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Un petit livre déroutant dont je ne sais quoi penser.
Assis dans un bar, un aviateur français raconte au narrateur, son ami, ses nuits passées à Vladivostok -en russe "le seigneur de l'orient"-, fin hiver 1919 .
Une ville, qui en "fin de guerre, fin d'un ordre social, peau neuve d'un peuple ", voit débarquer soldats de toutes nations, travailleurs annamites, prisonniers allemands, turcs, hongrois, roumains, bulgares, polonais, lettons, cavaliers hindous et brigands de grands chemins dont l'ataman Semenof qui y sème la terreur. Ce qui fut dans le temps un grand port commercial, n'est plus qu'un grand dépotoir où s'entassent les civils fuyant la révolution.Bref le chaos total ! Qui est l'ennemi de qui, qui protège qui, difficile à cerner. Mais à ouï-dire, les vrais maîtres sont les japonais qui détiennent la maîtrise du port gelé.

Que peuvent faire durant ces nuits des hommes seuls, de surcroît violents, coincés dans une ville lugubre au fin fond de la Sibérie , quelque soit leur nationalité , à part s'enivrer et chercher la compagnie des entraîneuses à l'Aquarium, le fameux cabaret de Vladivostok ? le livre en raconte une épisode,
épisode vécue par l'auteur.

Un récit fortement autobiographique , Joseph Kessel , d'origine russe, lui-même aviateur, s'étant porté volontaire pour la Sibérie en septembre 1918, à 21 ans, dans le corps expéditionnaire envoyé par la France, pour soutenir le gouvernement provisoire de la Sibérie autonome de Vladivostok.

Après le trés beau livre de Victor Remizov, j'ai voulu rester encore un peu en Sibérie,mais la ville, l'époque et la durée du récit que j'ai choisi m'ont laissée sur ma faim.
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Avec les premiers frimas de l'hiver russe, Vladivostok est, encore plus, un coin perdu. Tous les paumés de la Révolution de 1919 s'y retrouvent pour mourir dans le froid et la faim.
Des soldats de toutes les armées viennent dans les bars trouver du bon temps. Mais Kessel s'intéresse surtout à la bande de cosaques de Semenof qui sème la terreur dans la région.

La curiosité et le dégoût qui accompagnent leur violence élémentaire éveillent paradoxalement un attrait grâce au talent de Kessel. Il semble réellement fasciné par cette vie de bandit qui n'obéit qu'à des instincts et à leurs déchaînements.

La centaine de pages se lit très vite mais impressionne durablement, comme si on y était.

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Vladivostok, 1919. Fin de la guerre en Europe, temps agité en Russie, entre les Rouges, les Blancs et les profiteurs. C'est dans ce contexte qu'une jeune aviateur nous raconte la nuit la plus saisissante qu'il a passé dans cette ville.
Violent et alcoolisé, cela m'a pourtant laissé de marbre. Il manquait le souffle, la dimension mythologique, épique des Cavaliers ou du Lion. Je pense que le souvenir en aura vite disparu.
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J'ai adoré ! Vraiment !
C'est un court récit, celui d'une journée et d'une nuit, d'un officier français dans le port perdu de Vladivostok peu après la Révolution Bolchévique.
Narré à la première personne s'adressant au lecteur ou un personnage connu du héros, nous déambulons dans cette ville alcoolisée, sale, lugubre, aux filles faciles et au pouvoir corrompu où toutes les armées se jaugent et se soulent.
Les russes dans tout cela vaquent à leurs crimes, leurs trafics, leur prostitution tentant de prendre l'argent qui n'est plus à personne puisqu'il serait à tout le monde.
On y comprend le désespoir et l'agonie, nous nous prenons de pitié pour cette perdition géographique et culturelle, sans aucun repère, sans aucun fondement.
Le style est fluide, riche, il contraste par sa netteté avec la souillure de la ville décrite. C'est laconique et tranchant, mélancolique et attristé.
Nous aimerions que l'histoire soit plus longue, mais la gradation de la violence, et la vacuité des destins de la ville nous laissent à penser que tout a été dit.
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En 1919, à Vladivostok, un jeune pilotez de 21 ans arrive dans une sorte de chaos cauchemardesque. Russes blancs contre les rouges, brigands qui n'ont ni peur ni loi. Durant une nuit, le jeune homme va côtoyer un monde violent et fascinant à la fois.
Une écriture toujours magique. Kessel sait nous emporter, nous faire vivre l'aventure et nous mener aux confins de la cruauté. Avec Kessel, on tombe amoureux autant de ses histoires que de la langue qu'il manie avec virtuosité.
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LES HORREURS DE LA GUERRE

