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4,07

sur 2482 notes
Avec ce Mr Mercedes, Stephen King s'est t-il lancé un défi ludique à lui-même ? Écrire un polar tout ce qu'il y a de plus classique tout en prouvant que, même dans un style littéraire qui n'est pas habituellement le sien, il sait tirer son épingle du jeu ?

Le King a passé l'âge de devoir prouver quoi que ce soit, et j'ai traversé cet exercice de style avec le même esprit « joueur » que lui. Je peux même dire (moi qui suis un grand habitué des polars et des thrillers) que j'ai très vite (volontairement) gommé le poids du passé de l'écrivain pour entrer à fond dans son récit.

Parce que Stephen King est, quelque que soit l'histoire racontée, un conteur hors pair. Il a su mélanger les ingrédients du polar traditionnel et y saupoudrer ceux du thriller moderne. La trame de base est très bien trouvée et le traitement de l'intrigue maîtrisée de bout en bout.

L'idée de cette sorte de combat de coqs à distance, entre un flic désoeuvré face à sa retraite et un criminel névrosé qui n'est pas si caricatural qu'il n'y paraît, est formidable. Rien que l'analyse de l'écrivain King, sur la relation épistolaire entre les deux personnages, vaut son pesant de cacahuètes.

Classique peut être, mais l'auteur ne s'interdit rien, ose faire mal à ses personnages, ose « désacraliser » une certaine violence bien mieux que certains de ses compères américains. Je peux même vous assurer que plusieurs retournements de situation sont totalement imprévisibles et qu'ils vous secoueront (alors que vous sembliez vous complaire dans une certaine zone de confort quelques lignes avant).

Là où l'on retrouve l'incomparable patte de Stephen King, c'est dans cette propension à soigner l'aspect psychologique de ses personnages. Une fois de plus, très vite, ils sortent de leur forme de papier pour prendre littéralement vie. Que ce soit avec cet ex-flic, avec ses acolytes pour le moins atypiques (quelle « équipe » singulière, qui n'arrête pas de nous surprendre page après page) ou avec ce psychopathe qui est loin du traditionnel tueur en série de beaucoup de romans actuels.

Parce que mine de rien, même si ce roman reste avant tout un divertissement, l'écrivain fait passer quelques messages. Des messages sous forme d'instantanés d'une époque actuelle où la menace se transforme en terrorisme au quotidien, dans une société gangrenée par le chômage, la crise ou encore la malbouffe. L'Amérique (le monde) dans toute sa décadence.

Mais à l'image de ses derniers romans, le King transperce cette histoire de fulgurances humanistes, de moments de fraternité et d'amour absolument magnifiques. Pas dans le cadre de relations entre ados comme dans ses romans des années 80-90, mais entre adultes. Nous sommes beaucoup de lecteurs à avoir développé notre vie en parallèle des livres du romancier et lui-même a profondément évolué ces dernières années (moins dans l'horreur et davantage dans les sentiments).

Il y a donc un vrai aspect ludique du récit aussi : ces clins d'oeils habituels à ses romans passés (ce n'est pas la première fois qu'une voiture tient un rôle important), la volonté de proposer une structuration familière mais résolument moderne (les nouvelles technologies sont une des bases de l'intrigue) ou encore la référence à de nombreuses séries TV.

Et puis il y a ce que j'appelle les amorces « à la King », une phrase qu'il vous jette en pleine face et qui claque comme un coup de fusil, vous déstabilisant et vous plongeant dans mille questionnements. Pour ça aussi, c'est un maître.


Le classicisme assumé de ce nouveau Stephen King risque de perturber certains de ses fans, voir leur déplaire s'il ne cherchent pas à se détacher de son illustre passé. Pour ma part, j'ai pris un plaisir énorme avec ce roman.
Cette histoire m'a passionné, je me suis attaché aux personnages au point de littéralement trembler pour eux, j'ai vécu à fond ce suspens haletant et j'ai pris un plaisir immense avec cette écriture si expressive. Même dans un genre un peu atypique pour lui, je trouve qu'il éclate une bonne partie de la concurrence (et ce sur leur propre terrain).

