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sur 4024 notes
Je ne me souviens plus vraiment comment "Sur la route" m'est arrivé entre les mains. Quelles successions de suggestions ont fait qu'un jour, guilleret, mes pas m'ont mené dans une librairie lorientaise, dans le seul et unique but d'acquérir ce bouquin.
Etait-ce le fait de Thierry, le barbu rouquin ça comme à la culture immense, prodigieuse, et partageuse ?
De Bertrand, dit "Bébert", dit "Mad" (surnom dû à son passé tumultueux et sombre où stupéfiants rimaient agréablement avec maintenant), et qui fut mon singe durant trente années, belles, envahissantes, magnifiques et moribonde à la fois ?
Ou peut-être était-ce la radio qui parle, que j'écoutais les oreilles tendues, en érection, toujours prêtes,moi le béotien, l'ouvert à tout et à rien, le gamin inculte de l'époque ?
Sans doute un peu des trois.
Ou un peu de l'un et beaucoup des deux autres.
Ou un peu des deux... Bref, vous aurez pigé, ça vient de là. Aucun doute, maintenant, en y réfléchissant.
Toujours est-il que cela a eu lieu en l'an 96 du siècle dernier.
D'un point de vue littéraire, j'étais une bille. Aucune culture, tout juste avais-je lu, durant mon adolescence, "Dune" de Franck Herbert et quelques bouquins de Stephen King.
Mais entre 17 et 24 ans, que dalle, nada, rien.
La musique, les potes, l'instant présent, je vivais ça à donf, sans aucune limite, et sans aucun regret. C'était ma vie, c'était "la vie".
Et puis une nuit, tout ça s'est effondrée.
D'un coup d'Opinel, un connard puissance 1000,une putain d'ordure, a tout foutu en l'air. Ma vie, mes choix, mes certitudes de gamin qui se croyait grand, tout ce en quoi je croyais à l'époque.
J'ai sombré.
Durement.
Mais pas longtemps, trois-quatre mois.
Un amour, pas loin, m'a re-aimé.
Elle m'a fait du bien, mais j'étais loin. Blessures ouvertes. Trop loin.
Et là je me suis à nouveau retrouvé solo ante la vida.
Solution ? T'es jeune toi, t'es pas mort, enfin il paraît, so what ?
La musique ? Hors de question. J'entendais la gratte de Manu partout.
Les potes ? Ben non, c'était plus possible. Se revoir nous rappelait trop l'absent. Celui qui aurait dû être là et qui n'était plus.
On s'est revus deux-trois fois, les membres du groupe, les purs et durs. Les vrais. Les proches de. Les à la vie à la mort.
Mais non, c'était plus possible.
Je les aime encore et toujours, ils sont beaux, ils sont ma mémoire d'un autre temps, d'une autre vie. Une preuve de nous. Mais.
Et là, j'ai repensé à ce titre "Sur la route". À ce que l'on m'avait raconté à propos de ce livre.
Je l'ai acheté.
Je l'ai lu. Et relu .
Et j'adore ce livre.
À ce moment de ma vie, de par ses mots et sa narration, Kerouac m'a redonné goût à l'altérité, au vivre ensemble, à l'avenir commun.
De sa prose est née en moi quelque chose proche de l'espérance, de la joie de l'autre, du possible .
Tous les jours, ou presque, je pense à "Sur la route".
Alors, lisez ce roman modeste et génial, mais surtout, vivez-le !
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Dès les premières lignes de "Sur la route", on est frappé par l'harmonie parfaite entre le fond et la forme. Jack Kerouac nous livre une prose effrénée, dynamitant au passage les conventions grammaticales, jonglant avec les néologismes avec une désinvolture jubilatoire, et truffant son texte d'abréviations pour accentuer encore la vitesse de narration. La lecture de ce manuscrit enfiévré nous transporte dans un souffle continu, ne laissant aucun répit pour reprendre notre souffle.

"Sur la route" nous plonge dans le quotidien de jeunes insouciants, issus de tous horizons, qui sillonnent l'Amérique sans se soucier des conventions. Leur quête est celle de l'expérience, pas de la destination. Paradoxalement, une fois leur but atteint, l'ennui s'installe et l'appel de la route se fait à nouveau entendre. Kerouac et ses compagnons de route incarnent une insatisfaction chronique, érigent la précarité en art de vivre, qu'elle soit sociale, financière ou affective. L'argent s'envole aussi vite qu'il est gagné, les amitiés sont éphémères, et souvent, les liens familiaux se délitent en premier.

La route, cependant, reste leur constante, leur unique source d'émerveillement, promettant sans cesse de nouvelles aventures.

Et puis, il y a la musique. Kerouac tisse dans son récit des éloges passionnés du jazz, surtout du be-bop, musique rebelle et vivifiante, reflet de cette génération déterminée à briser les codes. le jazz, pour eux, est une forme de libération, une manière de secouer le conformisme étouffant de l'Amérique.

