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EAN : 9782277223337
348 pages
J'ai lu (04/01/1999)
3.82/5   37 notes
Résumé :
La station de Simla dans les contreforts de l'Himalaya est le théâtre de ces contes et anecdotes caustiques et sans complaisances qui décrivent le monde anglo-indien pendant l'occupation anglaise de l'Inde.

On y retrouve l'ambiance particulière des régions occupées en zone tropicale, avec les relations parfois surprenantes entre occupants et occupés.

Vous pourrez lire 18 nouvelles de Kipling, dont certaines ont pu avoir un air provocate... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Dix-huit short stories, pour apprécier Kipling et son immense talent de conteur.
Dans ces histoires, c'est l'Inde coloniale des contreforts de l'Himmalaya qui prend vie: Celle de la domination anglaise à la fin du 19e siècle.
Fonctionnaires et soldats britanniques forment cette société coloniale où dominent l'ennui et le désoeuvrement... Y naissent et s'y forment quelques complots, drames et quiproquos dans lesquels certains protagonistes perdent la vie ou gagnent en expériences et sagesse.
Qu'on ne s'y méprenne pas: ces Simples contes des collines ressortent d'anecdotes sur une micro-société anglaise d'une époque déjà lointaine et révolue. C'est ce qui fait leur parfum délicieusement suranné.
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Il y a collines et collines; celles-là sont les contreforts de l'Himayala.
Simla est le lieu de villégiature pour le vice-roi et son cortège de fonctionnaires dont des soldats. Kipling, en une vingtaine de nouvelles en immersion, décrit un petit monde anglo-indien, petit car c'est celui de l'entre-soi, un milieu de fonctionnaires nantis de riches appointements.
Heureusement, la critique se lit entre les lignes, les passe-droits de la gentille Misstress Hauksbee ou de la méchante Misstress Reiver, personnages récurents dans quelques "contes".
Ces intrigues de salon ont su émoustillé les lecteurs du journal "Lahore civil and military Gazette" d'alors, maintenant elles bénéficient au mieux d'un charme désuet.
Seulement un quart de ces nouvelles empruntent un peu les sentiers escarpés des pentes de l'Himalaya et font sentir les paysages grandioses, avec des soldats fourbes ou ridicules ou la pauvreté ambiante qui côtoie la richesse des colons ou des princes.
Ces nouvelles du jeune Kipling, 22 à 24 ans, montrent finalement très peu des populations autochtones.

Il s'y lit comment est administré la région avec un soupçon de condescendance pour les habitants mais il écrit pour plaire aux lecteurs d'un journal, des lecteurs anglais bien sûr.
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Rudyard Kipling, entre grâce à son père, à la Civil and Military Gazette de Lahore, à l'âge de 17 ans. Pour cette revue, il va rédiger un certain nombre de nouvelles, un certain nombre d'entre elles, écrites entre 1886 et 1887 vont constituer l'essentiel du recueil Simples contes des collines, publié en 1888. Ces nouvelles auront du succès, et vont d'emblée lancer la carrière de Kipling.

Il s'agit de quarante nouvelles, courtes, juste quelques pages. La publication dans la Civil and Military Gazette imposait un format court. Les nouvelles se passent aux Indes, plusieurs à Simla, qui est située en montagne, et réputée d'un climat plus propice pendant les grandes chaleurs. Les personnages sont des Britanniques essentiellement, les Indiens présents le sont plutôt au second plan. Nous avons donc un tableau de la société anglo-indienne de la fin du XIXe siècle, de ses usages, de ses habitudes, de ses façons de penser, de ses travers, de ses ridicules, de ses préjugés. Et du regard condescendant voire méprisant qu'elle porte sur les Indiens. Certains personnages sont récurrents, reviennent dans plusieurs textes : Mrs. Hauksbee, le policier Strickland par exemple.

Très célèbre à son époque (lauréat d'un des premiers prix Nobel de littérature), Kipling est un peu passé de mode maintenant, connu essentiellement pour le livre de la jungle, ou plutôt par la célèbre adaptation faite par Disney. Une image un peu désuète, d'un chantre d'une société coloniale obsolète lui colle un peu à la peau. Mes seules lecture de lui étaient jusqu'à présent le livre de la jungle et le second livre de la jungle, faites dans l'enfance, et qui très honnêtement ne m'ont pas laissé un grand souvenir. A cause d'une lecture de quatre de ces nouvelles proposée au musée Guimet (lecture faite par Alexandra Steward) j'ai eu envie de m'y plonger.