Pour les habitués de ce genre littéraire, qui ne connaîtraient pas le King, ce roman peut être une intéressante et captivante porte d'entrée. Mr Mercedes est un excellent roman de genre, King ou pas King.
4,5/5
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Avec la trilogie Hodges, Stephen King se lance dans le polar et bien entendu, je l'ai suivi, même si j'y ai mis un peu de temps.

Mr Mercedes nous plonge directement dans l'action.
Nuit du 9 au 10 avril 2009, Augie Odenkirk se rend devant le City Center avec son duvet, prêt à attendre l'ouverture des portes de la première Foire à l'Emploi Annuelle.

La nuit est froide et brumeuse, et quelle n'est pas la surprise d'Augie de voir que devant lui, se tient une jeune femme avec un bébé dans le dos, munie d'un petit sac matelassé contenant probablement du matériel pour l'enfant.

Ils sympathisent, Augie aidant la maman comme il le peut, tandis que la foule s'agglutine derrière eux jusqu'à former des rangées compactes massées dans le labyrinthe du ruban de signalisation jaune.

Les voitures affluent dans le parking, gonflant de leurs passagers la file d'attente.

Après une nuit sans sommeil ou presque, les demandeurs d'emploi voient le jour pointer au travers du manteau d'épaisse brume qui enserre la ville.

Augie distingue une voiture arrêtée en haut de la côte, surplombant le centre commercial.
Munie de phares anormalement puissants doublés de feux antibrouillard jaunes, le véhicule semble braqué sur eux.

Une Mercedes Benz, pense Augie. Phares avant HD, y a pas photo.

Le conducteur passe en pleins phares, et la Mercedes bondit vers l'endroit oú la foule est le plus concentrée, cernée par les bandes jaunes...

Nous faisons ensuite la connaissance de Hodges, flic à la retraite, passé professionnel dans la prise d'embonpoint, vautré dans son fauteuil devant la télé.

Il se repasse les hauts faits qui lui ont valu le titre de meilleur enquêteur de sa brigade.
Mais sa tranquillité prendra bientôt fin, suite à divers événements qui attireront son attention.

*******

Stephen King est un conteur hors pair.
Il nous plonge chaque fois avec maestria dans l'histoire qu'il choisit de nous narrer, quel que soit son genre.

Ce polar / thriller ne fait pas exception.

La psychologie de chaque personnage, même de bref passage, est étudiée avec précision.
On s'immerge à fond et on les visualise.

Un concentré d'émotions, de rebondissements sans temps morts mais extrêmement précis qui se succèdent.

On s'attache aux sympathiques, on comprend pourquoi les autres ne le sont pas, d'après leur vécu.

Des esprits retors et torturés aux plus généreux et aimables, le récit nous entraîne des uns aux autres sans le moindre faux pas.

Fans du King ou pas, Mr Mercedes devrait séduire un large public.

Je ne tarderai pas à lire Carnets noirs, avec le même héros, la clé étant Holly, selon le titre de son dernier opus et raison pour laquelle je me suis jetée sur Mr Mercedes que j'avais laissé de côté jusqu'alors.

Merci à ma Sandrinette, avec laquelle j'ai voyagé dans ce roman.
.
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Alors quoi Stephen King se lancerait dans le polar ?!?! Quelle drôle d'idée, quelle riche idée !

Étant une groupie de l'auteur, c'est plein d'enthousiasme que je voulais le voir parcourir les sentiers verdoyants du thriller, les allées sombres du roman noir, les avenues délabrées du roman policier. J'étais prêt à tous les sacrifices, tous les rites pour lui porter bonheur et demander aux Dieux de l'écriture de lui envoyer un peu de souffle magique de bonne inspiration. Pas besoin d'imagination leur ai-je précisé, le King en déborde.