Ce désir de transgression traverse tout le roman. Kerouac n'hésite pas à choquer, usant d'un langage cru pour dépeindre une Amérique underground, peuplée de marginaux, d'âmes perdues et de visionnaires. Il expose sans fard l'envers du décor américain, loin de l'image policée que le pays aime à projeter.

"Sur la route" est une ode à la liberté, un refus de toute entrave, que ce soit dans le style narratif ou dans le contenu. Kerouac défie les conventions littéraires, abolissant chapitres et paragraphes, jouant avec les dialogues, dans un élan d'écriture qui a, à son époque, effrayé les éditeurs par son audace. Mais au coeur de cette tempête de mots, ce qui survit, c'est une invitation vibrante à partager l'expérience brute de la vie, avec ses moments de pure hilarité, ses instants poignants et ses réflexions profondes.

"Sur la route" n'est pas juste un livre à lire; c'est une expérience à vivre, une plongée dans un tourbillon d'émotions et de pensées qui s'entremêlent avec nos propres souvenirs, comme si, l'espace de quelques pages, on avait partagé la route avec Kerouac. C'est une oeuvre qui marque, qui laisse des traces indélébiles, aussi réelles que nos propres aventures.
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« Comme de traverser le monde entier pour arriver là où nous allions nous découvrir nous-mêmes. »

C'est étonnant que ce récit lugubre de dérive plus que de voyage ait donné envie à tant de jeunes de prendre la route. C'est un vagabondage triste, plein d'ennuis, sans lumière, sans but, sans queue ni tête (dans la version que j'ai eu entre les mains, en post face, Howard Cunnel parle d'une « quête spirituelle »… mais Querouac cherchait-il quelque chose dans cette errance ? En cela, le titre originel (Gone on the road) dit cette errance sans but, ou plutôt une errance qui est une fuite, la fuite de tous ceux qui redoutent la fin de toute route…)
Parfois surnagent des passages d'une réelle poésie, mais ils sont eux aussi prisonniers de ce monde étriqué, gris, ces villes sales. Car la nature n'est que ce qu'il y a entre ces villes, juste un endroit à passer… Faut-il que l'existence des jeunes en ces décennies fussent ennuyeuses à en mourir et sans horizons pour choisir comme seul route ce bitume-là. Dans ces grands espaces, on a l'impression que l'on est à l'étroit, que l'on étouffe ; ce sont-là des grands espaces sans horizon. Accentués par cette écriture sans respiration.
C'est curieux d'ailleurs ce mythe de l'Ouest Américain ; Que cela fascine les américains, je peux comprendre, mais des personnes d'autres cultures, d'autres pays…
Ce récit est traversé par ces ombres perdues et tristes toujours sans le sou qui trouvent quand même le moyen de se payer de l'alcool où qu'elles posent leurs oripeaux. Car elles ne font que passer, voguent de ville en ville, trouvent l'équivalent de nos bistrots, s'échouent un temps puis repartent pour une autre ville, en stop, en voiture. Si il y a moyen de baiser, on baise. Voilà tout.
C'est une vision de cette thématique de la marge que je ne partage pas certainement parce que j'ai choisi cette marge (je vis sur un radeau sur un fleuve), que pour moi cette marge est un choix de vie et non plus ou moins quelque chose d'imposer.

