Comment rendre justice à Ça ?
Je ne pense pas que ma récente lecture du roman rende justice à l'importance de l'oeuvre dans mon développement personnel et dans mon parcours de lecteur. Je vais donc essayer de contextualiser ma découverte de
Stephen King et l'importance qu'il a eu dans la suite des évènements.
J'ai, comme beaucoup, commencé King à l'adolescence. Quand je dis adolescence, cela n'est pas une exagération puisque je me suis acheté "
Brume" mon année de quatrième (jeune, donc). Autant vous dire que
Stephen King a été un élément absolument primordial, au côté de
Clive Barker, dans ma trajectoire de fan-boy. Je pense être passionné de littérature d'horreur pour trois raisons essentielles : 1) j'adorais les films d'horreur d'alors (des trucs un peu cons, comme "La Maison de Cire", "Saw"...), 2) j'ai lu très tôt "
Brume" de
Stephen King et c'est le putain de meilleur recueil de nouvelles du monde et enfin 3) j'ai lu très tôt "Les Livres de Sang" de
Clive Barker et c'est le putain de meilleur recueil de nouvelles du monde.
Après m'être frotté au solide "
Brume", j'ai donc continué à découvrir
Stephen King. Difficile alors de savoir si j'avais penché pour
Salem puis Ça, ou l'inverse. En tous cas, la lecture de Ça a été extrêmement précoce dans ma pratique du King.
Et bon sang, que voulez-vous que je vous dise: que conclure devant le fait qu'un gosse de 13-14 ans parvienne à se manger 1400 pages d'un roman de littérature américaine (car Ça s'impose, quoi qu'on en dise, comme une oeuvre-phare de littérature horrifique ET de littérature américaine), l'adore et le relise encore quelques années
après?
C'est un roman juste incroyable. Je n'ai pas encore relu la deuxième partie, que je me réserve pour plus tard.
J'ai probablement mal choisi mon moment de relecture: j'ai enchaîné les pavés, et ai eu un peu de mal à avancer dans ma lecture, malgré un plaisir non-dissimulé.
Ça est un roman sur l'enfance et ce qu'on perd à l'âge adulte, sur l'imagination, sur l'amitié, le mal et ses origines et sur le courage. C'est un roman exigeant, foisonnant, rempli de détails et de description rendant une cohérence prodigieuse.
C'est probablement un des grands-oeuvres de
Stephen King, à mettre aux côtés de
Brume,
Duma Key,
Simetierre, 22/11/63...
Ça est un récit rythmé, coincé entre deux époques, magnifiquement conté (bien que doté d'une structure plus rigide que dans mes souvenirs...). Les personnages sont émotionnellement très riches, et évidemment, vous vous y attacherez comme jamais.
Sincèrement, le mystère
Stephen King est chez moi toujours entier: lorsque je le lis, je repère désormais quelques "tics" d'écriture, quelques stratégies usuelles chez lui. Mais la magie sort d'ailleurs, d'un vaste nulle part cher aux écrivains: King fait vivre ses histoires et c'est stupéfiant.
Je pense que dans Ça, ne serait-ce que pour l'intensité d'intrigue et la portée chronologique du récit (suivant 6 narrateurs à 27 ans d'écart), est le paroxysme du talent de King.
Je me rends compte que je ne suis même pas revenu sur les éléments d'intrigue, mais y en a-t-il besoin?
Peut-être dans ma critique du tome 2, que je relirai dans l'année à venir.
Lisez Ça.