Ah mais pourquoi ai-je si peu demandé ? Tant qu'à faire des prières, autant demander le maximum ! Hé bien, à prière minimum, service minimum...

En effet, l'enquête proposée ici est d'un classicisme inattendu et l'intrigue ne créera pas l'addiction. Un sentiment de déjà-lu et de trop peu animera le lecteur exalté mais aguerri. L'intérêt d'un polar vu par le King aurait forcément du être le traitement. Une vision différente, une approche originale. Bref, un point de vue ! Ah bah, non ! Y a pas ça ici. Comme dirait une vieille pub Eram des années 80 "ben ils se sont pas foulés ce coup-ci". Alors, certes je n'y connais rien en chaussures mais il va falloir admettre que le bouquin a été écrit en mode pantoufles.
Et même si la critique sociale est évidente, incisive, salvatrice et juste, elle ne suffit pas à masquer le manque de rythme et d'idées neuves.

Après il faut reconnaître que le bouquin en lui-même n'est pas mauvais. Loin de là. Mais il n'a rien d'extraordinaire. Et le problème est là. Il serait même aisé de se dire que si le livre n'était pas signé Stephen King, il rencontrerait beaucoup moins d'échos, surtout aussi positifs. Qui en parlerait ? Franchement ?

Et surtout, on regrettera l'absence de magie, de souffle merveilleux dans ses mots. L'écriture est moins riche qu'à l'accoutumée, plus plaquée. Pas ou peu d'envolées lyriques comme dans "Docteur Sleep", pas de pitch grandiose ni d'atmosphère merveilleuse à la 22/11/1963. Ce n'est pas impossible, Ellory le fait très bien.

En revanche, et parce que ce bouquin n'est évidemment pas mauvais, il y a aussi du tout bon !
Ben oui quand même c'est le King les amis.
Bon, ami lecteur, tu peux aller te servir un verre et trinquer à ça.
Prends du bon, prends du cher et paie ton coup au King.

La vraie force du King et ce n'est pas différent ici, c'est de créer des personnages crédibles, réalistes, attachants, avec une épaisseur incroyable, tellement bien écrits que le moindre de leur cheveu qui tombe provoque aussitôt une crise de larme inextinguible chez le lecteur, que le souffle sur le cou d'une amante se transforme en feu de la passion dans le ventre. Que les rires sont contagieux. Qu'une lumière venue d'on ne sait où transforme vos chrysalides internes en armée de papillons.

Les personnages ont une âme, une vie propre, on peut les toucher du doigt.
C'est donc avec un plaisir jouissif que l'on va assister, ici, à la guerre psychologique que vont se livrer Bill Hodges et Mr Mercedes. Un remake virtuel de "Duel dans le Pacifique".
L'exploration introspective de leurs psychés est jubilatoire.
On les entend réfléchir, peser, penser, mesurer, se rendre coup pour cous, faire volte-face, pester, s'insulter comme lors une partie d'échecs viscérale, jouée à distance, aux pions meurtriers.

De plus, le livre est empli de petites merveilles et autres Easter Eggs. King se faisant de plus en plus de clins d'oeil appuyés dans ses derniers bouquins. On n'y coupe pas ici "Christine", "Ça", "Joyland" pour ne citer que ceux-là. Forcément c'est très agréable pour le lecteur et on ne va pas bouder son plaisir mais ça ne sera pas suffisant pour rehausser l'ensemble.
Du plaisir oui, pour l'orgasme, il faudra repasser.

ps : les amis, je viens de lancer un site internet http://cestcontagieux.com avec plein de critiques et de news. N'hésitez pas à y jeter un oeil et de me dire ce que vous en pensez ;-)
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J'ai pris énormément de plaisir en lisant ce roman de Stephen king, plaisir malsain sans aucun doute si l'on en juge par le contenu de ce livre dont l'un des personnages principaux est un psychopathe de la pire espèce, capable d'éprouver de la jouissance en tuant hommes, femmes ou enfants ou en amenant pas un habile harcèlement, des individus fragiles au suicide.

