Tristan Koëgel.
Un auteur à retenir absolument si ce n'est pas déja fait.
Voyages et légendes se mêlent dans l'encre de ses histoires.
Tristan Koëgel se plait à dépeindre la nature humaine, sous différents coloris, du plus lumineux au plus noirs.
Le Loup à Lunettes ne saurait que trop vous recommander par avance "
Bluebird", "
Les sandales de Rama" et "
Le complot du trident" qui vous transportent de l'Amérique à l'Inde, en passant par la Mer Égée.
Ces récits ne manquent pas de passions, des inspirations offertes aux lecteurs ados et ce recueil de nouvelles ne changera pas de contrat, pour notre grand plaisir.
Nous retournons sur la voie des mers.
Entendez-vous les sirènes, ces voix de personnages sortis de l'imagination de
Tristan Koëgel?
Comme les Choeurs antiques, l'auteur nous raconte les vies tumultueuses d'hommes, un théâtre de la nature humaine qui nous fera rire, pleurer, nous indigner, des drames contemporains.
Les âmes que l'auteur a imaginé sont bien moins indomptable que la mer du thème et pourtant, à l'identique, capable du meilleur comme du pire.
Les continents et les terres insulaires sont une scène, beautés plantées entre l'azur haut et l'azur scintillant d'écumes. La mer donne le poisson, l'horizon imprenable, l'envie d'évasion de toutes sortes mais elle ne donne pas tout. Vous le verrez.
Ces aventures du lointain sont des perles ou des vestiges rejetés par la mer des destins.
Le désert bleu devient fascinant ou hallucinatoire, l'auteur y a dilué une goutte de poésie, parfois de Fantastique, de thriller aussi. Certains personnages, avant nous, n'en croiront pas leurs oreilles et leurs yeux.
Tristan Koëgel fait entrer le plaisir du ventre dans une légende au delà des mers avec l'incomparable pâtisserie Moly de Miss Victoria, capable de s'opposer à la guerre elle-même.
Certaines générations anciennes conféraient au "bien manger" un pouvoir imparable de conciliation et de félicité pour le foyer conjugal.
Nous n'en sommes pas loin ici avec cette nouvelle qui fait un clin d'oeil à l'oeuvre d'
Homère et se passe à une autre époque, à Gibraltar, carrefour légendaire, bataillé pour sa grande position stratégique des routes commerciales.
Entre entre les colons et lesnatifs aristocrates, la magie des délices opère et réunit...mais l'homme est ce qu'il est.
La mer rapportera aussi l'histoire de Manel qui adore se baigner et pense que sa mère absente est une sirène.
Le petit Manel sent des papillons s'agiter dans son ventre qui l'indisposent.
Certains diraient que c'est l'amour, l'histoire nous inspirerait plutôt la colère et pourtant, la vérité est encore tout autre.
Quel drôle de sort.
Les lecteurs flirteront aussi avec le genre du récit policier, avec les coiffeuses de Noailles et l'étrange disparition de leur horrible patron.
Que de récits aux différents horizons qui remontent le courant et nous captivent, de la grande traversée de la Harga à la plongée de la grande Bleu pour de l'or rouge.
Tristan Koëgel s'est clairement fait plaisir à diversifier ses aventures et le passage d'une Nouvelle à l'autre, malgré l'écart donné par le temps et l'espace, reste fluide.
"L'homme qui voulu peindre la mer" est un régal.
Un jeune homme peintre abandonne sa fiancée et prend la mer pour muse et maîtresse.
Un génie marin des pinceaux.
Envoûtement de l'Art, de la Mer et de l'Amour.
Un recueil de nouvelles à proposer aux ados (et aux adultes).