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Hugues Leroy (Traducteur)
EAN : 9782264031655
254 pages
10-18 (23/05/2002)
4/5   24 notes
Résumé :
« Medicine River est un roman profondément drôle et attachant, à l'image de son narrateur. Will quitte Toronto et revient au pays natal pour l'enterrement de sa mère. II a pour meilleur ami Harlen Bigbear, un type jamais en reste de bonnes idées en tout genre, obsédé par l'idée de caser ce pauvre Will qui n'en demande pas tant. [...] Sans le moindre cliché et avec une bonne dose d'humour, Thomas King parle de la vie, de l'amour, de l'amitié et de la mort. Lisez d'ur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Il me tardait de découvrir la prose de Thomas King et je n'ai pas été déçue ! L'homme est un vrai conteur comme je les aime – on se sent tout de suite chez soi en compagnie de ses personnages ! Quelle facilité possède l'auteur pour nous inviter à le rejoindre lui et Will du côté de Medicine River, dans l'Etat de l'Alberta au Canada. le romancier, né à Sacramento et de père Cherokee a grandi en Californie. le romancier a obtenu un poste d'enseignant en littérature indienne en Ontario et a obtenu la nationalité canadienne. Il a publié ce roman, Medicine River en 1989. Cette date a son importance. Elle est liée au statut des « métis » ou à celui des femmes indiennes qui ont épousé des hommes blancs – ces femmes et de fait, leurs enfants n'avaient plus accès au statut fédéral d'Indien. Sans ce statut, ces personnes ne pouvaient prétendre à aucune aide gouvernementale et surtout elles ne pouvaient plus vivre sur la réserve. Cette loi discriminatoire fut finalement abrogée en 1985.
Mais revenons au roman – le personnage principal que nous suivons s'appelle Will. Ce dernier a tout juste quarante ans. Il est métis, d'une mère blackfoot et d'un père blanc, champion de rodéo. Will et son petit frère James ont grandi hors de la réserve (la fameuse loi) – leur mère s'est finalement installée à Calgary pour y trouver de quoi nourrir sa famille. Leur père, qu'ils ne voyaient jamais – l'homme allant de rodéos en rodéos, d'un côté ou de l'autre côté de la frontière – est décédé sans avoir revu ses fils. Will, devenu photographe, s'est installé à Toronto mais lors du retour il y a quelque temps pour l'enterrement de sa mère – une rencontre a changé sa vie.

Will a fait la connaissance d'Harlen Bigbear – l'homme, farfelu, très bavard, l'accueille à l'aéroport et lui dit que la ville aurait bien besoin d'un photographe indien – Will est surpris par le gentillesse et la bonté de cet homme mais un peu gêné par sa manière d'entreprendre sans son avis les démarches pour l'ouverture d'un studio de photographie ! Mais de retour à Toronto, Will perd son job et sa vie amoureuse s'écroule. Installé dorénavant à Medecine River, Will aime sa vie plutôt calme mais Harlen ne le laisse pas souffler une seconde. Ainsi Will finit par rejoindre l'équipe locale de basket-ball qu'entraine Harlen, mais cela ne suffit pas : ce dernier est obsédé par l'idée de trouver une femme à Will – d'ailleurs il l'a déjà trouvée, c'est Louise, qui vient de quitter son amant et est enceinte de deux mois.

Que dire ?! Un énorme coup de coeur pour ce roman qui sent bon « la maison », oui – j'ai eu l'impression d'être chez moi alors que pourtant ma vie ne ressemble en rien à celle de Will. Pas de Harlen en vue – mais on s'y sent tellement bien ! le roman de Thomas King est profondément humain et drôle du début à la fin. Et surtout les personnages sont terriblement attachants – impossible de résister à Will ou Louise et même à Harlen Bigbear – malgré son côté farfelu, sa manière de se mêler de tout et de rien. Jamais à court d'idées, Harlen cache aussi un secret – tous les personnages sont ainsi profondément humains, faillibles et indiens ! Et quel plaisir de retrouver à nouveau ici l'humour qui les caractérise tant. J'ai tourné les pages le sourire aux lèvres.

Thomas King aborde ici la question indienne – à travers celle des métis, privés de droits – de ceux qui vivent en dehors de la réserve – de cette génération qui aspire à autre chose, de ceux qui partent et reviennent, de l'image des indiens au jour d'aujourd'hui, comme ce vieil homme, Lionel James, qui donne des conférences à travers le monde pour parler de sa culture – mais surtout de « l'ancien temps » mais qui hésite toujours à ouvrir un compte bancaire …Thomas King tord le cou à bien des préjugés mais sans jamais se moquer du lecteur.
suite sur mon blog
Lien : http://www.tombeeduciel.com/..
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Il y a peu je lisais Shuni de Naomi Fontaine et parmi les références qu'elle citait, il y avait ce livre dont bien évidemment je n'avais jamais entendu parler. Ni une ni deux, je me le procure d'occasion (je pense d'ailleurs qu'il n'est plus commercialisé) et le moins que je puisse dire c'est que j'ai bien fait parce que ce fut un régal.