L'histoire commence par une longue lettre du sérial killer, destinée à Bill Hodges, policier à la retraite, qu'il espère voir mettre fin à ses jours. Il explique dans cette lettre, qu'il est le tueur à la mercedes qui a foncé dans une foule de demandeurs d'emploi, tuant plusieurs personnes.

Bill Hodges inspecteur à la retraite que se cessation d'activité déprime et que le lecteur imaginerait bien utiliser contre lui-même, le flingue de son père (on assiste dans les premières pages, à un début de tentative …) retrouve, grâce à cet écrit le visant, son dynamisme de policier actif, et se lance, en toute illégalité, dans une enquête pour retrouver le criminel, en faisant une affaire personnelle.

Oui mais voilà...N'étant plus dans la police, il n'a plus d'indic, plus de contacts pour d'éventuelles données scientifiques, plus de surveillance par des tiers, et doit donc se résoudre à faire appel aux compétences de son entourage, ce qui corse l'affaire.

Tout ceci fait de ce roman un magnifique page-turner au suspens qui plonge le lecteur dans un état de dépendance avancée à ce thriller, par l'alternance des chapitres mettant en avant soit l'enquêteur, soit le psychopathe lui-même, avec un portrait du criminel qui montre ce qu'est un tueur de cette espèce : un homme sans signe particulier, qui gagne sa vie, communique normalement avec autrui dans son travail, exerçant ses talents d'informaticien dans une société de dépannage et de vente de matériel, et complétant son salaire en vendant des glaces dans la rue à des enfants qui aiment bien le voir… Mais le lecteur s'apercevra vite que sa psychose remonte à une enfance perturbée…

Et le tueur n'a aucunement envisagé la force de caractère du policier, ni son intelligence, et c'est en communiquant avec lui sur un site de tchat que le policier va montrer une bonne force de caractère et Mr Mercedes, ses faiblesses.

Véritable bras de fer entre le bien et le mal, ce roman devient très vite addictif.

Il fera vraisemblablement partie de mon Top 10 en fin d'année !
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Mr Mercedes, rien que le titre fleurait bon la puissance associée à une solidité et une fiabilité à toute épreuve. Faut avouer également qu'au sein de l'équipe rédactionnelle, ils se sont rapidement aperçus que Mr Trabant, voire Mr Twingo, claquaient beaucoup moins, pas faux.
Et puis un bouquin du King, c'est toujours une promesse !
Avec le nostalgique Joyland et le très abouti 22/11/63, allait-il faire la passe de trois pour à peine 24 euros chez tous les bons disquaires ?

A l'instar de la marque évoquée, Mr Mercedes sait parfaitement jouer entre franches accélérations et freinages temporisateurs histoire de faire redescendre le palpitant.
Cependant, il est une option qui à mon sens lui fait grandement défaut, c'est cette faculté à instaurer un suspense de malade qui fait qu'on a constamment les yeux rivés sur le bouquin et non sur ce salopiot de lait 1/2 écrémé qui fait rien que nous faire des misères sur le feu.

Entendons-nous bien, ce King se lit tout seul grâce à une conduite assistée de fort belle facture.
La tenue de route est saine, sécurisante et les pages se tournent d'un doigt – perso, le majeur, question d'habitude – mais cette profusion d'airbags contrebalance le sentiment d'insécurité initialement recherché et là je dis, ben flûte alors…