Je ne peux pas dire que ces textes m'ont enchanté. le format court n'est sans doute pas propice au complexe, au construit. Il s'agit en quelques pages de dessiner un personnage, de trouver une anecdote, une chute qui permet de conclure rapidement l'intrigue. Kipling y montre une indéniable efficacité, dans une grande économie de moyens. C'est assez cruel, il n'est pas vraiment tendre pour ses personnages, et montre surtout leurs travers et ridicules. Lu à la file, c'est un peu répétitif (même s'il y a une vraie invention dans les intrigues) et surtout cela manque un peu d'humanité, d'empathie avec ses personnages, qui peuvent avoir un côté type, plus qu'être des vraies personnes. Cela dit, on sent une vraie fascination pour l'Inde, pour sa magie, ses mystères, qui par contraste, font peut-être de ces personnages, souvent des petits fonctionnaires à l'univers mental étroit, ces créatures un peu falotes. Ils ne sont pas à la mesure du pays où ils sont amené à vivre en quelque sorte. Ce qui peut annoncer leur départ prochain. Malgré ce pressentiment, Kipling reste un homme de son milieu, de sa culture, un membre de la bonne société, dont au final il accepte les codes et les impératifs, et il y a là un côté daté. Par exemple la vision de la femme, des relations entre les deux sexes, que véhiculent ces textes, semble vraiment totalement dépassée, caricaturale.

Mais je dois admettre que la lecture à laquelle j'ai assisté était plus convaincante, peut être parce qu'Alexandre Steward aime visiblement ces textes et en donné une lecture très vivante et investie. Peut être aussi que le choix des textes était judicieux, ou qu'à petites doses, cela passe mieux. Cela me donne envie de retenter autre chose de l'auteur, d'autant plus qu'il s'agit d'un texte de jeunesse, d'un premier essai dans la fiction, et qu'un voyage en Inde est tout de même toujours tentant.
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Challenge Nobel 2013/2014

Petits contes sur la vie coloniale en Inde. Un personnage avec une forte personnalité: Mistress Hauksbee.

Première déception de ce challenge. J'ai apprécié le premier conte de ce recueil. Mais pour les suivants, je n'ai pas accroché. Pourtant j'ai tenté malgré tout d'aller au bout de l'ouvrage espérant trouver un conte qui convienne plus à mon goût, mais en vain. Je pense que c'est le style moralisateur qui m'a déplu. Ou il est possible que je n'ai pas choisi ce livre à un moment idéal pour le lire.
Quoiqu'il en soit, je ne souhaite pas rester sur un échec, je choisirai donc un autre livre de cet auteur pour ne pas rester sur une impression mitigée.
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« Nous sommes si peu nombreux dans ce pays » : cette phrase est d'une importance très forte, ainsi que d'une violence symbolique révélatrice. Car ces contes se passent en Inde, aux Indes plutôt, avec ses millions d'habitants, ses millions « d'indigènes » pour employer le terme de l'époque. Car le contexte est celui du Raj britannique, de la « perle de l'Empire » au XIX ème siècle. Ceux qui sont « si peu nombreux », ce sont les Britanniques, les colonisateurs. Cependant, alors que Kipling rassemble ici une quarantaine de récits, les Indiens ne sont quasiment jamais en position de personnages principaux – à part dans la préface. Ils ne sont même pas des personnages secondaires, juste des figurants avec des traits de caractère toujours négatifs : la bonne d'enfants décrite comme malpropre, les petits secrétaires incompétents de l'administration, une foule de manifestants bêtes, des hommes superstitieux... Trois personnages se distinguent – à nouveau, sur quarante récits qui mettent tous en scène des Britanniques : le vieux prêtre à la figure de sage de la préface, une jeune fille amoureuse d'un Anglais, et un petit garçon sale qui joue dans la terre mais qui émeut le Narrateur, dans un des seuls récits où j'ai véritablement ressenti une émotion.
D'un point de vue historique, selon le courant des Post-colonial studies qui s'intéresse aux colonisés et aux relations entre colonisés et colonisateurs, il est révélateur que les Indiens soient absents de récits sur leur propre pays. L'Inde fournit d'ailleurs à peine des décors : seuls quelques tigres et quelques arbres sont mentionnés. Kipling ne s'inspire pas non plus des mythes hindiens / hindous, à part une histoire de revenants. C'est le climat surtout qui est décrit, ce climat étouffant et malsain qui pousse les Britanniques à se réfugier dans les stations, c'est-à-dire des villes construites en hauteur pour avoir un peu de fraîcheur.
Si l'Inde n'est qu'un arrière-plan, c'est que c'est la société coloniale anglaise qui est décrite, avec ses codes sociaux, ses loisirs, ses rapports hiérarchiques, ses mariages et ses racontars au sein d'une société fermée. On pourrait être chez Jane Austen, le mariage a ainsi une importante toute particulière, mais Jane Austen transportée aux Indes.
Si l'on cherche de l'exotisme, de l'orientalisme, on sera donc déçu par ce livre. Si l'on recherche des histoires de jalousie, de fiançailles, des jalousies entre fonctionnaires ou des histoires de beuverie entre militaires, on le trouvera.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Nous sommes une caste supérieure, une race éclairée, et le mariage entre enfants est chose révoltante.

