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EAN : 9782330024833
202 pages
Actes Sud (06/11/2013)
4/5   26 notes
Résumé :
Quatrième de couverture:
Après qu'Imre Kertész eut reçu, en 2002, le prix Nobel de littérature, quantité de rumeurs circulèrent au sujet de son existence. La plupart confondaient la vie du héros d’Être sans destin avec celle de son auteur.
Voilà pourquoi, dans Dossier K., Imre Kertész révèle ce que son œuvre occulte. Lors d'un dialogue avec un ami (ou alter ego), l'enjeu devient palpable : la vérité autobiographique existe-t-elle ?
Né... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Kertesz est un auteur hongrois que j'ai découvert dans les premiers kilomètres de mon marathon littéraire des prix Nobel. « Etre sans destin » m'avait interpellé. J'ai lu beaucoup de livres sur la seconde guerre mondiale. Mais celui là reste un de mes favoris. Cet auteur hongrois y décrit la capture, l'internement dans un camp de concentration et enfin le retour dans sa ville natale du point de vue d'un adolescent… mais surtout tel qu'il semble le vivre et pas comme une réminiscence. Il y a des moments drôles, inattendus... Kertesz a vécu une telle expérience mais il insiste que c'est un roman et non pas une autobiographie.

Ce « dossier K » est justement l'occasion d'expliquer en quoi c'est un roman. J'ai trouvé ce petit livre très éclairant. Tout au long Kertesz explique qu'écrire ses livres, sur son expérience à été libérateur, voire même salvateur pour lui. Mais il démontre aussi que vivre dans une dictature (la Hongrie après la guerre…) lui a permis de comprendre comment fonctionnait ce système concentrationnaire. C'est un livre dense, à découvrir. Il m'a donné envie de lire d'autres oeuvres de Kertez telles que « le refus » ou « Kaddish pour un enfant qui ne naitra pas »

1ere phrase :
Voilà ce que tu écris dans le refus « A l'âge de quatorze ans et demi, j'ai regardé en face pendant presque une demi heure le canon d'une mitrailleuse chargée. »
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Je n'aime pas les biographies. Je n'aime pas non plus la glose que peuvent dérouler certains écrivains quand ils parlent d'eux ou de leur oeuvre.

Et pourtant, ces entretiens romancés, entre faux-semblants et vérités en trompe l'oeil, m'ont scotchés.

Il se dégage une ironie, une pudeur, une modestie, un art de vivre qui laisse admiratif et songeur. Kertesz aborde tous les sujets, de la famille à la mort, en passant par les grandes étapes de sa vie et de son écriture. Il fait acte de compréhension. C'est sans doute le mot qui convient à ce petit opus à mi-chemin entre la confession et l'illusion romancée.

Les dialogues, construits ou reconstruits, sont millimétrés, taillés au scalpel. On sent le besoin, la nécessité de parler, sans en dire trop, pour ne pas lasser le lecteur. C'est aussi l'occasion de remettre quelques pendules à l'heure, et notamment dans l'interprétation d'épisodes importants d'Etre sans Destin ou du Kaddish.

C'est aussi une leçon d'écriture. Kertesz porte un regard frais, direct, sans fards sur son écriture, sur les artifices, sur le processus. Très instructif à bien des plans.
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Après avoir lu Etre sans destin, et après avoir eu un échange avec un babeliaute "hardiviller" que je nomme, et avant de lire d'autres romans de Imre Kerstez, j'ai découvert cette oeuvre... Dossier K. Ni un roman, ni un récit, ni une autobiographie, ni une biographie... Non quelque chose de beaucoup plus simple, de beaucoup plus direct.
Mais une vraie oeuvre. Entre deux artistes. Il en ressort un livre fascinant, empli de réflexions, de pensées, sur l'être humain, sur l'oeuvre à accomplir, sur la mémoire, sur le témoignage, sur l'histoire, sur l'écriture. le dialogue entre les deux hommes fait parfois penser à une légère partie de ping pong, mais alors, avec quelles intelligences, si rares aujourd'hui. Ce livre nous fait pénétrer dans l'âme, l'esprit d'un être exceptionnel dû au hasard, à la chance. Il nous fait revisiter pas mal de choses touchant à l'histoire du XXème siècle. Il interroge mais il pose aussi. J'ai mis en citations afin de ne pas encombrer cette page. Il en résulte que j'ai commencé la lecture des autres romans de Imre K. Qui, il faut le dire aujourd'hui, est banni des programmes scolaires de la Hongrie pour être remplacé par un romancier pro-nazi.
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Ce livre est la retranscription d'entretiens entre Kertesz et un critique avisé , il éclaire ses autres titres et donne des clefs qui manquaient parfois pour une complète compréhension . La langue de Kertesz étant d'une perfection chirurgicale , aucun doute ne subsiste après cette lecture . La critique faite par bdelhausse vous en dira plus et mieux que moi .
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Je ne connaissais absolument pas cet auteur, mais la quatrième de couverture m'a suffisamment intriguée pour que je m'y plonge.