Lorsque Will revient à Medicine River pour assister aux funérailles de sa mère, il pense n'être que de passage dans la ville de son enfance. Mais c'est sans compter sur l'entêtement de Harlen Bigbear qui essaie de vendre à Will l'idée de rester pour ouvrir un studio photo. Il serait le seul photographe autochtone de la ville, le succès est assuré selon Harlen.
Et c'est exactement ce qui va se passer.

À travers le récit doux et humoristique de Will, nous découvrons une petite ville de l'Alberta au Canada bordant une réserve d'indiens Blackfoot. On rencontre cette communauté en suivant Will et surtout Harlen. Curieux, bavard, il conseille, il se mêle de la vie de tout le monde, agace forcément. Mais Harlen est un personnage auquel on ne peut que s'attacher car il est l'incarnation de la bienveillance.

Le récit est un peu déroutant au début: la galerie de personnages est vaste et les souvenirs du narrateur se mêlent au présent. À première vue, ce n'est qu'une série d'anecdotes sur Will, sa famille et ses amis. Il semble qu'il ne se passe pas grand-chose mais le roman se construit d'histoires en histoires avec beaucoup de justesse et d'humanité. C'est une méditation sur de nombreux thèmes liés à la vie autochtone contemporaine au Canada mais de façon badine.

Il y a beaucoup de gaieté et d'amitié dans ces pages et je n'ai pas souvenir d'avoir lu un livre sur les communautés autochtones où le ton est aussi joyeux. Dans cette savoureuse chronique il n'y a rien de tragique, tout est léger malgré des situations compliquées. Thomas King est vraiment un conteur subtil qui sait (avec un sens aigu du dialogue) envoyer balader avec classe les préjugés.

