[Coup de coeur] En refermant ce roman, je dis waouh ! Une fable magique sur le temps qui passe et la modernité qui arrache les hommes de leurs racines, pour leur bien ou leur malheur.
Andrus Kivirähk, nous entraine en Estonie, décrivant un moyen-âge fantasmé où les peuples sont attirés par les lumières d'une Chrétienté conquérante et aveuglés par le désir de devenir des êtres civilisés. Les pages se tournent sur une saga inspirante empreinte de sagesse, de colère et pas forcément d'espoir. D'autant plus d'actualité, ce roman nous projette vers les fausses lumières de la société de consommation, des images de célébrités et de riches, qui nous détournent d'une terre qui prend feu.
Au moyen-âge, Leemet est un enfant de la forêt. Malgré quelques temps passés dans un village à l'orée des arbres, sa famille est retournée dans la cabane ancestrale. Avec sa mère et sa soeur, ils vivent en communion avec la nature et les animaux. Son oncle lui apprend la langue des serpents, ce sifflement que tous les animaux reconnaissent et parlent. Mais peu à peu, la forêt se vide de ses familles attirées par la vie au village et les coutumes des chevaliers venus d'au-delà des mers. Sera-t-il le dernier des hommes à savoir la langue des serpents ?
L'homme qui savait la langue des serpents comporte évidemment plusieurs niveaux de lecture, dont certains m'échappent certainement. Au-delà de la fable, c'est une aventure initiatique pour le jeune Leemet, l'adulte et le vieillard. L'auteur utilise aussi l'humour pour décrire l'aliénation de l'homme au travail, qui ne s'aperçoit pas qu'il s'est enchainé lui-même et a rendu prisonnier ses enfants. C'est ainsi, que certains penseurs ont accusé l'agriculture, d'être le malheur des hommes, en tant que créatrice de la propriété, de l'obligation de travailler, des classes sociales, des guerres…. Merci aux éditions le Tripode pour cette belle traduction.
❓Et vous, pensez-vous que l'agriculture fut le début du malheur des hommes ?
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