Et puis arrivent la dernière courte partie du récit : cette fois Jack et son pote, Neal le cinglé, Neal le flamboyant, Neal le paumé, traversent la frontière et se rendent au Mexique. La première chose qu'ils y font, c'est de se bourrer et de baiser de très jeunes prostituées dans un bordel…
jusqu'à ce qu'ils se jettent dans la jungle. Enfin la nature se déploie et enfin on respire après un long voyage claustrophobique, il y a enfin de la couleur, des sons, des odeurs…
Ce roman-récit finit avec grande nostalgie, une humanité absente de tout le reste des pages. On y lit aussi certainement la destiné tragique de cet auteur passé dans la vie comme une urgence à mourir.
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Quel magie d'enfin pouvoir achever ce texte...
Kerouac innove, invente et créer une génération a lui tout seul. Je vais essayer d'être bref et précis parce qu'en réalité je n'ai que peu de chose à rajouter si ce n'est de vous inviter à lire ce texte. Tout d'abord, point qui joue en la défaveur de l'auteur, je n'aime pas les histoires où il n'y a pas d'intrigue. Je pense que beaucoup de lecteurs me comprendront si je vous dis que lire un texte où l'on y voit ni début ni fin c'est horrible. ( C'est par exemple ce que j'ai pu ressentir à le très brève lecture de la conjuration des imbéciles de Toole, petite pensée à lui et à son texte que je n'ai jamais pu finir ). Mais là où j'ai été merveilleusement surpris c'est que j'ai été très vite accroché à ce récit.
Premièrement parce que c'est une autobiographie ou en tout cas un récit à tentative introspective et que c'est sûrement la plus longue que j'ai pu lire et écrire longtemps sur des évènements introspectifs c'est tout simplement génial. On s'y sent presque inclus. On a envie d'y être et pourtant rien n'est fondamentalement simple à vivre, les problèmes d'argent, d'alcool, de bifurcations sur la route, bref tout n'est jamais une partie de plaisir à en croire Jack Kerouac. Et cependant, l'on comprend très vite que le plus simple réside uniquement dans cette route, dans ce chemin que l'auteur ne fait pas seul mais avec Neal Cassydy, qui n'est jamais très proche de perdre la boule à plusieurs reprises dans le texte. C'est génial. On se perd, on se retrouve et au fond peu importe le récit, car c'est sous formes d'anecdotes. J'ai là maintenant une grande pensée pour le moment où Jack sait qu'il commence à apprécier Lou Ann, pour tous les moments où les garçons s'embrouillent dans des bars, pour toutes les personnes rencontrées ou ne serait-ce qu'aperçu sur la route, ou encore quand Jack parcours tout l'ouest pour ne pas rater une soirée avec tous ses amis..
Car en réalité le principe de ce livre est simple, nous suivons la route. Page après page on suit juste ce désir de partir pour l'Ouest comme le dit si bien l'auteur "On s'attend toujours à ce qu'il y est une forme de magie ou bout de la route". Kerouac répond merveilleusement bien au Voyage au bout de la nuit de Céline a qui il fait référence d'ailleurs de manière sublime et surtout il s'inscrit comme un des pair de la Beat Generation d'où naîtrons d'innombrables bijoux artistiques et culturels tels que Louise et Thelma de Ridley Scott. Je ne suis pas un spécialiste de la littérature américaine, je n'ai pas eu le temps de l'expérimenter dans tous les sens et je doute d'ailleurs qu'il en soit possible, néanmoins de toutes mes lectures je peux dire que c'est bien Sur la route qui ( pour moi uniquement ) marque l'apogée de cette littérature qui semble baroque, burlesque, drôle et à la fois trash au possible, que composent ces merveilleux écrivains. Si l'on aime Sur la route, c'est car il brûle en nous le désir de voyager, de partir avec un ami proche et de parfois penser ne jamais revenir. Il faut avoir faim d'aventures et d'imprévus. Merci à Kerouac pour cet immense texte sur l'amitié, le voyage, la religion et surtout la vie.
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Abordée sous la forme d'extrait dans le cadre des lectures analytiques pour le bac de français, il y a de ça un moment, cette oeuvre m'avait fait grande impression. Il faut dire aussi que le prof de français, le sympathique M. V., vendait très bien ce qu'il nous a décrit comme une ôde à la liberté ; une part de rêve américain.
Quelques années plus tard, je m'attelle à cette lecture.

Quelle déception !
Entre des lignes que j'ai trouvé plus grandiloquentes que grandes, il s'agit plutôt d'une ôde à l'alcoolisme et à la défonce.

J'ai conscience de m'attaquer à un monument de la littérature, mais en toute franchise, lorsque M. V. nous a décrit la beat generation, j'imaginais un roman palpitant, un récit de voyages navigant entre aventures et déconvenues (réelles et non dûes à des crises de délirium), quelque chose à mi-chemin entre le carnet de voyage et le roman d'apprentissage.

Ici, pour moi, Sal et Dean tentent de nouvelles expériences, n'en sortent pas nécessairement heureux, recommencent, traversent les États-Unis en tout sens, le tout avec un sens de la morale franchement discutable.

Plus que la liberté rêvée, un tantinet rebelle faite d'amitié, de dévouvertes, de voyages enrichissants qu'on peut imaginer, on fait plutôt face aux affres d'une liberté malsaine où les personnages semblent à peine conscient de leurs actes.

Le seul point positif, pour moi, demeure la qualité de la plume, fluide et très poétique, qui rend un bel hommage aux grands espaces américains.
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Un livre culte pour la lecture duquel je m'étais "préparée ": j'avais lu la biographie de Kerouac sur wiki, découvert les légendes tournant autour de l'oeuvre, lu quelques critiques sur babelio...
Ainsi parée, je me suis attaquée à ce roman.