Un King faisant dans le thriller, c'est un peu Morano à L Académie Française, ça n'a pas vraiment de sens. Puis, comme à son habitude, le King nous prend dans sa toile, élabore un scénario pas franchement novateur mais suffisamment abouti pour donner envie d'y retourner. L'énorme point fort, c'est cette faculté à brosser des personnages travaillés, hauts en couleurs et à fort pouvoir empathique.
Un tueur légèrement dérangé du carafon, un flic rangé des bagnoles qui aurait trop souvent tendance à confondre le goulot de sa bouteille avec le canon de son flingue ces jours-ci. L'interaction entre ces deux protagonistes fonctionne à plein. L'idée de communiquer par le biais de réseaux sociaux est très actuelle et instaure une tension parfaitement maîtrisée à défaut d'être durable.
Et puis, que serait ce récit sans Jerome et Holly. Un jeune black fonceur – mais légèrement irritant à force d'abuser du parler p'tit nègw – et une quarantenaire un chouïa attardée. Les deux font la paire, s'équilibrent parfaitement pour délivrer quelques belles pages d'humour et d'émotion.

Un premier roman policier finalement attachant aux relents de recette de grand-mère à laquelle il manquerait la patte experte d'un cuisto étoilé habitué du genre.

A mon sens, Mr Mercedes n'est pas le thriller escompté mais comptez sur moi pour récidiver si d'aventure le King décidait de remettre le couvert ! Et bon appétit si vous êtes à table…

3,5/5
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Lorsque j'ai vu la couverture du nouveau roman de Stephen King, « Holly », j'ai été attirée par la façade de cette élégante maison victorienne se dérobant au regard à la faveur du crépuscule.
Au détour de commentaires de lecteurs, j'ai appris que Holly était un personnage récurrent dans l'oeuvre de Stephen King qui lui a consacré une histoire dans un de ses recueils de nouvelles, « Si ça saigne », et qu'il valait peut-être mieux aller à sa rencontre en lisant auparavant la trilogie du détective Bill Hodges.

Lire « Holly » en premier ne semblait pas être véritablement gênant, mais j'ai préféré retourner au tout début, à la naissance de ce personnage. Et c'est ainsi qu'avec mon amie NicolaK, j'ai débuté le premier tome de la trilogie, « Mr Mercedes ».

*
Après une très belle carrière dans la police, Bill Hodges est aujourd'hui un jeune retraité.Le vieux flic est seul, en surpoids, déprimé sans l'adrénaline des enquêtes et suicidaire. Il a résolu par le passé de nombreuses affaires criminelles, mais plusieurs non résolues le hantent toujours, en particulier celle du tueur à la Mercedes.

A l'aube du 4 avril 2009, un homme avec un masque de clown a surgi du brouillard et a délibérément projeté une Mercedes volée sur la foule des demandeurs d'emploi qui attendaient dans le froid, l'ouverture des portes de la foire à l'emploi. Il tue huit personnes et en blesse quasiment le double. Parmi les victimes, une mère et son enfant, un homme, avec qui nous venions à peine de faire connaissance.

Je reviens à Bill Hodges, seul dans son salon, la télé allumée sur des émissions totalement ineptes, jouant avec l'arme de son père, lorsque qu'il aperçoit dans le courrier, une enveloppe sans aucune adresse d'expéditeur qui s'est glissée au milieu des prospectus. Sa curiosité éveillée, il l'ouvre et découvre une lettre pleine de morgue de l'assassin à la Mercedes, l'invitant à poursuivre l'enquête et le démasquer.

Pour l'inspecteur, cette lettre est une aubaine pour chasser la morosité et le vide de sa nouvelle vie et pour enfin attraper ce fou. Il décide de se lancer dans cette traque sans en informer ses anciens collègues. Mais à trop vouloir jouer au jeu du chat et de la souris, ne risque-t-on pas de voir les rôles s'inverser ?

*
Le maître de l'épouvante est un touche-à-tout, aussi à l'aise dans la fiction historique que le fantastique, la science-fiction ou l'horreur. Ce que j'admire particulièrement chez lui, c'est sa façon de se renouveler sans cesse, de nous emporter dans ses nombreux univers et de ne cesser de nous surprendre.
Ici, on est dans un thriller policier dont il maîtrise parfaitement les codes et le suspense par des allers et retours entre Bill Hodges et le tueur à la Mercedes. Les chapitres sont courts et rythmés, pleins de rebondissements, s'arrêtant au moment idéal pour entretenir l'intérêt du lecteur.

