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Madame Charles Laurent (Traducteur)Marie-Hélène Sabard (Traducteur)Boris Moissard (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782020206082
450 pages
Seuil (20/03/1997)
3.82/5   53 notes
Résumé :
Dans La lumière qui s'éteint, le lecteur trouve matière à émotions fortes : l'amour, la guerre, la mort y sont évoqués sur un fond d'exotisme qui plaît aux amateurs de romans d'aventures. L'imaginaire et le réel y sont habilement mêlés. Le texte a le parfum de l'expérience vécue tout en faisant la part belle aux espérances irréalisées et peut-être irréalisables. Et surtout, au terme d'une existence agitée qui connaît les sommets de la gloire et les abîmes du désespo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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A la suite de la lecture du roman soudanais The Longing of the Dervish de Hammour Ziada qui se déroulait pendant les guerres mahdistes (1881-1898) au Soudan, j'ai eu envie de lire la version britannique de ces guerres que donne Rudyard Kipling dans le roman La lumière qui s'éteint. J'ai vraiment adoré  Kim et L'homme qui voulut être roi, deux romans d'aventures et d'espionnage complexes dans le contexte des Indes victoriennes et du Grand Jeu en Afghanistan. J'espérais que Kipling m'entraînerait dans des aventures soudanaises comme dans les deux romans précédents. 

Le roman commence comme un roman d'amour entre deux enfants, à peine adolescents en pension chez une dame sévère dans un village de la côte anglaise. Dick Heldar restera fidèle à la petite fille sauvage Maisie.

Nous retrouvons Dick au Soudan.  Il est dessinateur de Presse, remarqué par le grand reporter Torpenhow qui le fait engager par son journal. Frères d'armes, ils nouent une amitié indéfectible et des relations de camaraderie avec les autres journalistes. Nous devinons la brutalité des combats, la sauvagerie de cette guerre?


En revanche, Kipling fournit peu d'informations géopolitiques. On ne peut pas considérer ce roman comme un roman historique alors que dans les deux romans précédents les enjeux stratégiques de l'empire victorien étaient bien présents. Si j'espérais rencontrer Gordon, le Mahdi ou Kitchener, je resterai sur ma faim.

De retour à Londres, à son insu, Dick est célèbre. Ses dessins de presse lui valent un franc succès. Il compte exploiter le filon de la peinture de guerre pour gagner une fortune, quitte à galvauder son art, à produire des peintures de style pompier pour plaire aux acheteurs .

Torpenhow et son collègue l'Antilope en sont ulcérés et cherchent à le détourner de la facilité et de la vanité qu'il en tire.

Au sommet de sa carrière artistique, Dick retrouve Maisie qui est peintre, elle aussi, mais sans succès. Il se croit capable de la séduire avec sa renommée. Il est assez riche pour l'entretenir, assez célèbre pour l'influencer. Mai la jeune fille tient à son indépendance :


La suite du roman d'amour se déroule dans un climat de misogynie bien victorien et gênant pour les lectrices (teurs) contemporains. Dick cache son amour pour Maisie à Torpenhow et à l'Antilope, cela gâcherait leur camaraderie virile et pourrait être interprété comme de la faiblesse. Une autre jeunefille entre en scène et le mépris des hommes est assez insupportable. Pourtant ces jeunes femmes prouvent leur caractère!

Quand la lumière s'éteint, quand la blessure de guerre entraîne la cécité.  Le   héros perdre la vue et se retrouver aveugle...je vous laisse découvrir la fin. 

Cependant Quand la lumière s'éteint n'est pas mon Kipling préféré.
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Au final, Dick n'est-il pas plus aveugle quand il voit qu'après avoir perdu la vue ? Amoureux d'une femme qui reste indifférente à ses sentiments, il perd tout entendement. Il se fourvoie dans son art (la peinture) en produisant ce qui plaît au public. Il délaisse ce qui le fait vibrer au profit de fausses sirènes qui l'enchantent mais finissent par le frustrer, bateau ivre au gré de courants illusoires. Aveugle, il se retrouvera un temps.Kipling est un véritable conteur, un peu misogyne par certains côtés, mais qui, par un style fluide, sait nous embarquer dans cette histoire somme toute assez sombre et désespérée.
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J'avais lu ce livre il y a très longtemps et je viens de le relire.
Je me suis aperçu qu'il y a pas mal de misogynie dans ce bouquin.
En effet, le héros Dick, est amoureux depuis toujours d'une femme qui le tient à distance tout en l'utilisant pour ses ambitions artistiques. Certes, elle en a des remords, mais elle le fait quand même.
Une autre femme survient dans sa vie, mais c'est juste une fille intéressée qui se rapproche de lui dans le but de se donner un statut social.
Certes, c'est un roman écrit il y a environ 130 ou 140 ans et les mentalités étaient ce qu'elles étaient à cette époque, mais je pensais que Kipling avait des idées un peu plus avancées que ça.
Sinon, l'écriture est parfaite, dans le style de l'époque, évidemment.
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Paru en 1890, ce roman de Kipling conserve toute son acuité et sa dimension philosophique et psychologique. La peinture, art majeur, est celui du héros de ce livre et il est entrain de perdre la vue, donc des conséquences qui vont l'atteindre au coeur de l'essence même de son existence. En même temps qu'il perd progressivement la vue, il perd aussi l'espoir d'un amour. le livre peut paraître long tant l'écriture est complexe et quelquefois difficile à suivre, c'est néanmoins une merveille de littérature.
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Un roman qui prend le temps d'installer le lecteur dans son histoire. Peut-être trop. Un long et triste parcours d'un homme marié au malheur !
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Il ne put rien faire jusqu’à la fin de la semaine. Puis, vint un nouveau dimanche. C’était à la fois son désir et sa crainte que le retour de cette journée-là ; mais, depuis que les « cheveux rouges » avaient fait son portrait, la crainte l’emportait, décidément.

