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4,34

sur 1269 notes
Quel livre! Une histoire incroyable, où, en des temps immémoraux, l'homme connaissait la langue des serpents, et pouvait ainsi parler et contrôler l'ensemble des animaux, par de simples sifflements.
Puis, petit à petit, ils sortirent tous de leur habitat naturel, la forêt, pour y cultiver le blé et prier un certain Jésus Christ.
Ce fut le début de leur fin, et bientôt, plus personne ne parla la langue des serpents.
Tous, sauf Leemet, dernier rescapé d'une culture ancestrale.
J'ai plongé avec délice dans cet univers, et en le finissant, j'ai eu moi aussi, envie de savoir parler la langue des serpents...
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Eh bien ça, c'est un livre comme on en voit peu, et ça fait plaisir !
La base de l'univers est vraiment particulière, et il faut passer ce stade, je pense. Il faut juste accepter ce qu'on nous donne sans discuter et se prêter au jeu. Une fois que c'est fait, ça va tout seul.

À savoir que l'auteur est Estonien et base son intrigue dans une espèce de version médiévale de son pays, il y a tout un pan culturel et mythologique très présent sans que j'ai pu déterminer ce qui se basait sur de vrais mythes ou faits, et ce qui était inventé. Ça ne m'a absolument pas empêchée de me régaler, mais il est vrai que je me sens un petit peu frustrée de ne pas avoir suffisamment de connaissances là-dessus. Enfin bref, ça relève du détail.

C'est original, c'est décalé, les personnages sont très particuliers, les événements sont très souvent wtf, et on peut vraiment aller dans toutes sortes d'émotions. Je ne peux pas dire que j'ai véritablement été attachée au personnage principal, pourtant je l'ai suivi sans le moindre problème, trop intriguée et prise par l'univers pour ne pas avoir envie de savoir où allait aller cette histoire.

J'ai adoré le principe de la langue des serpents, tout comme j'ai adoré découvrir la manière de vivre de ces protagonistes, avec en fond des thèmes qui font sens, je dirais même des thèmes essentiels. Si la civilisation et la religion sont très mis en avant, il y a le grand chapeau de l'évolution toujours omniprésent que j'ai trouvé très intéressant, surtout vu la manière dont la question est traitée. le tout avec un ton grinçant et satirique qui ne manquera pas de faire sourire (bon, il y a aussi pas mal de sang et de drame, à voir quel aspect on préfère retenir).

Ça nous donne un roman vraiment unique, déroutant et drôle avec un petit côté osé que j'ai beaucoup apprécié.
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Sans doute l'un de mes livres préférés.
Je l'ai commencé sans rien en savoir, le premier chapitre je me disais, "ohlolo, qu'est-ce que je m'embarque dans une galère" et au fil des pages, j'ai littéralement retourné ma veste afin de m'en faire un oreiller histoire d'être plus confortable pour apprécier chaque page de ce fichu bouquin, toujours surprenant, parfois cruel, qui ouvre l'esprit et l'imagination.
Sur la dernière partie, je guettais le nombre de pages me restant avec appréhension. J'étais trop bien dans ce livre. L'auteur est un conteur hors pair.
Goutez-y les yeux fermés (enfin pas trop sinon vous arriverez pas à lire qkezhhgqergh on rigole)
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J'ai relu l'homme qui savait la langue des serpents récemment.
ça a de nouveau été un grand plaisir de lecture, cet univers à la fois lumineux et sombre, mythique et original, vaguement grotesque m'a de nouveau embarquée.
Le propos est plus acéré que la naïveté de la langue ne le laisse penser. On aborde par les différents personnages, chacun dans leur temps, avec leur vécu, leur idéal - qui vire souvent au néfaste - les facettes de quelque chose comme plusieurs fins de monde.
Si le thème semble parfois un peu martelé, on ne s'en attache pas moins aux personnages, à ces univers qui se superposent plus qu'ils ne se mêlent.
La postface est éclairante, et met encore davantage en perspective le texte.