Un road trip de folie, une immense aventure hors du temps, des rencontres, une vie hors norme et en bord de la société.
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Je n'avais jamais eu particulièrement envie de lire Sur la route. le manifeste de la beat generation, ce n'était a priori pas trop mon truc. Et pourtant, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman, et surtout à découvrir son histoire, car je l'ai lu dans l'édition du rouleau original (the original scroll), donc avec tout un appareil éditorial et avec les vrais noms des protagonistes dans le texte. Je trouve que cela ajoute à la force du roman.
J'ai aussi beaucoup aimé l'écriture de Jack Kerouac (comme en témoigne le nombre de citations que j'ai eu envie de partager sur Babelio), avec notamment un mélange de passages très poétiques et de style familier, le tout dans un rythme inspiré par le jazz.
On ne s'étonne pas non plus en lisant ce roman que Kerouac ait écrit une biographie de Rimbaud, car on y trouve une éloge du vagabondage qui fait penser à Ma bohème, ainsi que des formes de dérèglement des sens à travers l'alcool, la drogue, la vitesse, le sexe, qui font d'une certaine manière penser à la lettre du voyant.
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Quand déboule cet ovni littéraire, l'Amérique ne sait pas encore, que la littérature mondiale vient de connaître une révolution existentielle sur le fond et la forme, ce roman étant le chantre d'une philosophie poético-littéraire avec son style instantanée, désinvolte, rapide et familier qui marquera toute une génération pour l'éternité. Ce récit aux accents de carnet de route autobiographique, dépeint l'urgence d'une jeunesse désenchantée face au vide qu'elle ressent dans une Amérique ou la seule quête de bonheur, semble devenir le bien-être matériel. Au travers d'un road trip un peu fou, ces jeunes américains partent redécouvrir les grands espaces de l'ouest de leur pays, s'énivrant au passage, dans la recherche d'expériences littéraires, musicales, sexuelles, hypnotiques, hallucinogènes, sur fond de drogues, d'alcools et de jazz, sorte de quête déjantée, mais nécessaire pour trouver une mystique sacrée, empreinte d'une spiritualité insondable, détachée des contingences du quotidien. L'auteur membre de la beat génération, a livré sûrement là, l'un des plus beaux textes sur une rébellion intérieure exacerbée non-violente, comme une ode à la liberté individuelle totale, pour s'affranchir des tabous d'une société sclérosée, rejoignant un peu l'esprit transcendantal d'un Thoreau pour une éthique d'absolue.
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« Sur la route, c'est le roman d'un type qui n'est jamais devenu footballeur ». Voilà, sans doute, la meilleure définition de ce roman, servie par Kerouac en personne.

Sur la route commence par un teasing comme on dit en français désormais. le narrateur ne nous présente pas Dean Moriarty si ce n'est comme un être « parfait » qu'il s'apprête à suivre car il s'ennuie à traîner sur le campus : « j'allais entendre l'appel d'une vie neuve, d'un horizon neuf ». Et de nous promettre que « les choses qui allaient se passer sont trop étonnantes pour qu'on les taise ».
D'entrée de jeu, on comprend que l'attirance pour la route du narrateur est avant tout une attirance pour Dean, cet être de « la race solaire » ; attirance qui est à la fois charnel - le narrateur décrit « son visage douloureux et anguleux aux longues rouflaquettes » et « son cour musclé suant sous l'effort », et sentimental car Dean agit comme une réminiscence de son adolescence.
Ca commence mal ! Cet homme n'est pas fait pour la route. L'épisode est connu mais le récit débute par un erreur de chemin : encouragé par sa tante – le gentil jeune homme que voilà – le narrateur passe le premier jour se passe à errer du nord au sud au lieu de prendre la tangente vers l'ouest.
« Chi », Des Moines, Denver ; la route vers l'ouest déroule avec frénésie l'étendue de son bitume. Des champs de blé et les Rocheuses à l'horizon, des copains de fortunes ou d'infortunes, des filles ; des bagnoles, des voies ferrées. Une route de cuites et de rencontres. On peut cependant regretter l'aspect très (trop?) narratif ; quand kerouac écrit : « Le type et moi, nous eûmes une longue et chaleureuse conversation sur nos conceptions de respectives », ce que j'aimerais connaître c'est justement la teneur de cette conversation.
C'est le roman triste de la débâcle générale de la génération perdue. Cette génération qui erre sans but, qui n'a plus la foi en rien. Il y a ainsi une infinie tristesse dans des lignes comme celles-ci : « Voici que j'étais au bout de l'Amérique, au bout de la terre, et maintenant il n'y avait nulle part où aller, sinon revenir ».
Kerouac est un auteur incontournable qui au passage n'oublie de poser quelques questions essentielles comme celle-ci : « N'est-il pas vrai qu'au départ de la vie on est un petit enfant sage qui croit à tout ce qui se présente sous le toit paternel ? »
Sur la route, c'est tout tout à la fois. de l'humeur. de la cruauté. Un regard sans complaisance sur la société humaine. Et surtout la pulsation, ainsi dans cet extrait qui finit en feu d'artifice : « Tout à coup je me trouvai à Times Square. j'avais parcouru huit mille milles à travers le continent américain et j'étais de retour à Times Square ; et même en plein dans une heure de pointe, contemplant avec mes yeux naïfs de routier la démence absolue et la fantastique fanfaronnade de New-York avec ses millions et ses millions de types se chamaillant pour un dollar, le cauchemar démentiel : empoigner, prendre, céder, soupirer, mourir, tout cela pour finir dans les ignobles cités funéraires qui se trouvent derrière Long Island City. »