Avec « Mr Mercedes », Stephen King explore les aspects les plus sombres de la nature humaine, les traumatismes de l'enfance, la folie et l'obsession, les réseaux sociaux et l'aliénation.

*
L'auteur a un vrai talent pour donner vie à ses personnages, ils ont tous une véritable épaisseur. L'empathie avec les personnages est aussi une des clés du succès de ce livre. Attachants, singuliers, uniques, ils donnent souffle et corps au récit.
Bill Hodges m'a beaucoup plu, crédible, attachant dans ses failles, obstiné et perspicace comme peut l'être un policier qui a de la bouteille. L'inspecteur est conscient de son attitude égoïste et téméraire, il sait parfaitement qu'il commet une erreur en se lançant à la poursuite de ce tueur en série, mais comment se défaire d'une enquête qui lui redonne envie de vivre ?

« le remède à l'ennui c'est la curiosité, mais la curiosité, elle, est sans remède. »

Les autres personnages ne sont pas en reste, sympathiques, dérangeants ou intrigants.
Brady Hartsfield, le tueur, a l'étoffe d'un véritable méchant, un monstre suffisant, intelligent et sans conscience, impulsif et manipulateur, inquiétant et complètement détraqué. En un mot, détestable !

« Hodges a lu quelque part qu'il y a des puits si profonds en Islande que l'on peut y jeter des cailloux sans jamais les entendre faire plouf. Il pense que c'est pareil pour certaines âmes humaines. »

Et Holly que j'ai enfin rencontrée est, je dirais, spéciale, juste un peu bizarre ! Elle est assez fascinante pour me donner envie de lire le roman qui lui est consacrée.

****
Mr. Mercedes est un thriller au rythme soutenu qui se lit très vite malgré le nombre de pages. Tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce roman policier une vraie réussite. Il y a de l'action et du suspense, un humour particulièrement appréciable et de l'horreur parfaitement maîtrisé. Juste ce qu'il faut pour le plaisir de frissonner car l'auteur ne bascule jamais dans la sordidité.
Je ne suis pas adepte des séries policières, mais je poursuivrai très vite avec « Carnets noirs » et « Fin de ronde » pour ensuite de me diriger avec « Holly ».
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Aux états unis est organisé régulièrement des " salons de l'emploi": quelques recruteurs proposent à une multitude de " pauvres gens" des emplois basiques, voire précaires.
Les demandeurs se précipitent donc dés la veille au soir pour espérer trouver un emploi décent; A l'ouverture du salon; dans cette foule miséreuse l'auteur focalise notre attention sur un jeune homme attendri par une femme malingre et son bébé. il est difficile de ne pas s'attacher à ces trois paumés. Mais , pourtant, ils disparaissent dés la vingtième page, écrabouillée par une Mercedes conduite par un tueur fou .

là, réside tout le talent de l'auteur: une critique subtile de la société américaine, cette capacité de nous " lier" en quelques pages à ces personnages puis de créer un vide en nous, en les faisant disparaître soudainement.

Malheureusement, la suite est beaucoup plus classique, moins inspirée, déjà vu. le flic chargé de l'enquête devra partir à la retraite sans avoir la moindre piste sur ce tueur à la "Mercedes"; poursuivant sa vie comme il peut, entre une télé débile et une envie trouble de se suicider en jouant sans cesse avec son flingue, il ne se réveillera que lorsque le tueur s'adressera directement à lui pour le défier.

la suite de ce polar est intéressante, possède quelques scènes fulgurantes mais reste, dans l'ensemble bien banal.

Si Stephen King est bien le maître actuel de l'épouvante et du fantastique, il a beaucoup plus de concurrents dans le domaine du polar et du thriller.

