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sur 1273 notes
Voici une oeuvre de l'imagination tout à fait étonnante et singulière qui peut être comparée dans sa fougue, ses excès et sa violence aux écrits rabelaisiens. Kivirahk invente un personnage qui est le dernier des humains à parler la langue des serpents. Cette langue permet de communiquer avec les reptiles qui ont une conscience comme les humains. Elle permet également de commander à tous les animaux. Ce pouvoir était l'apanage du peuple des forêts estoniennes avant l'arrivée des chevaliers Teutons. Dans un récit mêlant scènes cocasses et parties dialoguées où s'affrontent des conceptions du monde, l'auteur se rie du Christianisme, des traditions, des conceptions nationalistes et du refus de la modernité. Mais il ricane également des travers de la modernité.
Leemet traverse cette épopée essayant de s'adapter aux changements sans abandonner son indépendance d'esprit qu'il fait qu'il refuse les croyances magiques. Il connaît l'amitié fidèle, l'amour et la rage violente de détruire l'ennemi, il termine seul, dernier gardien du temple.
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Un roman hors des cases, aux images qui marquent : la langue des serpents, maîtrisée par des hommes et femmes des forêts et qui peut assujettir presque tous les animaux, les élevages de louves dont on boit le lait, la mère qui étouffe ses enfants sous une montagne de viande grillée, la lubricité des ours, le pou à la taille de chèvre, le sac à vents, et tellement d'autres trésors d'imagination font que L'Homme qui savait la langue des serpent nous emmène dans un univers très peu familier, un peu loufoque, poisseux et cruel.

Toute cette magie que l'on trouve au creux de la forêt estonienne est pourtant peu à peu délaissée par ses habitants qui, dans ce roman prenant place dans une époque médiévale, préfèrent se tourner vers la modernité offerte par des puissances étrangères. Que voulez-vous, la faux, le pain, Jésus, les chants des moines sont à la mode, et la langue des serpents disparaît en même temps que les habitants de la forêt rejoignent les villages. Alors, le récit fantastique rejoint la réflexion philosophique sur modernité, la différence, la bêtise des croyances sans fondement (qu'elles soient païennes ou chrétiennes) et des revendications nationalistes (merci à la postface pour son éclairage supplémentaire à ce sujet !). le tout en fait un roman aussi absurde que caustique, plein de complexité et de finesse.

(Ce qu'on pourra moins aimer : personnages féminins pas dingues, rythme irrégulier. Il faut accepter de se perde un peu en chemin et de vivre quelques retournements de situation abrupts).
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Le livre se déroule dans un monde fantastique, mélangeant des éléments de la mythologie estonienne et des contes populaires.

Le personnage principal, Leemet, possède la capacité de communiquer avec les serpents. Cette compétence le relie à un passé ancien où les serpents étaient vénérés comme des divinités. Au fil de l'histoire, la société évolue, les gens se tournent vers de nouvelles croyances, et les serpents deviennent des ennemis. Leemet se retrouve alors en conflit avec sa propre communauté.

Le roman explore des thèmes tels que le changement culturel, la perte des traditions anciennes, la lutte pour l'identité et la résistance face à la modernité. Il présente également une réflexion sur la relation entre l'homme et la nature, ainsi que sur la manière dont la communication et la compréhension entre différentes cultures et croyances peuvent être difficiles.

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Epopée fantastique où se mêle subtilement savoirs ancestraux, notion de transmission, créatures improbables dotées de pouvoirs surnaturels, combats aussi bien idéologiques que physiques et des valeurs fortes de l'amour et de la famille.

Véritable satire du monde d'aujourd'hui partagé entre ceux qui apporte la technologie contre ceux qui prônent la conservation de la nature. Progrès industriel vs retour aux sources, le bien et le mal, l'envahisseur, la religion...