Dossier K. se veut la "retranscription" d'une suite d'entretiens entre l'auteur, Imre Kertész, et une autre personne, qui questionne ce dernier sur son existence, sur ses parents, sur la proximité entre sa vie et celle de ses romans (offrant de beaux passages sur la fiction et l'autobiographie), sur la libération après Auschwitz, et comment penser, réfléchir, conclure après une telle débauche d'horreur. On apprend également ce que fut sa vie durant les quelques années démocratiques que compta la Hongrie, avant de replonger sous la dictature de Kádár, ou son rapport à la judéité.

Les thèmes abordés sont donc nombreux, allant de l'écriture à la perception de l'histoire et de sa propre identité ; cependant il m'a semblé manquer de beaucoup de références à ses propres ouvrages, et je ne suis pas certaines qu'aborder Imre Kertész par cet ouvrage soit une judicieuse idée. La lecture est intéressante, mais peu aisée !
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Moi, dans l'ensemble, je suis du côté de la gaieté. Ce n'est pas ma faute si je n'évoque pas ce sentiment chez les autres. Mais vois-tu, intellectuellement, je me suis émancipé très tôt et, du moment que j'avais opté pour l'écriture, je pouvais considérer mes soucis comme un matériau de mon art. Et même si ce matériau paraît lugubre, la forme le rachète et le transforme en joie. Parce qu'on ne peut écrire que par abondance d'énergie, et donc de gaieté; l'écriture - et ce n'est pas moi qui le dis - c'est une vie plus intense.
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Je devais en quelque sorte m'extraire de mon existence pour exister . Ce n'était pas tout à fait nouveau pour moi , puisque j'avais déjà vécu dans mes rêves au camp de concentration . J'avais appris à être présent tout en étant ailleurs . C'est une chose que l'on peut faire sous toute les dictatures . Page 101-102 .
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Je pense plutôt que mon grand-père avait été très affecté par la défaite militaire qu'il considérait comme une défaite personnelle. Il s'identifiait avec l'effondrement et, dans la panique, il avait perdu pied. Naturellement, c'était un processus inconscient, comme disent les psychologues, mais c'est arrivé à beaucoup de gens. Dans ces cas-là, les mauvais choix se suivent ; on se laisse prendre par la psychose collective, ou bien on sombre dans l'apathie, ou encore on crie vengeance avec les masses. Etonnamment, personne n'a jamais analysé ce phénomène chez nous. Pourtant l'entre-deux-guerres, surtout en Hongrie et, bien sûr, aussi en Allemagne, a produit quantité de ces psychoses qui ont préparé les gens à accepter les pires des dictatures et la catastrophe de la Seconde Guerre mondiale.
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La où commence Auschwitz , la logique s'arrête . Une contrainte morale s'impose , elle ressemble beaucoup à la logique , en ce qu'elle nous guide , mais sur une voie qui n'est pas celle de la logique . Et moi je cherche ce fil , le processus mental de ce déséquilibre qui donnait à l'absurde les apparences d'une logique , parce que dans le piège d'Auschwitz nous n'avions pas le choix . Et la vie , dont nous sommes des parts actives , pour ainsi dire , nous entraîne
préalablement à cette manière de penser .
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J'ignore ce qu'est la vérité. Je ne sais pas s'il est de mon devoir de savoir ce qu'est la vérité. En général, l'artiste justicier est un mauvais artiste. Celui qui a raison n'a généralement pas raison par ailleurs. Respectons la faillibilité et l'ignorance de l'homme; rien n'est plus triste que d'avoir raison...
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