Mais ce n'est que mon humble avis
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Je viens de terminer le 1er tome de la trilogie " Mr Mercedes" et je me suis régalée. Pas un soupçon de fantastique dans ce roman, mais un bon polar. Et surtout un terrible face à face entre un flic retraité et un tueur psychopathe.

J'ai beaucoup aimé les personnages principaux : le flic retraité dépressif au bout du rouleau, qui reprend du poil de la bête quand il est contacté par le tueur, son jeune voisin geek et la nièce d'une victime du psychopathe totalement submergée par ses névroses mais accro à l'informatique.

Sympa aussi, les clins d'oeil à ses précédents romans.

Une fin de roman palpitante et qui tient en haleine.

Je vais de ce pas attaquer le 2ème tome.
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Ce que j'ai ressenti:…Une course folle, en polar…

Mr Mercedes, c'est foncer à 100 km à l'heure dans un thriller énergique, rouler sur des charbons ardents de peurs délirantes, faire des dérapés sifflants sur la route des préjugés de société, et rentrer de manière fracassante sur la monotonie de votre vie…Serrez-vous bien au virage, car cet opus est le top départ d'une saga contemporaine qui va sans doute déménager, et va vous en faire voir de toutes les couleurs, dont un rouge poisseux difficile à enlever de vos esprits….

Les jeux de pistes vous emmènent sur des jeux de mots, pistes psychotiques et toujours dans une ambiance que seul le grand King sait créer! Une voiture folle, un duel bancal, mais une belle détermination de chacun, pour atteindre leurs buts, voilà toute la recette de ce petit pavé de 600 pages, qui vous tient en haleine pendant toute la lecture…Ce jeu du chat et de la souris dans l'ombre, presque décalé du monde réel, sous un parapluie virtuel est un grand moment de plaisir à se faire bien au chaud, en cette période hivernale!

Ces deux hommes, qui n'ont plus rien à perdre, forment un duo qu'on adore suivre! Ce flic bedonnant et dépressif depuis sa retraite, et ce tueur fou en manque de reconnaissance vont se lancer dans une dernière tentative pour briller un tant soit peu…Mais si l'un a des intentions nobles, l'autre beaucoup moins, mais leur attitudes imparfaites prennent beaucoup de grâce à nos yeux… On aime la force de ces deux personnages mais les secondaires ne sont pas en reste: j'ai adoré l'humour de Jérôme, le côté décalé de Holly, la douceur de Janey…

Stephen King aime jouer avec nos peurs les plus profondes (c'est son plus grand talent!!!) et je peux dire que tout le passage sur le concert est terriblement asphyxiant! Je n'ai plus d'ongles et j'ai fini l'année avec les cheveux hérissés… Encore une fois, cet auteur m'a conquise avec cette histoire noire, et j'ai hâte de lire le troisième volet de cette trilogie consacrée Off-Ret Hodges…

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Ça peut paraître fou, mais en lisant ce roman j'en ai presque oublié que c'était Stephen King qui en était l'auteur. Nous ne sommes pas du tout dans son style habituel, mais ce n'est absolument pas un problème, car il maitrise le bougre! Voici donc plutôt un roman de type polar, thriller. Pas un once de fantastique, ce qui ne se voit jamais dans le style habituel de l'auteur.

De toute façon, l'hameçon est lancé, et le poisson que je suis est ferré, car Mr King est un conteur hors pair, il parvient toujours à vous embarquer avec lui, il vous narre les anecdotes qui vont vous donner envie d'en savoir plus sur ses personnages.

Et dieu sait qu'ils sont croustillants ses personnages... Un psychopathe dont l'état psychologique remonte à l'enfance, sa mère qui n'est pas plus à plaindre que lui en matière de folie. Un flic à la retraite, qui n'attend qu'un coup de pied au c.. pour reprendre goût à la vie. Et pour les autres, je vous les laisse découvrir par vous même. La suite ici:
Lien : https://livresque78.wordpres..
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