Brillamment écrit et attachant, j'ai adoré !
Complètement d'actualité, irrésistiblement fantasmé

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A cette époque reculée cohabitaient dans la forêt estonienne animaux, végétaux, humains, êtres hybrides. Tous comprenaient la langue des serpents, un seul pouvait encore dialoguer avec les reptiles, l'oncle Vootele qui l'enseigna à son neveu Leemet.
Ils menaient une vie sauvage en harmonie avec la nature jusqu'à ce que des chevaliers teutons vinrent s'installer dans la région qu'ils colonisèrent. Beaucoup d'habitants quittèrent alors la forêt pour une vie moderne. Leemet va-t-il à son tour rejoindre ceux qui mangent du pain, ne savent plus chasser mais font de l'agriculture et se soumettent aux hommes de fer et à leur Dieu ?
Dans un roman foisonnant, Andrus Kivirähk raconte un monde qui disparaît. Aucune nostalgie dans le ton mais beaucoup d'énergie pour dénoncer les travers de l'un et de l'autre monde, les violences, les abus de pouvoir, les religions absurdes et surtout l'ignorance et la bêtise.
Drôle et vivifiant.
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J'ai adoré ce conte de fée moderne lugubre et absurde!

Avec une plume à la fois subtile et très humoristique, l'auteur parvient à nous faire voyager dans un monde loufoque et saugrenu où l'événement le plus aléatoire et improbable relève de la banalité pour notre protagoniste et son entourage; c'est un pur plaisir de découvrir les légendes et les croyances farfelues des feus habitants des forêts Estoniennes ainsi que de suivre Leemet dans ses péripéties originales, où religion et incroyance se livrent un dur combat au reflet de celui de la nouveauté contre la tradition. Sans doute que le véritable objet de ce livre m'échappe, mais il reste tout de même une très bonne lecture.

Dans cette absurdité amusante assumée, l'auteur nous affirme que la bêtise mène le monde… à réfléchir…
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Un roman que j'ai trouvé pleinement original à la fois par son histoire, son style et sa dimension hybride du point de vue des genres et des registres littéraires. Un véritable ovni à mon sens. Kivirähk nous emmène dans les profondeurs de son pays, de sa mythologie et aussi de son histoire. Un récit qui éclaire la réalité d'un peuple au travers d'une fiction brillante.
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Sssshhhshhhiiiifffff Ssssffff Shhhiiiiffffiiiiissshhh
ffffssshhh ffiifffffssshhhshhh sshhhh.
Je répète pour les mal-lunés : Sssshhhshhhiiiifffff Ssssffff Shhhiiiiffffiiiiissshhh
ffffssshhh ffiifffffssshhhshhh sshhhh.

J'espère que vous avez compris.
Sinon, on est foutu.
...
On est foutu.
Faisons alors le moins de mal possible.
Car tout s'effondrera tôt ou tard. Les mondes s'effondrent, les civilisations, les cultures, les langues, les pays, tout s'effondre. Ce n'est pas grave. C'est comme ça.
Alors, on danse disait un Belge à peu près la même année que Kiviräkh dans ce livre. Alors, pour ce que ça vaut, faisons le moins de dégâts possibles autour de soi.

J'aimerais dire que ce livre est un joli livre, amusant, bien pensé, bien construit, mais il est terrible à sa façon. Ou il est terrible par ce côté douce naïveté dans la violence dont il est rempli.

Sssshhhhuuut. Et les serpents s'endorment. Et les loups s'endorment. Et les villageois s'endorment. Et le monde s'endort. Doucement.


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L'histoire se déroule dans un univers hors du commun, avec des hommes qui parlent a des animaux, vivant tous dans une grande forêt.

L'histoire aurait pu être attrayante sauf que les passages racontant que les personnages du livre ont des relations avec les animaux de la forêt m'a qques peu troublé...

Je suis une lectrice avec un style assez basique, et j'avoue que ce côté un petit peu ''tordu'', pouvant plaire à certains, m'a vraiment découragé à la lecture du livre.
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Sans trop me mouiller je dirais que c'est LE meilleur livre estonien que j'ai lu jusqu'à maintenant. Bon vous direz que je n'ai pas du en lire beaucoup d'autre et vous n'auriez pas tort...
C'est quand même un (très) grand roman rempli de mythologie, d'ours, de conte, de serpent, de magie, de forêt et d'une forme de morale justement dosée. La culture occidentale avale et étouffe les cultures locales.
Allez je le dis, un chef d'oeuvre (estonien) !
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