Il en résulte parfois de singulières conséquences. Néanmoins la manière de voir des Hindous, qui est identique à la manière de voir des gens du continent, identique à la manière de voir primitive,—et qui consiste à arranger des mariages sans avoir égard aux inclinations personnelles des conjoints, — cette manière de voir est juste.

Qu'on y réfléchisse une minute, et l'on verra qu'il doit en être ainsi, à moins, naturellement, que vous ne croyiez aux « affinités ».

Et dans ce cas, vous ferez mieux de ne pas lire ce récit.

Un homme qui n'a jamais été marié, un homme auquel on ne peut s'en rapporter pour choisir au premier coup d'œil un cheval de valeur bien ordinaire, un homme dont la cervelle est échauffée et bouleversée par des visions de bonheur domestique peut-il être abandonné à lui-même pour le choix d'une femme.

II a beau faire, il ne peut voir droit, penser droit, et tout cela se retrouve dans les imaginations d'une jeune fille.

Mais quand ce sont des gens murs, mariés, prudents qui arrangent une union entre un jeune garçon et une fillette, ils le font d'une manière raisonnable, en tenant compte de l'avenir, et par la suite le jeune couple vit heureux.

Chacun sait cela.

Parlons sérieusement.

Le gouveniement devrait établir un ministère matrimonial, pourvu d'un personnel capable, avec un jury de matrones, un juge de cour suprême, un chapelain-doyen, et un avertissement solennel, sous la forme d'un mariage d'inclination ayant mal tourné qui serait enchaîné aux arbres de la cour.
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Après le mariage, il se produit une réaction, tantôt forte, tantôt faible, mais il s'en produit une tôt ou tard, et il faut que chacun des conjoints suive la marée, s'il désire que le reste de la vie se passe au gré du courant.
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De toutes les stations climatiques nichées dans les fraîches collines boisées qui forment les contreforts de l' Himalaya, la ville de Simla est une des plus fréquentées.
L'été, elle voit affluer les européens qui fuient la chaleur de la plaine et si, l'hiver, elle doit vivre sur ses propres ressources, l'existence n'y manque pas de distractions.
L'apparition d'une Mrs Hauksbee réveillerait les plus endormis. Il est vrai qu'elle est surnommée "le pétrel des tempêtes". Toute la société de Simla compte les points dans son duel avec Mr Bremmil. Pourtant Mrs Hauksbee n'est pas foncièrement mauvaise puisqu'elle sauve le pauvre Puffles, englué dans des fiançailles compromettantes pour sa carrière.
Ainsi s'égrène la chronique de Simla, dont les héros sont les anglais civils ou militaires du temps où la reine Victoria était impératrice des Indes. Kipling relate tout à trac les mésaventures des uns qui sont parfois la chance des autres dans ces contes célèbres dont la "simplicité" n'exclut ni le rare talent d'observateur, ni la malice ou la gaieté.
(quatrième de couverture de l'édition de poche parue en 1976)
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Vous pensez peut-être qu'on ne saurait aller bien loin en prenant le cochon comme point de départ.
Cela dépend uniquement de la façon dont vous vous mettez à la besogne.
Pinnecoffin, appartenant au service civil et voulant traiter son sujet à fond, commença par écrire un essai sur le cochon primitif, la mythologie du cochon, et le cochon dravidien.
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Nous sommes une caste supérieure, une race éclairée, et le mariage entre enfants est chose révoltante.
Il en résulte parfois de singulières conséquences.
Néanmoins, la manière de voir des Hindous, qui est identique à la manière de voir des gens du continent, identique à la manière de voir primitive - et qui consiste à arranger des mariages sana avoir égard aux inclinations personnelles des conjoints - , cette manière de voir est juste.
Qu'on y réfléchisse une minute, et l'on verra qu'il doit en être ainsi, à moins, naturellement, que vous ne croyez aux "affinités".
Et dans ce cas, vous ferez mieux de ne pas lire ce récit.
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Quel roman d'apprentissage, devenu un classique, mêle à la fois la critique du colonialisme et l'éloge de l'éducation ? Par l'auteur du « Livre de la jungle » ?...
« Kim », De Rudyard Kipling, c'est à lire en poche chez Folio.
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