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[Coup de coeur] En refermant ce roman, je dis waouh ! Une fable magique sur le temps qui passe et la modernité qui arrache les hommes de leurs racines, pour leur bien ou leur malheur. Andrus Kivirähk, nous entraine en Estonie, décrivant un moyen-âge fantasmé où les peuples sont attirés par les lumières d'une Chrétienté conquérante et aveuglés par le désir de devenir des êtres civilisés. Les pages se tournent sur une saga inspirante empreinte de sagesse, de colère et pas forcément d'espoir. D'autant plus d'actualité, ce roman nous projette vers les fausses lumières de la société de consommation, des images de célébrités et de riches, qui nous détournent d'une terre qui prend feu.

Au moyen-âge, Leemet est un enfant de la forêt. Malgré quelques temps passés dans un village à l'orée des arbres, sa famille est retournée dans la cabane ancestrale. Avec sa mère et sa soeur, ils vivent en communion avec la nature et les animaux. Son oncle lui apprend la langue des serpents, ce sifflement que tous les animaux reconnaissent et parlent. Mais peu à peu, la forêt se vide de ses familles attirées par la vie au village et les coutumes des chevaliers venus d'au-delà des mers. Sera-t-il le dernier des hommes à savoir la langue des serpents ?

L'homme qui savait la langue des serpents comporte évidemment plusieurs niveaux de lecture, dont certains m'échappent certainement. Au-delà de la fable, c'est une aventure initiatique pour le jeune Leemet, l'adulte et le vieillard. L'auteur utilise aussi l'humour pour décrire l'aliénation de l'homme au travail, qui ne s'aperçoit pas qu'il s'est enchainé lui-même et a rendu prisonnier ses enfants. C'est ainsi, que certains penseurs ont accusé l'agriculture, d'être le malheur des hommes, en tant que créatrice de la propriété, de l'obligation de travailler, des classes sociales, des guerres…. Merci aux éditions le Tripode pour cette belle traduction.

❓Et vous, pensez-vous que l'agriculture fut le début du malheur des hommes ?