Maisie, une fois de plus, avait absolument dédaigné ses conseils. Moins que jamais, elle s’était condamnée à dessiner. Revenant à sa marotte, elle avait résolu de s’attaquer à une « tête de genre ». Dick eut peine à se contenir :

— C’était bien la peine de me demander mon avis !...

— Oh ! cette fois, vous verrez ! Ce sera un tableau ! un vrai tableau ! Je suis sûre que Kami me permettra de l’envoyer au Salon. Serez-vous content, alors ?

— Sans doute ! Mais vous n’aurez jamais le temps d’avoir terminé pour le Salon.

Maisie eut un instant d’hésitation. Elle semblait mal à l’aise.

— Nous partirons pour la France, un mois plus tôt, dit-elle enfin. J’ébaucherai ma toile ici, et je l’achèverai chez Kami.

Il sembla tout à coup à Dick que son cœur cessait de battre, et pour ne point perdre tout sang-froid, il dut se répéter mentalement que « la reine ne pouvait mal faire ». Mais son irritation ne cédait pas : « juste au moment où je croyais avoir fait quelques progrès dans son cœur, se disait-il, la voilà qui s’en retourne à la chasse aux papillons ! C’est à devenir fou ! »

Impossible, cependant, de discuter en présence des « cheveux rouges » ; Dick se borna pour le moment à jeter à Maisie un regard d’éloquent reproche.

— Je crois que vous avez tort, dit-il tout haut. Peut-on savoir quel sera votre sujet !

— Je l’ai pris dans un livre.

— Voilà déjà qui ne vaut rien ! Ce n’est pas dans les livres qu’on trouve ces choses-là.

— Je vais vous dire, fit tout à coup derrière lui l’impressionniste. L’autre jour, je lisais à Maisie un passage de la Cité de l’Épouvantable Nuit. Connaissez-vous ce poème ?

— Oui, un peu. Je retire ce que j’ai dit. Il y a des tableaux là-dedans !... Et, qu’est-ce qui a séduit sa fantaisie ?

— La description de la Mélancolie :

Les ailes repliées, comme celles d’un aigle puissant,
Mais trop faibles encore pour soulever le poids
De son orgueil et de sa force, nés de la terre...

« Et un peu plus loin... Maisie, voulez-vous préparer le thé, ma chère ?

Son front chargé de rêves et de pensées funestes,
Le trousseau de clés qu’elle porte, sa robe aux plis droits,

Nombreux, pressés et qui la font rigide,
Comme une cuirasse inflexible de métal bruni,
Ses pieds rudement chaussés pour fouler toutes les faiblesses...
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Il représentait le Syndicat central de la Presse, dans la campagne actuelle, comme il l'avait représenté dans les guerres précédentes. Le Syndicat ne tenait pas à des comptes rendus scrupuleusement exacts des opérations militaires: comme il s'adressait à la masse du public, tout ce qu'il demandait, c'était de la couleur locale et une grande abondance de détails, car il y a plus de joie en Angleterre pour un soldat qui, au mépris de la discipline, sort des rangs afin de secourir un camarade que pour vingt-cinq généraux devenus chauves de fatigue à surveiller les détails des services techniques et de l'intendance.
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A quoi bon avoir un ami, s'il faut lui faire signe pour qu'il regarde, et tout lui dire pour qu'il comprenne ? (p.141)
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Chacun de nous a sa peur particulière, la peur invincible, insurmontable, qui peut l'entraîner jusqu'à l'abdiction de toute dignité. (p.103)

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La vie est une guerre où il n'y a pas de remplaçants. (p.81)
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Quel roman d'apprentissage, devenu un classique, mêle à la fois la critique du colonialisme et l'éloge de l'éducation ? Par l'auteur du « Livre de la jungle » ?...
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