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EAN : 9782714309037
319 pages
José Corti (02/04/2005)
3.74/5   19 notes
Résumé :

1929. Paris s'amuse... avant la crise. Une petite fille de rien du tout est élue Reine de Montparnasse. Man Ray publie d'elle des photos coquines et Ernest Hemingway rédige une préface pour l'édition américaine de ses Souvenirs. Kiki, vingt-huit ans, a déjà connu Modigliani et Soutine, Desnos et Kisling... La censure américaine ne supportera pas le style leste de ses histoires et le livre entrera dans la légend... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Désormais, grâce à Catel et Bocquet et leurs 1341 lecteurs Babelio, tout le monde connait Alice Prin, dite Kiki de Montparnasse.

V.I.P. sans le sou du Montparnasse des années 1910 à 1930, muse de quelques peintres mais aussi et surtout de Man Ray qui l'immortalisa, artiste de cabaret, elle a quasiment croisé tout le top des artistes Parisiens du début du XXème siècle. Je ne vous fais pas le name dropping façon dossiers de presse, vous pouvez y aller en toute confiance.

Alors comment résister à son point de vue à elle, tel que décrit dans son autobiographie "Souvenirs retrouvés" ?
Enfin, petite précision, sa seconde autobiographie : la première est parue en 1929, parrainée par Henri Broca et Man Ray, préfacée par Ernest Hemingway ('scusez du peu)... et directement censurée aux États-Unis.
Du coup, en 1938, elle s'attelle à re-raconter sa vie à son compagnon et accordéoniste (par ailleurs inspecteur des impôts, nul n'est parfait), lequel tape tout cela sur une machine à écrire. Les essais pour publier cette nouvelle version échouent ; faut dire qu'elle s'adresse benoîtement à l'agent d'André Breton alors qu'elle massacre allègrement les surréalistes dans le chapitre qui leur est consacré. Et le tapuscrit disparait de longues décennies...

Le livre est court, brut de décoffrage : le parti pris éditorial est de reprendre tel quel le tapuscrit (y compris en indiquant les sauts de feuillets) assorti des photos que Kiki avait préparées, ainsi que de quelques autres photos pour les premiers chapitres.

Brute aussi la façon de raconter crûment sa vie pleine de moments misérables et mémorables.
Le ton est direct, enjoué (même pour raconter des situations parfois navrantes) et elle y va franchement. Tant dans la description de ses amours (ses premières tentatives ratées sont hilarantes) que dans le peu d'estime où elle tient certains petits monsieurs. Elles a très souvent les purotins fort à la bonne, mais les riches peuvent aussi passer dans son estime à travers le chas de son jugement pour peu qu'ils soient humains, pas hautains.

Le seul truc un peu bizarre est l'absence quasi complète de Man Ray dans ces mémoires. Il y a bien un chapitre qui lui est consacré, mais ce n'est qu'une collection de photos (de Kiki par Man Ray) sans aucun mot. Je pose l'hypothèse de la délicatesse vis à vis de la compagne de Man Ray en 1938, ou vis à vis de son propre compagnon qui écrivait la chose. Ou alors, c'est parce que le livre de 1929 (que je n'ai pas lu) avait déjà fait le tour de la question...

Bref, quoique le sujet soit largement défloré par le Catel/Bocquet, c'est un vrai plaisir de lire, d'écouter raconter plutôt, la version de la protagoniste elle-même.
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A travers des mots d'une grande simplicité, nous découvrons le Montparnasse du début du XXème siècle où se croise la vie artistique parisienne. Kiki se livre aussi nue qu'elle pouvait l'être parfois devant les peintres. Ses histoires amoureuses, ses difficultés à se nourrir parfois, les rivalités entre modèles ou artistes, etc. Elle dévoile tout. Elle se livre. D'ailleurs, on a l'impression de l'entendre, on imagine sa gouaille car elle écrit comme elle parle. Comme elle a pu mener sa vie, elle se moque de tout et de l'exercice littéraire. Pas une grande littérature donc mais un style tout de même qui nous emporte loin dans cette vie de bohème presque destructrice.
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Quand Kiki, de son vrai nom Alice Prin publie en 1929 (elle n'a alors que 28 ans) un recueil de souvenirs en français ( traduit en anglais et préfacé par Hemingway), la censure américaine n'est pas longue à réagir face à un livre qu'elle juge par trop grivois à son goût. le livre est interdit aux Etats-Unis, tout comme l'Ulysse de Joyce, quelle célébrité !
Finalement Kiki reprendra la plume en 1938, soit 9 ans plus tard pour livrer un texte bien plus complet où elle se dévoile cette fois sans crainte d'une quelconque censure. Kiki est désormais une femme libre, par-delà les épreuves vaillamment surmontées.
Elle termine son ouvrage par ces mots :
"Je vis, je respire, je crois en l'avenir.
J'ai un amant qui m'aime, que j'aime, nous serons heureux.
Tout va bien."
Le manuscrit attendra 65 ans qu'on veuille bien le redécouvrir dans un carton avec une petite étiquette de bristol sur laquelle figurent ces quelques mots : « Infiniment précieux »
Et comme ils sont précieux en effet les souvenirs de cette femme, celle dont les photos prises par Man Ray continuent de faire le tour du monde, celle qui fréquenta les plus grands peintres de son époque, Foujita bien sûr, qui la peint nue allongée sur un édredon recouvert de toile de Jouy, mais aussi Kisling, Soutine, Modigliani. Elle croisera également la route de Desnos et au Jockey dont elle nous conte les prémices, Cocteau, Man Ray, Tzara, Ezra Pound