Lien : https://jmgruissan.wixsite.c..
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« L'homme qui savait la langue des serpents » raconte l'histoire de Leemet.
Vivant dans une forêt estonienne à une époque médiévale imaginaire, il se nourrit principalement des animaux de la forêt et est un des derniers à maîtriser la langue des serpents. Ce savoir très utile lui permet de contrôler les animaux ou de communiquer avec eux et plus particulièrement avec les serpents dont il est l'ami.
Beaucoup d'habitants ont en effet quitté la forêt pour s'installer dans des villages, sont devenus agriculteurs et se sont tournés vers la religion.
Dans cette époque en perte de traditions, le sens commun se perd également, laissant la place à l'obscurantisme.
Originale, cette fable présente beaucoup de qualités et est truffée de symboles qui font écho à notre époque : perte des traditions et des dialectes, intégrisme …
Non seulement Andrus Kivirähk écrit avec une belle plume mais également avec beaucoup d'humour. Certains passages sont d'ailleurs très drôles.
Malgré ces qualités, la magie ne s'est pas produite. Je n'ai pas connu l'envie irrépressible de tourner les pages pour connaître la suite, probablement parce que je n'ai pas réussi à m'investir réellement dans cette histoire.
Je suis quand même contente d'avoir lu ce roman atypique et le recommande, sachant qu'il a déjà rencontré ses lecteurs et en ravira de nouveaux.
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L'Homme qui savait la langue des serpents est un roman surprenant, et ma première incursion dans la littérature estonienne. On y suit Leemet, un habitant de la forêt et dernier locuteur de la langue des serpents, langue qui permet aux humain·es d'échanger avec n'importe quel animal. Dès son jeune âge, Leemet voit d'un mauvais oeil ses contemporain·es quitter la forêt au profit des villages où iels s'en vont cultiver la terre et adorer un nouveau dieu. Mais loin de glorifier la vie dans la forêt, Leemet est aussi critique des pratiques de certains de ses comparses, qu'il n'hésite pas à tourner en ridicule.
C'est un roman qui m'a beaucoup plu pour son humour et son cynisme, mais aussi pour son inventivité. Entre des personnages humains truculents, on y rencontre des vipères royales, des amants-ours et des créatures légendaires qui m'ont donné envie d'en découvrir plus sur le folklore estonien. La lecture de la note du traducteur est également très éclairante sur les intentions et la portée du roman.
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Le Livre du Mois de Décembre 2023
A cette époque, en Estonie, quelques rares personnes connaissent encore la langue des serpents, elles vivent dans la forêt et refusent d'aller habiter au village. Village où les humains sédentaires cultivent la terre, fabriquent et utilisent des outils, se nourrissent de pain et croient en Dieu tout puissant. Ils ont oublié toutes leurs traditions, toutes leurs croyances ancestrales et la langue des serpents.
Parmi les quelques rares familles attachées à la forêt, le jeune Leemet seul fervent apprenti du langage des serpents, ami ce ceux-ci, s'interrogent : rester en forêt ou partir au village ?
Belle réflexion sur le progrès : est-ce un bien ou un mal ? Qui a raison, qui a tort ? Celui qui s'accroche aux traditions ou celui qui se tourne vers la modernité.
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Voici une oeuvre de l'imagination tout à fait étonnante et singulière qui peut être comparée dans sa fougue, ses excès et sa violence aux écrits rabelaisiens. Kivirahk invente un personnage qui est le dernier des humains à parler la langue des serpents. Cette langue permet de communiquer avec les reptiles qui ont une conscience comme les humains. Elle permet également de commander à tous les animaux. Ce pouvoir était l'apanage du peuple des forêts estoniennes avant l'arrivée des chevaliers Teutons. Dans un récit mêlant scènes cocasses et parties dialoguées où s'affrontent des conceptions du monde, l'auteur se rie du Christianisme, des traditions, des conceptions nationalistes et du refus de la modernité. Mais il ricane également des travers de la modernité.
Leemet traverse cette épopée essayant de s'adapter aux changements sans abandonner son indépendance d'esprit qu'il fait qu'il refuse les croyances magiques. Il connaît l'amitié fidèle, l'amour et la rage violente de détruire l'ennemi, il termine seul, dernier gardien du temple.
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Un roman hors des cases, aux images qui marquent : la langue des serpents, maîtrisée par des hommes et femmes des forêts et qui peut assujettir presque tous les animaux, les élevages de louves dont on boit le lait, la mère qui étouffe ses enfants sous une montagne de viande grillée, la lubricité des ours, le pou à la taille de chèvre, le sac à vents, et tellement d'autres trésors d'imagination font que L'Homme qui savait la langue des serpent nous emmène dans un univers très peu familier, un peu loufoque, poisseux et cruel.

Toute cette magie que l'on trouve au creux de la forêt estonienne est pourtant peu à peu délaissée par ses habitants qui, dans ce roman prenant place dans une époque médiévale, préfèrent se tourner vers la modernité offerte par des puissances étrangères. Que voulez-vous, la faux, le pain, Jésus, les chants des moines sont à la mode, et la langue des serpents disparaît en même temps que les habitants de la forêt rejoignent les villages. Alors, le récit fantastique rejoint la réflexion philosophique sur modernité, la différence, la bêtise des croyances sans fondement (qu'elles soient païennes ou chrétiennes) et des revendications nationalistes (merci à la postface pour son éclairage supplémentaire à ce sujet !). le tout en fait un roman aussi absurde que caustique, plein de complexité et de finesse.

(Ce qu'on pourra moins aimer : personnages féminins pas dingues, rythme irrégulier. Il faut accepter de se perde un peu en chemin et de vivre quelques retournements de situation abrupts).
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