère d'un box à moitié vide et mis en vente, car abandonné, un paysagiste en quête de moyens pour arrondir ses fins de mois s'apprête à mettre en vente sur ebay le seul objet de valeur qu'il y a trouvé : une boîte à bijou en bois précieux. Malheureusement, les 42 petits os qu'elle contient vont l'obliger à céder son trésor à la police. En effet, ces 42 petits os représentent l'équivalent de 5 mains humaines.

En soient, ces teasers sont prometteurs… Malheureusement, ils s'avèrent assez anecdotiques car ils ne se raccordent pas de façon très convaincante à l'enquête principale.



Quant au corps de l'enquête, c'est du traditionnel.

Le lieutenant Milo Sturgis, aidé de son ami Alex Delaware, psychologue pour enfants et consultant pour la police, secondé d'un jeune inspecteur (blanc), Moe Reed, et du demi-frère de celui-ci, le privé Aaron Fox (noir), ainsi que de trois anthropologues et de sept physiciens (non, je plaisante pour les physiciens… mais, ça fait quand même beaucoup de monde pour développer la fine analyse psychologique des personnages qu'on serait en droit d'attendre de la part d'un auteur, psychologue de formation) enquête sur le meurtre de plusieurs femmes étranglées et mutilée de leur main droite.

Les ingrédients d'une série à succès sont bien présents : meurtres en série, rituels, ossements, prostitution, une pointe de sado-masochisme… Et pourtant, la recette ne prend pas. de même qu'on se sentait déconnecté de personnages assez inconsistants, on ressent peu d'émotions au déroulé de l'histoire, pas même d'impatience à en connaître le fin mot, puisque le suspens est éventé 100 pages avant la fin.



Le style, peut-être ? Pas vraiment. Plutôt ronronnant. Jonathan Kellerman sait écrire et connaît les ficelles de narration du polar (ou du scénario de polar), mais sa technique n'apporte pas de "supplément d'âme" à son histoire. Ca sent son livre en série. A noter, une étrangeté stylistique qui vient conforter le lecteur dans son impression d'être dans son canapé face à son écran : Les dialogues sont assez déstabilisants, car ils manquent de marques d'énonciation. Ce qui fait qu'on est très souvent perdu et qu'on ne sait jamais vraiment qui prend la parole et pour répondre à qui… Si encore on avait l'image… ce serait moins problématique. Mais, dans le cas présent, cette ambiguïté vient surtout souligner combien les personnages sont interchangeables et peu caractérisés.



La très bonne idée du livre ne vient donc ni de l'intrigue, ni des personnages, mais du lieu où sont retrouvés les cadavres : un marais préservé au coeur de Los Angeles (près de Marina del Rey), une trouée verte et visqueuse dans un paysage urbain. Cet élément naturel dégage une atmosphère immédiatement perceptible et fait travailler l'imaginaire. La meilleure phrase du roman est donc certainement celle-là : "Rien que des oiseaux et des grenouilles qui pionçaient au moment crucial"*.



Agnès Fleury

* Extraits de Jeux de vilains : une enquête d'Alex Delaware, Jonathan Kellerman (Seuil, 2011) - Lu dans le cadre du jury Seuil policiers et Babelio
Lien : http://unchatnoir.canalblog...
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De facture classique, Jeux de vilains est un roman policier qui se déroule de façon linéaire. Sa lecture en est agréable, le style sobre, les personnages nuancés quoique un peu lisses. le narrateur Alex Delaware, psychologue, est intéressant. Son associé Milo est un bon personnage de roman. Pour le reste, malgré un début prometteur, j'ai attendu en vain un élément déclencheur, un petit quelque chose qui apporterait un supplément d'âme à ce récit.
Pour être tout à fait honnête, j'ai eu l'impression de lire un épisode des "Experts". Ça n'est pas désagréable, ça ne fait pas de mal, mais l'intérêt est limité. Au final, pour moi, une lecture facile qui s'oublie vite...
Lien : http://www.quartier-livre.fr..
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Jeux de vilains #1 :
Je fais une première pause dans la lecture de Jeux de vilains de Jonathan Kellerman, dans le cadre du jury policier Seuil/Babelio. Et déjà quelques remarques générales, qui porteront peu sur l'histoire, puisque je ne suis pas au bout. Je me dis que ce roman a sans doute beaucoup de ce que l'on aime dans un roman policier contemporain, ce qui lui confère à la fois ses qualités et ses défauts. D'abord quelques traits extrêmement classiques (trop?) : une enquête avec des détours, un suspect presque évident, un inspecteur et un psy. Et pour couronner cette architecture très classique, le titre original est Bones. Alors oui, parfois, on n'est pas loin de la série télé. Néanmoins, quelques côtés qui m'intéressent plus. D'abord la nourriture. Même si c'est devenu une caractéristique habituelle d'une bon flic dans beaucoup de romans (métaphore de la nourriture), j'aime les policiers qui mangent, surtout quand les repas ont l'air aussi savoureux que ces homards à l'indienne ! Ensuite l'histoire, simplement parce que j'attends forcément une sortie inattendue ! à suivre...
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Nous avons affaire à la vingt-deuxième enquête criminelle à laquelle participe le docteur Delaware, psychologue pour enfants, le héros récurrent de Jonathan Kellerman. Je m'attendais donc à un livre haletant dans lequel j'allais pouvoir me plonger avec délice.

Malheureusement, j'en sors frustrée précisément parce que je n'ai pas réussi à rentrer dans l'intrigue.