La pulsation c'est la vie qui s'écoule dans les veines de l'Amérique. A pied, en bagnole ou en bus, les multiples va-et-vient font progresser la trame narrative du roman. Mais qu'est-ce qui pousse donc Sal Paradise à tant d'agitations ? Est-ce seulement dû à l'aimantation de Dean Moriarty ? La chose paraît probable à mes yeux quoique surprenante tellement ce type apparaît au fil des pages comme un sale type ; ce qui est plus surprenant c'est que le narrateur s'en rend lui-même compte une fois arrivé à San Francisco : « Dean vous laisse crever de froid dans la rue à la première occasion, si c'est son intérêt ».

C'est un sur l'amitié entre les hommes, sur cette amitié qui perdure par-delà les silences, les séparations et les ruptures. Cette amitié profonde qui pousse le narrateur a toujours pardonné à Dean – qui est capable de sortir des atrocités sexistes comme celle-ci : « Tu vois, mon pote, voilà la vraie femme pour toi. Pas un mot dur, pas de plainte, pas d'allusion ; son brave mec rentre à n'importe quelle heure de la nuit avec n'importe qui et discute dans la cuisine et boit la bière et se taille n'importe quand. Voilà un homme et voilà son château. » - comme cette fois à Denver où, acculé sous les accusations des femmes de ses amis mariés, Dean apparaît comme un adolescent attardé et fragile qui ne trouve d'avocat qu'en Sal qui exprime à ce moment-là toute son admiration mais aussi la difficulté du passage à l'âge adulte.
C'est aussi une histoire d'amour masculine et platonique. A la fin des fins, Sal Paradisa brûle sa vie dans le sillon du frénétique papillon qu'est Dean Moriarty, volant deçà delà au gré de ses envies.
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Genèse et critique :

1/Remplis des carnets secrets et tape à la machine des pages frénétiques, pour ta seule joie.
2/Soumis à tout, ouvert, à l'écoute.
3/Essaie de ne pas être ivre hors de ta maison.
4/Sois amoureux de ta vie.
5/Quelque chose que tu sens finira par trouver sa forme propre.
6/Sois un foutu simple d'esprit saint de l'esprit.
7/Souffle aussi profond que tu veux souffler.
8/Ecris ce que tu veux depuis le fond sans fond de l'esprit…

Eté 1956, Etat de Washington aux Etats-Unis, en redescendant le pic de Désolation, une ermite, un ranger ou un écrivain vit dans une cabane de garde forestier, avec pour seule compagnie, les incendies de la valets en amont et cela durant 63 jours, sans alcool, ni drogue, cherchant les visions de sa foi bouddhiste. Ceci une année avant la sortie de Sur La Route, mais déjà six ans que Kerouac travaille et retravaille son manuscrit, qui était initialement écrit en seulement trois semaines, du 2 au 22 avril 1951. Cet homme encore méconnu, ployant le genoux face à la dépression, le traînant plus bas que terre, mais pourtant si près du toit du monde, autant d'un point de vue physique, que littéraire. Sur La Route est un livre ayant la particularité d'avoir été écrit à coup de 15000 mots par jour durant seulement trois semaines, trois semaines de “clic clic” et de “bing” sur des rythmiques jazz de George Shearing. Tout ça sur un rouleau de 36 mètres qu'il offrira sans peine aux éditeurs. Notamment à Robert Giroux de la maison d'édition Harcourt Brace, qui refuse d'ailleurs malgré leur précédente publication de Kerouac The Town and the City. Il faudra attendre que la maison d'édition Viking accepte, mais les transgressions devront être censurés, comme le sexe, la drogue, le vol de voiture pour une amérique encore frileuse. Mais l'ultime transgression est peut-être la déconstruction de la forme traditionnelle d'un roman. Qui n'est pas anodine et même assumée, comme exprimé dans cette lettre de Kerouac à l'une de ses petites amies, Joyce Johnson : « I don't write novels, I only write books. BOOOGS. That's what I call'em » (« Je n'écris pas des romans, j'écris seulement des livres. Des BOOOUQUINS. C'est comme ça que je les appelle »). Les conservateurs lui reprocheront d'ailleurs le manque d'intrigue, l'écriture anarchique à la machine et une décadence constante. Tout cela lui devra des négociations byzantines et des censures avec les éditeurs. Avec en lisière de son oeuvre une Amérique, baignant en plein dans le maccarthysme, aussi couramment appelé “la chasse au sorcière”, qui est initialement à but anticommuniste.
Sur La Route raconte 7 ans de voyage, de vagabondage, avec pour dentelles de nombreux périples autant sexuels, que délinquants ou même simplement de divagations poétique. Tout ça inscrit dans son carnet, sous forme de notes, de poèmes et de dessins.
Sur La Route est un livre écrit à l'effigie des routes qu'il a suivi ou dont il s'est fourvoyé. le rouleau original de 36 mètres est long comme une route et seulement semé d'artifices sans réel intrigue. Cette curieuse “écriture spontanée” est un élément essentiel de la genèse de ce roman, dont il est important d'arpenter à une allure raisonnable.
Mais cet ouvrage écrit en trois semaines cache aussi sept ans de prise de note dans des carnets, très concrète, mais non dénué d'une part très fantasmagorique, avec la quête d'un Dieu, la recherche de vision boudhiste et l'écriture sous l'emprise de drogue, d'alcool et enclin au sexe. Tout ceci mérite de faire partie intégrante de la genèse de ce livre, qui relate justement ces événements.
Kerouac souffrait de son grade de héraut de la génération Beat, avec Allen Ginsberg et William Burroughs, suite à la publication de Sur La Route. La genèse de son livre était finalement ses derniers temps, avant qu'il succombe à la notoriété qu'il ne prétendait pas. Kerouac n'avait rien à voir avec les hippies qui ont découlé du mouvement Beat. Il était un enfant bien élevé, timide et introverti, il songeait même à fonder une famille et vivre une vie somme toute classique. Mais devenu emblème de la contre-culture, nous allons nous pencher sur ce qui a fait de lui, l'homme du bivouac du pic de Désolation, au milieu des vents cinglant dans les sapins, retravaillant sans relâche son manuscrit pour les us de la société conformiste de la fin des années 50.