"Si vous voulez des livres composés par des ladies, voici un livre composé par une femme qui n'a jamais à aucun moment été une lady ; pendant dix ans, elle a été, dans la mesure où notre époque le permet, ce que l'on appelle une Reine; c'est très différent, bien sûr, que d'être une lady."
Hemingway, Préface de Kiki's Memoirs

La suite sur le lien ci-dessous :
Lien : http://lily-et-ses-livres.bl..
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Kiki est la Reine de Montparnasse. Elle côtoie toutes les célébrités des années folles parisiennes. La créativité fourmille dans tous les sens.
J'ai découvert Kiki lors d'une visite du quartier de Montparnasse. Sur ses pas, j'ai circulé de la Rotonde à l'atelier rue Campagne Première.
Née à Châtillon-sur-Seine au nord de la Côte d'Or, elle a fui la pauvreté et sa condition de bâtarde pour Paris.
Dans cette autobiographie (d'abord censurée), elle se livre avec authenticité sur son parcours, ses galères, ses rencontres et sa carrière prestigieuse.
Elle livre aussi un précieux témoignage sur une époque. Elle a côtoyé tous les plus grands artistes des Années Folles : Man Ray, Soutine, Modigliani, Soutine, Desnos, Kisling,Foujita …

C'est aussi un inestimable récit d'une femme du début du vingtième siècle qui a forcé sa destinée pour réaliser ses rêves d'artiste.
Le style est presque infantile. Cependant, Kiki ne fait pas de compromis et relate les événements avec une sincérité très touchante.

Si tu aimes le Paris des Années Folles, je t'invite à suivre Kiki dans son histoire! Elle ouvre le bal!
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Une plongée au coeur du Paris des années 20, où Kiki nous raconte sans détours son quotidien et celui des artistes qui l'entourent… Une vraie page d'histoire, intime et précieuse, qui nous emmène dans un voyage hors du temps.
Le livre se lit très rapidement, grâce aux chapitres courts, et est agrémenté de photos. J'ai adoré cette parenthèse sincère dans la vie de Kiki
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critiques presse (2)
LeMonde
22 mars 2024
Ses Mémoires font la tournée des grands-ducs d’une époque où cafés et brasseries étaient le centre nerveux de la vie artistique. Passent donc en foule, patron en tête et clientèle en folie, La Coupole, La Rotonde, Le Bœuf sur le toit. Habitués du zinc et rendez-vous d’un soir, bordels et café-concert. La Marianne des Années folles nous livre l’électricité d’une décennie sans garde-fou.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Marianne_
11 mars 2024
Véritable muse, Alice Ernestine Prin, plus connue sous le nom de Kiki, a été chanteuse, actrice, modèle et peintre. Une vie bien remplie racontée dans « Souvenirs retrouvés », disponible en poche. Un récit qui a bien failli ne jamais voir le jour.
Lire la critique sur le site : Marianne_
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Cette sacrée Rotonde, on allait là comme si on rentrait chez soi ; on se sentait en famille. Le papa Libion était bien le meilleur des hommes, et il les aimait, ses galopins d'artistes.
Il s'y passait des scènes vraiment curieuses.
Par exemple, à l'heure où on livrait le pain, la grande famille des affamés était au complet.
On apportait une vingtaine de pains immenses que la porteuse mettait dans une espèce de panier en osier, près du bar, mais les pains étaient trop longs et il y en avait un bon tiers qui dépassait : oh ! pas pour longtemps. Le temps de se retourner - et papa Libion avait toujours à s'absenter pendant quelques secondes à ce moment-là -, le temps de se retourner et tous les pains étaient décalottés en un clin d'œil.
Puis d'un air détaché, tout le monde sortait avec son bout de pain dans la poche. Et c'était toujours la même chose !
Papa Libion se mettait à tempêter, à parler de représailles, de police... et le lendemain, ça recommençait.
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Ma naissance

Je suis née le 2 octobre 1901 dans un joli coin de la Bourgogne.
Ma mère avait dix-huit ans et son amant, mon père, dix-neuf ; elle était pauvre, il était riche ; beaux tous les deux.
Mon père fut obligé, plus tard, par ses père et mère, de faire un mariage de raison avec une fille de ferme qui avait du bien.
Quant à ma mère, elle cacha "sa faute" à son père jusqu'au dernier moment. Mon arrivée n'était pas désirée !
Quand je m'annonçai, ma mère était à quelques mètre de chez elle ; les douleurs l'ont forcée à s'asseoir au bord du trottoir.
J'avais déjà la tête dans le ruisseau, mais ma mère s'obstinait toujours à ne pas me laisser passer. Le cordon autour du cou, je commençais déjà à violacer quand le hasard a voulu que j'aie une chance pour moi.
Mon futur parrain qui venait aux nouvelles a vu le tableau ; il a engueulé ma mère et lui a dit :
"Marie, laisse-la donc passer, l'Alice."
"L'Alice, c'était moi !
Mon parrain a enlevé ma mère dans ses bras et l'a portée dans son lit.
Comme il était contrebandier d'alcool, il lui a foutu une de ces cuites ! Et moi, j'en ai profité, j'avais aussi mon pompon en arrivant.
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J'ai beau être nue pour poser, il regarde avec une telle intensité qu'il me déshabille une deuxième fois
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Videos de Kiki de Montparnasse (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Kiki de Montparnasse
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Ses romans graphiques, notamment sur Alice Guy, Joséphine Baker ou encore Kiki de Montparnasse, sont disponibles dans notre librairie boutique, en fin de visite de l'exposition. Rendez-vous mercredi pour la suite !
#MuséeduLuxembourg #Pionnières
Exposition « Pionnières. Artistes dans le Paris des Années folles » au Musée du Luxembourg jusqu'au 10 juillet 2022. Infos et réservation : https://museeduluxembourg.fr/fr/billetterie
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