Traduit par Hugues Leroy
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Will, le personnage principal rentre dans sa ville de Medicine River pour l'enterrement de sa mère. Située proche d'une réserve Blackfoot, Will retrouve son meilleur ami Harlen Bigbear. Les deux amis vont vivre des aventures à la fois drôles et touchantes, car Harlen aime faire le bien autour de lui.
Thomas King donne chair à ces personnages avec un plaisir évident, pas de choses extraordinaires mais les joies et les peines de tout un chacun raconté avec beaucoup de justesse et d'humanité. Ajouté à celà, un sens du dialogue aguerrit et vous passez un excellent moment à Médicine Rvier. Thomas King auteur canadien peu connu en France est un auteur réputé au Canada, ce roman nous donne une raison de le découvrir.
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Ce livre est facile à lire et très humoristique. le héros, Will, est un métis issu d'un père blanc assez looseur et absent et d'une mère indienne, Rose Horse Capture, issue d'une réserve. Il a un frère, James, plus jeune que lui et un excellent ami Harlen Bigbear. Will hésite entre Susan, déjà mariée avec deux filles et Louise, célibataire mais qui élève sa fille toute seule. Au départ, il vit avec sa mère et son frère à Calgary puis ils retournent tous les trois à la réserve. Will souhaite sortir de ce lieu où il croit étouffer et part ouvrir une boutique de photos à Calgary. Finalement, à la mort de sa mère, il reviendra vivre à Medicine River. Il y a beaucoup de flashbacks sur son enfance, sa vie à Calgary et des moments grandioses d'humour comme quand ils décident, Harlen, Joe et lui d'escalader un pont sur chevalets et ensuite de sauter. Amusant aussi quand Harlen et lui partent chez grand-mère Oldcrow chercher un cadeau pour la petite fille de Louise dont c'est l'anniversaire. Ils se perdent en chemin, se retrouvent face à un cours d'eau, le traversent à la nage et pour se ridiculiser au final devant Martha car la route était finalement très praticable et ils auraient pu éviter de se mouiller la chemise. Tout est à l'avenant : hilarant. Et la gaieté l'emporte sur le tragique de situation.
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Medicine River (1989) de Thomas King, c'est le genre de roman que tu es bien heureux que l'on te mette entre les mains. Acheté en 2002, il était resté fermé - à tort. Et ce jusqu'à ce que passe la récente chronique de @madame.tapioca (merci). Aussitôt vu, aussitôt exhumé.
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Will, fils d'une Bigfoot et d'un père blanc aux abonnés absents, passe sa jeunesse en dehors de la réserve dans laquelle sa mère ne pouvait pas habiter du fait du métissage de son union. Une loi qui sera finalement abrogée au milieu des années 1980.
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Approchant de la quarantaine, Will, devenu photographe, revient se fixer dans sa ville natale : Medicine River, dans la province d'Alberta au Canada. Alternant récits du présent et du passé, rires et drames, il livre une somme de portraits tendres et drôles des personnages ayant traversé ou partageant sa vie. Parmi lesquels ceux de Harlen, son ami qui tente à tout prix de le caser, mais aussi Louise, Martha, les gars de son équipe de basket ou bien encore sa mère Rose.
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A travers notre périple dans les tranches de vie de chacun d'entre eux, c'est aussi la dure réalité de la vie de la communauté qui est mise à jour. Tout autant que des thèmes universels comme l'amour, la mort, l'amitié mis en valeur par un jeu d'écho des récits, finement réalisé. La vie quoi. Thomas King s'avère être un incroyable conteur.
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Une vraie réussite ! Et un coup de coeur pour ce texte aux personnages auxquels il est impossible de ne pas s'attacher. Et puis ça faisait longtemps que je n'avais pas autant souri grâce à un roman.
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Traduction : Hugues Leroy
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
"Mange ça, Erleen Gulley, et tu le retrouveras sur tes hanches demain matin."
Erleen se tapotait le ventre, se frottait les cuisses. "Je ne mange pas pour plaire aux hommes.
- Les hommes, disait ma mère, ne valent pas le mal qu'on se donne pour eux.
- Ils ne savent pas apprécier de belles formes.
- Ils ne savent pas apprécier quoi que ce soit.
- Deux raisins et une nouille, et un petit-four en guise de cervelle.
- Tu exagères à nouveau." Et elles partaient à glousser comme des petites filles, au point de devoir ranger le caddie sur le côté pour se moucher.
On les entendait dans tout le supermarché ; la voix d'Erleen tonnait à travers les rayons.
"Dis donc, Rose, ça ne te rappelle pas notre tout-puissant et vénéré M. Anderson au boulot ?
" Franchement, Rose, tu as déjà vu un concombre aussi moche ?" Et le tout, au milieu des rires.
C'était un peu gênant de les entendre blaguer ainsi : on aurait cru qu'elles avaient tout le magasin pour elles, que le monde entier leur appartenait.
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On me fit enfiler une blouse avant de me la donner. Elle était enveloppée dans une couverture qui ne laissait voir que la figure et les yeux. Je pensais que les yeux seraient fermés comme chez les chiots et les chatons. Je me trompais : ils étaient ouverts et me regardaient.
"Je suis sûre que vous lui avez déjà choisi un nom."
Je n'apercevais que le grand panneau devant les portes de la maternité. Je me sentais vraiment bien avec le bébé dans les bras. "Ouais, dis-je, on va sans doute l'appeler Aile Sud." Je crois que je comptais faire rire l'infirmière, mais je loupai mon effet.
"C'est un nom traditionnel indien ?
- Non, non, je plaisante.
- Pas du tout, je trouve ce nom magnifique.
Et comme la petite fille me regardait toujours, je restai là, dans le rocking-chair de la pouponnière. Je serais resté plus longtemps si l'infirmière n'était pas venue me dire que ma femme était éveillée et qu'elle voulait voir le bébé.
"Donnez-nous une minute, me dit-elle ; on va l'installer dans un landau et vous pourrez l'emmener."
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Mais tous ces gens là-bas, en Allemagne, au Japon, en France, même à Ottawa, ils n’ont pas envie d’entendre ces histoires-là. Ils veulent les histoires des Indiens d’autrefois. Moi, j’ai de très bonnes histoires sur le monde d’aujourd’hui, des histoires très amusantes, mais eux, ils me disent : non, parlez-nous des jours anciens. Alors, j’en parle.
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Je ne connaissais pas très bien Lionel James, mais on m’avait parlé de lui. Selon Harlen, il avait presque cent ans ; selon Bertha, soixante-neuf. Selon Harlen, il avait été dans sa jeunesse un athlète extraordinaire, capable de courir des dizaines de kilomètres ; selon Bertha, il se signalait alors par une ivrognerie poussée, sauf durant les mois qu’il passait en taule. Selon Harlen, Lionel avait participé aux vraies Danses du Soleil d’autrefois, les cicatrices sur sa poitrine l’attestaient ; selon Bertha, elles provenaient d’un accident de voiture. Mais, qu’elle qu’ait été la jeunesse de Lionel, il comptait parmi les hommes les plus respectés de la réserve.
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Erleen déménagea pour Edmonton afin de se rapprocher de sa fille. "Peggy divorce d'avec ce minable pour en épouser un autre, nous apprit-elle. La bonne nouvelle, c'est que l'autre minable est riche.
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Vidéo de Thomas King
Le Huffington Post interviewe Thomas King sur son livre sur la liste restreinte du prix RBC Taylor 2014 pour la non-fiction littéraire. Il parle du livre et de la façon dont il a été écrit, en s'inspirant de son propre héritage autochtone. Sous-titres en français
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