Write the road
Écrire la route le long des routes, cela sur un rouleau à l'effigie de celle-ci, fendant l'espace et le temps sur son tracé. Il décrit sa cavalcade anti sociétal jonché de nuits blanches, vole de voiture, sexe en tout genre, alcool et marijuana. L'oeuvre qui en découle, Sur la Route, écrit à toute hâte lors d'une fièvre scripturale après ce fameux voyage, sera refusée auprès d'un bon nombre de maisons d'édition, notamment les éditions Triptyque, qui voient à leurs têtes, depuis 1981, Robert Giroux. Il est auteur d'ouvrages sur la littérature et la chanson ainsi que plusieurs recueils de poésie, il a à son actif une vingtaine de titres. Malgré ce refus catégorique, les deux hommes entretiennent une complicité et une amitié. « Je l'ai fait passer dans la machine à écrire et donc pas de paragraphes… l'ai déroulé sur le plancheret il ressemble à la route. », « Je vais me trouver un rouleau de papier pour couvrir les étagères, je vais le glisser dans la machine,et je vais taper à toute vitesse, à toute berzingue, au diable les structures bidons, après on verra »…« j'ai écris ce livre sous l'emprise du café… 6 000 mots par jour, 12 000 le premier jour et 15 000 le dernier… » Exprime Jack Kerouac en 1951. Cette relique ne sera acceptée qu' en 1957 dans les éditions Viking avant d'arriver trois ans après en France avec Gallimard, mais au dépend de la fidélité du texte original, car de nombreux passages seront censurés. Kerouac s'inscrit comme un marginal, contre une culture de la guerre froide, monologique et pusillanime, à une époque où l'Amérique s'autosurveille et s'autocensure pour que d'eux, ne découle que du politiquement respectable. A une époque où McCarthy lance sa « chasse au sorcière ». Aussi connu sous le nom de maccarthysme, chasser les communistes des États-Unis et de cette société de la bien-pensance unique, Kerouac va en pâtir. Sur la route est avant tout un récit de route, quitter New-York pour aller vers l'Ouest, revenir et faire une incursion plus profonde dans l'Est, puis dans l'Ouest, pour ensuite plonger jusqu'au Mexique. Lors de l'écriture de ce roman d'aventure, Kerouac rendait souvent visite à John Clellon Holmes pour lui montrer l'oeuvre en devenir. Celui-ci écrira sur Kerouac :

« Quand il venait, en fin d'après-midi, il apportait généralement de nouvelles scènes, mais ses personnages restaient largement dans les limites de la composition classique, contrairement à tout le déracinement, toute l'émancipation à venir. Il faisait de longues phrases complexes, à la Melville [...] Moi, j'aurais donné n'importe quoi pour écrire une pareille prose fleuve, mais il jetait tout au panier, et se remettait à l'ouvrage, de nouveau en proie à un sentiment d'échec qui le déstabilisait et le chagrinait. »

Cette « prose fleuve » serait la définition parfaite pour l'écriture spontanée si chère à Kerouac.