Cedric Gras a écrit un très beau livre sur Vladivostok années 2000...Là il s'agit de Vladivostok, tel que Joseph Kessel l'a vu en 1919, au moment où la mission française du général Janin, déjà présente en Russie pendant la guerre de 1914-1918 détache des soldats français pour organiser la circulation des trains russes afin d'aider les contre-révolutionnaires...
Tableau apocalyptiques mêlant misère, la plus extrême, folie meurtirère de cosaques soudards, affairistes douteux, cabaret minable, viol et mise à mort d'une cruauté sans limites...La lectrice ou le lecteur lit une aventure de Corto Maltese revue et corrigée par Jacques Callot *ou Hans Grimmelhausen**.
Un reportage "kesselien"...A lire.

*Né à Nancy en 15921 et mort à Nancy le 24 mars 16352, Jacques Callot est un dessinateur et graveur lorrain, dont l'oeuvre la plus connue aujourd'hui est une série de dix-huit eaux-fortes intitulée Les Grandes Misères de la guerre, évoquant les ravages de la Guerre de Trente Ans qui se déroulait alors en Europe (Wiki).
**Auteur du "Simplicius Simplicissimus". Nait en 1622 dans une famille bourgeoise en Hesse. Il fréquente l'école pendant environ 6 ans jusqu'au pillage et la destruction de sa ville natale en 1634, pendant la guerre de Trente Ans (1618-1648).Commencent alors ses tribulations. L'extrême pauvreté, la solitude de la vie des réfugiés dans la forêt, les atrocités de la guerre lui fourniront les éléments autobiographiques de ses écrits. Il meurt en 1676 (Wiki).
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Il faut lire Kessel en ayant lu en parallèle son excellente biographie par Yves Courrière. Les récits de Kessel n'en prennent alors que plus de poids et de relief quand on sait qu'ils ont réellement été vécus et quand on sait le destin qu'ils ont alors construit. Quel écrivain, mais surtout quelle destinée...! le monde d'aujourd'hui autorise t-il encore ce genre de vie?
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Une froide nuit d'excès à Vladivostok racontée par un officier français, durant laquelle les différentes armées présentes rivalisent de violence et de décadence. Récit servi par une syntaxe dont la beauté invite le lecteur à revenir en arrière pour savourer avant que ne s'achève ce court texte.
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Bonjour

J'ai beaucoup aimé ce livre. Ce n est pas surprenant car je suis un fan de Joseph Kessel.
Nous partageons la journée d'un officier français en 1919 à Vladivostock. Alors que la guerre civile fait rage entre les rouges- bolcheviques- et les blancs- tsaristes-, on trouve dans cette ville des militaires occidentaux, des bandits, des trafiquants, des prostituées, et toutes sortes de personnages plus ou moins louches.
Dans cette atmosphère irréelle de fin du monde, nous passons, avec le narrateur, entre autres endroits, d'un centre de réfugiés où beaucoup de blessés agonisent et attendent la mort, à des cabarets où des officiers occidentaux et des trafiquants bien nantis courtisent des filles faciles.
On ne se douterait pas que des lieux si dissemblables existent si proches les uns des autres.
L' intrigue est secondaire dans ce livre. Ce qui compte c'est de parcourir cette ville, où rien n'est certain, où l'armée victorieuse du jour peut être en déroute le lendemain. Dans cette atmosphère, les codes disparaissent , la violence fait peu à peu surface à tous les niveaux de l existence .... mais cela n' empêche pas les émotions, ni même parfois la compassion, voire la solidarité.



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Un style brillant qui sait parfaitement insuffler un souffle épique à un récit portant sur la Sibérie de la période révolutionnaire. Derrière les mots on mesure aisément la force du Joseph Kessel qui allait s'affirmer au fil des années. Un ouvrage hélas trop court que l'on dévore en une nuit tant il accroche le lecteur.
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