Misery, le premier roman que j'aie lu de
Stephen King est vraiment bon, haletant, plein à souhait de suspens(e) mais peut-être un peu trop long. J'en frissonne encore. Cette Annie Wilkes me donne la chair de poule. Je ne suis bien entré dans l'histoire que vers la moitié, moment à partir duquel le récit gagne en rythme pour s'emballer et atteindre le climax final. J'ai énormément aimé les images et la façon de raconter de
Stephen King, ainsi que la manière efficace qu'il a de décrire les pensées de Paul Sheldon. Technique au demeurant très répandue chez ses compatriotes écrivains auteurs de Best-Sellers.
Plus encore que ses livres, je pense que c'est la personnalité de
Stephen King même qui suscite mon admiration. Cet écrivain est vraiment une grande source d'inspiration et il est franc du collier, n'hésite pas à jurer mais, au bout du compte, on passe (en le lisant ou en l'écoutant) un bon moment dont on retient toujours des pensées et des anecdotes enrichissantes.
Cette parenthèse refermée, que dire de plus sans trahir l'intrigue du livre ? Eh bien, pas grand-chose, l'histoire est simple. Elle part d'une situation ici banale qui pourrait arriver à monsieur-tout-le-monde. King s'est dit : « Et si……, que pourrait-il bien en découler ? » Et la machine se met en marche. Il découvre l'histoire tout en l'écrivant. C'est une belle aventure et qui force le respect.
D'aucuns diraient qu'il s'agit là de romans de gare. Ce serait plutôt Paul Sheldon qui écrirait des romans de gare. Ce qui est sûr, c'est que je déconseillerais de le lire à l'hôpital, surtout lorsqu'on doit se faire opérer. Avec ce livre, le fantasme de l'infirmière prend un très méchant coup. Heureusement qu'il en existe des gentilles qui ne sont pas victimes d'inquiétantes absences dues à des épisodes psychotiques.
La narration de King est faussement simple et, à y bien regarder, elle est même assez psychologique. Il manipule les ressorts et les rouages du récit avec brio, tel un marionnettiste de grand talent, et ménage ses moyens pour produire l'effet désiré et pas un autre.
Première incursion romanesque en territoire king(u)ien, je pense que ce ne sera pas la dernière. Je crois qu'il s'agit là d'un des rares voire du seul roman où n'apparaissent pas fantômes, vampires et autres créatures et phénomènes surnaturels. Ce roman tient d'ailleurs une place toute particulière dans le coeur de son auteur : c'est une réflexion sur la création, une mise en abyme d'une sacrée originalité avec des images qui s'ancrent durablement dans l'esprit : le trou dans la page, la prairie qui s'ouvre pour laisser apparaître les ténèbres, les poteaux recouverts par la marée, etc. Brrr ! J'en frissonne à nouveau.
Après celui-ci, je crois que je vais lire
Cujo, mais pas tout de suite.