« Il y a dans son écriture un caractère qui est éphémère. On a l'impression qu'il a consigné sur la page des choses qui ne faisaient que passer. Mais pour autant il ne corrigeait pas, il ne revenait pas en arrière, gardant le bon le mauvais, l'anecdote et le significatif. Il y a donc à la fois ce désir de saisir le réel, et en même temps dans son texte la crainte de le figer sous une forme qui serait trop définitive. Son texte apparaît toujours comme un « work in progress », un texte en gestation, en développement, en pleine métamorphose »

Explique Yves le Pellec à propos de l'écriture spontanée de Kerouac, son oeuvre peut-être aisément comparée avec une confession, il ne revient pas sur ses actes, même les plus propice à faire trembler les esprits frileux, les moins morales, les plus gores et les plus sexuels. Son écriture spontanée et un voeux d'honnêteté pour une Amérique qui n'était qu'à l'ode de sa liberté porté aujourd'hui comme un étendard.

Live the road
Kerouac comme la majeur partie de l'Amérique, est un nostalgique de l'Ouest, Kerouac à foi en un lieu, au bout de la route où établir son foyer, ôter son tablier de marginal et entrer dans la société, l'homme qui comme Holmes le résume bien est, « mis hors la loi, exilés à la marge par les temps qui courent ». Dans Sur la route, son but est encore de décrire l'écosystème des marginaux, de ceux que l'on entend que très peu, ou dont l'opinion générale n'est guère le reflet de la réalité, réalité bien plus encline à faire passer ces gens pour des délinquants. Ses 15000 mots par jour ininterrompu, avec pour seul support ses souvenirs et ses carnets noircis durant ses voyages.
Mais la route demeure son sujet, il écrit le pourquoi de la route et non pas la route elle-même. L'écriture de cette oeuvre n'aura pas été un long fleuve sans accroc, entre préoccupations parallèles et le travaille du manuscrit de The Town and the City, il avouera le 29 septembre 1949 :

« Je dois bien le reconnaître, je bloque avec Sur la route. Pour la première fois depuis des années, je ne sais que faire. Je n'ai pas la moindre idée de ce que je dois faire. »

Pour ensuite écrire le 17 octobre 1949 qu'il lui est « impossible de dire que la Route a commencé pour de bon. En fait, j'ai commencé Sur la route en octobre 1948, il y a un an. Ma production est un peu maigre, pour un an, mais la première année on avance toujours lentement. »

En novembre, au dos des « Lectures et notes pour Sur la route », Journal entrepris au printemps précédent, il écrit : « Nouvel itinéraire avec plan ». Cela au-dessus d'une carte où sont placées les villes traversées par le scénario, il inscrit : « Sur la route » et « Revenir à un style plus simple - nouvelle version + début - Nov. 1949 ». Un manuscrit de 10 pages daté du 19 janvier 1950, écrit à la main et en français, puis traduit par lui (« On the Road ECRIT EN FRANCAIS »), commence ainsi :

« Après la mort de son père, Peter Martin se retrouva seul au monde; or que faire quand on vient d'enterrer son père, sinon mourir soi-même dans son coeur, en sachant que ce ne sera pas la dernière fois qu'on mourra avant la mort définitive de son pauvre corps mortel, où père soi-même, ayant engendré une famille, on retournera à sa forme première, poussière aventureuse dans cette fatale boule de terre. »

Ceci est le motif qui devra motiver le lecteur à s'aventurer sur la route, en compagnie de Kerouac. La mort d'un père, mais ceci n'est pas anodin, car pour Kerouac d'après Tom Clark, « le fondement de la compréhension de la vie, la force sous-jacente qui animait les courants profonds de son oeuvre, et lui valait ce qu'il appelait lui-même [...] “cette profondeur de tristesse à laquelle on n'échappe pas et qui lui donne son éclats”»
C'est bien la mort sous la forme de l'inconnu voilé, qui poursuit le voyageur d'un bout à l'autre de ce vaste pays que sont les Etats-Unis. Il faudra ensuite attendre 1951 pour que ce livre soit écrit d'un seul jet, en trois semaines (du 2 au 22 avril 1951).

Bien avant ses lectures sur le bouddhisme, Kerouac montrait des traits instinctif le poussant à passer d'une vision du monde où la conscience implacable de sa mortalité frappe d'absurdité le vécu de l'Homme à une vision du monde où justement, ce vécu mérite d'être célébré dans ses moindre aspects. Car comme lui-même l'exprime « nous allons tous mourir bientôt ». Les notes, plus généralement l'acte d'écrire, est pour lui la façon d'échapper à cette aporie inévitable, immortaliser et mystifier sa vie, les vies et ses quêtes. C'est ainsi que naîtra cette oeuvre à première vue classique, sans grande prétention à révolutionner la littérature de son époque, mais ayant pourtant mis à mal tous les codes de l'écriture traditionnelle. Il sera victime de censures pacifiant et dénaturant fortement l'oeuvre, car Kerouac savait le rythme qu'il voulait offrir à son histoire, les incises et la ponctuation adaptant le travail initial. Ôtant à l'oeuvre son visage mystique et son réalisme, car les noms des personnages changent, comme par exemple Neal Cassady, qui deviendra sous la pression des négociations byzantines avec les maisons d'éditions, Dean Moriarty.