Celle-ci est très classique (trop?). Des meurtres en série ont eu lieu et les cadavres sont découverts dans un marais de Los Angeles. Rapidement, les corps sont identifiés : il s'agit de prostituées des bas-fonds de la ville. Un d'entre eux ne cadre pourtant pas. Un homme est rapidement suspecté et toute l'intrigue repose sur l'enquête qui est menée pour le confronter. de ce fait, le rythme est très lent, ce qui ne m'a pas permis de me passionner pour la lecture. J'ai même essayé de redonner une chance au roman en recommençant ma lecture alors que j'en étais déjà arrivé aux deux-tiers du livre. Malheureusement cela n'a pas changé grand-chose, même si le rythme s'accélère sur les cent dernières pages.

L'écriture est sûrement pour partie dans la gêne que j'ai ressentie à la lecture. Certaines phrases sont plates et inutiles, tant au niveau de l'intrigue elle-même que des éléments apportés. J'ai presque eu l'impression qu'il fallait « remplir » un certain nombre de lignes.

Bilan

Vous aurez donc compris que je n'ai pas aimé ma lecture. Pourtant, j'ai déjà lu des policiers avec une trame tout à fait classique auxquels j'avais accroché.

Je ne peux pas écrire que le livre est mauvais. Il me semble plus juste de penser que je ne fais pas partie du public auquel il s'adresse. En tout cas je ne poursuivrai pas avec les aventures d'Alex Delaware. Quant à lire un autre livre de cet auteur, cela me semble improbable sauf à lire des critiques dithyrambiques.
Lien : http://uneanneeetplusdelivre..
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Lecture:

Un marais, le marais aux oiseaux, se trouve sous une autoroute de Los Angeles, un coin de verdure jalousement protégé par une petite association écologique.
Lorsqu'un correspondant anonyme prévient cette association de la présence en ce lieu d'un cadavre, la police s'y intéresse de plus près et y découvre plusieurs autres corps. Ces crimes semblent être l'oeuvre d'un nouveau tueur en série.
Le lieutenant Milo Sturgis se fait aider dans cette enquête par son ami Alex Delaware et par un jeune inspecteur prometteur, Moses Reed.
En pataugeant (et pas que dans le marais), il vont découvrir que cette affaire est surement plus que ce qu'elle ne semble au premier abord. Toutes leurs pistes et tous leurs indices si difficilement découverts peuvent devenir des preuves ou n'être que des manipulations du mystérieux tueur.

Avis:

Il s 'agit d'un vrai policier: des cadavres, une enquête, des policiers, un tueur en scierie, des prostituées, des suspects, des donuts et des fausses pistes.

Les personnages qui mènent l'enquête sont très attachants : Milo le lieutenant qui a de la bouteille, à la fois impressionnant et calme; Reed le jeune inspecteur qui apprend les bons et les mauvais côté du métier et Alex , le personnage principal qui est la première personne de ce livre. Alex est consultant pour le LAPD, pas réellement policier, il est docteur en psychologie et praticien. Milo et lui ont développé une réelle amitié, puisqu'ils en sont déjà à leur 23 ième enquêt commune. Tous deux ont une réelle réputation d'efficacité et d'honnêteté.
Leur vie est décrite de façon très crédible par l'auteur et le fait d'inclure un psychologue dans cette équipe donne un relief particulier à tous les aspects humains de cette enquête.

Les personnages ont en effet une réelle importance dans ce livre. Ils prennent fréquemment le pas sur les faits, sur les indices, qui compte tenu du caractère manipulateur du tueur sont toujours sujets à caution. Cela rend le livre particulièrement intéressant et l'identification à Alex est aisée. Autre aspect appréciable, les protagonistes ne semblent pas tous pour une fois sortir d'une encyclopédie des psychopathes, et sont pour la plupart simplement "normaux".
Les ambiances et les lieux, les humeurs des personnages et des échanges sont particulièrement tangibles. Les dialogues sont prédominants et écrits dans un style à la fois correct et percutant. L'auteur sait transmettre des impressions au lecteur et le guider là où il veut, présenter un personnage comme éminemment louche puis plutôt comme une victime en fonction de l'impression qu'en ont les enquêteurs et des nouveaux éléments qui apparaissent.

Jamais une révélation disparate tombée du ciel ne vient casser le rythme de l'enquête : les cailloux blancs apparaissent au fur et à mesure des recherches. Des pistes qui semblaient très prometteuses s'avèrent des culs-de-sac, des éléments anodins se révèlent essentiels.

Seul élément qui m'a gêné : les recherches dans les familles, l'accumulation de divorces, remariages, naissances hors mariages, sans compter les cures de désintoxication qui ont une tendance certaine à se transformer en sites de rencontres, m'ont pendant un moment perdu dans les fourrés des arbres généalogiques. Il faudrait faire passer une loi interdisant les familles recomposées dans les romans policiers! Mais tout cela s'avère en fait dispensable et seuls les indices qui en ressortent sont mémorables.

Le livre évite le manichéisme : certains avocats sont humains, d'autres pourris, le clochard drogué peut être capable de grandeur comme l'écolo de la pire bassesse.

Le rythme est somme toute assez serein : pas de fusillade, pas de bagarre, beaucoup de dialogues avec un humour très pince sans rire. Mais cela évite aussi l'hystérie et permet de réellement entrer dans le livre.

Conclusion:

Sans jamais réellement s'emballer, ce livre réussit à s'imposer doucement et à nous retenir insidieusement dans une enquête prenante.
Un livre policier classique dans le sens noble du terme. Un vrai plaisir de lecture.

Ma note : 16/20.
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