Cette oeuvre était conçue pour être transcrit sous la forme d'un film, Kerouac avait même demandé à Marlon Brando de rejoindre le casting. En vain à l'époque de celui-ci, mais il inspira bon nombre de road movies.

Hit the road
Jack Kerouac a utilisé pour la première fois le terme Beat generation pour parler de son groupe d'ami au romancier John Clellon Holmes. Puis le mot « beatnik » apparaît pour la première fois le 2 avril 1958 sous la plume de Herb Caen dans le journal San Francisco Chronicle. Ce terme, forgé à partir du mot beat et du nom du satellite russe Spoutnik, était initialement péjoratif en cherchant à faire croire que les beats étaient une communauté de communistes illuminés en pleine période de maccarthysme (chasse au sorcière). Cela collera donc à la peau de Kerouac, qui lui vaudra d'être bafoué et accusé à tort. La Beat generation a directement inspiré aussi bien les mouvements de mai 1968 que l'opposition à la guerre du Vietnam, ou les hippies de Berkeley et Woodstock. Pourtant elle a aussi contribué à enrichir le mythe américain. Notamment par les éloges faits aux grands espaces, routes et monuments américains.

«I am not a beatnik, I am a catholic» («je ne suis pas beatnik, je suis catholique»), écrivait Jack Kerouac dans la préface du Vagabond solitaire. Une assertion en apparence surprenante dans la bouche de celui qui fut, dès son vivant, consacré pape des marginalités, prince de la déviance, chantre de la contestation. Bien à contrario avec l'image qu'il reflète dans Sur la route où il est supposé avoir été un évangile de la déréliction pour les générations perdues et enfantées par le consumérisme des Trente Glorieuses, cherchant leur salut dans l'auto-stop, la frénésie sexuelle, la Benzédrine ou le LSD. Beat qui témoigne également dans son oeuvre d'un attachement profond aux grands espaces, à la nature et aux spiritualités chamaniques, bien à l'opposé des idées catholique.

Mais Kerouac voué un culte aux écrivains tel que Proust et Joyce, exprimé explicitement :

« La Légende de Duluoz compte à présent sept volumes, quand je l'aurai terminée dans environ dix-quinze ans, elle couvrira toutes les années de ma vie, comme Proust, mais au pas de course, un Proust qui court, je vois à présent la cathédrale de la forme que cela représente »

Le désir d'un jour installer sa propre famille dans une belle maison de campagne et d'écrire à l'instar de Proust, une saga recouvrant la moitié de sa vie. le mode de vie tempétueux du Beatnik reste la jouissance d'un groupe de jeunes, tous à vif de sensation et de compréhension intérieurs, loin du désir farouche d'un jour reprendre le flambeau des plus grands écrivains et de la vie bien tranquille.


End of the road
Kerouac aura l'honneur de contredire l'Amérique par les faits, d'inspirer à des générations entières de jeunes, la vie de bohème, aussi libre que ivre. Il aura aussi influencé des mouvements tels que les hippies, découlant d'eux des personnalités tel que Jim Morrison, Johnny Depp (qui achètera d'ailleurs aux enchères, l'un des manteaux de Kerouac) et son ami écrivain, Neal Cassady.
La spiritualité de Kerouac se reflétant de façon confuse dans son oeuvre, car il souligne la spiritualité compliquée de Kerouac : élève catholique, il a ensuite embrassé le bouddhisme et développé une personnalité hors du commun.
Le Kerouac qui jonchent les routes américaines dans Sur la route est loin d'être l'homme sage cherchant le bout de sa route, cherchant un paradis où s'installer avant son dernier souffle, posant avec lui les fondations d'une famille qu'il verrait grandir le long des rouleaux gravés de sa vie. Car à travers l'écriture Kerouac cherche avant tout à rendre sa vie immortelle, car « nous allons tous mourir bientôt ».
Kerouac, de son surnom « le clochard céleste », mourra le 21 octobre 1969, à la suite d'une hémorragie, à l'hôpital de Saint-Petersburg (Floride). Il était âgé de quarante-sept ans, n'avait en vain réussi à trouver le bout de cette route, la paix. Sans cesse rappelé à ses origines de père de la Beat Generation, sa vie aujourd'hui éternelle de par l'écriture, n'a pu avoir la conclusion désirée. Sur la route est plus qu'un livre, c'est un phénomène qui maudira son auteur sur la route.

Always on the road
MALBEC Kyllian
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